Chronique d'un coeur retrouvé

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 27/12/2014.

Sommaire

Tableau 1

29 mai 2006 à 13h42

Mon temps n’est pas celui du soleil, ni des montres, ni des secondes mais celui d’une petite clepsydre fragile posée sur un coin de la table. Elle veille sur moi. Son pouvoir est celui de la naissance et de la mort, celui des souvenirs et de l’avenir, du bonheur et du chagrin, de la nostalgie et de l’euphorie, des regrets et des envies, de l’amour et de l’amitié. Petite chose insignifiante, pourtant si importante. Il me l’a offerte. Le jour de son départ. Sans un mot, il a ouvert mes mains et a déposé ce petit sablier de verre. Il s’est retourné et sans un mot est parti, sans un regard, sous notre chant de départ. Sa voix, ses derniers mots résonnent en moi comme de lointains échos lumineux. Nous lui en voulions tant, cependant, de ne pas s’être retourné. Nous avions tort. Nous regretterions. Le soir venu, nos mots furent âpres, pleins d’amertume, de colère, de sanglots en se rappelant de cet adieu. Il était trop tard. Nous vivions dans l’instant. Nous ne pensions pas à l’Après. Notre jeunesse, notre insouciance nous avaient fait oublié que nous n’étions pas seuls au monde, que lui aussi avait droit à notre respect, à notre écoute. Et que lui aussi peut-être était fatigué de nous, triste, aussi, de s’en aller. Mais nous avons bafoué sa confiance et son amitié qu’il nous avait fait l’honneur de nous donner le temps d’une année.


Un flot d’images m’assaillent comme autant de piques et flèches acérées. Je me décide enfin. Ouvre le cahier d’écolier, quadrillé, à la couverture bleue. Bleu. Ciel. Comme l’encre avec laquelle j’avais écrit ces derniers mots pour Lui.


L’aube sort lentement de son écrin. A travers la lumière rougeoyante, je discerne les milliards de particules élémentaires qui composent l’univers. La pointe grise du crayon dessine des cercles dans le vide. Et puis soudain, l’inspiration arrive, au galop. D’une main, je retourne la clepsydre. Le sable blanc commence son long transfert dans le Temps.

Tableau 2

29 mai 2006 à 13h43

Une révolte sourde s’empare d’elle. Que leur a donc t’elle fait ? Rien. Ou plutôt si, elle leur fait peur. Sa différence les effraye. Ils ne comprennent pas. Ils ne la comprennent pas. Ne veulent pas. La dominant de leur haute taille, ils la narguent, la poursuivent dans les couloirs jaune canari de l’école. Désespérée, elle s’enferme dans les toilettes jusqu’à ce qu’ils abandonnent. Elle essaye d’expliquer la situation aux adultes. Ils refusent de l’écouter. Ils ne lui font pas confiance. Cette enfant de treize ans dit-elle la vérité ? Ce ne sont que quelques histoires d’ados, pas de quoi en faire un plat. Ils la rejettent. Parlent tout bas. Elle n’entend rien. Juste rire. D’elle ? Pas de réponse. Son rêve : être ordinaire. Elle ne le sera jamais. Pouvoir courir, jouer, faire du sport, sortir…. « Interdit ! », ce mot, quelle engeance, elle le hait.
Pourtant, sa force de caractère vient justement de cette différence. Mais la rancune et la rage l’aveugle. Elle s’effondre, se détruit à petit feu.
Les livres, elle les engloutit un par un. Ils sont l’oxygène dont elle a besoin pour vivre. Ce contact charnel avec le papier, la couverture. La découverte des mots, des personnages, des mondes l’enveloppent de leurs vapeurs exotiques. Et puis… le théâtre… Histoires d’amour et d’amitié…
Sa passion d’apprendre ne l’a heureusement pas quittée. Elle travaille dans son lit ou à une table assise dans un fauteuil roulant. La force de vivre la quitte de plus en plus souvent. Son corps devient un boulet. Déchirure. Son corps crie, elle se débat, et « Vlan !», des coups de pieds, des coups de poings, les cris volent, les injures aussi. Elle ne sait pas pourquoi elle n’a plus faim. Pour qu’on arrête de la torturer, elle doit promettre de manger. Soit, elle promet. Mais elle rejette cette nourriture trop grasse, trop salée. Jus d’orange ? Non. Chocolat ? Non. Elle a perdu plus de 5kg, elle pèse 34.5kg pour 1m40.

« Un jour j’aurais bien au-delà des façades et des gangrènes d’âmes
tellement d’issues périmées
et de violents orages
que les voilures de mes yeux
s’effaceront comme un pays brûlé. »

Tableau 3

30 mai 2006 à 17h37

« Rêver un impossible rêve. Porter le chagrin des départs. Brûler d'une possible fièvre. Partir où personne ne part. Aimer jusqu'à la déchirure. Aimer, même trop, même mal, tenter, sans force et sans armure, d'atteindre l'inaccessible étoile, telle est ma quête, suivre l'étoile. Peu m'importent mes chances peu m'importe le temps ou ma désespérance et puis lutter toujours sans questions ni repos. Se damner
pour l'or d'un mot d'amour. Je ne sais si je serai ce héros mais mon coeur serait tranquille. Et les villes s'éclabousseraient de bleu parce qu'un malheureux brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé. Brûle encore, même trop, même mal pour atteindre à s'en écarteler. Pour atteindre l'inaccessible étoile. » La quête de l’homme de la Mancha Jacques Brel.


Ces paroles me trottent dans la tête depuis tout à l’heure. Aucun moyen pour les faire sortir de ma petite caboche. Je les aime. Sur la petite table, mon cahier, un crayon m’attendent. Ecrire, encore et encore. Ma drogue. Si douce, si merveilleuse, si enivrante. Comme le thé déposé devant moi, dans son goblet en carton brun. La vapeur tournicote en panaches langoureux. Thé du « Hamman », « Caresse d’un vent d’été », « Prince Orlov » … Les uns et les autres sont multicolores : rose, rouge, vert, jaune, mauve… mon autre drogue. Ce goût à peine amer au bout des lèvres, sur la langue, me donne des frissons. J'attends. Quoi ? Je ne sais pas. Lui. Son regard posé sur moi. Son visage. Je sens la chaleur de son sourire. Mes doigts tournent les pages de papier recyclé d’un vieux journal retrouvé. Sans les voir. Mes yeux parcourent les lignes.


A côté de mon sac de voyage, posée sur le manteau, sur une feuille, mon regard redécouvre les mots écrits la veille :
« Quel écrivain suis-je ? Quel écrivain ferais-je ?
Deviendrais-je Virgiana Woolf, Emilie Dickinson, Colette, Beauvoir, Harpman, St John Perse, Koltès ? Décalée sûrement. Voici mon journal, journal d’une malade de la vie, d’une accro au bonheur, d’une folle aux goûts hétéroclites, d’une petite fille au cœur neuf, d’une jeune femme amoureuse de théâtre, d’un ange aux ailes brûlées mais au cerveau bien accroché… Cela vous tente ? Rien ne vous y oblige ! Vous voulez ? Foncez ! »


Début très moyen et très prétentieux pour quelqu’un qui voudrait vivre de sa plume. Mais quoi ! J’ai vingt et un ans et très peu d’expérience, simplement l’envie. Là, persistante. Mon cœur me souffle de me vider, une fois pour toute, de ce que j’ai en moi. Et toujours, je me dis : « A quoi bon ? » Mon regard se pose sur une photo à peine usée par le temps : mon ange. J’émets un rire bref en repensant à notre histoire, à son début et à sa fin. Mon thé, toujours à portée de main, je me décide enfin à prendre la mine, mon regard vagabondant par la fenêtre, où l’astre commence sa course contre la montre.

Tableau 4

30 mai 2006 à 17h37

Elle a mal. La folie la gagne. Il lui semble entendre des voix… des esprits ?

Tableau 5

30 mai 2006 à 17h38

Je lève les yeux de mon cahier. Je croise le regard de Betancourt, son visage, collé sur le mur du wagon, criant : Libertad ! Ce cri me refait penser à sa Résistante et surtout à ces mots : « J’écris la guerre assise pour pouvoir vivre debout ». J’écris ma douleur, ma détresse et ma folie pour vivre plus librement, pour vivre plus intensément. Coucher ces mots m’affranchit de tous les regards étrangers et extérieurs portés sur moi, depuis si longtemps. Oppressée. Respirer, expirer. Les héros d’aujourd’hui sont ceux des livres et des histoires que nous racontent ces hommes et ces femmes, ces conteurs d’imaginaire. Ils forment une petite armée, une Résistante contre le désespoir, la détresse humaine, la peur, la tristesse. Utopie ? Des héros qui s’aiment et qui se déchirent. Humains, tout simplement.


Le sable continue sa descente. Il coule doucement.


Pourquoi n’a-t-il rien dit le matin, si nous étions si pénible ? Pourquoi ? Pourquoi partir en prenant la fuite? Pourquoi partir sans rien dire? Pourquoi s'enfuir pour taire ses sentiments? Pourquoi s'enfuir sans un sourire, sans un signe? Aucune réponse. Juste des interrogations. Nous en avons reparlé des heures durant. Jusque tard dans la nuit. Nous nous disions : il n’a pas voulu, il ne l’a pas fait car il nous en veut, il n’a pas voulu car il était trop ému, il n’a pas voulu car nous n’avions pas d’importance à ses yeux, il n’a pas voulu car il faut tourner la page, il n’a pas voulu car… à quoi bon ? A quoi bon se retourner quand on sait que tout
est terminé ? Malgré sa clepsydre, sa tendresse, son amitié,

 ses attentions, je m’interroge toujours.  

Je me penche sur mon cahier et recommence à écrire.  
 « Ce  n’est qu’un au revoir… bientôt nous nous
 reverrons… »

Tableau 6

31 mai 2006 à 12h38

Un jour, son cœur la quitte, un autre lui est offert. Elle a froid et puis cette odeur…Brrr
Il l’attend. Tout rouge, tout vivant, tout vibrant. La fin de la fin est arrivée. Ce moment tant attendu. Une crainte grandit en elle. Elle songe à après, ou plutôt, ne pense à rien. « Ce n’est qu’un au revoir mon cœur… bientôt nous nous reverrons… ».Noir.
Les poumons aspirent goulûment l’oxygène. Le cœur bat. Deuxième vie. Résurrection. Don. Mort-vivant. Elle ouvre doucement les yeux. Le cœur aspire ce sang rouge vibrant.
Ses paupières se soulèvent, laissant apparaître des yeux bleu foncé. Ils s’habituent lentement à la lumière électrique, après de longs jours d’obscurité, ensommeillés par les anesthésiants. Le nez inspire, expire. Les narines filtrent les bactéries. Les poumons, enhardis par un dynamisme nouveau, rejettent vigoureusement le carbone. Le cerveau, tout engourdi, se réveille. Il y a quelque chose d’anormal. Il le sent. Un corps étranger s’est introduit par effraction dans la cité. Il faut le chasser au plus vite. Prévenir les défenses immunitaires. Mais… Elles ont disparues ! Que se passe-t-il ?
Tout fonctionne au ralenti. Près des douanes, les vigiles sont allongés, inertes, morts. Pourquoi ?


Dans ses pupilles, elle perçoit des étincelles de joie. Elle sort progressivement de sa torpeur. Etire ses membres endoloris. Elle se sent bien. Ici une infirmière. Un peu austère. Tout le monde souffre de la même façon. Elle entend un glouglou régulier comme ruisseau qui coule. Plein de tubes s’accrochent à son corps comme pour l’empêcher de prendre la fuite. Comment le pourrait-elle ? Il n’y a pas d’autre issue que la volonté et le courage. Elle se calme et patiente. La chambre ressemble à une cage de verre. Personne ne rentre, personne ne sort. La patience, elle apprendra à en avoir. Au rythme de l’aiguille, le temps s’égrène lentement. Au fil des heures, des jours, l’ennui la gagne, dans ce lieu où rien n’est permis. Elle croyait retrouver la liberté. Ce n’était qu’un leurre. Un leurre. Elle passe une dizaine de jours dans cette pièce close. Puis un beau matin, déménagement. Et…de l’air, de la lumière, des humains ! Enfin ! Elle reste sur son lit, les trois quart du temps. Hum. Quelle liberté, vraiment… Son dos la fait souffrir le martyr. Cependant, elle tente de ne pas trop se plaindre. Après quelques semaines, la promenade, le long du couloir, lui est autorisée, équipée comme un E.T avec blouse, masque, coiffe, gants et mêmes chaussons.


Elle continue une vie coupée. Coupée du monde extérieur. Enfermée dans un silence où seule la lecture, l’écriture lui tenaient compagnie. Dorénavant, elle pense autrement. Elle voit les gens différemment. Elle transporte en elle une autre vie, un cœur qu’elle doit protéger, laisser mûrir lentement mais sûrement. Elle l’aime sans le dire. Il est à elle, il est sa paix, son amour.


« Aujourd’hui
je n’ai pas d’excuse à vivre
aux rythmes de la démence
et je n’ai pas non plus
au fin fond de mes poches
un archipel ensoleillé
de lumière et d’horizon bleu
Aujourd’hui
J’ai la tête à l’envers
Et je suis limité
A me confondre
A la tricherie du monde
Et aux masques de la scène. »

Tableau 7

31 mai 2006 à 12h39

Une gorgée de thé. J’écoute quelques secondes la musique que crachent la radio de mon voisin. « Lily … ». Pierre Perret. Encore question de liberté, d’égalité, d’équité… Il y en a si peu dans ce monde.
Le soleil court dans le ciel chargé de nuages.

Tableau 8

1 juin 2006 à 16h49

Elle se fâche. Pourquoi ce sourire factice que tout le monde arbore en sa présence ? Ils ne savent pas être eux-mêmes, de temps en temps ? Elle aimerait voler de ses propres ailes. Elle en a assez de cette gentillesse toujours feinte, de cette sollicitude toujours exagérée. Ne comprennent-ils pas que malgré son âge, elle est plus adulte qu’eux ?


Ils la taisent. Et pourtant, elle la connaît. Elle est là. Toujours présente à roder autour de son âme. La mort, fatale. Elle l’attendra, elle l’aimera même quand elle sentira que son tour est arrivé. Elle flirta avec cette mort. Elle fut sauvée de sa grande faucheuse. Un inconnu est mort. Un humain, homme ou femme, lui a fait don de son cœur. Le plus dur est de réapprendre à vivre parmi les siens. Nous sommes tous des « humus erectus »… Nous retournerons d’où nous venons et formerons un nouvel humus pour nos descendants. La vie lui semble aussi fine que de la soie, aussi éphémère qu’un papillon.Mais pour le moment, elle veut vivre, uniquement vivre. Est-ce si compliqué ? Son cœur a bouleversé son existence. Elle ne sent plus la même. Il incarne cette double vie qu’elle porte en elle. La cicatrice le lui rappelle tous les matins, tous les soirs. Elle a envie d’amour. Du bonheur pure souche, du soleil et aussi de nuages, parsemant la vie, se déplaçant à la guise du vent, des brises, des bourrasques, des alizés. Elle prend conscience de la fragilité du temps, de l’enfance, de son insouciance.


« A présent
je connaîtrai
jamais plus cette fureur de vivre
sous l’ombre torturée de mes rêves
et je n’aurai jamais plus
la force extrême
d’articuler mon cœur
au langage intensif de la soif. »

Tableau 9

1 juin 2006 à 16h50

Insouciance. Vivre le moment présent. Carpe diem. L’écriture permet de revivre chaque instant d’une vie, d’une aventure, d’un rêve. La magie réside là, ressentir des émotions déjà éprouvées, retrouver des images, des odeurs, des sons. Les laisser jaillir de la plume, un par un. Plic ploc. Trouver le mot juste pour chaque souvenir. Pour finalement partager.

Peut-on s’écarter du système, dans lequel, nous sommes tous enrôlés, enchaînés ? Comment sortir de cette course contre la montre qu’est notre vie ? J’aimerais offrir à ce cœur une seconde vie. Une vie qui exige le silence, où les sensations, les regards, les gestes, les émotions, les instants de repos, la poésie spontanés ne seraient pas fustigés. Silence. Et vider son esprit. Se purger de tout. Tout et n’importe quoi. Pour être purifiée, vivifiée. J’ai une soudaine envie de m’échapper, trouver un havre de paix afin de continuer à écrire son histoire. Et continuer de l’aimer, de l’admirer en silence loin de tous yeux curieux.

Se baigner, nager dans une flaque de lumière. Boire à cette source, sa saveur si intense. Regarder mon reflet dans l’eau. Etre moi-même. Enfin moi-même. M’allonger sous un arbre, dans une herbe encore un peu humide de rosée. Prendre ma plume, l’encre bleu ciel, poser la pointe sur le cahier et s’envoler comme l’oiseau bleu de Marie Myriam.

La mémoire permet-elle l’oubli ? A-t-on le droit d’oublier ?

Tableau 10

2 juin 2006 à 16h16

Elle se regarde dans le miroir du palier. L’image qu’il lui renvoie la dégoûte et l’attire tout à la fois. Celle d’une adolescente aux longs cheveux châtains, aux yeux bleus, à l’allure chétive. Son visage bouffi par la cortisone lui donne envie de vomir. Ses mains tremblent. Les effets secondaires des médicaments sont terribles. Certains jours, elle ne peut même pas aligner deux mots lisibles. Elle en devient folle. Elle se sent sale. La maigreur de ses membres la fascine. La pousse encore à maigrir. Pourtant ce sont ces membres qui se font osselets quand elle est prise de l’une de ses crises de tremblements. Incontrôlable. L’origine de ces crises soudaines reste un mystère pour les médecins. Elle, elle y pense sans cesse. Quand son corps, tout entier tremble. Des frissons, froid chaud, chaud froid. Fièvre. Etat fébrile, elle rentre dans un état quasi second. Elle a l’impression de disloquer. Ses dents s’entrechoquent.


La dernière crise fut particulièrement longue. Elle aurait aimé mourir plutôt que devoir supporter cela encore et encore. Elle s’endort. Epuisée, vidée de toute vie.

Tableau 11

2 juin 2006 à 16h16

Je pense encore à lui. Sans cesse son visage revient à moi. Il ne me quittera donc jamais ? Non. Sans doute. Mon père, mon frère, mon ange. Etre à la hauteur de ses espérances. Toujours sans faillir. Il m’a envoûtée au premier coup d’œil. Ses yeux marqués d’une infinie tendresse. Son sourire charmeur accompagne ma progression dans l’univers des mots. Tous mes sens gravitent autour de lui. Sa voix chaude, grave m’envahit comme une marée de lumière. Main dans la main, nos regards se croisent. Confiance marquée du sceau des sens. Il est Centaure parmi les Centaures. Son image restera en moi tel un mirage de mon imagination. Tout droit sorti d’un rêve ambulant. Chaque minute, chaque jour me rapprochent et m’éloignent un peu de lui… Sa clepsydre marquera le temps de nos retrouvailles où dans ses bras il me serra. Amour de la vie par le cœur. Je le sais quelque part sur la mappemonde des enchanteurs. J’aimerais tant qu’il m’emporte dans sa galaxie qui déjà ne m’est plus inconnue. Il est funambule parmi les mots, acrobate parmi les langues. Il est jongleur parmi les émotions. Il se fait amant avec la vie, avec la mort. Il est lui avec moi. Malgré son absence, il est là, toujours présent. Il sera toujours mon pierrot lunaire, mon clown triste, l’ange qui m'a fait rire et pleurer.


Le sable blanc tombe doucement, avec lenteur. Les rayons de soleil traversent la clepsydre comme autant de lasers formant un brasier.

Tableau 12

3 juin 2006 à 17h54

Elle pleure. De tout son corps. Sucide du corps, de l’esprit. Se laisser mourir. Se tuer.

Tableau 13

3 juin 2006 à 17h54

J’y pense souvent. Elle est là, nous épie. A tout moment, elle peut nous surprendre. Ecrire permet une immortalité. Postérité. Dans cent ans, comment mes mots seront-ils compris ?

Tableau 14

3 juin 2006 à 17h55

Au son des trompettes, des cymbales, et des tambours de Verlaine, une cloche résonne dans sa cervelle. Ses yeux la brûlent. Front brûlant de fièvre. Délire, folie, déprime… Une mollesse envahit son corps. Ne rien faire, se laisser faire. Plénitude. Dormir de tout son saoul. Vert attitude, zen attitude. Envie de rester au fond de son lit, fermer les yeux et rêver à un bonheur parfait. Faire du ménage dans sa tête, dans sa chambre sur son corps.


« Il ne restera rien
de mes fonds de tendresse
ni même par ailleurs
de mes battements d’elle
si ce n’est qu’un arpège
inoculé de ronces et perdu
à jamais
au milieu du manège


Il ne restera rien
De mes coteaux en fleurs
Ni même par ailleurs
De mes folles tristesses
Si ce n’est l’illusion
D’avoir été dans l’eau
Un rond parmi les ronds
(…)

Tableau 15

3 juin 2006 à 17h56

Le sable bondit, dessine une petite dune.
Ces lignes, de mon cœur sont venues, flèches tendres, pour lui. Ce bébé que j’ai engendré, je le garde caché du regard de tous. Mais en lui, j’ai confiance. Il peut le prendre, l’embrasser, lire à l’intérieur, entre les lignes, peut s’en délecter ou le jeter…malgré les erreurs, les fautes… j’espère qu’il l’aimera.

Tableau 16

5 juin 2006 à 11h09

Enchantement. Nothomb : reine des mots. Messagère du corps qui se veut cerveau. Suprématie de la faim, multiple. Malaise du corps jusqu’à l’anorexie. Etre lourde c’est s’empêcher de penser correctement. Pour Elle en tout cas. Elle admire les gens qui vivent bien avec leur corps, en surpoids ou non. Nous ne pouvons être parfait rien qu’en regardant la personne d’à côté, parfaite en tout point, à laquelle nous aimerions ressembler rien qu’un chuia. La nature est mal faite. Il pleut…il pleut et encore et toujours !

Une oreille bouchée, une narine obstruée, son côté gauche est mal fichu depuis quelques jours. Elle s’y fait. Zen la tête, zen les muscles, zen les pieds et les mains, zen le ventre… zen : mot subtil, insidieux qui se faufile partout, entre chaque interstice de la peau.
Les gouttes d’eau frappent au carreau comme un poing sur la porte : « On veut, on peut entrer ? » Non. Elles ne peuvent pas entrer dans son univers paradisiaque qu’est sa chambre, depuis quelques semaines : lieu de toutes ses joies, de toutes ses crises, de ses pleurs, de ses bavardages… La pluie veut s’incruster pour montrer qu’elle est bien là, elle, en pleine forme. Prête à faire entendre son tintamarre pendant encore pas mal de temps.

