French Stories

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 27/12/2014.

Sommaire

WILD WILD DANCE...

6 juin 2008 à 0h15

Pendant la danse, elle avait entremêlé ses doigts aux siens. Ce n'était pas la manière habituelle de se tenir les mains...
C'était un geste si petit que personne ne le vit. C'était un geste si petit qu'il l'avait laisser faire. Sans sourciller. La longue file des danseurs serpentait sur le parquet. Elle croisait un flot de visages. Surtout ne pas laisser transparaître le désir qui montait en elle. Il tenait sa main prêt de sa poitrine, le bras plié. Parfois même, il effleurait son sein, au rythme de la danse.

Elle n'avait pas 20 ans. Et cette main tenue, c'était comme une promesse...

Elle avait, bien des fois, surprit la caresse furtive de ses regards mais il était comme un roc, impassible. Et ce soir il était venu danser près d'elle. Il la surplombait. Il tenait sa main. Elle serait à lui maintenant, elle n'appartiendrait plus aux autres. Le chemin serait tortueux, mais s'ils se tenaient la main...

Elle n'avait pas 20 ans.

Le tonnerre des applaudissements la tira de sa rêverie. Mécaniquement elle se mit, elle aussi, à frapper dans ses mains... ses mains... Il était déjà plus loin. Abasourdie par l'émotion, elle restait là, on lui parlait, elle n'entendait pas. Elle serait à lui. Oh, peut-être pas ce soir mais bien plus tard. Elle avait tout son temps, elle n'avait pas 20 ans.

Elle n'avait pas 20 ans , lui en avait bien vingt. . .de plus. . .

LETTRE A UN PASSANT

23 juin 2008 à 17h15

LETTRE

Cher passant, j'ose espérer qu'en lisant ces quelques lignes vous reconnaitrez ce que je n'ai pas osé retenir...
C'est l'histoire d'un passant. Comme dans la chanson de Brassens. Sauf qu'elle, elle l'a retrouvé, son passant. C'est un rêve qui lui l'a ramené. Un matin. Et depuis pas une journée ne se passe sans que ses pensées ne le suivent. Elle l'a bien croisé une fois ou deux dans quelques bals en Bretagne, mais il ne lui est jamais revenu. C'est son illustre inconnu... Alors elle songe avec envie à ces yeux, qu'elle n'a jamais revus.
Parfois elle lui imagine une vie, mais pas trop longtemps et pas trop souvent... Et lui il reste là, dans un coin de son coeur. Il ne veut pas partir. Il s'installe, prend ses aises. Elle se dit que, quand même, il faudra bien le faire déguerpir ! Pas d'inconnu dans son coeur, ce n'est pas sérieux, c'est de la folie ! Mais rien n'y fait. Plus la folie est douce plus elle se laisse emporter...
Alors la voilà qui cherche, qui creuse, telle une fouine Elle finit par le retouver. Avec la crainte de l'effrayer elle lui écrit une lettre...
Cher passant, j'ose espérer qu'en lisant ces quelques lignes vous reconnaitrez ce que je n'ai pas osé retenir...

LES PASSANTES

Je veux dédier ce poème
à toutes les femmes qu'on aime
pendant quelques instants secrets
a celles qu'on connait à peine
qu'un destin différent entraîne
et qu'on ne retrouve jamais

A celle qu'on voit apparaître
une seconde à sa fenêtre
et qui, preste, s'évanouit
mais dont la svelte silhouette
est si gracieuse et fluette
qu'on en demeure épanoui

A la compagne de voyage
dont les yeux, charmant paysage
font paraître court le chemin
qu'on est seul, peut-être, à comprendre
et qu'on laisse pourtant descendre
sans avoir effleuré sa main

A la fine et souple valseuse
qui vous sembla triste et nerveuse
par une nuit de carnaval
qui voulu rester inconnue
et qui n'est jamais revenue
tournoyer dans un autre bal

A celles qui sont déjà prises
et qui, vivant des heures grises
près d'un être trop différent
vous ont, inutile folie,
laissé voir la mélancolie
d'un avenir désespérant

Chères images aperçues
espérances d'un jour déçues
vous serez dans l'oubli demain
pour peu que le bonheur survienne
il est rare qu'on se souvienne
des épisodes du chemin

Mais si l'on a manqué sa vie
on songe avec un peu d'envie
a tous ces bonheurs entrevus
aux baisers qu'on n'osa pas prendre
aux cœurs qui doivent vous attendre
aux yeux qu'on n'a jamais revus

Alors, aux soirs de lassitude
tout en peuplant sa solitude
des fantômes du souvenir
on pleure les lévres absentes
de toutes ces belles passantes
que l'on n'a pas su retenir.