CLASSE PILOTE DE SIXIEME BILINGUE ET INTERCULTURELLE
A MADAGASCAR
- RAPPORT DE LANCEMENT -
I – Introduction et Problématique
Constat n°1 : les établissements d'enseignement public malgaches ne donnent actuellement pas aux parents installés à Madagascar de garanties en termes de :
- résultats scolaires,
- facilités d'accès aux études secondaires nationales ou internationales
- intégration au marché du travail national et international
Constat n°2 : depuis au moins 3 décennies, pour pallier le constat n°1 et en fonction de leurs moyens financiers, les parents inscrivent leurs enfants :
- dans des écoles privées confessionnelles malgaches (programme d'éducation nationale malgache)
- dans des écoles privées malgaches d'expression française (programme d'éducation nationale malgache dispensé en langue française)
- dans des écoles privées malgaches d'expression française dites homologuées, gérées par des associations de parents d'élèves ayant passé une convention avec l'Agence des Etablissements Français d'Enseignement ou AEFE (programme d'éducation nationale français dispensé par des enseignants malgaches)
- dans les écoles françaises de Madagascar directement gérées par l'AEFE de Madagascar (programmes d'enseignement du ministère de l'éducation nationale français dispensés par des fonctionnaires détachés et des agents relevant d'un contrat de travail de droit malgache)
Constat n°3 : plusieurs générations d'enfants malgaches subissent ainsi une perte d'identité, de langue et de culture nationale, car :
- les enfants ayant le plus de facilités d'accès aux études secondaires et de garanties d'intégrer le marché du travail sont ceux qui fréquentent les écoles françaises ou d'expression françaises
- les enfants, et donc les adultes ainsi formés, sont coupés d'une éducation nationale (et donc commune et harmonisée) sur la langue, la géographie, l'histoire, la sociologie et l'économie de Madagascar, et n'ont finalement comme connaissance de leur pays que celle que leur environnement familial leur a apportée.
Formulation de la problématique :
Face à ces 3 constats, et en attendant à terme une éventuelle réforme de la politique d'éducation nationale malgache, les parents d'une petite fille de 7 ans lancent l'initiative privée d'ouvrir à Madagascar en septembre 2008 une classe pilote de 6ème bilingue et interculturelle, à savoir :
- bilinguisme : temps d'enseignement en langue française équivalent au temps d'enseignement en langue malgache
- interculturalité : programme scolaire reconnu à la fois par le ministère d'éducation national malgache et le ministère d'éducation national français
II – Actions déjà réalisées
1. Février 2006 : Conception de l'idée par Clark Rakotoarison et Baofara FIDISON (respectivement informaticien et ingénieur qualité, parents de Valiha Fidison, 7 ans)
2. Mars 2006 : Validation de l'idée par Baovola Fidison (ex-animatrice culturelle au Centre Culturel Albert Camus de Tananarive-Madagascar, ex-enseignante en école privée malgache d'expression française dite homologuées, actuellement expert-consultante en interculturalité) et par Gérard Boespflug (Formateur et psychothérapeute)
Baovola Fidison et Gérard Boespflug pensent que la mise en œuvre de l'idée exige la recherche d'un groupe de professionnels de l'enseignement et d'un groupe de parents motivés par le bilinguisme et l'interculturalité français/malgache.
Ce groupe mixte porterait le projet auprès des autorités françaises et malgaches, pour une recherche de financement et une reconnaissance technique.
3. Avril 2006 : Présentation de l'idée à un échantillon de professionnels malgaches de l'enseignement
- Mme Rakotovao Anne-Marie, enseignante à l'école française d'Ampefiloha, gérée en direct par l'AEFE – Antananarivo
- Mme Kemba Ranavela, enseignante à l'école privée malgache d'expression française « Les Colibris » - Antananarivo
- Mme Rakotoarivony-Rabemananjara Hanitra, enseignante à l'école privée malgache d'expression française homologuée « Alliance Française » - Antananarivo
- Mme Tsarafiavy Prisca, ex-enseignante à l'école confessionnelle malgache «ESCA» et enseignante à l'école privée malgache d'expression française homologuée « Alliance Française » - Antananarivo
- Mme Lucie Max, ex-enseignante à l'école publique malgache et directrice de l'école privée malgache d'expression française « Tafita » - Farafangana
- Mme Ny Avotra Ralaiseheno, ex-enseignante à l'école publique malgache et directrice de l'école privée malgache d'expression française « Ny Avotra » - Farafangana
- Mme Sylvie Radanielina, enseignante à l'école privée malgache d'expression française homologuée « Alliance Française » - Antananarivo
- Mme Fabienne Ranjalahy, coordonnatrice de projets de soutien aux enseignants malgaches à l'USAID (ONG US)
L'ensemble des professionnels rencontrés soutient l'idée et insistent sur les points suivants :
- prendre en compte la formation de l'esprit et l'éducation générale (autonomie, créativité,…) au-delà de la formation scolaire et en langues
- le bilinguisme et l'interculturalité est important pour Madagascar, notamment dans l'enseignement philosophique
- l'Agence des Etablissements Français d'Enseignement est un partenaire incontournable du projet
- c'est une initiative privée et originale qui répond aux besoins et à la demande d'une certaines catégorie de parents, convaincus par la mixité de culture
- le projet n'est viable qu'en milieu urbain, porté par un groupe de parents motivés y trouvant un intérêt personnel
- le projet représente un palliatif au contenu actuel du programme scolaire malgache
- une ou plusieurs structures d'accueil de la classe de 6ème pilote doivent être envisagées, car des professionnels malgaches tentent déjà de façon expérimentale, isolée et officieuse d'alléger le programme scolaire malgache en le mixant avec le programme scolaire français
- le projet peut déboucher sur un système d'éducation propre à Madagascar, qui lui convient, le représente et le comprend, et qui permet en même temps de jeter des passerelles sur des systèmes d'éducation étrangers et reconnus
Mme Kemba Ranavela, Mme Sylvie Radanielina et Mme Fabienne Ranjalahy souhaitent intégrer concrètement l'équipe projet.
Mme Fabienne Ranjalahy a transmis une étude préliminaire sur le bilinguisme à Madagascar, publiée en février 2006 par la Banque Mondiale.
III– Actions à réalisér
- Présentation de l'idée à un échantillon de professionnels français de l'enseignement
- Recherche d'un expert en ingénierie de formation intéressé par la mise en oeuvre opérationnelle du projet (constitution et animation de l'équipe projet, organisation et réalisation, recherche de financements)
- Constitution d'un groupe de parents qui représenterait la maîtrise d'ouvrage du projet (au-delà des deux concepteurs de l'idée)