Tableau 17

5 juin 2006 à 11h09

Est-ce une faute de l’aimer ? Est-ce humain de s’émouvoir devant le chagrin d’un enfant ? Mon cœur se serre.
Le train a été annulé faute de chauffeur. Il est parti à Pétaouchnock. Il n’avait pas envie d’aller à Bruxelles, apparemment. Problème de correspondances. Depuis ce matin, la pluie ne cesse de tomber. Tout semble morne et triste. Le temps a perdu de sa saveur. Il me manque. Ce soir, j’espère le voir. Rien n’est sûr. Surtout avec les trains belges ! Me laisseront-ils rentrer si j’arrive en retard ? Ils ont intérêt. Sinon, je ferais un esclandre. Je ne suis pas d’humeur à rire. Rien ne m’empêchera de le voir. Le hall de la gare est à moitié vide, à cette heure. Les sièges sont, pourtant, tous occupés. Je suis assise à même le sol. J’écris. J’écris ces mots. Je cherche le filon pour poursuivre mon histoire. J’aime tant ses mots. Je les relis inlassablement : en silence, à voix basse, murmurés, chuchotés, criés. Sa voix résonne en moi. Vibrations du cœur.
Le plus dur reste à faire.


Sur une affiche publicitaire, une femme sourit, tenant contre elle un gsm taille géante. Elle a les yeux fermés. Son attitude me rappelle la mante religieuse. Dévorant ses amants. J’attends, moi, d’être dévorée par un homme. D’une seule bouchée. Aucun n’a encore jeté son dévolu sur moi. Il est encore temps. J’ai toute la vie devant moi. Il me dévore du regard, je savoure son sourire d’un éclat de rire.

Tableau 18

5 juin 2006 à 11h10

Elle s’est endormie. Le retard à rattraper lui semble un Himalaya a escaladé. Elle n’y arrivera jamais. Pourtant, la reprise des cours s’était plutôt bien passée. Un séisme couve en elle. Rebelle. Sa crise d’adolescence commence. Son cœur est toujours là. Il l’accompagne partout. Elle l’aime de plus en plus. Mais, elle ne se sent pas à sa place dans le système. Ecole. Obligations. Devoirs. Elle adore les sciences et pourtant les résultats ne sont pas là. Elle s’en veut et, en même temps, elle n’a aucune envie de travailler. Elle ne se sent plus la force de se battre. Elle laisse tomber, au fond. Tout. Elle en a assez de toujours devoir faire des efforts pour tout. Elle a tellement besoin de se laisser vivre. Le théâtre ! Lui, lui redonne vie. Quand elle se trouve sur scène, elle s'invente ange, femme, fée. Jouer avec les mots, jouer avec la voix, jouer avec le corps. Se découvrir sans cesse. Jusqu’à la plus intime des intimités. Plonger toujours plus profondément dans l’inconscient. Se chercher. Se trouver une raison de vivre, une raison d’exister. Son cœur lui en a offerte une. Mais pour la société, cette raison ne suffit pas. Ne pas se laisser dépérir. Elle doit malgré tout changer d’établissement. Malgré la tristesse des adieux, elle se sent soulagée. Elle n’en pouvait plus de ces murs jaunes, de cette cantine écoeurante, de ces élèves parfaits, de ces profs imbus d’eux-mêmes… Elle lit de plus en plus, fuguer. Son rythme atteint quatre livres par semaine, parfois même un livre par jour. Seul remède à sa désespérance.


« Il y a des soirs
où j’aimerais croiser mes mains
pour donner un autre sens à ma vie
mais dans le feu des mots et des cris
aux abords du vide
je n’arrive pas à croire à mon existence »

Tableau 19

6 juin 2006 à 20h03

J’ai des sanglots dans la gorge. Le wagon est bondé. Je suis serrée comme une sardine. Ce n’est pas grave. Peu m’importe. Pour venir le voir, je ferais n’importe quoi. J’ai une soudaine envie de pleurer. Mais je ravale mes larmes. Amertume. Il me manque, tant, cet ange. La chaleur de ces bras, la douceur de ses lèvres sur ma main, sur ma joue. Son étreinte comme un rempart de bonheur. J’aimerais qu’il me prenne contre lui, me protége contre ces fantômes qui me pourchassent. Litanies sinistres.
Je cherche à atteindre l’inaccessible étoile. Brûler, aimer. Même trop, même mal. Ecrire, j’écris comme je respire. Instinct de survie.

Le train s’est mis en route. Le paysage défile. Les petits villages, la campagne. La terre belge parsemée de tâches sombres. Le soleil joue aux ombres chinoises avec les nuages et la pluie. Cache-cache et saute-mouton. La clepsydre tremblote au rythme soubresauts, sur les railles sinueuses.

Tableau 20

6 juin 2006 à 20h04

Une nuit de cauchemars, après une journée particulièrement pénible, elle cracha ces mots. Pour ses bourreaux.
Mon cher bourreau,
Adieu. Et merci pour tout le mal que tu m’as fait. J’en ai assez de toi et de ton odeur. Je ne veux plus te parler, plus te voir, plus te sentir, ne plus savoir enfin quel sera ton prochain crime. Je ne veux plus te savoir vivant sur cette terre. Je ne peux supporter la nonchalance avec laquelle tu annonces le nom de ta prochaine victime et le sourire sadique que tu affiches à cet instant. Je te hais lorsque tu me prends dans tes bras avec tes mains, si douces qui, pourtant, ont tué. Je pars. Où ? Je ne peux te révéler le lieu car moi même je l’ignore. Tout ce que je sais c’est que je veux m’en aller dans un endroit calme et paisible où personne ne me demandera qui je suis et d’où je viens. Je m’en vais au-delà de mes rêves et de mes espoirs car de rêves je n’en ai point ou plus, et d’espoir le plus petit s’est envolé.
J’espère que tu sauras te débrouiller avec la vie. Je te souhaite tout le mal qui te soit possible d’avoir, c’est la moindre des choses après ce que tu m’as fait. Le passé est définitivement fini mais l’acte est là et ne peut s’effacer d’un coup de gomme, remarque c’est bien dommage pour toi comme pour moi. Mais la vie est ainsi, on vit de son passé et on observe l’avenir arriver au loin. Demain qui vas-tu attaquer ? En tout cas je te souhaite bien du plaisir.

 Je te prie d’accepter milles malheurs et peu de bonheur.

Tableau 21

6 juin 2006 à 20h05

Le noir m’engloutit. Angoisse l’obscurité. Terreur des ombres noires, des grincements sans nom. Peur de ne plus exister. En une nuit être et ne plus être…
Peur des vampires invisibles qui vous sucent la moelle jusqu’à vous rendre inexistant. Peur d’être surprise dans mon sommeil par quelque monstre…Peur d’enfant ressurgissent…Ecrire pour tuer ces démons de minuit.

Le train s’arrête : Ath. Encore trois arrêts et nous arriverons à Bruxelles. Les gouttes d’eau glissent comme des larmes le long de la vitre. A travers les mots, je distille les émotions trop fortes amoncelées au fil des années.

Tableau 22

6 juin 2006 à 20h05

Elle sent qu’elle aime déjà ce petit jardin, cette cour. Ces bâtiments respirent la liberté, la vie. La vraie avec ses joies et ses peines. Le directeur, grand homme barbu au sourire bienveillant l’accueille avec chaleur. Elle va montrer de quoi elle est capable. Enfin ! Vivre comme tout le monde, parler avec des jeunes qui n’ont pas peur et même qui comprennent. Ce qui lui paraissait insurmontable avant, paraît ici, tout à fait naturel. Les problèmes ? Tout le monde en a. Elle apprit, au fil du temps, à consoler, conseiller, à écouter mais aussi à parler franchement sans pudeur aucune. Ils se défoulent. Ils se regroupent, une dizaine. Ils crient, hurlent leur révolte contre la société, le monde des adultes aux mentalités étroites. Assise en tailleur, à avec quelques-uns, elle discute de théâtre, de philosophie, de tout et de rien. Elle dit les petites choses de la vie. Parfois, des tensions naissent, ils se jettent tout à la figure, ils pleurent, pardonnent, câlinent. Une complicité s’installe malgré les différences. Le professeur de français lui demande ce qu’elle veut faire plus tard. Elle tient en elle des dizaines d’idées, de rêves fous à réaliser : devenir peintre, musicienne, écrivain, poète, comédienne, reporter, journaliste…Elle rêve.
Elle peint. Aquarelle. Folon se fait son maître. A travers ses tableaux, elle voyage. Elle n’a pas de petit ami. Les autres filles de sa classe rient. Elle n’en a pas besoin. Elle aime sa solitude. Le silence, être seule. La bibliothèque est son repère. Le lieu de tous ses fantasmes, de toutes ses folies. Elle ne fait qu’une bouchée des rayonnages chargés des nourritures de l’esprit.

Tableau 23

6 juin 2006 à 20h06

Ecrire n’est pas un passe-temps mais un besoin irrémédiable de me confier. A qui ? A la page blanche qui m’offre une intimité délicieuse, tendre. Cette virginité est à la fois source de liberté et d’inspiration… C’est cela qui rend l’écriture si belle et si enrichissante. Tu t’en vas sans moi, ma vie, mon ange. Tu roules, tu fuis. Je t’envie. Et moi j’attends encore de faire un pas. Te suivre. Tu portes ailleurs la bataille. Tu me désertes ainsi. Je ne t’ai pas suivie.

« Et go to go and go
Et garce!
Sarcospèle sur saricot
Bourbourane à le bodogo,
Bodogi.
Croupe, croupe à la Chinon.
Et bourrecul à la misère. »
H. Michaux

Tableau 24

8 juin 2006 à 19h27

Etat fébrile. Depuis quelque temps déjà la fièvre la tient en haleine. La tête résonne d'un bruit sourd. Silence par pitié! Juste un peu de silence... Est-ce si compliqué?
Elle ne demande pas grand chose, juste un peu de quiétude pour un corps malade et fatigué. Cerveau toujours en marche. Où est le bouton Off?
La pluie tombe toujours averse, lavant tout. La laissant pantoise sur son ciel de lit, bleu, coeur et yeux humides d'avoir vomi tant de larmes. Les joues et le front brûlants d'un feu calcinant tout sur son passage. L'amour, l'amitié, néanmoins, semblent survivre au centre de ce feu follet. Incandescences dans la nuit noire d'une vie sans fond.

« A mi chemin
entre la mort et l’amour
il y a ceux qui taillent la pierre
avec des mots de passe-passe…
A mi chemin
entre la vie et le ras le bol
il y a ceux qui soignent le cœur
avec des cris de source mûre… »

Tableau 25

8 juin 2006 à 19h29

Je sens que mon corps devient un marasme. Celui de Frida Khalo aussi. Ecrire pour faire surgir l'absence d'une amitié impossible. Ecrire pour soulager. Oublier. Ce martèlement dans le crâne. Aucune issue. Sauf un Dafalgan, peut-être. Mais cela ne m’aidera pas à me vider du plomb qui encombre mon cœur. Je reprends mon crayon qui est tombé. Pour retrouver l’inspiration, mon cerveau se contorsionne en tout sens, mal, mal, mal. Migraine. Tous les petits signes d'alarmes d'une mélancolie déferlent. J’aimerais dormir. Fermer les yeux et sentir sa main sur la mienne, sa présence rassurante pour l'éternité à côté de la grande ourse.

Je m’endors d’un sommeil sans rêve.

Je m’éveille brusquement. La petite clepsydre luit tristement. Je la remets dans ma poche. Bruxelles Central, au prochain arrêt, je descends. Tout en renfilant mon manteau, je regarde mon reflet dans le miroir fixé. J’ai la tête de quelqu’un d’heureux mais fatigué. C’est exactement ce que je suis. Je referme mon cahier, range mon crayon. Que va-t-elle devenir cette ado si mal dans sa peau ?

Tableau 26

10 juin 2006 à 21h03

Elle est heureuse. Les examens médicaux se font de moins en moins nombreux. Enfin. La cortisone, la cyclosporine, tous ses bourreaux, leurs effets secondaires, sont derrière elle, maintenant. Elle n’a plus besoin de ce masque, en tissu blanc, pour se protéger des bactéries extérieures. Elle se sent bien. Elle réapprend à vivre avec son corps. Pas facile tous les jours. Lui qui l’a tellement fait souffrir. Elle se fout de son physique. Elle n’a presque plus mal, c’est l’essentiel.
Les loups de bonhomie apparente, de pitié que portent ses proches la pousse à être la plus naturelle possible. Elle-même. Pas de maquillage, pas de strass ni paillettes. Pas même pour sortir. Se montrer telle qu’elle est : jeune fille fragile mais prête à se lancer dans l’aventure de la vie. Son caractère s’est endurci. Elle apprend à dire non. A aussi se relever après chaque échec, à sauter les obstacles de l’existence. Celle-ci ne l’épargne pas. Dès qu’une percée de bonheur apparaît au milieu des nuages de la maladie, un ouragan arrive et détruit tout sur son passage : rêves, espoirs, joie,…

Tableau 27

10 juin 2006 à 21h03

J’aime une femme. Un homme aussi.
Sur le quai, le vent fouette le visage des voyageurs, leurs mines assombries.
Le train de Bruxelles - Louvain a pris la route. La pluie continue de tomber sans interruption.
Faire l’amour. Je sens grandir en moi ce désir profond. Ma chère et tendre me manque. Mon âme sœur.
La clepsydre forme une légère bosse dans ma poche. Talisman.

Crépuscule. Du soir, de l’aube.
Le soleil a disparu.

Son ombre m'entoure de sa douce noirceur.

Tableau 28

10 juin 2006 à 21h04

Un soir, elle attend le bus, à la sortie du collège, avec son meilleur ami. A moitié belge à moitié algérien. Il a deux ans de plus qu’elle. Il est beau comme un dieu. Il est homosexuel, comédien, aussi.
Elle, elle le considère comme un frère. Depuis quelques mois, ils s’aiment tendrement. Il lui passe le bras autour de ses épaules.
Le théâtre, la bibliothèque, les couloirs, le réfectoire, les cours se font lieux de tous leurs secrets.
Un jour, même, il sort un jeu de cartes. Ils sont assis au dernier rang et commencent à jouer discrètement. Mais un fou rire les prend. La prof les fait sortir de la classe. Ils vont dehors. Et là, ils se racontent l’un à l’autre. Indéfiniment.
Il lui apprend la vie. Elle se libère, se découvre des goûts, des émotions, des envies enfouis au plus profond d’elle-même et qu’elle ignorait totalement jusqu’alors.
L’amour, l’amitié, la tendresse, le désir, le bonheur, la liberté… Simplement être dans les bras l’un de l’autre. Se laisser chavirer. Etre là pour l’autre. Transfert d’énergies puissantes.
Ils s’écrivent tous les jours. Leur correspondance nourrit leurs cœurs. Il sait le sien neuf. Il l’envie. Il aimerait caresser ce léger sillage qui pointe à la lisière de son col… Mais … peur de l’inconnu. De l’effaroucher. Elle n’attend que cela pourtant, mais n’ose lui dire. Elle lui offre « Les Thanatonautes » de Weber. Son livre fétiche, elle lui en fait cadeau. C’est un serment d’amitié. Il en a les larmes aux yeux. Tous deux pensent à la mort. Ce roman les relie, fil invisible, de papier. Eros et thanatos, pulsions de vie et de mort, intimement convoités par leur jeunesse.
Il se sent si bien avec elle. Il est triste d’être ce qu’il est. Mais le sentiment qui croît en lui ne ressemble pas à l’amour. Bien plus que cela. Il ferait n’importe quoi pour lui rendre son sourire, ne serait-ce qu’une seconde.

Il l’emmène au cinéma, voir un film d’Almodovar : Habla con Ella. Ils en sont fous. Les personnages incarnent les passions qu’ils ressentent en eux mais qu’ils sont obligés de taire.

Il aime sa voix, il l’aime parce qu’elle l’aime et aime le théâtre. Il voudrait le lui dire mais ne trouve pas les mots. Se taire. Toujours.

Tableau 29

10 juin 2006 à 21h05

« Billet s’il vous plaît ». Je tends mon go pass au contrôleur. Son air est avenant. Sa grosse moustache et son képi me rappellent le flic dans « Quick et Flupke ».

En face de moi, une femme voilée parle avec une anglaise. Leur discussion est animée. Je comprends, finalement, qu’elles sont toutes les deux écrivains. L’une préfère écrire des essais, l’autre des romans. Je leur donne une trentaine d’années tout au plus. Elles sont pleines de vie, d’enthousiasme.
Sur la banquette, à côté de moi, un couple de gens âgés. L’épouse joue au Sudoku et son mari lit un magasine people. J’essaye d’imaginer leur vie, leur « chez eux ».
Je me penche, sur mon cahier, pour me replonger dans son histoire.

Tableau 30

13 juin 2006 à 20h44

Elle ne pourra pas avoir d’enfants. Elle le sait. Elle s’en doute. Jamais elle ne connaîtra les affres et les joies de la maternité. Tout ce qui fait une femme, elle ne l’a pas. L’élégance, le goût d’une maison ranger, les futilités, les vêtements, les soirées, les enfants, le mari et l’amant…

Elle s’habille toujours en bleu. Sa couleur préférée. Elle peint sa vie en bleu. Du ciel au roi en passant par l’azur, le turquoise, chiné, marine.
Jeans, basket, Pull en V. Echarpe. Caban. Elle aime aussi le rouge, le rose mais ose rarement les porter. Elle se sent encore intimidée en face de ce corps qui se forme. Elle a peur de violer son intimité, qu’on le regarde trop. Sa petite taille ne la gêne plus. Ils doivent l’accepter telle qu’elle est et non pas telle qu’ils la voudraient.

Au conservatoire, là, elle se lâche enfin. Explosion d'émois, éclats de voix, fureur des êtres. Déguisements. Elle s’entoure de capes de velours, d’écharpes en soie.

Tableau 31

13 juin 2006 à 20h45

Le vent souffle. Le ciel s’est obscurcit. Je frissonne. Je resserre un peu plus mon écharpe autour de mon cou. Je relis mes derniers mots.

L’écriture demande une attention de tous les instants. Le premier jet passé, il faut toujours remanier, corriger, encore et encore. Il reste des dizaines de coquilles éparpillées dans les phrases. Des mots oubliés par le crayon. S’instaurer une discipline de fer. Le Temps est nécessaire pour décanter les idées et les mots. Alchimie du verbe.

Ottignies. Dans cinq minutes, j’y serai.
La pluie tombe toujours averse. Je sors la clepsydre de ma poche. La regarde longuement. Depuis le matin, elle est là. M’inspire. Elle me donne cette force de puiser, en moi, toujours plus profondément. Coucher sur le papier tout ce que je n’arrivais pas exprimer jusqu’à présent. L’écrivain est un apprenti des sentiments et des émotions. Il n’a jamais fini de conquérir l’âme humaine. La page blanche, sa meilleure ennemie. Peut-on tout dire ? La pudeur… Le cœur de l’homme est un jardin secret qu’il n’est pas toujours bon d’exposer à tous les regards. Il faut savoir offrir ce que l’on en a en soi. Juste un peu, ce qu’il faut, pas trop, ni trop peu. Assez pour ne pas laisser l’autre dans un état de frustration. Ne pas connaître les pensées de l’Autre… Dur à admettre pour certains et pourtant c’est ce mystère qui fait que nous sommes toujours poussés à vouloir aller plus loin dans la découverte de l’autre. Éprouver intimement ce que l’Autre ressent.

Les rêves apportent une audace nouvelle. Inconnue. Qui effraye. Mais, quand la nuit déroule son long manteau bleu, les hommes sont livrés à leur inconscient. Ces heures d’obscurité semblent propices aux fantasmes, à la démence.
Nymphes, Chimères et Amazones nous capturent dans leurs filets.

Combien de fois, ne me suis-je pas réveillée pleine d’un désir inassouvi.
Délicieuse sensation de bien-être.

Tableau 32

13 juin 2006 à 20h45

Elle veut faire ce qu’elle veut ! Se libérer de tous les carcans de la société ! Faire ce qu’elle veut quand elle le veut !
« Je ne porterai pas de manches courtes en hiver, ni de cols hauts en été. Je ne mettrai pas mes chapeaux sens devant derrière, et je n’irai pas non plus prendre le thé chez Rimmel’s ; non… (…) Et je n’irai plus au vernissage. Parce qu’on y marche dans un tas de gens, de l’après-midi, et que les matins y sont sinistres, sous ces voûtes où frisonne un peuple nu et transi de statues, parmi l’odeur de cave et de plâtre frais… C’est l’heure où quelques femmes y toussent, vêtues de robes minces, et de rares hommes errent, avec la mine verte d’avoir passé la nuit là, sans gîte et sans lit… Et le monotone public des premières ne verra plus mon sourire abattu, mes yeux qui se creusent de la longueur des entractes et de l’effort qu’il faut pour empêcher mon visage de vieillir, effort reflété par cent visages féminins, raidis de fatigue et d’orgueil défensif…(…) Je n’irai plus aux premières, sinon de l’autre côté de la rampe. Car je danserai encore sur la scène, je danserai nue ou habillée, pour le seul plaisir de danser, d’accorder mes gestes au rythme de la musique, de virer, brûlée de lumière, aveuglée comme une mouche dans un rayon !(…) Je serai la statue, le vase animé, la bête bondissante, l’arbre balancé, l’esclave ivre… »
Elle veut faire ce qu’elle veut ! Se libérer ! Devenir femme parmi les femmes. Jouer, chanter, danser, faire de ses passions sa profession. Elle a foi en ces artistes de tout bord. Ils lui montrent la route à suivre.
Elle est de toutes les folies. Elle n’a honte de rien. Aucun complexe. Elle est comme elle est. Elle exècre ces petits bourgeois, ces femmes surfaites dont la destination de voyage privilégiée se résume à la silicone vallée…
Un peu de flou, de grâce. Baba cool.
Sa révolution culturelle est en marche. Elle a des dizaines de projets. Le premier est de partir étudier à l’université.

Tableau 33

13 juin 2006 à 20h46

J’y suis. Je cours, je vole et je m’envole. Détale dans la rue comme une trombe. Huit heures sonnent au clocher. Le carillon égraine sa mélodie. Tout est vide et silencieux. Il n’y a personne, pas un chat. Ville fantôme. Une légère bruine tombe sur la citée endormie. Atmosphère opaque, suffocante, humide.
Je traverse la Grand Place comme une ombre. Secoue mes cheveux trempés devant la porte.
Je l’ouvre. Quel soulagement ! Le spectacle n’a pas encore commencé. A l’entrée, deux dames m’accueillent chaleureusement et me félicitent pour jeudi soir. Elles sont venues nous voir. Je me perds en conjectures. Je ne sais que dire dans ces cas-là. Je souris, simplement. Je paie. Rentre.
Un piano à queue trône comme un pape dans la salle centrale du musée. L’éclairage est à la fois clair et tamisé. Les pauvres… ils vont mourir de chaud si ces spots marchent aussi forts…Quelques micros éparses…
Toutes les chaises sont prises ou presque. A ma droite, une dame distinguée. Je l’accoste, poliment, lui demandant si il y a quelqu’un à côté d’elle. Elle me dit que oui, c’est la place de l’organisateur. En me redressant, je l’entrevois. Lui. Merveilleux, tout en bleu. Elégant, magnifique comme d’habitude.
Je file à l’anglaise devant le premier rang où siège déjà, toujours à son poste, Gabriel.
Je me trouve une chaise sur le côté. Parfait, de là, je verrai tout. Public comme scène. Le programme sur les genoux, je m’installe. A côté de moi, ça papotte ferme.
De ma place, j’aperçois Pierre Bartholomée et trois, quatre têtes connues.
Je savoure cette ambiance d’avant représentation. Ce brouhaha, quelques rires à grand peine retenus par quelques dames âgées, bruits des chaises raclées sur le sol. Excitation. Les hommes déploient leur charme, leurs armes et leur grand jeu. S’interpellent les uns les autres. Parlote animée. Musique, théâtre, art, sujets choisis avec soin par un public avisé, connu et reconnu. Association des XXI. Professeurs. Amateurs de musique, musiciens, artistes. Et moi, étudiante… mais impatiente d’apprendre.

