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Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 04/05/2014.

Sommaire

Aujourd'hui

7 juin 2007 à 9h24

Premier jour du reste de ma vie.
Infinie puisque je n'en connais pas le terme.
Infinie page blanche sur laquelle il ne tient qu'à moi d'y inscrire des mots doux à mon coeur.

A jamais?

7 juin 2007 à 10h00

De toute façon, ça ne sera jamais parfait...
Du moins dans mon ressenti.
A quoi bon penser qu'un jour je baignerai dans la félicité parfaite?
Ce sera toujours ainsi: juste une question de regard.
Ici et maintenant, la perfection de l'instant.

L'autre jour, avec Toi, en face de ces Monts de silence et d'infini, bien sûr, c'était plus facile...mais peut-on rester ainsi, perchés sur un rocher infiniment...
La lassitude viendrait à coup sûr nous déloger...
De nos certitudes...

Beau.

7 juin 2007 à 10h42

En fait, j'ai besoin de beau.
Mais beaucoup.
Parce qu'ici bien sûr si je lève les yeux, j'ai le ciel. Enfin un tout petit bout carré.
Bleu. C'est beau.
Puis j'ai le rouge du geramium et le vert du bananier...
C'est beau aussi.
En serais-je lassée que ça ne me satisfasse pas?
Alors je cherche d'autres beautés.
Celle des mots par exemple....
Je fouine, je fouine...

Parfois, j'ai celle d'une voix...

Je suis gourmande.

Silence!

7 juin 2007 à 14h07

Le bruit des autres.
Insupportable.
SILENCE!

J'ai un beau silence en moi et je hais qui vient le troubler...

Bruits.

8 juin 2007 à 8h13

En fait, ce n'est pas toujours aussi silencieux que je le voudrais, en moi!
Il y a même parfois de ces cacophonies!

Peut-être est-ce pour cela que le bruit des autres m'insupporte tant parfois...
Se ferait-il l'echo de mon vacarme intérieur?

J'ai lu quelquepart:

L'abeille butine tranquillement, obstinément sa fleur même au sein de notre agitation,
l'arbre continue de chanter sous la caresse du vent, dans nos villes bruyantes...

Fuite.

8 juin 2007 à 11h48

Je fuis l'instant dans la précipitation, l'urgence.
Vite, vite, vite...on dirait le lapin blanc d'Alice!
Où est-il mon pays des merveilles?

Caché dans ces brumes intérieures qui, si elles adoucissent certaines réalités douloureuses, endorment aussi mes plus belles énergies...

Dédale.

8 juin 2007 à 15h44

Comment ne pas se perdre dans les dédales du net...
Tout est à portée d'un clic...
Et de clic en clic me voici perdue dans un marécage d'informations dont je n'ai que faire...
Marécage plus brouillard intérieur!
Pas facile de trouver la sortie!
Et je patauge, hagarde...

Allons, allons, un peu d'ordre dans tout ça!
Au rapport!

>Que t'as apporté cette après-midi de clics?
>euh..la nausée en tout cas!
>alors?
>...
>...
>ok, je pars à la recherche de ma volonté, de mon but (j'ai du les oublier là-bas, au bord du marécage...) et à nous trois nous allons définir une stratégie...

On se retrousse les idées, les désirs, les rêves... On taille son crayon Plus de temps à perdre...

>La page blanche de ta vie infinie, ce n'est pas de clics virtuels que tu veux la couvrir n'est-ce pas?

Coutumes.

10 juin 2007 à 7h51

Je viens de terminer "l'enfant de Noé" de Eric-Emmanuel Schmitt.
Les larmes aux yeux...le coeur chamboulé.
Je suis émue par la confrontation des sentiments de haine et d'amour qui habitent les être humains.

Y aura-t-il encore longtemps la haine sur notre terre? La haine de l'Autre. Parce qu'il est différent.
Pourquoi cette haine devant la différence?
Pourquoi est-il difficile d'accepter que l'Autre en face de nous pense autrement, a d'autres coutumes, d'autres croyances, a une autre couleur de peau?

Pourquoi nous accrochons-nous tellement à ce que nous "avons" ou "croyons": territoire, coutumes, habitudes, pensée au point que l'Autre représente une menace?

Ce que nous possédons semblent nous sécuriser.
Et nous aimons nous entourer d'Autres qui pensent, agisssent comme nous c'est rassurant...cela nous conforte.
Une autre manière de faire, de penser viendrait-elle nous ébranler, nous menacer?
Sommes-nous si peu sûrs intérieurement que nous avons toujours besoin d'être approuvés et donc d' éloigner, de hair voire de détruire celui qui est différent?