Et puis…

Discours de deux personnes inconnues à mon bataillon.
Le charme est rompu… déjà. Les applaudissements alors que rien encore n’a été dit, alors que pas une note n’a encore été jouée. Retournement de situation.
Je ne me sens pas à ma place soudain. Pourquoi suis-je venue ? A quoi bon ?
Ces gens sont tous des professionnels. Des adultes. Et moi… qui suis-je pour oser venir écouter cette musique, ces mots ? Moi qui n’y connaît rien ou si peu. Qui suis-je pour oser venir l’admirer? Il a tout. Célébrité, amis, métier passionnant, une vie pleine et belle… Qui suis-je pour venir le voir ? Je me sens soudain très lasse. Ce que j’écris, tout ce que je fais, me semble si misérable, si informe. Sans aucune âme. Amas de bagatelles et de futilités. Généralités. Je doute. Tous ces mots transpirent la banalité et l’insignifiance. Désemparée. Je ne sais que faire. Continuer ou non. Arrêter ou poursuivre ? Pourquoi ? Pourquoi ai-je commencé ? Pourquoi finirais-je ?
Qui suis-je par rapport à lui ?
Personne d’autre n’écrira jamais comme lui.

Il m’a écrit ce que personne d’autre ne m’avait jamais écrit et ne m’écrira jamais.

Qui suis-je pour lui ?

Tableau 34

20 juin 2006 à 8h09

« Je ne puis vivre sans mon art… »
La bataille semble gagnée mais point la guerre.
Elle a obtenu la permission de partir dans les Ardennes pendant dix jours pour son stage d’impro. Elle est heureuse, elle chante.

Tableau 35

20 juin 2006 à 8h09

Il rentre sur scène ou plutôt en scène. Car de scène il n’y a point. Quatre cubes de bois forment la séparation entre nos deux mondes : « les voyants » et les « agissants ». Il y dépose une bouteille de verre bleu dans laquelle une bougie luit faiblement. Symbolique. Première lumière de l’humanité.

Tableau 36

20 juin 2006 à 8h10

Ce matin-là, elle est arrivée plutôt que prévu.

La salle est ouverte, encore déserte.
Seule une radio traîne dans un coin. Elle met une cassette. Vivaldi. Les Quatres saisons. Son morceau.

Un chapeau noir sur la tête, elle s’élance dans l’espace. Pantomime surnaturelle.
Elle se fait pantin désarticulé. Titube. Ivresse de fatigue, de joie. Chancelle. Tombe. Se relève. Rechute. Se lève péniblement. Son visage exprime toute la douleur du monde. Ses pieds nus courent, dansent, effleurent à peine le bois.
Elle sort, de sa poche, un foulard noir, comme par enchantement. Elle l’entortille autour de son cou. De sa manche, elle tire un nez rouge en mousse. Son nez devient bille. Ses cheveux blonds luisent, brillants, sous le spot. Ses yeux sont devenus d’un bleu si intense…Une jeune fille, assise en tailleur, croit y voir l’océan.
Un public s’est formé qui l’observe attentivement. Jamais plus, elle ne vivra les sensations éprouvées durant ces quelques minutes. Elle les cueille une par une comme autant de fleurs. Au premier rang, son maître. Il sourit mystérieusement. Ses yeux bleus scintillent regardant cette image si triste mais si sensuelle. Il sait, au plus profond de lui-même, que cette femme a son chemin tout tracé. La scène. Non pour les mots mais pour l’expression du corps. Chez elle, tout est rythme, musique. De même lorsqu’elle se met au piano, son corps bouge sous les notes égrenées.
La pantomime s’est effondrée. En fœtus. Son corps enveloppé de noir jette une ombre gigantesque sur le sol. Géant endormi.
Reste immobile durant de longues secondes. Puis soudain, elle se redresse.
S’étire, féline, fixe le public d’un regard intense comme seul, lui, a su lui enseigner. Puis, sur une dernière pirouette, bondit de la scène. S’évapore derrière le rideau.

Tableau 37

20 juin 2006 à 8h10

Trouver les mots pour décrire ce qui se passa en moi à ce moment me soulève le cœur. Je me déteste. Comment ai-je pu un instant penser tout cela ? Comment ai-je pu concevoir de telles pensées alors qu’il était là, en train de lire devant nous avec toute sa puissance de vie.
De Miller à Céline en passant par Minet, Camus, Rodin, Messiaen et finir par Petrella. Dieu d’humanité. Présent par sa voix et par son corps. Tour à tour sensible, sérieux, charmeur et grave. En un mot lui. Tout en finesse, en justesse de ton. Le regard vise là où ça fait mal, où ça remue. Un rien désinvolte. Mais si fragile pourtant.

Toujours l’écouter, fermer les paupières, et juste saisir les mots un à par un pour ce qu’ils sont, pour se nourrir de leur sens, de leur profondeur.

La musique m’a submergée, m’a emportée loin, très loin. Comme dans un brouillard. Et lui, assis. Songeur. Sourcils froncés. Paraît plonger dans des pensées non moins gaies que les miennes. Concentration extrême.

Les dissonances créent des fausses notes dans le fil de mes réflexions. Je fixe, sans les voir, les dalles de pierres claires. Mon esprit s’assombrit de minutes en minutes. Comme j’aurais aimé pourtant aller vers lui. L’entourer délicatement des mes bras. Le serrer contre moi comme un petit enfant, fragile. Sa tête contre moi. Nous nous trouvons désarmés en écoutant ce déluge de l’apocalypse. Je ne sais plus où regarder ni quoi penser. Alors, simplement je me laisse aller.

La clepsydre, au fond de ma poche, me rappelle sans cesse à quel point j’ai besoin de lui dorénavant.

Tableau 38

21 juin 2006 à 10h26

Elle l’aime, il est son confident, son mentor. En quelques jours, ils se sont ouverts l’un à l’autre. Il l’initie à la vie. Apprentissage long et difficile. Avoir moins peur de frémir, de se mouvoir, de s’émouvoir devant les autres. Mélange de danse, voix, musique…
La magie opère. L’enfant devenue ado devient femme.
Tente, tant bien que mal, de se trouver une place dans le monde. L’avenir, qu’il imagine pour elle, n’est pas l’avenir dont ses parents rêvent pour elle. Dans une société où tout n’est qu’apparence : rester conforme avant tout.

Tout deux font de leur vie un acte d’humanité. Les didascalies sont leurs rêves et les dialogues leur lutte.

Il le sait. Sinon on est perdu.

Tableau 39

21 juin 2006 à 10h27

Ai-je le droit de rêver ? Rêver d’amour ? Rêver d’enfant ? Rêver d’immortalité ? Rêver d’impossible ?

Violon, violoncelle, clarinette,
piano quatuor de la fin des temps.
Du temps. Longs sanglots déchirent l’air. Les cordes gémissent. Comme autant de souffrances infligées à l’humanité. A l’homme.
Caisse de résonance d’émotions, sensibilité exacerbée. A fleur de peau. La musique dilue les cris muets que pousse ma chair.

Avec la virtuosité du génie qui le compose, il nous dit ces mots :
« Rêve d’amour
le rêve américain
rêve d’enfant
rêve d’immortalité
le rêve de Luther King
rêve de paix
rêve d’impossible
le rêve européen
rêve d’unité
(…)
des rêves fous
rêver les yeux ouverts
rêver tout seul
« On croit rêver ! »
« Arrête de rêver ! »
« Réaliser vos rêves ! »
Tu rêves !
Rêveries
Doux rêveurs
C’est le rêve !
Les rêves sont en nous ! »

Petrella en écrivant cette élégie au rêve ne s’imaginait sans doute pas qu’un jour ses mots seraient lus par un ange. Son désir d’humanité l’a conduit au plus profond du désir humain. Rêver.
Silence. Silence assourdissant qui précède les crépitements des applaudissements. Fusées d’artifice.
Son sourire est revenu comme par enchantement. Lui parlerais-je ? Non… je tente de partir en catimini. Mais j’entends sa voix, derrière moi, qui m’appelle. Je me retourne la gorge nouée.
Il est là.
Je ne sais comment nous nous retrouvons des les bras l’un de l’autre.
Il m’a émue aux larmes mais je ne sais comment le lui dire. Alors je me tais et le sers un peu plus fort. Son aura m’entoure, enivrante. Ne plus se quitter. Je voudrais rester contre lui indéfiniment. Lui donner toute mon énergie, ma force vitale, ma vie. Il me murmure à l’oreille.
Nos regards se croisent chargés de lumière. Tous les mots restent enfouis en moi en attendant d’être jetés sur la page blanche. Ecrits, leur force et leur puissance se révéleront d’autant plus grandes. Nos mains ne se lâchent pas.
Nous nous quittons à regrets. Son train l’attend et moi … mon lit. Et les songes, le pays de Morphée.
Je le vois partir. Je me sens orpheline comme si une partie de moi m’avait été amputée. Il est ma raison d’être. Je le sais quelque part sur cette terre. Nous nous reverrons, j’en ai la certitude. A quand nos retrouvailles mon ange…
Je ne lui dirai jamais assez merci.

Tableau 40

27 juin 2006 à 18h33

Elle lui parle, à table, de sa décision de choisir un cours de théâtre dans ses études de lettres qu’elle poursuit, depuis deux ans déjà. Il l’approuve vivement. Il pense même connaître celui qui animera ce cours. Cependant, ne voulant pas la décevoir, lui dit qu’il n’est plus sûr du nom. Il sait. Elle sait qu’il sait. Il lui dit que si il s’agit de la personne à qui il songe, elle ne sera pas déçue et passera une année formidable.
Elle y pense… mais pour l’instant elle profite de l’instant présent. De ses nouveaux amis. De l’ambiance unique. Ici quelques 160 artistes amateurs, professionnels se côtoieront pendant une dizaine de jours. Danse, musique, théâtre, venu de tous les pays du monde, de tous les milieux. Fantastique melting-pot de fantaisies, d’imaginaires, de pensées.
Les élèves vivent ensemble 24h sur 24h. Il est présent avec eux du petit déjeuner jusque tard dans la nuit. Tous l’aiment. Sa voix, son physique d’abbé, ses yeux bleus pétillants sont autant de signes qui mettent en confiance les stagiaires.
Ces dix jours lui firent entrevoir ce que serait, pour elle, le paradis. Véritable éden.
En fin d’après-midi, ils promettent de tous se revoir le soir pour faire « une nuit blanche ». Tous sont enthousiastes.
A 20h tout le monde est là au foyer. Didier Laloy et ses musiciens, joueurs de cornemuse, afro, gitans, tziganes, argentins en habit de Tango, harpistes, écrivains, comédiens, tous et toutes sont là pour célébrer leur passion unique : l’art.
Un peu partout, dans les bâtiments mis à leur disposition, des concerts furent improvisés, de la musique celtique en passant par le classique, rap, rock, afro, argentine, espagnole, tzigane… sur la musique ils s’improvisèrent danseurs d’une nuit, pantomimes immortelles, valseurs…Ils se quittent à l’aube, épuisés mais heureux.

Dans le jour naissant, elle rentre à l’internat, un sourire aux lèvres. Un bouillonnement se génère au plus profond d’elle.
Maintenant, elle sait une chose, elle FERA !
Agira selon sa force, sa volonté, son courage et ses choix. Sa vie lui appartient. A elle de la métamorphoser en une fleur, un soleil, un cœur…

Mon père...

27 juin 2006 à 18h36

J'aimerai un père qui me prenne dans ses bras. Qui me console. Qui me dise des mots doux. J'aimerai un père qui soit autoritaire mais attentif et compréhensif.
J'aimerai un père....

Cette semaine j'ai fait plusieurs fois le même rêve. Rêve d'hôpital... je me réveille en pleurs.

-Papa ?
-Oui, mon ange…
-J’ai mal.

Il pose sa tête contre son ventre. Elle tremble de tous ses membres. Ils y pensent en silence. Plic-ploc-plic-ploc.
Le baxter continue son éternel goutte à goutte comme si de rien été.

-Papa ?
-Oui mon amour…
-J’aimerais vivre.

Il ne sait que répondre. Elle passe ses doigts dans ses cheveux noirs courts à peine bouclés. Caresse sa nuque. Sa tête repose sur son petit ventre plus vide qu’un puits. Il ferme les yeux. Il s’enferme dans sa tendresse. Silence. Il voudrait parler mais ne peut. Il est devenu muet.
Les ombres l’entourent. Danses macabres. Depuis quelques jours, elle est sa mère, son ange, sa fille, son cœur.

-Papa ?
-Oui, ma perle…
-Raconte-moi.
-Quoi ?
-Toi.
-Moi ?
-Toi Centaure et moi… Amazone.

Elle le regarde de ses yeux clairs plein d’admiration. Il raconte. Se donne tout à son histoire.

Pour oublier.

Elle s’est endormie. Il sent son petit cœur battre. Sa poitrine est encore vierge de toute cicatrice.

Il se prend la tête dans les mains. Prie. Tout bas. Se murmure à lui-même.

Un peu un peu un peu de desespoir

8 juillet 2006 à 19h10

Je ne sais écrire que pour les ombres qui hantent mon passé mon présent et mon avenir.
Ecrire mes rêves, pour mieux les réaliser.
Ecrire mes échecs, pour les assumer.
Ecrire la tristesse pour savourer les joies que me donne la vie a chaque instant.
Ecrire ma désespérance pour pouvoir regarder autour de moi sans tricher. Yeux et coeur grands ouverts.
Ecrire ma peur. Pour ne plus voyager avec un bouclier à la place de l'âme.
Ecrire ma vie car c'est ce que j'ai de plus précieux.
Ecrire ma mort. Car elle m'attend au coin de la rue.
Ecrire encore encore et encore. Afin de mieux se
taire. Pour trouver le silence.
La paix d'âme nécessaire pour vivre dans ce monde.

nada

8 juillet 2006 à 19h14

Je ne veux plus me battre. Ni lutter contre des fantômes inconnus. Me laisser aller. Tout simplement. M'en dormir d'un sommeil d'oú l'on ne revient plus. Cesser d'avoir peur. De jour en jour.

Coeur brisé. Cervelle et bouillie. Chaque épreuve enfonce mon âme, clou qui perce le sol plus profondément. Bouffées d'ombres et de nuages.

un peu de poesie

8 juillet 2006 à 19h27

Le sauna ce n'est pas pour moi. respirer tes pensees. en plein vent et à plein nez. voilà mon nouvel ideal. ses ailes brûlées flottent dans l'air saturé. Les ombres grises de polution.Déchu du ciel. Il s'en va vers d'autres destinées.
Pour lui, pas beaucoup de débouchés
RESPIRER COMME SI VOUS N'ETIEZ JAMAIS NE.
DANSER COMME SI PERSONNE N'ETAIT LA POUR VOUS REGARDER. CHANTER COMME SI PERSONNE N'ETAIT LA POUR VOUS ENTENDRE. ET AIMER COMME VOUS N'AVEZ JAMAIS AIME.
Aimer seul recoin d'espoir guérison à cette désespérance et Naviguer parmi les chantiers de liberté

UIMP VIVA España

10 juillet 2006 à 20h24

Comment dire ma désespérance... comment dire mon affection pour lui?
Bien plus que des mots
Derriere des facades sans vies noires de cendres
un coeur brasier de tendresse. Ce n'est pas l'amour avec un grand A mais l'amitié où la majuscule ne sert qui si l'on n'a pas confiance en elle. Je dois essayer d'être assez humble pour accepter l'impossibilite de dire ce que j'ai sur le coeur. Pourquoi est-ce que je m'attache si vite aux gens? Se détacher d'eux est à chaque fois une déchirure.

je voudrais les aimer pour eux-mêmes, ni pour leur corps, ni pour leur âge, mais pour ce qu'ils ont en eux. Leur coeur, leur foi en la vie et en la poésie.

Aujourd'hui Manuel a fait fort... Poésie de Machado... et extraits du cercle des poètes disparus. Comment peut-il imaginer une seconde que ses etudiants resteront insensibles à son cours? C'est impossible.

Santander amor et amities a la vie et a la mort y ViVa España.

j'ai de la peine au coeur car vendredi ciao Manuel et dans deux semaines ciao Jean Marie, Johanna, Katia, Claudia, Claude, Angela, Pamela etc etc etc Pourquoi toujours revenir et oublier?

La memoire permet-elle l'oubli?

Un jour et une nuit

13 juillet 2006 à 20h34

Les jours passent et ne ressemblent pas. La nuit puis le jour, le jour puis la nuit. Tout passe et me dépasse.
Il part, j'arrive. Je pars, il arrive. Pourquoi s'attacher si c'est pour tout abandonner?
Pourquoi amitié si c'est pour finalement oublier?

A quoi bon courir après les souvenirs? Si c'est pour souffrir?

Le mieux ne plus penser, se vider et oublier. Fermer les yeux et s'endormir d'un sommeil sans fond et sans fin.

Se déchirer les entrailles pour une amitié inaccessible.

Se crever les yeux pour un amour impossible.

La mer m'enlace et me prelace entre son écume tendre. Son bleu me rappelle ses yeux. Le sable chaud son etreinte.
Seulement vivre avec dans le coeur sa petite fleur et son sourire.

surprise....

23 juillet 2006 à 19h48

Il a enfin trouvé mon message... je suis heureuse.

Il ne m'a rien dit d'autre.Maisà vrai dire il n'y a pas besoin de mots pour expliquer la tendresse...

Hier jai fait à nouveau ce cauchemar. Je tombe je tombe dans un trou noir sans fond. Je sens la chute longue sinueuse et glaciale. Un cri. Sinistre. Comme l'alarme des ambulances qui passent ici toutes les minutes...à cause de l'hôpital proche. Lui seul peut m'aider. Ca tombe bien car moi seule peut l'aider ... a deux on est plus fort.
Contre quoi? Contre ce monde devenu fou. Ces guerres qui n'en finissent pas de faire tomber des vies, de détruire des existences, de ruiner des nations. Assécher la terre, inonder nos champs de sang. Sang d'innocents.
Jusqu'à quand?

etre ou ne pas etre

23 juillet 2006 à 19h52

alors ca j'avais jamais vu.... au moment où j'écris en pensant à lui. Le voilà qui apparaît comme par magie.
Mais je me sens coincée comme prise en flagrant délit ...

A mi payasito

24 juillet 2006 à 19h51

Il m'aura rendu heureuse comme jamais je ne l'ai été pendant un mois d'affilé. Il m'a donné le courage nécessaire pour sauter les obstacles, pour me lever tous les matins, pour sourire à la vie quoi qu'il arrive.
Il est mon petit bout d'en train.
Il est mon papa de coeur.

un ange ........

25 juillet 2006 à 15h23

Me réveiller avec le soleil,
m'étirer, (déployer ces membres que les humains appellent bras et jambes)
bailler, (sans me décrocher la machoire)
me lever, (sans faire de bruit)
m'asseoir au bord du matelas,
poser les deux pieds par terre,
fermer les yeux, (pour retrouver mes rêves)
remercier mon ange supérieur de m'offrir cette journée nouvelle,
me mettre debout,
ouvrir la fenêtre,
regarder le ciel,(qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, qu'il y ait du soleil)
aller faire chauffer de l'eau,
laver à l'eau mon verre à thé,
choisir un sachet de thé,
le mettre dans ma tasse rincée,
verser l'eau,
laisser reposer,
retirer le sachet,
sentir l'odeur,
puis tout doucement le boire gorgée par gorgée...
reposer le verre à thé,
fermer les yeux,
inspirer,
expirer,
VIVRE....

A juan: journal d'un ermite globe-trotteur

25 juillet 2006 à 19h41

22 juillet 06

Tu t'étais endormie, assise, recroquevillée, sur le banc. Je t'ai trouvée ainsi. Le vent agitant tes cheveux d'ange: Je me suis approché doucment.Le sommeil des autres m'a toujours fasciné. Moi, qui est tant de mal à le trouver. Ton visage, serein. A cet instant, j'aurais aimé être toi. Avoir cette tranquillité d'âme. S'endormir à la va-vite, n'importe oú, n'importe comment... Je ne suis plus jeune. toi, oui. Toute la vie devant toi. Tu ressembles à un ange. Abandonnée aux marées de la vie humaine. Une aura émane de toi. Cercle d'or. Je voudrais tant te prendre dans mes bras et te serrer. Mais toujours cette peur, peur de faire mal. Peur d'aller trop loin ou pas assez... Peur d'écorcher ton coeur avec des mots mal choisis.

L'aube m'a trouvé éveillé. toujours ces mêmes cauchemars. Je me réveille en nage. Me douche. Me recouche. Ferme les yeux. Tremblant.
Fantômes hantent ma chambre et mes rêves en espagnol. Rôdent autour de moi. Dans mon sommeil. Esprits que je croyais morts reviennent à la surface de l'enfer pour me rappeler un passé que je cherche à oublier....

Toujours fuir pour ne jamais revenir.
Fuite du temps et de l'espace. Fuir pour oublier et surtout ne pas penser à après.

Et puis je t'ai rencontrée. Toi. petite lune mystérieuse. Impressionante.
Par notre pays nous nous sommes rapprochés.
De blagues en blagues, de boutades en boutades, de sourires en sourires, de regards en regards, de silences en silences....

Endormie tu sembles si fragile. tu gis au pays de Morphée. Je n'ose te réveiller et pourtant rien que pour voir ton sourire....

C'est seulement ce soir que j'ai trouvé ton mot. En rangeant des notes de cours. Sur le dos d'un feuillet, j'ai découvert ton écriture et tes mots.
tu ne m'avais rien dit.... la surprise fut totale...

Comment te dire? Ai-je trouvé les mots justes pour te dire combien tu m'as touché... je ne sais... je crois que oui je crois que non...

Je veux jeter des bouteilles à la mer. pleines de ma solitude et de ma désespérance. Ecrire avec de l'encre vide toute l'angoisse du monde. La mort.
Sos d'un vieux loup de mer à la dérive.

La jeune fille et la mort

25 juillet 2006 à 20h03

Papa ? -Oui, mon ange… -J’ai mal.

Il pose sa tête contre son ventre. Elle tremble de tous ses membres. Ils y pensent en silence. Plic-ploc-plic-ploc. Le baxter continue son éternel goutte à goutte comme si de rien été.

-Papa ? -Oui mon amour… -J’aimerais vivre.

Il ne sais que répondre. Elle passe ses doigts dans ses cheveux noirs courts à peine bouclés. Caresse sa nuque. Sa tête repose sur son petit ventre plus vide qu’un puits. Il ferme les yeux. Il s’enferme dans sa tendresse. Silence. Il voudrait parler mais ne peut. Il est devenu muet. Les ombres l’entourent. Danses macabres. Depuis quelques jours, elle est sa mère, son ange, sa fille, son cœur.

-Papa ? -Oui, ma perle… -Raconte-moi. -Quoi ? -Toi. -Moi ? -Toi Centaure et moi… Amazone.

Elle le regarde de ses yeux clairs plein d’admiration. Il raconte. Se donne tout à son histoire.

Pour oublier.

Elle s’est endormie. Il sent son petit cœur battre. Sa poitrine est encore vierge de toute cicatrice.

Il se prend la tête dans les mains. Prie. Tout bas. Se murmure à lui-même.

-Papa?
-Oui mon coeur
-Pourquoi tu pleures?
-Ma mère est malade.
-Ta maman?
-Oui ta grand-mère
-Elle a quoi?
-Elle a le mal de vivre
-Elle veut mourir
-Oui
-Comme moi
-Comme.....

Il se lève brusquement.
Va et vient. Se tourne vers la fenêtre.
Il ne sait plus que faire, ni que dire....
Alors il revient vers elle et l'embrasse sur le front.
S'en va. La laissant seule face à une mort propable...
Il ne veut pas l'abandonner.
Mais ne sait comment lutter encore et encore...

Il voudrait se glisser dans ce lit de métal et d'acier et réchauffer ses petits pieds glacés.

-Papa
-Oui mon étoile
-Tu danses quoi?
-Le lac des Cygnes
-Raconte quoi comme histoire
-Une histoire d'amour qui finit mal
-Tu fais le Prince
-Oui

Ses chaussons de danse sont posés à coté d'elle, inertes, sans vie. vides de toute énergie.

Il se penche sur elle, la prend dans ses bras. Elle respire à peine. Elle lui sourit et son sourire est lumière. Il l'embrasse doucement sur les lèvres comme pour lui arracher toutes ses peines et ses douleurs.

Elle expire doucement. Il inspire cet air vicié de souffrance.

Elle parle peu. La douleur la transperce de milliards d'aiguilles invisibles. Elle se débat.

-Papa
-Oui ma puce
-Maman....
-Oui
-Elle est où?

Elle a oublié. Cette inconnue. Image floue laisser par le curé à la fin de la cérémonie.
Sa mère. Aux obsèques, elle n'était encore qu'un petit corps tout rouge, tout vivant et hurlant, gesticulant.

Il prie jour et nuit. N'en plus finir de demander grâce...

Elle n'est plus que l'ombre d'elle-même...ne s'alimente plus.
Son sang circule au ralenti. Son coeur aussi. Ne bat plus que pour la vie... Rouge. sang.

Elle lui prend la main. La lune brille.

-papa
-oui mon amour
-papa...
-oui mon ange
-papa
-mon trésor
-je t'aime
-moi aussi je ....
-Adieu
-Mon soleil non...
-Papa, je dois partir...on m'appelle.

Elle lui serre la main un peu plus fort. Ferme les yeux. Une larme coule le long de sa joue blanche.

Elle n'est plus. Alors comme un loup solitaire, il hurle son désepoir.... met sa tête contre son petit torse sans souffle, pleure de tout son corps....sans un bruit.

Churos et compagnie

27 juillet 2006 à 8h08

Aujourd'hui avant dernier jour de cours....et puis adios. Katia nous invite à manger churos et chocolat. Ensuite direction expo de Paul Klee. C'est vraiment sympa.
Hier soir, à table, il était tout seul, quand je suis arrivée. J'ai gros problème....je crois que je me suis vraiment attachée....
Lui, lui je ne sais pas...

Un adieu

28 juillet 2006 à 17h00

Ce soir, le dernier soir où j'aurais le plaisir de partager le repas à sa table....il va me manquer et il ne sait pas à quel point...
L'aventurier s'en ira pour d'autres contrées, pour d'autres destinées...
Quant à moi je retrouverai mon bercail, ma famille, mes amis, mon "cocaspirine", mon pietro et bien d'autres encore...mais toujours en moi restera le souvenir de ce mois unique passé ici...et surtout surtout de ce baiser de manolo.... aaaaaaaaaaah s'evanouie

La pluie a tout lavé comme pour nous signaler l'heure du depart, un renouveau...une nouvelle ère commence... tout laver et tout oublier...

Tout passe et trepasse...

Retour à la réalité...

29 juillet 2006 à 8h13

Tout ne peut se dire ni s'exprimer....il y a des choses de la vie qui doivent rester secrètes....
Alors se taire simplement et se rappeler de ces secondes, minutes avec du bonheur plein les yeux, et du soleil plein le coeur...
Je ne sais ce que l'avenir me réserve mais il m'a donné le courage et l'envie de continuer à voir la vie du bon côté, et toujours grandir de jour en jour, de mois en mois.... On n'a jamais fini de grandir en coeur et en maturité...

A un buveur de "cocaspirine"

30 juillet 2006 à 17h49

(Voici un texte que j'avais écrit voici un an, le relisant, je l'ai remanié et le voici fin prêt pour la lecture...)

Etoile filante dans une vie perdue
Son regard scintillant me traverse en plein cœur
Ses Mains prendre mon épaule
Sourire lumineux
Son reflet dans mes pupilles mouillées
Voix écho doux de confiance
Vérité du monde.

Son Etre être moi, Moi être lui.
Ego mélange pot-pourri de poésie.
Nos yeux myopes se confondent.

Cerveaux hypallage paronomase,
Anaphore.
Notre amour est métaphore,
Faïence fragile en un corps fort.
Façade de paroles sans but,
Peur du passé.

Jumeau du temps bat la Seconde,
L’Heure passe,
La Fin nous prend.

Nous nous dévorons d’un éclat de rire.
Sur le tableau vert,
sa trace à tout jamais effacée
d’eau d’un coup en mon esprit embué
de paraphrases pour décrier
mon amour.

Tendre vers lui.
Ma peau l’inspire et son Etre m’expire
en H2O affectueux
Avec St john P. ange de notre tendresse amoureuse
nos âmes se mêlent et s’entremêlent en Un à l’infini du vers.
Tes mains, coupes d'argent, graal de notre intimité,
accueillent en son sein mon coeur ébahit.

Individus
quelconque
s’aiment
de
silence
de
nuit
de
poésie
un
amour
interdit
irréversible
C’est
mon
Ange
épouvantail
d’étoiles
de mots
éclats de cristal
tranche
l’oubli
que
cervelle
impose à
mon cœur
jamais
amour
mon
fou
.

pour ceux qui se reconnaîtront....

31 juillet 2006 à 15h01

Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx,
L'Angoisse ce minuit, soutient, lampadophore,
Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix
Que ne récueille pas de cinéraire amphore


Sur les crédences, au salon vide: nul ptyx;

ABOLIT BIBELOT D'INANITE SONORE

(Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx
Avec ce seul objet dont le Néant s'honore.)


Mais proche la croisée au nord vacante, un or
Agonise peut-être selon le décor
Des licornes ruant du feu contre une nixe,


Elle, défunte nue en le miroir, encor
Que dans l'oubli fermé par le cadre, se fixe
De scintillations sitôt le septuor.


Mallarmé

Quand on retourne chez soi...

2 août 2006 à 19h34

Quand je suis retournée chez moi, il y a quatre jours, après un mois au paradis, j'ai eu l'impression de débarquer sur une autre planète.
Le premier jour, j'étais heureuse, tout paraissait parfait. Parents, famille, maison. Je me suis dit: ici, aussi, c'est le paradis. Retrouver ma chambre, mon domaine, mes bouquins, mon lit etc.
Le deuxième jour, par contre, le contre coup m'assomme. Comme un coup de pioche. Saignant. Tous les défauts resurgissent. Je voyais mes parents comme deux étranges monstres sortis de nulle part. Etrangers. Complètement. J'ai eu peur. Angoisse de ne plus être à ma place.
Le troisième jour, nostalgie, j'ai pleuré, j'ai pleuré. Il me manquait. Il me manque. Péter un câble.
Le quatrième jour, tout rentre dans l'ordre et malgré tout, les souvenirs sont là au fond du coeur et de l'âme, gravés à tout jamais!

Mais comment leur raconter l'indicible? Leur narrer l'impossible? Ces quelques photos ne sont que quelques clichés.... aucune fantaisie, aucune imagination, aucun rêve... Toutes ces émotions, ces sensations sont si intimes, qu'à faire partager, il est presque impossible.
Les mots manquent. Ils ne peuvent comprendre sans l'avoir vécu. Frustrant peut-être...
Pour moi la seule manière de le dire est peut-être par écrit et encore.... Pas facile. Car j'ai peur de gâcher la toile. De ne pas choisir les bons mots. Ces mots qui n'existent pas pour dire ce bonheur d'être en vie. Ce bonheur d'être à leurs côtés durant un mois. Ce bonheur de rire et de lui sourire. Ce bonheur de rien faire, de se laisser aller, au rythme des secondes, de la brise, des larmes qui coulent lentement à la lumière du soleil levant.
Cette aube qui tous les jours m'a vue éveiller et pensant à la journée qui s'annonçait. Comme à un cadeau du ciel.
Et puis ce dernier jour fut l'un des plus beaux jours de ma vie. Avec ses joies et ses peines, ses larmes et ses rires. Ses regards et ses silences.
Comment dire ce qui ne peut être dit? Comment raconter un voyage qui fut tant géographique, physique et intérieur?
Comment leur faire comprendre ce que je suis devenue?
..... Pas facile.... Seul moyen : laisser faire le temps... ils s'habitueront à moi... à nouveau.

(suite) journal d'un globe-trotteur

5 août 2006 à 19h39

Ermite, je suis un ermite. Qui a peur des humains. Des femmes. Des serpents. Du monde que je parcours de long en large et de haut en bas.
Enfermé. Seul avec moi-même. Je suis bien. Mais perdu. Solitaire avec mes pensées. Mes angoisses, mes attentes et mes espérances.

Mais il y a toi.
Toi.

Une ambulance passe. La sirène chante la douleur d’un blessé. Moi, je hurle.
Silencieux.

……………………………………..

Qu’est-ce que le progrès ?

Le café fume. Calumet de la paix. Toi, chocolat. Colacao. Ou thé. Je ne sais déjà plus. Peu importe au fond.
Tout ce qui compte ce sont ces quelques instants, heures que je passerai avec toi.
Je ne veux pas que tu voies mes larmes. Je te regarde écrire. Me demande ce que tu écris. Quels mots surgissent de ta plume et de ton cœur.
Tes mots résonnent si doux.

……………………………………

Tu as le sourire. J’ai enfin réussi à t’envoyer un mail. Il était temps après trois tentatives… Je ne suis pas très doué pour les nouvelles technologies…

Habla con Ella….nous sommes tous les deux l’un à côté de l’autre. Je voudrais te prendre la main.
Je pleure. A l’intérieur. Ce film fait jaillir de l’inconscient des images en noir et blanc… Je me sens pommé. Marmelade de vieux démons.

L’odeur, les draps blancs rêches. L’aiguille. Le goutte à goutte. Et puis ce vide infini. Ne plus rien faire. Ne plus rien sentir. Ne plus rien dire. Impuissant. Douleur.

Taire à tout jamais.

Nous avons vécu les mêmes choses.

Tu en parles avec une facilité désarmante.
En quelques mots, gestes, regards, silences.

A force d’être ermite, me coupe de mes contemporains. Je n’arrive plus à communiquer. Un mur.

Je suis une éponge. J’aspire tout ce qui bouge. Chaque brin d’émotion.

Tous les deux à la fenêtre, nous regardons les petits camions faire leurs allers-retours. Remplis de terre. La pelleteuse creuse des trous de mémoire. Et la grue porte des bouffées de bonheur. Pur.

Etre en vie simplement. Tu me rappelles la chance que j’ai. D’être. Vivant.

Et puis dans quelques jours, cet examen.
Je le fais car tu le fais. Tu m’as donné le courage de le passer. Toi, tu le prends cool. On verra bien… Je t’admire. Comment fais-tu ? Cette nonchalance. Feinte ? Peut-être…

Tu pleures…. Je le vois….
Elle t’a envoyée sur les roses, méchamment. Tu quittes la table précipitamment. Le soleil est à peine levé. Je te trouve assise sur un banc. Ton lieu de prédilection. La tête dans les mains. Abattue. Je m’assois à côté de toi. Te prendre dans mes bras. Te consoler. Te dire que des gens comme cela, il ne faut pas s’en occuper. Mais tu as le cœur d’or. Tu ne comprends pas.
Tu te blottis contre moi.

Moi non plus d’ailleurs…. A quoi bon chercher une explication aux réactions humaines ?
Elles sont si étranges parfois. Mais je suis là. Ne t’en fais pas. Je ne te laisserai pas tomber, moi.

Tu es si silencieuse. Parfois on a du mal à se rappeler que tu es là. Mais tu prends de la place dans la vie. Tu as déjà une place dans la mienne. Et dans mon âme.

Ton point d’encrage est ce banc. Bois brun. Sous les arbres. Je t’y retrouve chaque jour. Tu y dors, y lis, y écris. Lieu enchanteur, magique.

J’aime m’asseoir à côté de toi. Tu m’entoures les épaules de ta tendresse. Nous ne disons rien. La seule joie de sentir son cœur battre. Respirer l’air marin. Sentir les rayons de soleil sur la peau.

Je me sens triste même si je n’en montre rien. Tu as retrouvé ton livre sur Dalí…. Et moi qui voulais te faire une surprise… Je me sens désabusé. Tu as l’air si heureuse, tu le serres contre ton cœur comme si …. Peu importe.
Je te le donnerai quand même. Vendredi. De moi à toi. De toi à moi.

Nos regards se croisent, poignée de main. Go. C’est parti.
J’ai tout bon même si j’ai tout faux. L’examen est terminé. Tu es sortie bien avant moi.

Je suis épuisé. Dormir.

Sortie. Petit déjeuner tous ensemble. Tu es là. Pleine de vie. Blaguant. Je crois que je déteins sur toi. On s’échange nos mails. Tout le monde. Les papiers circulent. On se régale. Et puis une idée soudaine. Je me lève. Personne ne semble surpris. Quand je reviens, tu me regardes avec, dans les yeux, cette petite étincelle que je voudrais capturer avec mes doigts.
Au moment de partir, le serveur arrive. Petit déjeuner offert. Qui ? Surprise ! Mais…. Tu te tournes la première vers moi. Oui… c’est mon cadeau d’adieu.

Tu t’approches de moi. Me glisse quelques mots à l’oreille. Je ne réponds rien. Je suis trop ému. Sensible… à fleurs de peau. « Tu es un ange. »

Tu as compris. Tu t’éloignes. Mais jamais très loin. Tu veilles. Petite vigile d’humanité.


La tempête fait rage. Une mini tornade s’est abattue sur la ville. Il pleut averse. Déluge. Je reste à l’intérieur. Ferme les fenêtres partout où je peux. Me sens vider. De tout. Lessivé par la tourmente. Par la fatigue accumulée. Vieil ermite rabougris, je me sens si faible, désemparé.

L’eau dégouline sur les vitres. Comme des dizaines de larmes de joie et de tristesse. De rage aussi.

Le vent se rebelle. Les arbres ploient. Comme je ploie sous l’angoisse du retour. De l’avenir. J’ai peur. A force de fuir, j’ai peur de revenir. De devoir prendre ma vie en main. Mais je te saurais près de moi par la pensée…petit ange gardien.

Merci…Comment te dire ? Tu as l’art de faire de merveilleuses surprises. Merci…. Nous avons réussi. J’ai du mal à y croire. Sur ton mot, en plus des notes : « En plus d’être un ange, c’est un génie. »
Un bon génie ?

Quel beau cadeau… Ca me touche. Ton petit mot à table. Tu es une jeune fille…. Quoi ? Je ne saurais dire…. Je pourrais être ton père…….ton papa de cœur.

Dernier jour.
Je te sens morose. Ne t’en fais pas petite fée, nous nous reverrons. Tu continueras à m’écrire. Je le veux. A tout prix.

Mon cœur aussi est gros. Lourd. Un poids. Tu n’es pas la seule à t’être attachée. Quand pendant un mois, on a quelqu’un comme toi à côté de soi, pas évident de s’en passer….

Je ne trouve pas les mots pour dire ce qui se passa lorsque je lus tes mails…. Tu…. Je…. Emu aux larmes.
Tu m’as fait le plus présent au monde. Tu t’es ouverte à moi…. Tu es un écrivain. Un vrai. Un poète. Je voudrais déguster tes mots tous les jours et toutes les nuits. Ne pas m’arrêter.

Et te prendre avec moi.
Ou plutôt t’accompagner sur ta planète. Dans ton univers.
Etoile d’une nuit.

Continue petite étoile, continue d’enchanter le monde de ta vie, de ton sourire, de tes mots et de tes silences.

Je te vois. Assise, recroquevillée sur le banc. Les yeux fermés. Tu respires doucement. Je t’appelle. Tu lèves la tête lentement. En un éclair, tu comprends. Tu ne dis rien. Souris simplement. Je ne sais que dire… alors je ne dis rien. Te demande simplement de rester là où tu es.
Je pars chercher mon présent. C’est le bon moment. J’en suis certain. Je vois ton air interloqué me voyant arriver avec mon sac.

Je te le tends, tu le prends lentement. Je m’assois à côté de toi. Tu sors du sac le livre. Tu me regardes. Oh, ce regard. A jamais restera gravé dans ma mémoire. Et puis, tu l’ouvres. Tu découvres, à ton tour, mon écriture et mon mot. Tes yeux parcourent les lignes. Et les images. Dalí. Rien que pour toi. Ton peintre préféré et un peu de moi.

Quand il rencontre le mien, le bleu de tes yeux brille de mille étincelles. Tu ne dis rien. Mais j’ai compris. Tu te penches doucement, me fais un bisou sur la joue. Pose ta tête sur mon épaule. J’essaye de plaisanter mais …. Ce n’est pas nécessaire.

Silence…. Complice.

Et puis, la parole retrouve son chemin. Lentement. Tu ris. Je t’explique tout. Tu me dis que je suis un cas. Oui, tu as sans doute raison…
Tu te lèves et pose ta main sur mon ventre… nous plongeons l’un dans l’autre… et comme je suis un homme très sensible, je me tais.

Je sais que tu sais.

Tu sais que je sais.

Le soleil se couche tranquillement. Instants de grâce. Tu m’enlaces de ton bras. J’aimerais tant mettre ma tête, à mon tour, sur ton épaule. M’endormir. Dans l’herbe. Toi à côté de moi.

Tu me prends la main.

Ma gorge est nouée. Aucun son ne sort. Seulement les battements de cœur. A l’unisson.

…………………………………….

Et puis finalement… Une nuit, un jour, le temps virevolte au rythme des au revoir, remises des diplômes. Comme d’habitude, je ne peux m’empêcher d’amuser la galerie. Et toi… Toi tu reçois un bisou de ton prof…Au septième ciel…
Mais il ne reste plus beaucoup d’heures. Dernière photo.

Je vais chercher le journal. Prendre l’air. Me défouler. Faire mon sac. Essayer de penser à autre chose.

Dernier repas.

Une fois dehors….

L’un en face de l’autre. Je me penche vers toi. Te serre contre moi. Ta tête contre mon torse. Tu l’enfouis au plus profond. Tu rentres en moi. Ma main sur tes cheveux. Ne pas te quitter petite lune. Tu fus mon soleil. Tu vas me manquer. Je sens ta main sur ma nuque. Tu restes amarrée.


Nos mains restent accrochées l’une à l’autre. Comme une chaîne. Bouée de sauvetage à notre chagrin.

Ultime adieu.

J’ai peur. Peur de pleurer devant toi. Tout en sachant qu’une fois dans nos chambres. Nous nous effondrerons chacun de notre côté.
N’osant nous retourner.
Je sens ton regard qui me suit jusqu’à la seconde où je disparaîtrais de ta vue. Et là, dans la solitude de nos pensées.
Nous chercherons le sommeil.
Epuisés. Le marchand de sable passera. Et toutes nos larmes s’évaporeront.

Mon petit ange. Merci. Et tu sais tout ce qu’il signifie…

gris souris

7 août 2006 à 17h36

Quand le temps est gris
L'esprit l'est aussi.
Comme une petite souris....
J'attends... lui... toujours...eux.... à tout jamais... et puis l'espoir d'un signe... aussi infime soit il... mais à quoi bon?

J'essaye de me concentrer sur mon objectif. Réussir mes examens. Très matérialiste comme objectif mais réaliste.
Un ptit clin d'oeil, un sourire, un sms et 50min au tel avec une amie et c'est reparti!
Il a tellement raison au fond.
Comme quoi rien ne vaut un ptit bonheur...

Un jour de pluie

11 août 2006 à 19h22

Il pleut mais je suis heureuse.
Je regarde les gouttes d'eau dévaler les pentes, faire du ramping sur les vitres, dégouliner des cheveux, former des marres de tendresse, de tristesse. Le paysage englouti par les eaux. Noé. Je suis dans mon arche d'espoir... et je lis. Bauchau. Henry Bauchau.
"Les enfants de quatre ans, qui sont à l'hôpital en chirurgie du coeur.
Le coeur se serre lorsque l'on pense à eux. Quel coeur? Le tien serait-il assez vaste pour entendre ce qu'a vécu, dans sa petite enfance, l'adolescent
obscur dont si longtemps plus tard tu cherches à décrypter, les mots, les cris,
les phrases entrecoupées (...) Les enfants de quatre ans handicapés du coeur
survivent(...) On sait les opérer, les guérir, on ne sait pas comment ils vivent ou survivent ensuite?Dans quelle obscurité, en proie aux erreurs, aux terreurs....(...)"
Que penses-tu de la vie?

Soldats de Salamine

13 août 2006 à 12h16

Ceux sont les poètes qui font l'Histoire...

Jusqu'où cette folie guerrière?

13 août 2006 à 19h34

En me donnant vie, Dieu a dû se gourer de planète... je ne suis pas de cet univers, de cette Terre... Je ne me sens pas chez moi ici. Trop violent. Trop bruyant.
D'où suis-je? Où irais-je?
Me donner la mort serait lâche...et continuer à vivre serait une utopie...alors que faire? Regarder les années passer? Les minutes défiler?
Et toujours devoir se battre? Pourquoi?
Je voudrais m'endormir sur un croissant de lune. Et qu'un ange prenne ce croissant avec son café au lait. Qu'il me mange. Sous la pluie, sous le soleil, il n'y pas de jours heureux pour ceux de Beyrouth, de Palestine, pour les opprimés, les sans-logis, les sans-amour, les sans-famille...

Je suis d'une autre galaxie. Et la vie n'est pas finie.
Lire le journal et se laisser emporter par les catastrophes.
Il est en Sologne. Et moi dans son coeur.