Alors le récit de l' acte courageux d'un homme qui reconnait, respecte, aime la différence de l'autre au point de la protéger et de risquer sa propre vie...eh bien oui ça me fait venir les larmes...

Colère.

14 juin 2007 à 7h40

Il y a de la colère dans l'air en ce moment!
A fleur de peau!
La colère ou la déprime, à choisir, je prends la première...
D'ailleurs, depuis que je la reconnais et lui donne droit de cité...elle me le rend bien!
Une nouvelle énergie circule dans mes veines, qui me fait voir le quotidien sous un angle meilleur!
Et me voilà qui m'attèle à la tâche quotidienne avec vigueur et entrain...
Ca change la vie quand même!
Merci la colère!

Inconstante.

20 juin 2007 à 16h19

Eh bien c'est peut-être cela la vie...
Ce matin je voulais arrêter ce journal, ne trouvant plus la motivation de m'y épancher.
Puis là, maintenant, l'envie est de nouveau là...parce que quelque part, peu importe, j'ai lu un mot, une phrase qui ont fait renaitre mon envie.
L'important c'est surtout de ne tirer de conclusions de rien et surtout de ne pas se juger...
Pas juger ses sinueuses envies, qui vont et viennent au gré d'un rayon de soleil ou d'un sourire aperçu là-bas...
Ne pas se juger de ne pas correspondre à la belle image papier glacé qu'on veut avoir de soi...
Je me voudrais constante, disciplinée...
Je ne le suis pas.
Voilà!

Silence

3 juillet 2007 à 15h29

Quand je fais silence, quand je ralentis,
sur l'espace ainsi déployé,
des cris viennent parfois se greffer,
des images de peur...
Je ne sens vulnérable, immobile...
Quand je cours, je ressens moins;
et il y a moins le risque que l'on m'attrape
Enfin, qu'Elle m'attrape!
Elle, l'angoisse au visage de mère.

Effarée.

9 juillet 2007 à 9h52

Un bruit épouvantable me réveille.
J'ouvre les yeux.
Je suis au volant de ma voiture.
Le bruit, c'est ma voiture rognant la rambarde de sécurité.
Sur l'autoroute.
L'horreur.
JE ME SUIS ENDORMIE EN CONDUISANT.
Ces mots cognent dans ma tête.
Je suis figée d'effaremment.

ME SUIS ENDORMIE EN CONDUISANT.

Je n'arrive pas à réaliser comment cela a pu m'arriver à MOI!
Et je me souviens combien il y a seulement quelques minutes j'étais si fatiguée que je voulais m'arrêter...mais pas de parking.

ME SUIS ENDORMIE EN CONDUISANT

Je n'arrive pas à réaliser la chance que j'ai que "RIEN" ne soit arrivé...que ces tôles froissées!

ME SUIS ENDORMIE EN CONDUISANT

Alors "CA" peut arriver si vite...une seconde? deux?

ME SUIS ENDORMIE EN CONDUISANT

Et maintenant, je choisis de me réjouir d'être en vie plutôt que de rejouer en boucle dans ma tête cette scène d'enfer!

Ecouter son EN-VIE (même celle de dormir!!!!) permet de rester en VIE...

Une "belle" leçon une fois de plus!

Cité

12 juillet 2007 à 13h13

la Cité et les citadins m'insupportent.
Cette course à l'avoir et au paraître n'est pas la mienne.
J'en reviens épuisée, aigrie, colère.
Moi ce sont les arbres, un ciel, un écureuil entr' aperçu, une corolle délicatement ouvragée qui font mon bonheur.
C'est comme ça, je n'y peux rien; c'est depuis toujours...et je languis de me retrouver chez moi, parmi eux, les plantes et les bêtes.
Pour le silence, le calme, le recueillement.

Tout à l'heure, errant au milieu de la foule de la Ville, j'ai entendu le carillon de la cathédrale...
Qui l'entend encore?
Qui entend cette invite à une pause, un silence, un recueillement...
Un instant, j'ai été émue.
Recueillement...se cueillir à nouveau..
se retrouver...
dans le silence, le calme et la pénombre...
Au milieu de la ville...
Au milieu de cette course effrénée...
De "personnes" qui courent et semblent vouloir échapper à elles-mêmes.

Papiers.

22 juillet 2007 à 19h36

Je descends à la buanderie commune.
A côté de la poubelle grande ouverte, deux petits bouts de papiers, au sol.
Quelqu'un a voulu les jeter.
Ils sont tombés à côté.

Deux hypothèses.