Je suis sans amour. Je cherche mon âme soeur. Je croyais l'avoir trouvée mais elle s'est envolée.

Vais faire dodo sur la mappemonde des enchanteurs.

Lui

16 août 2006 à 19h08

Il me manque tellement.... il est en Sologne, la chance... et puis après Zurich... et moi qui espérais le voir à mon retour... loupé...
peut-être en septembre..

J'ai peur de l'avenir...peur des examens. Ce ne sont que des examens et pourtant j'ai si peur... Pourquoi? Mon avenir est en jeu. Attention. Attachez vos ceintures.... grrpfffff..
J'ai envie de pleurer. Franchement.
Je vais faire dodo c'est ce qu'il y a de mieux à faire.
Non?!

a un héros de passage

21 août 2006 à 19h39

Il est dans ma tête. Il est dans mon coeur. Il est sur ma table de nuit.
Je pense à lui. Et au plus je pense à lui au moins je l'oublie. Au plus je veux l'oublier au plus j'ai envie de le voir.
Au plus je me dis que c'est impossible, au plus je me dis que tout est possible.
Je me perds.
Je m'y perds.
Je l'aime, c'est mon héros, c'est mon ange, c'est mon héros.
Mais mon héros prend la fuite. Sur l'autre continent.
Et...........
Il me manque. c'est tout. C'est un ami. de coeur. Mon papa d'adoption. Et il me manque.

Virginia

24 août 2006 à 10h39

Je suis arrivée à la page cent. Son journal est comme sa vie. Comme son oeuvre. Emprunt d'une sensibilité à fleur de peau, d'une joie éphèmère et d'une tristesse au bord du précipice. Virginia Woolf...un fantôme l'hante et sanpiternelles remontrances de son mari...elle est angoisse, critique... Elle sait décrire les petits bonheurs quotidiens qui font que la vie est si belle à vivre. Elle ne fait q'un avec ses écrits. Un corps. Maléable, sensible, tendre... Pleurs d'un petit enfant qui s'est perdu dans un jeu trop grand pour lui. Elle se laisse guider par sa conscience... Et moi? Où est ma conscience?

Un peu de quiétude...

25 août 2006 à 18h39

Hier ce fut le drame. Enfin tout est relatif. Rater un examen ce n'est pas rater son année et rater son année ce n'est pas rater sa vie.... mais bon. Cela fait mal. Cela blesse. Ecorche.
Et puis tout est relatif dans la vie.... non? La loi de la relativit... pourquoi est-ce que tout le monde ne l'applique pas?
Et puis un drame comme celui-là permet de se re-penser soi. De se remettre en question. Cela aussi c'est dur. Mais nécessaire. C'est fait. Je repars du bon pied. Et puis Carpe diem!

Un cahier rouge

25 août 2006 à 18h42

En faisant des rangements, j'ai retrouvé un cahier rouge. Des pages manquent. Les autres sont vierges.
Il est rouge-rose. Vif. Joyeux. Comme les mots que je souhaite y inscrire.
Il sera mon nouveau compagnon de jeu.
J'aime toucher le papier de ses pages, lisse. A carreaux.
Je prends ma plus belle plume. J'y couche ces mots: jeudi 24 août 2006. J'en suis à la centième page du journal de Virginia. etc.
Aujourd'hui j'y ai écrit le brouillon d'une lettre pour un ami.
J'aime avoir un confident qui ne me répond pas. Qui ne me repousse pas. Qui s'ouvre dès que je l'ouvre. La page blanche accueil mes pensées comme la peau reçoit les rayons du soleil...

Le globe-trotteur

27 août 2006 à 12h27

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles... Non? Il est parti par monts et par... océan. Il est toujours là près de moi sans qu'il le sache et je suis toujours près de lui, petite lune qui brille. Mais son sourire et ses bonnes blagues... :) c'est un peu une drogue... On s'attache vite, trop vite.
J'aimerai juste une petite réponse, juste un "tout va bien", "je pense à toi", "suis à tel endroit", n'importe quoi mais un mot! Juste un petit...

Manolo

27 août 2006 à 15h35

Querido Manolo,
Je pense à toi. Où es-tu à cette heure? Quel cours donnes-tu? De quel auteur parles-tu? Comment te sens-tu?
Tu me manques. Et je pense à toi. Tu me manques et je rêve à toi. A tes cours, à ton sourire, à tes mots, à ta voix, à ton regard, à ta gentillesse, à ton amitié, à ta passion, à.... tout ce qui fait que tu es toi et personne d'autre.
Tu m'as donné l'envie d'écrire de la poésie, de la poésie en espagnol.
Tu m'as fait redécouvrir le sens du mot "vivre", du mot "aimer". Mais aussi et bien plus encore...
Tu es un passionné. Un ange de littérature. Fou de Machado. Surrealismo. Teatro. Novela. La pooesia y el corazón.
Tí y nada más. Es suficiente.
Tí y el cielo azul.
Tí y los libros. Hay cosas que estan imposible a decir.
La poesía es más que palabras.
Y tí, eres mucho más que un hombre.
Muchas gracias para todo mi manolo.
Y hasta luego!

imbroglio

30 août 2006 à 12h42

Extase matérielle..... qui dit mieux???
L'extase poétique quand j'imagine son sourire ravageur. Ben oui quoi simplement cela: anaphore, chiasme, métaphore, anacolute, et autres petites bêtes réthoriques et poétiques. Les éclairs des terrassiers, les zizags des ressorts narratifs.
Divagations sans fin au rythme des points de suspension. Suspension de la vie dans l'air. Et puis course de la trotteuse. Globe-trotteur.
Heure mémoire. Trou de mémoire. Fatal. Cheval de course, course à pieds, pied de grue, lu, lectant, liseur, peur bleue, bleu d'Auvergne, miam! j'ai faim. Faim de lui. Woolf, loup. Virginia.
Et puis... quoi encore???
bah... juste du silence. Et un peu de chance.
Et puis bon sang! Tout jeter! Pour tout reconstruir. Depuis le début. Tout effacer, recommencer.
Ne plus penser. Justement. Dormir. Avec des rêves en forme de carroussel fou. Chevaux de bois vermeils. Balais volant.
Un petit bouddha, une chouette, un ange... tout ca qui veillent.
Vie. Vie. VIE!

Lui

30 août 2006 à 20h09

Il m'a entendu....Il m'a envoyé un message. Est bien arrivé....
merci à toi globe-trotteur... bon cours d'anglais! et si tu me lis: sache que je pense bien à toi.

Bonne nuit et fais de beaux rêves...

pensées...

1 septembre 2006 à 21h34

et puis sourire à la vie même quand le pire peut arriver,
et puis danser comme si personne n'était là pour nous regarder,
et puis lire comme si le temps était éternel et que chaque seconde passée à lire nous emmenait vers un autre espace, un autre MONDE.
s'accrocher à une infinie parselle d'espoir,
tendre une corde entre les flèches d'une étoile pour mieux s'endormir le soir venu.

Elucubrations diverses

1 septembre 2006 à 21h44

je flotte. j'ai fini. tout. plus aucune raison de vivre. le jaune de la lampe chauffe. Une odeur de brûlé. Un moustique grille sur l'ampoule. Petit être sans défense.
Et moi? voilà. je me sens soudain perdue. pommée.
il me manque. Dès que je monte dans un train j'ai l'impression de l'avoir à côté de moi.
il me manque et je n'y puis rien. le revoir.
Et puis.... un post-it décollé se ballade sur le mur vert d'eau. Le silence de la nuit. Les points de suspension dansent dans mes yeux, bourdonnent dans mes oreilles. La mine grise, le taille crayon, taille haie miniature.
Ne plus penser à rien et sombrer doucement dans la folie. Douce. Si douce. Vider son cerveau car il est bon de ne rien faire.
Si c'est pile j'ai raté, si c'est face j'ai réussi. Si je rate, je me tue. Si je me tue, je meurs. Si je meurs, je rejoins le ciel et la terre. Et les étoiles, Beethoven, Chopin, Sand, Rimbaud, Baudelaire, Duras, Koltès, Beaumarchais, Zola.... les affamés, les désespérés, les sucidaires, et les vieillards, les morts-vivants et les enfants morts nés. Les galaxies et les trous noirs. Les lucioles, la voie lactée et son lait demi écrémé. Jupiter et ses anneaux. Juste pour les JO. Vénus et son Ille. Mallarmé et sa ptyx. Le fleuve des enfers et la marmite de lucifer. Les arcs des anges, et les cathédrales de lumières. Si je m'enterre, les vers de terre....
Et puis me défendre. Contre les fantômes. Contre les éclairs. Contre le feu et la colère.
Contre la peur et la tristesse. Et puis....

RIEN NOIR NOIR RIEN Il faut sonder l'espace pour connaître l'éternité.

adieu

2 septembre 2006 à 10h13

Adieu je m'en vais pour des pays enchantés. Pour des cieux bleus. Là où les anges sont dieux. Je pars pour une destination sans nom, là où personne ne pourra me trouver.
Je pars pour un long voyage. Adieu.
Pays sans nom et sans visage. Pays sans ville ni village. Pays si fleuve et sans rivage. Juste une île au milieu de l'océan. L'île des illuminés et des désanchantés. Des poètes et des ratés. Des mouettes et des muettes.
Une île où le savoir se réduit au bonheur de vivre. Et où la peur est celle de se voir mourir un jour.
Ce monde n'est pas fait pour moi. Je ne suis pas à ma place ni là, ni ailleurs.
Je m'en vais....

des grans parents en or

10 septembre 2006 à 19h04

Que dire? Comment remercier le ciel pour ces instants éternels de grâce, de tendresse, d'affection?
Que ferais-je sans eux?
Je les aime plus que tout au monde...
Surtout mon grand-père....
G réussiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii. Je passe donc en troisième année... inquiète? A peine...
Il me manque mais je le reverrai peut-etre un jour.... qui sait?

la rentrée

15 septembre 2006 à 15h34

et bien voilà une nouvelle année commence, une autre s'achève. En beauté. Demain, je fêterai mes vingt-deux ans.
En famille.
Et puis ma réussite... mais bon ce qui compte c'est de tous se retrouver. A douze.
Le soleil est là, le moral, la santé aussi. Tout va bien ! et pourvu que ca dure!

Un peu de poésie

15 septembre 2006 à 18h40

Lui.Toi.Moi. Nous.Vous.Ils.Poésie.Vers.Rimes. anaphore,apocope, syncope,aphérèse et diérèse. La musique coule à flot dans les écoutilles de l'orchestre symphonique. Symphonie de mots et de sens.
Mon coeur diapason. Bat au rythme des amitiés. Des coeurs. Des amours et des désamours.
Mais l'extase matérielle vaut tous les amours du monde pour un américanisme naissant. Matérielle matérialisme... non non et non! Notre Le Clezio et son extase est un petit bijou de souvenirs et petites madeleines de Proust. Délicates descriptions d'un monde sans fin. Paradis artificiels et autres exotismes. Anabase ou la Guadeloupe, St John Perse à Mallarmé, mon sommeil vacille d'une rive à l'autre.
"J'ai le temps de rien". Mais prenons le temps de penser, de rêver, de se taire, de toucher, de ressentir etc etc. Afin de mieux vivre.
J'attends un ange. Un Prince ou une Princesse. Mon âme soeur simplement... et puis peut-être le revoir, lui. Le ptit cocaspirine ;).
Hum bref passons. Je ferme les yeux et pars en voyage. Bon vent!

Je me répète...

18 septembre 2006 à 13h10

En ce moment, l'inspiration s'est délogée de mon être... je me répète... Mon style n'est plus ce qu'il était... Je ne sais ce qui se passe... Mais bref passons...
La rentrée est ce qu'elle est et sera toujours, un jour de retrouvailles, de rires, de bavardages, d'excitation, de nouveauté... Et puis retrouver ses petites habitudes, son lit (au matelas foutu), son bureau, ses colloc', la douche qui fuit etc. Que de charme, que d'aventures! en perspective! Choix des cours, dilemmes, choix cornéliens entre art du XXe ou psycho...etc etc... Ah que j'aime cette rentrée...
hum hum un peu trop lyrique mais quoi il faut se réhabituer au son du clavier et aux touches à demi effacées... :D

Lui

18 septembre 2006 à 21h16

Lui, il me manque.
Lui, il me manque.
Lui, il me manque.

Son coca, sa voix,
Son dafalgan, son temps,
Ses mains, et ses petits pains,
Ses yeux, pas qu'un petit peu,
Son sourire, un arc en ciel délires,
Son rire, un ouragan ne pourrait être pire,

Lui, il me manque.
Lui, il me manque.
Lui, il me manque.

Quelque soit le nom qu'il se donne, qu'on lui donne, il sera toujours pour moi le même. Un homme.
Avec ses manies, pas assez dormi, travailleur de nuit, acharné.

Pas décharné mais déjanté.

Lui manque plus que la santé.

Mai je me chargerai de lui la redonner.

Lui, il me manque.
Lui, il me manque.
Lui, il me manque.

Je pense à lui. Chaque nuit. Mes rêves m'emportent vers des complexes anaphores, chiasmes, procopes, apocopes, épanthèses et aphérèses.
Des anacoluthes de fumées grises.

Ses cigarettes me le tue. Un petit peu à chaque fois. Il s'use à petit feu.
Et je voudrais l'enlever des griffes de cette drogue. Et le laver de tous ces vices.

Lui, il me manque.
Lui, il me manque.
Lui, il me manque.

A quand le revoir?A quand lui reparler? A quand savourer sa voix, son regard, ses clins d'oeil, ses sourires, ses tracas.

Lui, il me manque.
Lui, il me manque.
Lui, il me manque.

Il a peur du temps. Je lui construirai une tour de minutes et de secondes de bonheur.
Il me tendrai ses mains et j'y plongerai toute entière.
Il est aussi sensible qu'un ange. Nous nous serrerions l'un contre l'autre en lisant des poèmes. En regardant Marie Trintignant à la télévision.

Lui, il me manque.
Lui, il me manque.
Lui, il me manque.

Nuit

19 septembre 2006 à 22h03

La nuit porte conseils... Faire de beaux rêves. Morphée est mon amour. Mon lit mon linceul et mon tombeau. Je ferme les yeux. Je pense à lui. Toujours encore et jamais.
Faites de beaux rêves et bonne nuit.

ps

19 septembre 2006 à 22h03

ps : j'ai eu 22ans aujourd'hui mais je ne vois pas la différence. Est-ce normal?

air marin

26 septembre 2006 à 20h57

Je dérive...me laisse glisser dans une langueure inhabituelle. Fait du bien. Le lit est un radeau qui a perdu la boule, la boussole, le compas, le sens de l'orientation et des réalités. et moi avec. Tout bouillone. Maelstrom d'idées ininterrompues. Se sentir bien. Tranquille, avec le silence, ses amis, les pages blanches, des projets...
Au bord de la mer, je l'amène, main dans la main. Le long du rivage, je l'enlace doucement. et.... il me regarde, on se regarde. On se plonge l'un dans l'autre. S'asseoie sur le sable froid. Les nuages filent. Les alizées nous caressent. Je frissonne. Il me couvre de sa veste en peau de mouton. Ca réchauffe. Tout. Je me sens bien. Libre. A l'abris. Des tempêtes, des ouragans, des pluies et des vents. Des raz de marée.
Les notes, vocalises d'espoir, se réduisent en un chouia, un bruissement sans sens. La radio grésille. Et mon coeur carbonise. Loin de lui.
Mais je me sens bien. Et je n'en ai pas honte. Pas honte d'être bien alors qu'il y a tellement de violence dans le monde. Je me sens un peu égoiste mais bon... c'est la vie. non?!
et puis .... je l'aime tellement... rien que pour lui, je veux sourire à la vie, à l'avenir... et les trois petits points de suspension sont les instants d'atemporalité. Ces moments de pur bonheur qu'on ne compte plus et qui pourtant se font si rares. Ces secondes de grâce où l'on bénit le ciel de nous avoir donné la vie. Je veux continuer à vivre pour tout cela. Les amis, la famille, mes profs, mes études, les étoiles qui brillent, l'odeur des livres d'art, le papier recyclé des Librio, le son du piano désaccordé, la voix de Mr J., la pluie sur mon visage, le soleil sur ma peau, le chocolat fondant, les fous rires avec nanie, les soirées boukins-thé-musique, les feux de cheminées en hiver, la douceur d'un calin, la chaleur d'un sourire, le bruit des pas dans les feuilles mortes d'automne. La blancheur du mur de la chambre, les photos jaunies, le radiateur en panne, les crêpes à la confiture de bon papa, les distractions de mon père, et les bons mots de ma mère. Les blagues de mes frères, l'intelligence de ma soeur, la douceur de caroline et le bronzage de maryline. Les papottes de mes nièces et les balades dans les bois. Les Beauvoir, les harry potter, les leclezio, les pullman, tolstoï, Manguel, barjavel, mallarmé, baudelaire, rimbaux, et michaux, bauchau et tous ces zozos. Ma zamba et son regard de braise. Schubert, chopin et la lumière des bougies. Les cadeaux en dessous du sapin et les bruissements des flocons de neige.
Le froid et le chaud, l'amour et l'amitié, la tendresse et la douceur, l'ouïe et l'odorat, le toucher et le regard. Le coeur qui bat. Temps suspendu......
Tout s'arrête. Un, deux, trois, quatre, cinq...
La nuit nous prend. Nous berce dans son long manteau bleu encre. Encre du stylo qui file sur le papier. Je l'aime et j'aime la vie.
"L'écriture est la peinture de la voix"..... à méditer.

Le vent se lève

27 septembre 2006 à 18h32

Le vent se lève sur Irlande anéantie par la guerre, l'oppression impériale, anglaise... Les cottages, les moutons, les parties de hockey, familles unies, désunies, les morts, les tortures, les armes, les bons et les méchants. Tout est là pour faire de ce film une petite merveille. Et s'en est une. Petite merveille du septième art loin des Soldats Ryan, Ligne Rouge etc.
Superbe, émouvant, sensible, tout en violence et en finesse... Je me mets à la place de ces jeunes irlandais... et j'aurais fait pareil.
Bien que tragique, la fin nous montre qu'il faut toujours combattre pour défendre nos idées à n'importe quel prix. Même la mort. Rester lucide, viser un objectif, l'atteindre. Savoir attendre. Etre patient et ne faire confiance à personne pas même à son propre frère.
Bref un petit bijou. J'en ai les larmes aux yeux et longtemps je pleurerais au souvenir de ces voix que j'ai un jour cotoyées en Irlande, en Ecosse, en Corse, de ces gens qui se veulent libres malgré les difficultés de la vie, la pauvreté, et la bêtise humaine. Ceux qui souhaitent être libre et former une communauté unie pour pouvoir dire un jour : "L'union fait la force".

Sur un petit nuage

30 septembre 2006 à 15h34

Manque d'inspiration en ce moment... suis sur un ptit nuage... me sens heureuse, légère. Tout va bien.
Mais cela va-t-il durer?
Ouiiiiiiiiiii j'espère que ouiiiiiiiii
Je dois apprendre maintenant à gérer cette euphorie, cette boulimie de vie, d'espoirs, de rêves fous... ca ne me va pas du tout ce désordre dans ma tête! Même si il est heureux et bienvenu. Mais que dis-je?
Carpe diem!!!!!!!! Et toujours continuer à écrire pour faire surgir son absence...

Vie qui passe...

2 octobre 2006 à 21h43

J'ai besoin d'écrire. Le Marin de Gibraltar. C'est lui. Je cours après un invisible. INVISIBLE. INDICIBLE. un impossible rêve. Je rêve de l'atteindre, LUI, de jeter l'ancre dans son coeur. Et l'encre gicle sur ses mains. Le marin de Gibraltar c'est une utopie. Simple utopie de jeune fille. Savoir prendre la vie, simplement, comme elle vient. Ne rien forcer et patienter. Fuir? Non. Sert à rien. Mais ce que je cherche n'existe pas sur cette Terre. Ni dans le ciel. Uniquement dans les tréfonds de mon imagination. Lui, il existe. Mais ce fil, ce lien que je rêve, que je vois en film, reste encore à construire. Le prendre dans mes bras. Glisser mes doigts dans ses cheveux. Lui prendre les mains, le regarder droit dans les yeux. Caresser ses lèvres du bout des doigts. Immobile. Silencieux.
Je ne connais son ombre et ne fréquente que son image. N'entends que les échos de sa voix.
Peut-être qu'un jour dieu permettra notre rencontre. Et alors... et alors rien ne nous empêchera plus de nous découvrir.
Comme une hallucinée, je cherche dans la nuit sa lanterne magique. Les ombres chinoises de mes cauchemards tracent des sillages d'argent dans la lueure de mes yeux pâles. Le reflet de l'aube glisse lentement sur mon corps étendu.
Je n'attend plus que lui. Lui et toute sa poésie.
Un siècle ou deux peu importe, par de là la mort, tout amour est encore possible. Je le sais, j'en ai la conviction.
ABOLI BIBELOT D'INANITE SONORE

J'écrits pour....

9 octobre 2006 à 21h11

Aujourd'hui, j'ai envie d'écrire pour oublier que je suis vouée à mourir un jour. Que chaque être humain naît et meurt. Les parents mettent au monde en sachant que la vie qu'ils construisent mourra un jour. Pour quoi vivre si c'est pour mourir un jour?
Simplement car c'est mon devoir d'être humain. La vie c'est un cadeau. Il faut en prendre soin. Pas tous les jours évident. Pas tous les jours faciles.
Je m'en veux parfois. Je m'en veux de ne pas prendre soin d'elle comme il le faudrait.
Mais là. Maintenant. En cette seconde. Je SAIS. Je sais que ce que je vais faire, dois faire.
Profiter de chaque instant comme si c'était le dernier.
Il me pousse à donner le meilleur de moi-même, chaque jour. Il me dit qu'il m'aime même si ses lèvres de bougent pas. Il me dit qu'il est prêt de moi même si son corps est loin. Il me dit que je ne suis pas seule même si j'en ai l'air.

Et puis elle me donne la force de vivre. L'envie de sourire. L'idée de respirer. Le courage de parler. Le goût d'observer. Le coeur à rire et à pleurer. Ressentir, dire, écrire, se taire et regarder. Film muet. La viole de gambe trace le chemin à suivre au milieu des feuillus épineux, l'archet tranche les ronces des cauchemards, les cordes vibrent sous le souffle des esprits béliqueux. Sous l'harmonie des notes égrenées je m'endors. Dans un douillet nuage d'étoiles lactées. La lune brille comme un point sur un "i". Gros bonhomme sans bouche et ni visage. Veilleuse d'humains et d'être vivant. Elle guette notre planète. Feuilleton télévisé, la nuit nous prend dans nos délires, nos fantasmes, nos folies...
Et je hurle, je crie, je gueule! Je l'aime! Je l'aime!
Aime la vie et elle t'aimera! Dis moi ce que tu lis, ce que tu écris et je te dirais qui tu es!

Amour avec A, Baba cool avec B, Chocolat avec C. Et mon ange je t'attends, ma couette t'es ouverte, mon oreiller et ses plumes attendent ta tête.
Et mes mains ton corps, tes mains, tes épaules, ton visage, tes cheveux, tes lèvres...

Et puis..... Mais quelle indiscrétion! Non mais!
Vous voulez savoir? Quoi? Rien. NOIR.

Soleil...

10 octobre 2006 à 13h16

Il a suffit d'une nuit sans douleur pour que tout retrouve son sens. Je me sens bien dans cette vie qui est la mienne.
Le soleil illumine le chemin, ma chambre, mon lit... Il fait doux comme l'automne indien. Et demain je sais qu'il sera là...
Et puis .... non je ne trouve pas de raison à être triste. Alors autant être heureuse.
J'aime les trains pour leur bruit, les mystères qu'ils transportent, les gens qu'on y croise. Ambiance étrange, subtile effluves de cent personnes qui se croisent. Les regards s'évitent ou s'affrontent. Certains lisent, d'autres regardent leur reflet par la vitre, paysage qui défile comme un cour métrage brouillé, la pluie qui coule le long des wagons. Le képi du contrôleur tout de guingois haut perché sur ta tête. Les bonjours échangés. Les arrêts brefs, longs toujours approximatifs.

Partir, revenir, quitter et retrouver.

Amour...pas facile tous les jours

19 octobre 2006 à 22h19

Illusions. Pures illusions. Je rêve. Je pensais à lui. Et je pensais que lui comprendrait. Que lui serait le bon. Serait celui avec qui je pourrais partager ma vie. Mais apparemment il n'a pas compris. Lui non plus. Sont tous bouchés.
Ils ont peut-être besoin d'un mode d'emploi.
Je lui est tendue une perche avec ce petit message. Et .... et non patatra...d'un sms tout se casse, se déchire en une seconde. Il a fallu d'un quart de seconde pour que tout s'écroule. Plus aucun espoir.
Et pourtant... je l'aime tant. Il ne le sait sans doute pas et ne le saura jamais. C'est sans doute mieux ainsi.
Mais... je me sens lasse. Lasse de chercher, d'espérer.
J'ai un besoin vital d'amour, de me donner, de donner, tout donner, et de m'ouvrir, de rire et de pleurer, d'aimer, de tout abandonner, m'abandonner à lui. Pour une nuit, pour un jour, pour toujours.
Il faut du temps. Soit, je ne suis pas pressée.
Mais oserai-je même encore le regarder? Lui parler?
Peut-être qu'on ne se voit que dix minutes par semaine, comme il dit, mais c'est dix minutes sont autant de petits soleils qui illuminent mon existence.
Je me sentais prête et maintenant je doute.
Attendre. Encore. Toujours.
Et si un jour, il se sent seul... je serais toujours là pour lui...
je t'aime toi.

Notre mort

23 octobre 2006 à 8h56

Et si un jour nous mourrions? Et si un jour notre coeur s'arrêtait de battre pour de bon? Que deviendrons-nous?Nous serions mis en bière, sous terre, avec asticots, vermines et taupes. Les vers de terre ne rentrent plus dans nos sarcofages faits de bois, de plomb, blindé comme un char, comme pour nous éviter une deuxième mort...
Cette petite parcelle de terre, il faudra la payer, car pour pouvoir avoir ce luxe de se payer une mort convenable, il faut payer. Comme il faut payer pour naître. A peine né, une montagne de paprasserie à remplir et pour mourir pareil. Et quand c'est un sucide je ne vous en parle même pas! Lettre aux parents, à la famille etc etc, les psy avant pour vous et après pour votre entourage. Tout le monde dit: que c'est beau la vie! Qu'il est bon de vivre! Vous trouvez? Moi pas, ou en tout cas pas tous les jours. Comment vouloir vivre sur une terre où les hommes et les femmes, même, passent leur journée à se taper dessus, à se créper le chignon, à se chercher querelle, à se faire la guerre au nom d'un dieu invisible... Où les canons, les fusils ont plus de pouvoir qu'un baiser, où un seul peut dicter sa loi à tout un peuple... Vous aimez ce monde? Moi pas.
Mais qu'importe au fond, je suis en vie, j'ai un toit, de la nourriture pour vivre, des amis et une famille. De quoi pourrais-je me plaindre?
Qu'une liberté totale ne sera jamais possible. Pourquoi? La peur. Là, toujours présente depuis la nuit des temps.
L'euthanasie. EUTHANASIE. Ca fait peur, hein? Quand ce mot est crié, écrit en grand, ou même chuchoter, à peine dévoiler. Pourquoi peur? Certains hommes ne peuvent mourir par leurs propres moyens. Ils demandent de l'aide. Un dernier appel, un ultime essai de communication avec le monde, la civilisation. Qui toujours les a laissés pour compte. Ces hommes pour qui l'avenir se résume à rester allonger en attendant un miracle qui ne viendra plus. Et perdent leur dignité ou non. Dépend de la personnalité. Leur univers se réduit à une mer intérieure, a una mar adentro. Comment leur venir en aide? Nous ne sommes plus libres de mourir comme nous le souhaitons, nous ne nous sommes plus libres de libérer l'autre de souffrances atroces, interminables. Quand je l'attendais désespérément ce petit coeur qui changerait ma vie, j'ai souvent penser à mourir. Mais comment... par quel moyen atteindre l'au-delà? La délivrance. Quand on a poings et pieds liés.
Je ne pense qu'à elle, elle qui nous épie tous les jours. Chacun en a une. Elle nous suit comme notre ombre. Au premier faux pas, flop, elle nous chopera.
Pourquoi vivre si nous sommes vouer à mourir?
Je n'arrête pas d'y penser... tous les matins et tous les soirs... Arrête! ARRETE!!!
Je veux m'en aller.... tirer le rideau rouge du grand théâtre de la vie. Pour me fondre dans les coulisses. ... bonne nuit ou plutôt bonne journée...

koltès et lui

23 octobre 2006 à 22h03

Ces deux hommes n'aiment que leurs congénères. Paradis artificiels. Flamme vacillante d'un crépuscule verdâtre, brouillé par l'effet de l'alcool mêlé aux médicaments. De la fumée de cigarettes, cendres dans un coin, bouquins entassés, jetés pêle-mêle vêtements, sac, bazard confondant de beauté volubile.
Ces deux hommes jouent avec la vie, la brûle d'un coup de briquet. Une mèche de bougie se carbonise dans leurs poumons noircis. Mais dans leurs yeux flottent cette lueur de folie qui leur donne un air d'amant déjà prêt à fondre sur sa proie.
Mais ils se font leur propre proie. Leur propre mort, ils se la fabriquent, doucement, laisse tiédir à petit feu. Quand ça sent le roussi, ils s'écartent. Pas assez vite.
Pour Koltès, le théâtre était le monde, et le monde était un théâtre. Projeter la folie des hommes, leur solitude, leurs interrogations dans l'incidible illusion théâtrale.
Il se tuera d'avoir trop vécu. Ou pas assez. Son oeuvre est immense, forte, aussi forte qu'est son courage à lui, aussi intense que ses regards, aussi fragile que sa santé, si désespéré, ses yeux puits sans fond ni lumière.
Je leur rend hommage à ces deux loustics que j'adore. L'un étudiant l'autre. L'autre mort et lui vivant encore mais pour combien de temps encore?
Faire mon mémoire avec lui.... chimérique, rêves, illusion, folie, joie, bonheur, jouissance... Suis-je folle? Dégentée? Non simplement à nouveau heureuse d'être envie pour savourer chaque instant de vie passé avec eux. L'un par la lecture de ses mots, l'autre ...
Saperlipopettes! Mais je les aime tous les deux autant l'un que l'autre. Je me retrouve en eux. Ils me redonnent la force de vivre, de me battre toujours contre les fantômes de l'existence, contre les démons du coeur, contre les fanatiques et les fous furieux, contre la rage, la peine et la misère. A me battre contre vents et marées. Pour y arriver...
A eux je dis merci. Un immense merci chaud et sincère...

tout un programme...

24 octobre 2006 à 22h41

Pourquoi écrire? Pourquoi ce besoin? Mais pourquoi je me prends la tête comme ça? J'écris comme je vis, de façon instinctive, spontanée, avec un brin de folie (seulement un brin?), des fantasmes pleins le coeur et l'esprit, des rêves pleins les pupilles, des chansons dans les tympans, j'écris parce que ça me rend heureuse. J'écris parce que je vis. Tout simplement. J'écris parce que c'est devenue une drogue. Plus nocive que toutes les autres? Sans doute non... enfin quoique...

et vous pourquoi écrivez-vous? Tout un programme n'est-ce pas?

MAR ADENTRO

25 octobre 2006 à 9h45

Au large, au large,
et dans l'apesanteur du fond
où se réalisent les rêves,
s'unissent deux volontés
pour accomplir un désir.

Un baiser embrase la vie
En un éclair, un coup de tonnerre,
et par une métamorphose
mon corps n'est déjà plus mon corps;
c'rest comme pénétrer au centre de l'unvivers:

L'étreinte la plus puérile,
et le p lus pur des baiser,
jusqu'à nous voir réduits
en un unique désir:

Ton regard et mon regard
comme un écho qui se répète, sans aucune parole;
plus à l'intérieur, plus à l'intérieur,
jusqu'à l'au-delà absolu
par le sang et par les os.

Mais toujours je me réveille
et toujours, je veux être mort
pour continuer avec ma bouche
emmêlée dans tes cheveux.

Ramón Sampedro, Galicia

envie

9 novembre 2006 à 20h25

Pourquoi cette soudaine envie d'écrire? A nouveau... Cela faisait bien longtemps à vrai dire. Et cela me manquait.
Aujourd'hui, une petite fée a débarqué dans mon univers.
Et puis j'ai pris deux grandes résolutions: d'abord, ne plus me prendre la tête pour des trucs qui n'en valent pas la peine (càd à peu près tout sauf mes amis) et puis seconde résolution: prendre le temps de vivre au présent!!!!!!
Et... Et quoi? Ca en fait deux non? Il y en a une troisième... je dois LIRE LIRE LIRE.
J'en ai marre d'entamer des bouquins que j'ai jamais le temps de finir.
Sur les murs blancs de ma chambre, règne une ambiance charivari. Photos, dessins, posters, tout se côtoie et se supporte.
Tranquille va la vie, inévitable le temps qui passe.
Et pourtant, cela fait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi bien. Je me sens bien, heureuse et calme, reposée. Grâce à dieu, samedi je vais voir ma meilleure amie. Mon petit ange.
Pourquoi les gens sont-ils si... si quoi au juste? Si prévisibles peut-être.... j'aime l'imprévisible. Les surprises. Voilà. C'est tout pour aujourd'hui.
Mon bric à brac est vidé.

Automnal....

18 novembre 2006 à 11h56

Feuilles mortes,
tombantes et tombées,
telles des lipes cramoisies,
sonnent le glas,
des bourgeons verdoyants,

Pétales de fleurs
rouges carmin
s'étalent en long drap
sur leur corps allanguis

leur amour
pomme trop mûre
jouit
malgré la déontologie

les délices de Clitandre
leur ont fait tracer la Carte du Tendre

Dans les mers noirs ils se sont
évanouis
et dans les prés fleuris se sont endormis

Les doigts trop frivoles dansent
une sarabande
entre les seins tendus
de cette femme menue

L'amour est là
insassiable
inassouvi

Il s'aiment
malgré tout

les gouttes de rosée perlent aux coins de
leurs yeux.

le brouillard les enveloppent, paravent invisible,
magie des vapeurs endormantes.

Ils s'aiment à jamais.
Main dans la main traverseront le Ptyx.

Ensemble, corps macabées cramés au feu de l'enfer, ils mourront d'une passion ensanglantée.

Adorables ils sont et resteront. deux amants qui s'ignorent et se cherchent dans la folie dans ce monde.

Voix

18 novembre 2006 à 19h15

Les voix sont des résonances magnétiques
Synesthésies métaphoriques
De l'amour impossible

Mais à cet amour
J'y crois
La voix m'appelle
En plein rêve
En pleine extase

Sa voix résonne en moi
Au bout du fil
j'imagine son regard bleu perdu
au milieu d'une foule éperdue

Souvenirs
Mémoire

Cruelle engeance du temps qui passe
Qu'on ne peut pas arrêter

Je l'aime
C'est un ami

Un ange

Un sourire

Une bouttade

Un coeur d'or

et bien plus encore

Et merci d'être là

Même quand je suis loin de toi

Je ne te dirai jamais assez merci

Tu es un soleil

Méfie toi des femmes

Leurs filets sont des toiles d'araignées
si fins et si cruels
que tu n'arriverais pas à en sortir

Reste comme tu es
Un célibataire au coeur d'or
Aux ailes brûlées d'avoir déjà trop vécu

Et sache que je t'aime
Pour ce mois où
Tu fus mon papa de coeur

le temps

27 novembre 2006 à 17h59

toujours courir après le temps qui passe et qui ne revient pas.
toujours courir pour rattraper le temps perdu qu'on ne regagnera plus.
toujours courir après un bonheur impossible qui s'est déjà envolé alors qu'il fut à peine esquissé.
toujours courir après le sommeil surtout quand il ne vient pas.
toujours courir après le silence qui semble devenu un luxe ou une chimère.
toujours courir pour mieux ralentir au virage.
toujours courir après la victoire pour mieux apprécier les efforts, et les souffrances endurés.
toujours courir... à perdre haleine. toujours courir pieds nus, sur les genoux, les ailes aux pieds, debout, fière, attentive à signalisation.
toujours courir pour attérir après la vie.
toujours courir avant de périr broyé.
toujours courir et fuir.
toujours courir tout sourire.
toujours courir...

normalité....

27 novembre 2006 à 21h39

Voilà.
J'avais juste envie... juste envie d'écrire ce soir.
Amelie Poulain tourne en boucle.
Semaine nationale de l'handicap. Qu'est-ce qu'un handicap?
Je suis considérée comme une handicapé. Soit.
Mais encore?
Barge, anormale, dérangée, minus, plus faible, différente, associable, pas intégrée, bizarre, étrange, effrayante....

Vous avez peur? Moi bien plus que vous.
N'ayez crainte. Je ne vous mangerai pas. J'aime le genre humain pour sa complexité et ses différences.

Tout le monde est différent.

Seconde suspendu dans l'espace.

Vous saviez cela vous? Qu'il faut sonder l'espace pour connaître l'éternité... et qu'il faut sonder l'univers pour connaître la démence?

Il me manque.

Il a reçu mon texte.

A quoi servons-nous? COMMENT CELA
la journaliste : "euh.... je me suis mal exprimée".... on dirait oui...

Les petites chaises roulantes sont alignées contre le mur. jour du grand nettoyage.
La pluie rince les murs, les roues, les visages, gomme les différences pour quelques heures seulement.

Après l'histoire redeviendra comme avant.

Juste juste un tout grand merci aspha pour tout ce que tu m'apportes chaque jour. Et pour tout le courage que tu portes en toi. MERCI.

et moi qui vais me pendre au fil des cieux.

Pffffffffffiou!!!! Disparu!!!!

Ou suis-je? Nulle part. Le sommeil c'est un peu de silence, pour effacer la fatigue. La mort c'est le repos éternel, des vacances prolongées.

Et puis... que dire? rien. je l'aime. fini.

ce matin

29 novembre 2006 à 10h24

ce matin je me suis réveillée en sursaut... 9h30...déjà ... cours dans une heure...et puis les souvenirs de la veille affluent. Le cours d'espa, ma rage, ma honte d'avoir commis une erreur grosse comme une maison, l'aprèm ensuite, le soir, Goldoni, Gwendo, Aurore, le petit sabot, les mots jusqu'à minuit... et puis surtout LUI.

Bon sang, non je ne l'ai pas oublié! A chaque fois que l'occasion se présente je pense encore à lui. pfff c 'est ridicule. Franchement. Qu'est-ce qui me prend?

Enfin suis en forme ce matin prête à affronter une nouvelle journée et décidée à ne plus faire un seul faux pas d'ici fin décembre. Je n'ai plus droit à l'erreur....

J'ai envie d'écrire un article sur l'handicap et le théâtre... mais ... où trouver le temps...

10h25. dans un quart d'heure le prof très sexy d'histoire de l'art va arriver. OUaaaaaaaaaaah

hum***

à vrai dire son cours me passionne plus que lui même...

et puis hier soir j'ai reçu un mail....un adorable mail de mon adorable tante. Des messages comme ça, ça réconcilie avec la terre entière...

il en faudrait tous les jours... pour un peu de soleil dans le coeur.

Lui

2 décembre 2006 à 19h29

il me manque
il me manque
il me manque
il me manque
il me manque
il me manque

et j'attends de ses nouvelles....

Il a reçu mes mots, mes pages...Comment réagira-t-il?

J'en rêve... jour et nuit...

il me manque
il me manque

mon papa de coeur
mon ptit belge
mon célibataire adoré
mon globbe-trotteur ange gardien

je pense à toi

Tempête

5 décembre 2006 à 8h22

En ce jour de grande tempête, je me sens calme et reposée. Rien ne pourra me faire chavirer.

In-H Moll la messe en si mineur de Bach...mon dieu quelle folie, quelle décadence, quelle merveille de chambardement humain.

Le vent, la pluie fouettent les visages encore endormis des hommes et des femmes. Emitouflés dans leur manteau d'hiver, écharpe entourée, comme un boa, autour du cou, ils courent là où leurs pas doivent les mener. Ne réflechissent pas ou trop.
Silence. Se taire car à cette heure de la journée il n'y a encore rien à dire. Les rêves flottent sur les paupières lourdes.
Les cernes jouissent de leur meilleure heure.

Le thé, le café, embaument les maisons, les chambres, les cuisines.

Tout chante le matin sauf le soleil qui continue de se cacher pour éviter les nuages et la pluie cinglante.

Une nouvelle journée vient de commencer...

poésie...

11 décembre 2006 à 23h11

Il me manque.
Ses mains.
Sa voix.
Ses yeux.
Tout.

Je ne pensais pas qu'il manquerait autant. Cela fait presque trois mois que je ne l'ai pas vu. Et j'ai l'impression d'un grand vide ce soir.
Pourquoi ce soir? J'ai beau espéré je sais qu'il ne m'apparaîtra plus.
Il est si occupé. Et moi donc...
Nos chemins se sont croisés, nos destinées se sont coupées.
Pourtant au fond de moi, il y a toujours ce petit reste. Cet infime bonheur, un peu de poésie, pour les vers qu'il nous lus et pour ceux qu'il reste encore à lire.
Je le sais quelque part. Entre deux volumes de Duras, une cannette de coca et trois dafalgans.
Je ne pensais m'être tant attachée.
Ce n'est qu'un prof...
un prof, absurdité du vocabulaire. C'est un humain. Avec tout ce qui l'accompagne. Ses douleurs, ses espoirs, son passé, son présent et son futur.
Mais voilà il m'a ensorcelée.
Ce n'est pas drôle, même plutôt tragique.
Son image flotte devant mes yeux jusqu'à totalement s'estompée. J'ai oublié la couleur de ses yeux, de ses cheveux, l'état de ses jeans, sa voix même n'est plus qu'un lointain souvenir.
Tout s'efface.
Je ne retrouve plus...
L'oublier est ce qu'il y a de mieux à faire.
Alors adios Señor el profesor.
No se olvido.
Para siempre. Nunca.

la nuit

13 décembre 2006 à 18h01

Quand le soleil joue à cache-cache,
Et quand la lune tire sa couverture d'hiver,
Quand le bleu du ciel se met en colère,
Quand les étoiles perdent l'espoir,

la nuit nous enveloppe dans son grand manteau,

de craintes et de peurs,
de fantasmes et de désirs,
les humains transpirent.

Et pourtant...
les petits enfants,
pleurant et appelant leur maman,
n'ont pas peur de cette terreur, de cette noirceur,
non.
Ils ont peur car à l'hôpital de nuit,
les couloirs sont hantés par des fantômes vêtus de noir, et de blanc.
Les hululements des chouettes sont des gouttes à gouttes,
Le bruissement des arbres, des vombrissements de cardiogrammes,

La nuit, ils dorment.

Les infirmières tricotent leur vie inébranlable et monotone.

La nuit,
les comédiens jouent,
le public se raconte,
les loups chantent,
les anges veillent,
les hommes et les femmes font l'amour,
et
dans sur un nuage d'arc-en-ciel les morts font festin de souvenirs et de rires,

La nuit est notre amie comme notre ennemie,

Nous l'aimons, nous la haïssons,

Mais quand le jour se lève,
Quand le réveil sonne,
déjà nous nous disons :
"Vivement la nuit prochaine!"

Sur le fil du rasoir

3 janvier 2007 à 10h16

Dans quatre heures, je serai dans la salle avec ces quelques feuilles face à moi. Mon seul recours sera de réfléchir et de prier.
J'ai peur même si je sais qu'il est trop tard pour faire quoique ce soit. Je suis prête...je n'en suis plus si sûre.
Pourtant, Dieu m'a envoyé un signe hier soir. Oui oui. Non, pas un ange. Mais un ami cher. Quelques minutes ont suffi. Bonheur de le revoir simplement. Chaud au coeur.
Je suis calme. Très calme. Je n'ai jamais été aussi calme. Si. Peut-être avant l'Opération. Mais peut-on comparer un examen à une résurection?
Enfin bref passons.
La semaine passée, j'ai reçu un mail. Un mail qui m'a empli les yeux de larmes. Oui. Mon coatch, mon critique, mon soutien moral m'a annoncé son verdict à la lecture de ma nouvelle. Il aime. Il adore. Il en a eu les larmes aux yeux.
Que dire? Rien. Pour une fois les mots me manquent. J'aimerai le revoir. Lui serrer la main.
Pourquoi la maladie touche toujours ceux qui nous sont le plus cher?
Que faire? Je me sens impuissante face à sa souffrance physique.
Juste lui dire que je pense à lui.
C'est drôle. J'ai l'impression de beaucoup mieux le connaître alors qu'on ne s'est plus vu depuis le mois de mai.
Encore un ami. Encore un adulte. Un homme.
Mais celui-là. Spécial. Ce qui nous lie c'est bien la souffrance. La souffrance humaine qui nous détruit. Et nous dénude en nous révélant dans toute notre fragilité.
"Eloge de la fragilité", écrit par un ange. Un envoyé de Dieu. L'ange Gabriel en personne. Sauf que celui-ci a les cheveux noirs, est pro-recteur de l'unif et aumonié, écrivain, journaliste. Et... poète.
Jamais lu cela. Merveilleux. Envoutant. Révélateur.
Ca y est je suis conquise.
Un écrivain de plus dans ma bibliothèque et dans mon sang.
J'ai mal au ventre. L'angoisse monte. Un peu.
La lumière me manque. Cette lumière chaude de l'été, lumière du renouveau, celle du printemps, humide, colorée et pleine d'odeurs.
Les rayons de soleil.
Ne plus me mentir à moi-même ni aux autres. Respecter la parole et le silence de ceux qui m'entourent. Continuer à écrire car seul remède à ma désespérance.
Continuer à travailler pour atteindre l'étoile.
Et puis marcher droit, en serrant la main de ceux que je croise qui me sourient.
Aimer et vivre chaque jour comme si c'était le dernier.
Voilà mes résolutions pour cette année.
Et qu'importe si elles sont illusoires. Qu'importe si j'essuie des raz-de marée, qu'importe si je dois pleurer, rire, chanter, sauter, courire pour vivre.
Car vivre c'est ma passion. J'ai eu deux chances, celle-ci je dois la saisir.
Et ne pas la lâcher.