La première: la personne qui les a jetés, n'a pas remarqué qu'ils sont tombés à côté. (J'en doute!)

La deuxième, la plus plausible: La personne a remarqué, n'a pas voulu se baisser pour les ramasser et les a laissés à terre.

Pourquoi ces deux petits bouts de papier m'ont-ils provoqué ce malaise?

Parce que la personne qui les a laissés là, a sûrement pensé (plus ou moins inconsciemment---et j'espère que c'était très inconsciemment---):
"Bah, la femme de ménage les ramassera"

Et j'imagine, demain, cette femme qui voit ces papiers au plus près de la poubelle...
J'espère que ce sera aussi très inconsciemment qu'elle les ramassera...
Et qu'elle ne pensera pas que, bien sûr, elle est faite pour ça, ramasser les déchets, que quelqu'un d'autre a délibérément laissés à terre...qu'elle est apte à ça, se baisser et ramasser la crasse des autres.

(en fait, elle ne les verra pas ces papiers, je n'ai pu m'empêcher de les ramasser!)

Le temps me semble encore très lointain où chacun se sentira responsable de ses actes, de leurs conséquences humaines, environnementales...
Au lieu de: "après moi le déluge" ou le pire: "quelqu'un" va ramasser, s'occuper de mes déchets...
La Terre et combien de ses habitants se meurent de ces actes inconscients, irresponsables, humiliants.

Le merle

15 juin 2008 à 21h33

15 juin 2008
21h20
Le merle chante et cela me grise.
Comme à chaque fois je pense que je n'en profite pas assez!
Qu'il me faudrait m arrêter pour le savourer...
Je ne m'en lasse jamais.
Et pourquoi?
Ce chant est lié à l'été, à la lumière, à la pluie aussi...
Comme ce soir où une pluie fine chante sur le feuillage, là-bas derrière ma fenêtre!
C'est le dernier chant que l'on entend avant la nuit.
Il y a de la mélancolie dans ce chant-là!
Mélancolie, douce et sereine joie!
Un peu de tristesse...aussi...
Mais pas dans son chant...la tristesse, la mélancolie c'est ce que moi j'y entend, j'y ajoute...
Inévitable mélancolie du jour qui finit, de l'été qui va aussi passer, mélancolie du temps qu'on ne retient pas ...
qui se donne pourtant infiniment!

Les noix

25 août 2008 à 14h49

L'odeur des noix, le goût des noix!
Parfum d'automne, d' humus.
Aller main dans la main avec ma grand-mère vers le jardin de tout au fond que fermait une grille de fer rouillé, grinçante, près de la croix.
J'allais rarement dans cet endroit.
Juste pour la saison des noix...et parfois, craintivement, pour les abeilles, avec mon grand-père.
Quelle joie de chercher, de découvrir les noix cachées sous leurs coques encore vertes...sentir sous la semelle leurs rondeurs...les deviner sous l'herbe humide.
En remplir des seaux pleins.
En croquer quelques-unes sur place...
Et les doigts noircis, ramener le butin à la maison.

-N'en mange pas trop, ce n'est pas bon quand c'est tout frais!
Pas bon? Cette craquante cervelle blanche dont on est si fière d'avoir pu en enlever la fine enveloppe?
Pas bon cette âpreté que l'on grignote du bout des dents, les doigts colorés de brou?
En tout cas, cela a la saveur de ce que l'on a soi-même récolté!
Et il y a beaucoup plus que le goût de noix...
Il y a aussi du printemps là-dedans, qui a vu naitre le fruit et puis de l' été qui l'a vu murir à coups de chaud soleil...
Il y a tout ça et plus encore...

Nager

26 août 2011 à 14h20

Depuis trois ans, je reviens de temps en temps ici...
Avec tantôt un regard curieux, tantôt un regard de haut.
Toujours avec la petite envie sous-jacente qui me taraude sans que je comprenne bien pourquoi...
Et puis aujourd'hui, allez savoir pourquoi, je me jette à l'eau.
Mais avec vraiment la sensation d'avoir attendu longtemps sur le bord, regardant les gens nager avec plus ou moins d'aisance et en me disant "pourquoi pas moi?" ou bien "mais pourquoi donc?" et alors m'éloignant vite du bord...
Et aujourd'hui, j'ai fait comme il faut faire au bord d'un bassin d'eau glacée qui fait un peu peur: sauter dedans sans réfléchir.
Parce que si je me retrouve toujours au bord de ce bain, c'est bien un désir, une envie qui m'ont amenée là...
Donc trêve de réflexion, maintenant que je suis à l'eau et que j'ai un peu froid...nageons!