Un wagon nommé désir...

4 janvier 2007 à 12h27

un ptit texte qui me fus inspiré par la rencontre d'un clodo pas comme les autres, dont la folie est à la hauteur de sa misère...

Il fait nuit. Le train roule. Les lumières défilent. Les étoiles brillent. Et moi, je trépasse. Au fond du wagon vide. Wagon du dernier désir. Emmitoufflé dans un vieux manteau, décharné, bonnet troué, gants perçés, pantalon usé, galoches éreintées. Je ne paye pas de mine. Mine? Où elle est ma mine? Je n'en ai plus. Je l'ai laissé sur le quai. Mangée par une par une barbe de plusieurs semaines. Quand on est vagabond, on n'a pas de quoi se payer un coiffeur. Un train? Un vieux go-pass retrouvé. Il restait un aller. Un aller sans retour. Un aller simple pour le nulle part. Ailleurs. No man's land. D'où l'on ne revient plus. Je ne compte pas revenir. Ma vie se dessine comme une longue et lente descente en enfer. Avec des arrêts parfois, des photos de phares, des phares d'espoir, perçés de pruneaux, comme ceux de Bretagne. Pris au flash. Mes yeux ont fui. Un aller simple. Pas de retour possible. A la vie. Quelle vie?
J'écrase un moustique sur la tablettte. Tout est blafard. Wagon privé pour un quidam en sursis. Macabée de la dernier chance. Désir d'intimité.

Et Dieu, dans tout ça, il est où?

La petite boîte de poudre blanche balotte dans la poche du manteau troué. Blanche. Chez les Japonais, le blanc est la couleur du deuil.

et oui

5 janvier 2007 à 16h12

et oui encore un jour de passé... ou presque..

le temps, chose insaisissable... indicible, intemporel...

mais il est là...je prends le temps de prendre le temps... et se jurer que plus jamais on ne m'y prendrai à courir après ce temps... ça ne sert à rien. Il fuit, il passe et il trépasse. Et moi je fugasse :) fuguer en mode d'Ormesson c'est pas mal quand meme. Le juif errant. Et je suis Sa petite soeur, à lui, et rien qu'à lui. C'est lui qui le dit. Il m'a envoyé un message. Là mon coeur a fait un bon énorme dans ma poitrine. Bon dieu, mais c'est pas possible la vie... C'est dingue.
Je suis heureuse. Jamais été aussi heureuse.
Carpe diem...alors.

Cancer...

6 janvier 2007 à 20h14

Un jour,
au-delà de la mort,
j'ouvrirai mon coeur,
et nous nous en irons.
Les ailes brûlées d'un insecte sans vergogne,
grille sur l'ampoule noire d'une vie sans histoire,
nous irons,
antennes pointées,
dans la direction de l'été.
Soleil cramoisi aux langueures inassouvies
va,
tout droit,
marteler,
le clocher de mon bébé endormi.
Quand mon ventre respirera,
il sera,
il ira.
Le cancer de son corps s'expurgera,
et dans mes bras,
il se laissera,
bercer,
tel un nouveau né.
La souffrance,
pieux de métal,
cuivre de souffre,
étincelles sans coeur,
bourre de coups cet être endormi.
Le visage blafard,
Les cheveux épars,
sur l'oreiller.
Ma main va,
sur les joues creuses.
Mes lèvres,
tremblantes,
déposent un baiser sur le front nu de gaieté.
Les larmes sèches, de colère, d'impuissance,
tombent sans bruit, sur le tapis sans vie.
Mon corps, son corps,
resteront enlacés,
au-delà du passé,

Maladie!
Fuit. Fuit. Continue de fuir. Car la vie vaincra.
Et de cette vie une amitié naîtra.

....

7 janvier 2007 à 12h31

Avoir la foi. Ce n'est pas qu'une question de volonté. C'est une question de vie, aussi. Avoir ou ne pas avoir. Savoir ou pas.
On ne la pêche pas dans la mer comme un poisson qu'on voudrait pour son dîner.
Ce n'est pas matériel. L'argent ne sert à rien dans ce cas-ci. On n'obtient rien avec.
C'est au-delà. C'est ça. Au-delà¨.
Ca touche à l'au-delà. A notre imaginaire. A ce qu'on imagine, à ce qu l'on croit ou pas. A après.

-A après quoi?
-Au-delà...de la vie.
-Y a rien.
-Comment ça? T'as une preuve?
-Moi j'ai la foi en rien. Et toi ? T'as une preuve qu'il y a quelque chose?
-Bon. C'est vite dit. D'accord. Mais ...
-Mais quoi?
-J'ai foi en Dieu.
-Lequel? Celui des chrétiens?
-Celui des hommes.
-Desquels?
-Nous.
-Ah.
C'est quoi la foi en fait?
-La foi c'est une fleur d'indicible et d'intemporel. Un truc qui fait que dans la vie, tu te sens toujours accompagné. Par une force invisible. Tu gardes toujours espoir même quand tout va mal.
Et quand vraiment y a plus d'espoir, tu pries pour qu'il y en ait encore.
-Quoi?Qui?Tu appelles qui?
-Ce que l'on peut. Celui ou celle en qui on croit, on a confiance. Moi, c'est Dieu.
-C'est une philosophie.
-C'est vrai, c'est une philosophie de vie avant d'être une religion. Oui.Non. Un mode de vie. Tu naîs avec ou pas. Mais ce n'est pas contagieux!
-Et à quoi ça sert?
-Est-ce que tout à une utilité?
Quand tu regardes la télé, ça sert à quoi? Quand tu cries dans les gradins en regardant un match de foot?
-Ca me fait du bien. Ca me défoule.
-Moi pareil. Quand je prie, ou quand je vais marcher en réfléchissant à Dieu, à l'au-delà, après je me sens mieux.
-Ca te déprime pas?
-Non, ça me donne encore plus envie de vivre l'instant présent...
-Mais c'est génial!
-Je trouve aussi.

au-delà de soi

8 janvier 2007 à 21h16

Quand la nuit tombe,
Il est 21h au clocher,
Il doit déjà être au lit,
Il doit déjà dormir,
D'un sommeil fatigué,
Peut-être tourmenté,

Sur la table de nuit,
Les mixtures,
Les doses,
Les gélules,
S'entassent,
Autant de remèdes contre la mort,
Autant de remèdes pour la vie,

Mais le plus sûr des médicaments,
Le plus fort, le plus magique, le plus doux,
C'est l'amour qui s'est tissé,

Entre lui et sa femme,
Entre sa femme et lui.

Et moi, une amie.
Car l'amitié, aussi, est nécessaire,

Quand on souffre,
Quand on a mal,
Quand on n'en peut plus,
Quand on a envie de mourir,
Il y a toujours quelque part une main tendue,

La main d'un ami, d'une amie,
La main d'un ange,

Des prières silencieuses,
Des espoirs perdus,
Des cris muets,
Des larmes déséchées,

Le sommeil,
L'emmène,

Au-delà du monde,
Au-delà de la souffrance,
Au-delà de la maladie,
Au-delà de lui,
Au-delà du monde,
et peut-être de la vie...

encore ça...

9 janvier 2007 à 16h16

Encore ça...
Pourquoi lui?
Pourqoi?
J'aimerai le prendre par la main
L'emmener au loin
Au pays des livres, des rêves et du silence,
Au pays de la paix et de l'innocence,
J'aimerai le suivre dans sa souffrance,
Pour qu'il en ait un peu moins à porter,
En prendre à pleine main
La jeter toute entière
Au fond des enfers
Pourquoi lui?
Il me tarde de revoir son visage.
Il me tarde de réentendre sa voix.
Mon cher oncle sera vengé.
Si la vie l'emporte sur la mort.
Si lui vit.
J'aimerai le serrer contre moi
et avaler ce vers venimeux qui s'est infiltré en lui.
Heureusement au moment où j'écris, le vers a disparu.
Pour toujours?
Non. Peut-être que oui.
Une rechute est possible.
Et alors...
Je n'y pense pas. Mais plutôt à quand nous nous reverrons.
Il faut vivre d'espoir.

le bonheur...

9 janvier 2007 à 17h37

Le bonheur est cette chose indicible et intemporel qu'on a tant de mal à décrire tant il est doux, infini et éphémère. Paradoxal, instants suspendus dans l'air.

Un rayon de soleil.
Un livre ouvert sur les genoux,
Une chaleur tranquille,
Le ronron du chat, (pour ma part celui de la chaudière)
Ou encore quelques mots d'un ami,
Le thé encore brûlant,
Un morceau de chocolat,
Le matin tôt,
Le soir tard,
Et toujours cette impression de vivre hors du monde.
L'étoile brille, et la lune veille.
Et moi, je prie pour que le bonheur dur,
Rien qu'un instant.
Figé en noir et blanc dans ma mémoire.

Le bonheur on n'ose le dire car on a honte d'en avoir tant alors que d'autres en ont si peu. On n'ose le dire de peur de mal le dire. De l'offenser. Qu'il nous quitte. On n'ose le dire car le silence le connaît mieux que nul homme.

Le bonheur,
Un ami qui pense à vous,
Un rêve,
Une étincelle,
Un clin d'oeil,
Une lettre au coin de l'oreiller.

Et tout au fond du coeur,
Une braise encore chaude,
Rouge et brillante,
Pour l'être aimé et attendu.

Pour l'être tant espéré,
Pour l'ange qui viendra vous réveiller.

Le bonheur,
C'est deviner que votre ami guéri,
C'est soupçonner le chagrin d'un enfant,
C'est tenir la main d'un être qui s'en va,
C'est accompagner un ami dans sa chute,
C'est fêter la réussite d'un être cher,
C'est pleurer de joie au premier jour de printemps.

Le bonheur est si intime. Indicible. Et pourtant... On voudrait le prendre à deux mains. Le serrer contre soi. En remplir des sacs entiers pour en avoir pour l'éternité.

Mais... comme un voleur parfois il fuit. Il se retranche dans un silence sans failles.
Il se cache. Il faut le retrouver. User d'une patience infinie. Toucher la porte du petit cagibis. La pousser doucement. Et avec lenteur s'approcher de lui.
D'une infinie tendresse l'appeler. "Bonheur, c'est moi, j'ai tant besoin de toi, aide moi."

Ecrire!

9 janvier 2007 à 20h29

Ecrire! Ecrire!
Encore encore,
marée haute,
marée basse,
d'encre de chine,¨
flots d'encre,

Ecrire! Ecrire!
Encore, encore,
larmes perlées,
pour lui,
et contre la fin qui nous broie,

Ecrire!Ecrire!
Encore, encore,
Garder espoir!
Sécher les larmes de l'agonie,
Respirer le bonheur d'être en vie,

Ecrire! Ecrire!
Encore, encore,
Maintenant et à jamais,
le pouvoir des mots,
aussi fort que l'amour,

Ecrire! Ecrire!
Encore, encore
pour la tendresse,
que nous portons en nous,
vivons heureux!

Ecrire!Ecrire!
Encore, encore,
pour décrir le monde de demain,
la folie d'hier,
et notre bonheur présent

Ecrire! Ecrire!
Encore, encore,
juste le temps d'aperçevoir le sourire d'un enfant,
juste le temps d'un baiser volé au coin de l'escalier,
juste le temps de dire:
"bonjour crayon, bonjour papier, bonjour gribouillis, bonjour à toi mon inspiration!"

Ecrire car c'est une raison de vivre
Ecrire car c'est bon de vivre l'imagination au galop
Ecrire car c'est le seul remède à mon angoisse du temps qui passe
Ecrire car c'est bon de se faire du bien avec presque rien
Ecrire car c'est mon bonheur, c'est ma joie de vivre, c'est mon amour le plus certain... celui de la feuille du papier, de l'encre, du crayon grignoté, de la gomme usée, des ratures raturées et des rêves non encore inventés...

Il pleut

10 janvier 2007 à 14h59

Il pleut sur la montagne endormie,
Il pleut sur la ville électrique,
Il pleut sur les feuilles de cahiers gribouillées,

Et mes yeux se brouillent,
Tant de pluie,
Tant de larmes,
Et j'attends un mot,
Un seul.

Ou deux ou trois,

Je ne sais plus.
Je ne sais pas ce que je fou là.

Il pleut sur le bonheur paresseux,
Il pleut sur le monde amoureux,

Et ma plume court sur la page orageuse,
Et mon encre coule par éclairs joyeux.

Allez!
Vivons et dansons sous la pluie!

Ouiiiiiiiiiiiiiii

10 janvier 2007 à 21h33

J'ai fait un voeux ce matin... et il s'est déjà réalisé...
A qui dois-je dire merci?Ouah. Ca fait un bien fou de lire ses mots. De le savoir là. Tout près de moi par la pensée. Ca bouste pour la fin de la semaine. C'est fabuleux les nouvelles technologies! Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiii à celui qui réalise si bien et si vite mes voeux!

N'importe quoi...

15 janvier 2007 à 20h21

J'aime écrire. Etirer des phrases de toutes les couleurs.
Déposer des mots de papiers, de tendresse et d'amitié.

Des mots de douleur, de souffrance, et de tristesse.

Des mots pour la vie, et contre la mort. Pour moi, pour toi, pour nous, pour lui.

Des mots pour soulager, pour faire rire ou pleurer.
Des mots à étreindre, à serrer, à éponger, à attraper au vol.
Des mots pour dire, des mots pour ne pas dire.
Des mots pour oublier pour effacer
Les prendre contre moi. Dans mon coeur les choyer avant de les envoyer.
Des mots pour la liberté, et l'égalité.
Des mots contre la pauvreté et l'inutilité
Les bercer doucement entre mes bras ouverts
Des mots pour une nuit pour une journée
Simplement pour dire que je suis vivante.
Simplement pour dire que...

Et j'aimerai le prendre contre moi.
Murmurer à sa tumeur:
Fou le camp, on n'a pas besoin de toi pour vivre
Et puis, le prendre par la main et l'accompagner sur le nouveau chemin de la vie. De l'espoir. Lui, sa fille et son épouse. Toujours plus forts, toujours plus confiants. Confiance. En la vie...
Peut-être n'importe quoi...

prendre des résolutions...

16 janvier 2007 à 11h22

Résolutions pour 2007:

Vivre le moment présent/
Assumer ses actes/
Rester stoique face à la douleur/
Se battre jusqu’au bout/
Discipline /
Méditation/
Sagesse/
Equilibre/
Ne pas refuser un grain de folie /
Combattre le mal et l’échec/
Se surpasser/
Sensible /
Critique/
Croire au bonheur/
Faire ses choix/
Écouter /
Se taire/
Vérité/
Croire au lendemain/
Carpe diem/
Ecrire/
Lire/
Etre patiente/
Calme/
Musique/
Accepter quoi qu'il arrive/
Aller vers l'autre/
Partager/
Travailler/
Respecter tout ce qui vient d'être écrit/

Enfin...

31 janvier 2007 à 19h00

Enfin...enfin je l'ai revu! Je n'arrive pas à y croire. Lui, là, devant moi. Le visage encore légèrement gonflé par la cortizone. Les cheveux ras. Mais les yeux brillants d'une lumière d'espoir. L'un devant l'autre, le pont s'est construit, le soleil nous a rejoint.
Tant attendu, tant espéré.
Et puis... "Je ne t'embrasse car je suis ton professeur mais sache que c'est comme si..." Nos mains se prennent et se défont. Là, en un instant tout revient. Flash. Flash. Zapping heureux et triste de tous ces mots écrits qui ont traversés le petit écran de l'ordinateur.
Il me parle et moi je me tais. Simplement parce que les mots me manquent, ma voix s'est bloquée. Plus rien ne sort, mais le regard en dit plus long que n'importe quel discours. Heureuse. Heureuse. Que son coeur batte encore, qu'il soit vivant. Parmi nous.
Il m'a redit combien mes nouvelles l'avaient touché. Et lui? Sait-il à quel point il m'a touché? A quel point maintenant je tiens à lui?
C'est mon professeur, mais un père aussi, un grand frère. Quand il ne sera plus MON professeur, nous pourrons nous libérer et parler franchement l'un à l'autre sans cette foutue déontologie. Nous serrer dans les bras l'un de l'autre. Dire tout ce que nous avons sur le coeur à haute voix. Et non plus le cacher. Je ne le remercierai jamais assez.
Merci. Merci. Merci pour tout. Heureuse votre retour parmi vos semblables.

lettre avortée

1 février 2007 à 14h01

1 février 2007

Cher Monsieur,
De cet instant, j’en ai rêvé tant de fois que je pouvais y croire. Vous, là, devant moi. Vivant. Votre voix intacte. Fragile. Vous ne m’embrassez pas.%
Rien. Seule une main se glisse dans la mienne. J'aurais voulu la garder indéfiniment. Serrée. Regard. Sourires. Et moi. Silence total. Pas un son ne sort. Ne veut pas sortir. Eperdue.Emue. Impression d'être sur une autre planète. J'aurais voulu...quoi? Vous dire combien vous m'avez manqué. J'aurais voulu...vous tenir dans les bras. Etre bien certaine que plus aucun mal ne vous contamine. Mais non rien de tout cela. Yeux qui pétillent. Muette pour cet instant de grâce absolue. Ces secondes suspendues dans le temps. Vous revoir à tout prix. Venant à peine de vous quitter, vous me manquez déjà. Comment vous dire? Je ne vous en veux pas...vous êtes mon professeur. Il y a la déontologie. Cette foutue déontologie. J'aurais aimé vous dire combien je vous admire, je vous estime et vous tiens dans mon coeur. A quel point vous me suiviez par la pensée. Vous souffriez, et je tentais de soulager. Tous les jours mes prières à Dieu allaient vers vous. Que vous alliez mieux.
Je vous ai vu et j'ai encore plus mal qu'avant, une blessure qui ne se referme pas en face du gouffre qui nous sépare mais dont je viens seulement de prendre conscience... terrible constatation.

Avec toute mon affection

Votre dévouée

D.

Ce matin

2 février 2007 à 8h42

Ce matin, je renouerai avec l'écriture...ce cours qui m'a valu un 15, je le retrouve avec d'autant plus de bonheur que je suis convaincue de pouvoir faire encore mieux cette année. Et puis...cette après-midi le revoir...j'aimerai. On ne sait jamais. Bien dormi. Reposée. Combattre cette morne grisaille qui plonge le paysage dans une fumée opaque, blanchâtre.
Allez debout! Il faut se secouer! Une nouvelle journée commence...

Aujourd'hui...

7 février 2007 à 19h02

Ce matin, en allant au cours, j'ai vu un petit garçon pleurer. Il était là, les joues rouges de froid et de larmes. Loin devant lui marchaient sa mère et son frère. Il était là, abandonné. Des sanglots éreintés sortaient de sa gorge. Il ne criait pas, ne parlait pas. Restait là, immobile. Son sac à dos à demi par terre. Une bretelle mal accrochée. J'aurais voulu le prendre dans mes bras. Le serrer très fort et lui souffler à l'oreille: "la vie est injuste mais ne t'inquiète pas je suis là, fais moi un petit sourire".
Mais je suis passée et je n'ai rien dit.
Ensuite, j'ai croisé une de mes profs préférées. Elle m'a souri, je lui ai souri. Nous nous sommes parlé. Nous nous sommes quittées.
Quelques heures plus tard, je l'ai vu lui. Mais le temps que je rentre dans la bibliothèque, il était déjà parti. Il m'a seulement fait un signe de tête en se retournant. A nouveau je n'ai rien dit.
Et puis ce soir, je suis allée chez le kiné.
Quelque chose clochait, je l'ai tout de suite remarqué.
Il m'a dit: j'ai eu un ptit pépin de santé. Je n'ai rien dit. Il m'a tout expliqué. Nous avons fait comme si de rien n'était. A la fin de la séance, une fois rhabillée, prête à sortir, je lui ai dit "au revoir à mercredi", il m'a dit "au revoir" et puis il s'est retourné. Sans hésiter j'ai rajouté "bon courage pour...". Alors, il est venu et m'a fait la bise, m'a pris les mains, et serré très fort, m'a regardé et m'a dit: "ce n'est pas à toi que je dois me plaindre avec tout ce que tu as eu". Moi:"Ok mais ce n'est quand même pas très drôle tout ça". Il m'a alors pris dans ses bras et m'a dit d'un ton bourru, tendre:"je t'aime bien toi"...
Je me suis en allée. Comme j'étais venue. Le coeur en miettes, le sourire aux lèvres, laissant derrière moi un homme, j'espère, heureux, ou ému mais avec le sourire....
Le silence est d'or mais quelque fois juste quelques mots suffisent, quelques secondes de tendresse pour éclairer une journée froide et grise. Pour faire ressentir à quel point nous avons besoin des uns des autres pour vivre.
Merci mons'ieur le kiné, vous m'avez offert une belle soirée...grâce à votre santé...en espérant que vous alliez vite mieux...Courage!

Blanc...

8 février 2007 à 9h41

Tout est blanc. Immaculé. Il neige, il neige...et le monde fut...
C'est magique. Féérie. Lumière douce et grise tombe du ciel comme un rideau vaporeux.
Il fait bon d'être au chaud. Une tasse de thé à proximité.
Très chouette soirée hier...ah les amis! Que ne ferais-je sans eux...
La vie serait bien triste et monotone....
Aujourd'hui un peu de bonheur dans le coeur...et puis VIVRE!!!

Rhume....et coup de blues

13 février 2007 à 13h37

je ne sais pas quoi écrire et pourtant j'ai envie d'écrire. n'importe quoi. à l'infini. laisser se déverser le flot des mots sans buts ni queue ni tête. faire défiler les pensées au-delà de ma conscience. traverser les nuages noirs du subconscient pour atterir enfin sur le coussin moelleux des rêves. il m'aime, je l'aime. tout va pour le mieux. non. non. lui. pourquoi cela arrive-t-il toujours à ceux qu'on aime le plus. 84ans. il n'est pas éternel. ça peut arriver. problème au coeur. paralysé. gauche. mes larmes asséchées. goutte à goutte. et il me serre dans ses bras. il comprend ma douleur. dans la même ville aux quatre coins du coeur, du corps, ils sont là. pour moi. l'un me parle. l'autre me tient la main. l'autre encore me sourit. et celui-ci me tient contre lui. amis. amis d'âmes, de sang et de coeur. hommes. je crie. envie de tout. envie de rien. de faire dodo. d'étaler au sol ce corps enrhumé, désséché, assoifé. écrire à l'infini du vers, faire résonner la mélodie du bonheur, la musique de chambre noire, la symphonie du blanc hospitalier. Silence... on tourne.

vivement mercredi....

14 février 2007 à 18h57

Il y a des jours comme ça, où l'on ne sait pas ce qui se passe. Où tout semble gris, et puis soudain, sans prévenir des secondes de grâce surgissent au coin de la rue. des instants de pur bonheur, de joie indicible. Faut-il que nous ayons besoin de tendresse pour que nous nous soyons attendus autant l'un l'autre, d'un mercredi à l'autre. Il était assis, l'air abattu. Je me suis approchée pour lui faire la bise, et puis il a relevé la tête. Nous nous enlaçés tendrement, doucement, infiniment. Combien de temps je ne saurais le dire. Mais faut-il que nous ayons besoin de tendresse pour combler une tristesse qui nous intrinsèque. Passant dans nos regards. Et pour se métamorphoser en gestes. Au-delà des mots, au-delà des préjugés, au-delà des on-dits. Simplement là. Deux. L'un contre l'autre. Pour se donner du courage. Pour se dire qu'il faut avoir de la force pour vivre, pour survivre. Qu'on survivra bien jusqu'à mercredi prochain. Sachant que l'autre viendra. Sachant que l'on se verra. Complicité des fins de jours. Bonheur pur et simple d'exister. Ca fait du bien, tout simplement.

pourquoi tout dire?

14 février 2007 à 20h59

.....SILENCE....
ses bras, ses mains, lui....
je suis en manque d'eux...
de lui, de lui et encore de lui
trois.
Jamais deux sans trois
Bonne nuit mes amis...

courrier

21 février 2007 à 16h31

j'adore saoûler les gens de messages...comme certains ont pu en faire l'expérience ces derniers temps. Là je fais une pause. Fini les mails.
mais j'aime trop écrire. y a rien à faire. c'est plus fort que moi. il faut que j'écrive aux gens que j'aime.
bon sinon ça va. y a du soleil. c'est bon pour le moral. J'ai un rendez-vous la semaine prochaine avec mon philosophe préféré. Hier j'ai été voir un de mes amis avec qui j'ai pu me vider complètement. Cela fait un bien fou. Et puis dans mon boulot j'avance bien et vite donc...suis contente. Ce ne sont que des banalités mais c'est important que la vie continue malgré tout.
Hier soir, je suis allée voir Bouvard et Pécuchet avec Jean Marie Pétiniot, entre autre. Ce fut merveilleux. Magnifique!
Très drôle. Du coup en rentrant comme j'étais de bonne humeur j'ai inondé les boîtes mails de mes amis... lol enfin pas tous... mais ce fut des tartines!
enfin voilà. sinon mon rhume est fini. Mon grand-père toujours très mal mais bon il faut continuer à vivre malgré tout... continuer à sourire!

mercredi

21 février 2007 à 20h12

J'adore le mercredi. C'a toujours été. Mais là c'est de plus en plus!!
Merci à tous ceux qui ont rendu cette journée si belle...merci nico, merci luc, merci à ... au fan de câlins... moi aussi j'adore.... ;)
Un ptit mot aussi pour ceux qui souffrent en ce moment, qui ont mal et qui sont mal. Courage! Il faut s'accrocher. Meme si la vie paraît moche, nulle...il faut se battre! Car la vie peut être si belle parfois. Voilà. Bonne soirée!

L'art....

22 février 2007 à 15h42

L'art est-il autre chose que l'aveu de notre impuissance? Sacré Wagner. Je l'aime bien lui. Impuissance par rapport à quoi? à qui? A la vie, au monde, au malheur?
Aveu de quoi? de notre impuissance, oui. Mais au-delà? Qu'y a-t-il au-delà? Un aveu c'est toujours en parti avouer qu'on a perdu. C'est plutôt péjoratif. Non?!
Et puis l'art! C'est vaste l'art! Les musiciens composent-ils pour s'encourager à vivre? Les écrivains écrivent-ils pour contrer le malheur, et la monotonie des jours? Le peintre peint-il pour avouer sa désespérance et son souhait d'un monde idéal? Le sculpture sculpte-t-il pour rendre sa réalité palpable aux doigts des humains? La danse est-elle le reflet de ce temps qui court, irratrappable? De cette chute, lutte, fuite infinie, ininterrompue du temps qui passe? De cette monotonie et de cette grise réalité qu'est notre société?
Piouffff tant de questions! Et maintenant attelons-nous à notre dissertation...

Souvenirs...souvenirs....

23 février 2007 à 8h45

Les dimanches après-midi. Quelques instants entre deux temps. Passant dans une lenteur accablante. La lumière change. No man’s land solitaire.
Les valises sont faites. A la fois encore là et pas tout à fait parti mais pas arrivé non plus. Assis devant un chocolat brûlant et quelques bouts de brioche, nous regardons Drucker à la télévision. Après quelques minutes, je me lève. Déjà assez du bruit et des images. Je monte dans ma chambre et m’affale sur mon lit. Pioche un livre parmi d’autres. Eparpillés autour de moi. Un peu partout.

Nous partons dans une heure. Le chrono est déclanché. J’ai hâte d’y être et tout à la fois, envie de rester dans mon cocon. Pourtant la destination est prometteuse. La Provence. Ce petit coin de paradis où nous allons depuis plus de dix ans, chaque année. Ca vaut le coup de passer une journée sur l’asphalte et le béton pour, une fois arrivé, se retrouver au milieu de la sarriette et du thym.

L’attente se fait plus pressente. Nous avalons les kilomètres comme on mange une glace. A la vitesse de l’éclair. Et moi, j’aime cet éclair. Les arrêts au bord de l’autoroute sont comme autant de touches d’espoir. Nous nous rapprochons du but. Le thé des distributeurs automatiques sent les vacances, la fuite. Et puis cette sensation que tout est permis. Tout est possible.

Dans le chemin sinueux entouré de pierres - construits il y a des siècles par les hommes- le soleil de 6h nous ébloui. Les branches des buissons nous frôlent. Et déjà l’odeur, les bruits. J’ouvre la fenêtre pour mieux respirer ce renouveau. Cet univers encore un peu sauvage, non content de n’être point encore dompté par l’homme.

Nous arrivés hier soir vers 20h. Pour nous accueillir, une vue imprenable sur le Lubéron.

L’aube calme et tranquille de la garigue. Quand le mistral ne se lève pas, reste enveloppé dans ses draps pour une grasse matinée, tout est immobile, figé. Dans cette torpeur installé par un soleil déjà chaud. Qui deviendra brûlant au fil des heures. Si lumineux. Le bruit de l’eau javellisée, le petit son de ressac contre les pierres de la piscine donnent la mesure du temps qu’ils nous restent, déjà trop court, à passer dans ce lieu. La lumière est une explosion, dégage un arc en ciel de couleurs sur le carrelage bleu et blanc de la salle de bain. Les gouttes d’eau de la douche éclaboussent, telles des dizaines de bulles de bonheur, la paroi de verre opaque qui protège nos corps de ces rayons aveuglants.

L’odeur de la baguette, à peine brûlée, monte en volutes dans la cage de l’escalier. Tandis que d’autres rêvent encore aux soirées d’antan, au bain de minuit de la veille, je descends, pieds nus, les marches encore glacées par une nuit fraîche.
Les bols, les assiettes, le plateau tournant. Les confitures, confectionnées par Grand-père-, le beurre, le miel –acheté au village-, le nutella. Tout semble prêt pour un nouveau moment de partage et de gaieté. L’odeur du thé qui infuse. Le temps s’est immobilisé. Suspendu à ce fil ténu qu’est le bonheur simple d’exister. De vivre cet instant précis. Tout bas, je remercie le Seigneur. Conserver ces quelques brins d’émotions matinales.

Je me dirige vers l’arrière-cuisine, enfile l’étroit couloir et viens frapper doucement à la porte. Une voix me répond. Son de la radio allumée. Ils sont réveillés. Alors je me glisse doucement dans ce lieu d’amour. La fenêtre grande ouverte. Ils m’accueillent. Bisous, câlins. Et puis chuchotements comme si une note trop forte allait briser tout cela. Grand-mère et moi dans le lit. Nous prenons le thé. Telles deux princesses. Nous papotons. Rires. Déjà Grand-père me taquine. Mais tout est douceur, franchise chez cet homme. Même si je sais au fond de moi, que tout comme moi, il a ce caractère bien trempé et que ces colères sont mémorables. Passionné. Nous sommes des passionnés. Volonté de fer transmise de génération en génération. Et je me sens fière d’appartenir à ce clan, fière de les avoir comme grands-parents.

Quand il pleut le paysage paraît en deuil. La garrigue hirsute. L’orage gronde au loin. Et la borie, les arbres, l’ombre des oliviers m’offrent autant de refuges pour rêver et écouter le silence. Lire au creux d’un tronc vermoulu.

Préserver la paix.

La cloche d’entrée retentit. Treize heures déjà. Le repas est prêt. La cloche sonne une seconde fois. L’appel.

La voix de la speakerine s’est éteinte. Presque tous, déjà se tiennent devant leur place respective. Les ronds de serviette alignés. Le bourdonnement des guêpes couvre à peine le bruit des conversations. Certains s’amusent de leur gourmandise. Les insectes cherchent l’ombre, l’eau, le sucre. Certains paniquent. Et se reculent brusquement.

Toujours le même rituel. Les rires, les cris, les voix. Toutes générations confondues. Osmose magique. Presque transcendantale.

Il regarde la télé, tient le journal sur ses genoux. Je me glisse en catimini derrière lui. Me roule en boule à côté de lui, dans le canapé. J’aime sa présence, rassurante. Il m’entoure de son bras. Tendre. Me caresse la joue. Après quelques silences. Nous nous racontons l’un à l’autre. Chacun à sa manière, nous aimons la vie.

Au loin, nous percevons les paroles échangées sur la terrasse, étouffées.

Nous sommes biens. Nous nous suffisons à nous-mêmes.

Je le sens fatigué alors il part faire sa sieste. Je pars avec mon livre, dans les recoins ombragés de la chambre bleue.

Les rires continuent de fuser. Se rapprochent. Ils entrent dans ma chambre. Je ris. Dépose mon livre.

Nous restons tous ensemble assis à même le tapis du salon, sur les petites chaises, d’autres autour de la table. Autour d’une tisane. D’un café. Ce rituel. Toujours depuis des années, les mêmes gestes, les mêmes mots. Cette douceur qui se dégage. Parfois des tensions naissent mais ne durent pas. Car cet univers doit rester préserver. A tout prix.

Pour ces deux être uniques au monde, que nous aimons chacun à notre façon, mais plus que tout. Pour cet homme et cette femme qui nous ont permis d’exister.

Nouveau départ sous le soleil

4 mars 2007 à 9h41

Aujourd'hui dimanche 4 mars, est le jour d'un nouveau départ. Ca y est le printemps s'annonce. Les giboulées de mars aussi. Nouveau départ après quelques semaines passées dans un semi-brouillard. La boussole en panne. L'esprit embué par des centaines d'idées. Ces idées ont mûri, d'autres se sont effacées. Le tout a formé une petite boule. Petite boule d'espoir, de bonheur, de soleil, de volonté, de courage. Il faut se battre! Il faut y arriver!
C'est en voyant le courage de ma grand-mère face, la force de mon grand-père, en relisant du Bauchau, un peu de poésie, en allant à la Foire du livre, en travaillant, en parlant avec mes amis, que je me suis rendue compte d'une chose: la vie vaut vraiment le coup d'être vécue.
Nouveau départ donc. Nouveaux projets aussi. D'écriture, d'avenir, de rencontres.
Repenser son rythme de vie, son hygiène aussi, ses habitudes.
Nettoyage de printemps.
Pour renaître plus heureuse, pleine d'un bonheur pas encore inassouvi. Et ce bonheur je voudrais le partager avec tous ceux qui m'entourent et me soutiennent.
Du bonheur, il y en a si peu au fond.
Les choses de l'instant. Du brut. Tout entier, cru, comme le rayon de soleil qui rentre dans ma chambre à cet instant précis.
Et chaque jour se dire Carpe diem. Car seule devise à nos vies. Et non je ne regrette rien, ni le mal, ni le bien qu'on m'a fait. Ni mes actes. Tout un jour trouve une place dans le monde. Chaque chose en son temps. Et puis parfois ça fait mal, parfois ça fait rire, sourire, pleurer. Mais une fois que c'est fini. Une genèse peut recommencer. Retrouver le goût de chaque seconde.
Et vivre avec le sourire!

musique et mort

5 mars 2007 à 20h49

Le pianiste ouvrit le couvercle du semi-queue. Posa ses doigts blaffards sur les touches encore plus blanches mais qui en cet instant paraissaient presques bronzées.
Une fugue les balayèrent d'un bout à l'autre du clavier. Fuguèrent comme deux complices fuyant une prison trop dure pour eux. Prisionniers du monde dans lequel ils sont nés, les doigts battent la mesure du temps qui passe et, déjà, est perdu.
Une toccata passa comme une brise, légère comme la lune qui brille dans les nuits d'été. Et aussi lourde pourtant que l'orage de ces mêmes étés.

Le pianiste frappa l'instrument d'accords discordants, aussi mal assortis que l'était ses aspirations avec ses contemporains.

La sueur coulait le long de sa nuque où un filet de sang coulait... un poignard dans le dos, il fut obligé d'en finir au plus vite et tel un Molière ou un Mozart, un Beethoven, lança un long cri dans l'air rougoyeant de l'aube. Un loup se meure quelque part sur la terre...écoutant une dernière Mazurka d'espoir.

Un arc en ciel

7 mars 2007 à 21h10

Cette après-midi, est apparu un arc-en-ciel. Ce fut bref, fort, superbe. Les couleurs ont flirté avec le ciel gris cendré pour quelques minutes inouïes.
Première fois que j'en vois un aussi fort, un aussi net, un aussi grand.
Mes amours, mes amitiés vont bien. Sur la vague du "bonheur".
Pour combien de temps encore? Les relations sont si fragiles.Humaines évidemment...Ca me donne chaud au coeur, à l'âme. Ca fait du bien au corps, à l'esprit. Bref, pourvu que ça dure.
C'est c*** je sais pas quoi écrire d'autre. Je suis heureuse. J'ai peut-être jamais été aussi heureuse. J'ai honte de mon bonheur. Il y en a tant qui en ont si peu.
La vie vaut la peine d'être vécue pour tout ces petits pains quotidiens à croquer doucement sous le soleil pluvieux de mars. Merci! à vous savez qui... Ils sont deux...***bah oui hein je fais pas les choses à moitié moi... :D

rien

12 mars 2007 à 14h37

rien, vide, noir, effacer ou pas ces pages, ces textes, ce journal? au nom du bonheur des autres et de son bonheur à soi? Quelle décision prendre? se donner le temps de la réflexion.
merci de me pardonner d'avance.

Apocaliptica

16 mars 2007 à 19h14

Apocalypse de Saint Jean, Prologue, verset 6-10.

‘’A celui qui nous aimés, qui nous a lavés de nos péchés par son sang, et qui nous a faits rois et prêtres de Dieu, son Père, à lui la gloire et la puissance, des siècles des siècles ! Amen !
Le voici qui vient sur les nuées. Tout œil le verra, et ceux même qui l’ont percé ; et toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine en le voyant. Oui. Amen !

« Je sui l’alpha et l’oméga (le commencement et la fin), dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant. »’’

Apocalypse. Un arc-en-ciel d’éclairs zébra le ciel sur toute sa longueur. Un noir d’encre tombait sur la terre endormie. Une pluie fine s’abattu.
Dans une forêt de la Bretagne profonde, appelée jadis la forêt de Brocéliande, vivait un vieil homme. Druide, mystique, se promenant sans cesse, une faucille à la main, un sac de toile à sa ceinture. Il était assis au pied d’un pommier centenaire. Ses genoux repliés sous lui, les mains posées sur ses genoux osseux. Un sourire se dessinait en filigrane sur ses lèvres sèches. Son visage tanné par la vie au grand air exprimait la sérénité d’un être sans peur ni angoisse. Une force invisible émanait de lui. Une espère d’aura. Ses yeux fermés tournés vers le ciel et la pluie diluvienne.

Bientôt la terre se recouvrit d’eau.

Les mers et océans se confondirent en un et unique espace.

Dans un bateau abandonné sur la grève d’une plage d’Ostende, un couple dormait, indifférent à la pluie qui s’abattait sur eux. L’homme allongé à côté de la femme. Un de ses bras étendu le long de son corps, l’autre posé sur le ventre de sa compagne. Elle, avait un bras étendu en travers du torse de son compagnon, l’autre reposait contre elle.
Ils gisaient là.

Le temps semblait suspendu. Instants éphémères. Les minutes, les heures et les secondes restèrent immobiles, dans l’air. Comme des centaines de milliers de gouttes d’or.

Les oiseaux s’arrêtèrent de chanter.

La terre fut plongée pour quelques moments dans un silence de plomb.

Tout s’arrêta.

Un éclair tomba à quelques millimètres de la barque.

Les doigts se crispèrent un quart de seconde, les respirations s’accélèrent puis se turent.

Il y eu un bruit effroyable. La terre sous l’eau trembla.

Un pommier émergea des eaux. Sur le pommier, le vieil homme. Il chantait, ou plutôt scandait des paroles incompréhensibles. Un charabia mystique.

Le couple de la barque s’éveilla. Se regardèrent un instant dans les yeux. Leurs mains s’unirent puis dans un même souffle se redressèrent. Le spectacle qui s’offrit à leur yeux, digne d’un film gore, les laissa pétrifiés.

Ils s’enlacèrent. Puis d’un seul et même mouvement sautèrent à la mer.

Ils disparurent.

Les vagues les happèrent.

Alors à cet instant-là, un rayon de soleil, brillant, troua le ciel comme un sabre perfore un homme.

Les eaux se retirèrent.

Une terre humide, verte, nouvelle apparut.

A des centaines de kilomètres du pommier, du vieillard, un couple, un homme et une femme, allongés sur la terre nue. Se tenant la main. Un sourire sur les lèvres. S’aimaient de tendresse et d’amitié.

Seuls au monde.

Chance suprême de ne pas s’aimer d’Amour corrompu et bagarreur. Mais d’un amour d’amitié, de tendresse et d’affection. Fondé sur la confiance en l’autre, sur l’âme, et le cœur.

Le soleil les unit pour le meilleur et pour le pire. Leur offrant comme tâche pour le reste de leur vie : reconstruire le théâtre du monde. Entourés de ceux qui les aiment.

Un oiseau chanta. Un lion rugit. Un dragon cracha une flamme. Le monde se réveilla.

Et le bonheur fut.

ACTE V : brèves d'hôpital...essai de réécriture en vue d'une adaption tht

25 mars 2007 à 15h06

(L'action est fictive. Ce qui se reconnaîtront merci de me pardonner... et merci de me dire ce que vous pensez des changements...)

L’hiver de Vivaldi.
Le dernier sablier a été retourné.

Deux femmes. Amies. L'une allongée (B), l'autre assie à côté d'elle (A).
Le banc est face au public, à l'avant de la scène.
Un grand silence règne.
La femme A a une main qui caresse imperceptiblement
la tête de la femme, l’autre posée sur le ventre de B.
B se recroqueville. Il faut qu’une tendresse infinie émane d’eux, une espèce d’aura vibrante. Le dialogue est grave, mais les personnages parlent tout bas, chuchotent, doucement, le plus calmement possible. Tout doit être dans les gestes, les expressions faciales. A considérer comme un scène quasi muette.

-Ma ptite louve
-Oui, mon ange…
-J’ai mal.

A penche la tête contre le ventre de B. Elle tremble de tous ses membres mais sans bruit. Ils y pensent en silence.

-Tu es là?
-Oui ma puce...
-J’aimerais vivre.

A ne sait que répondre. Elle passe ses doigts dans ses longs cheveux noirs à peine bouclés. Caresse la nuque de B. Sa tête repose sur son petit ventre plus vide qu’un puits. Elle ferme les yeux. Elle s’enferme dans sa tendresse. Silence. Elle voudrait parler mais ne peut. B est devenue muette. Les ombres l’entourent. Danses macabres. Depuis quelques jours, A se fait sa mère, son ange, sa fille, son cœur.

- Mon trésor?
-Oui, ma biche…
- Raconte-moi.
-Quoi ?

-Toi. 

-Moi ?
-Nous deux. Amazones.

Elle le regarde de ses yeux clairs plein d’admiration. Elle raconte. Se donne toute à son histoire.

Pour oublier.

B s’est endormie. A sent son petit cœur battre. Sa poitrine est encore vierge de toute cicatrice.

A se prend la tête dans les mains. Prie. Tout bas. Se murmure à elle-même.

-Petit ange?
-Oui ma puce...¨
-Pourquoi tu pleures?
-Ma mère est malade.
-Ta maman?
-Oui maman
-Elle a quoi?
-Elle a le mal de vivre
-Elle veut mourir
-Non...elle va sans doute partir
-Comme moi
-Comme.....toi.

A se lève brusquement. Va et vient. Se tourne vers la fenêtre. Elle ne sait plus que faire, ni que dire.... Alors elle revient vers le corps de son amie allongée, inerte et l'embrasse sur le front. S'en va. La laissant seule face à une mort probable... Elle ne veut pas l'abandonner. Mais ne sait comment lutter encore et encore...
Elle voudrait se glisser dans ce lit de métal et d'acier et réchauffer ses petits pieds glacés.

-Mon rayon de soleil...
-Oui mon étoile
-Tu joues quoi?
-Addagio
-Raconte moi la musique ... ça raconte une histoire?
-Une histoire d'amour qui finit mal
-Tu es premier violon ?
-Oui

Ses chaussons de danse sont posés à coté d'elle, inertes, sans vie. vides de toute énergie
.
A se penche sur B, la prend dans ses bras. B respire à peine. A lui sourit et son sourire est lumière. Elles s'embrassent doucement et chastement sur les lèvres comme pour arracher toutes les peines et les douleurs. B expire doucement. A inspire cet air vicié de souffrance.

B parle peu. La douleur la transperce de milliards d'aiguilles invisibles. Elle se débat.

-Ma chérie
-Oui ma puce
-Mon nounours...
-Oui
-Il est où?

Elle a oublié. Lui. Image floue laisser par le curé à la fin de la cérémonie. Son nounours. Aux obsèques, elle n'était qu'un corps à moitié sans vie dans son lit d'hôpital, le coeur trop fatigué pour aller saluer une dernière fois son nounours comme elle l'appelait. Les anesthésiants ont endormi son cerveau. Elle a oublié. Comment est-possible? Faut-il qu'elle soit au bord du précipice pour ne plus se souvenir de lui.
A prie jour et nuit. N'en plus finir de demander grâce...
B n'est plus que l'ombre d'elle-même...ne s'alimente plus. Son sang circule au ralenti. Son coeur aussi. Ne bat plus que pour la vie... Rouge. sang.

A lui prend la main. La lune brille.
-Mon petit démon
-Oui mon amour
-Imala...
-Oui mon ange
-Donne moi la main
-Mon trésor
-Je t'aime
-Moi aussi je ....
-Adieu
-…
-Je dois partir... elle m'appelle.

Elles se serrent la main un peu plus fort. B Ferme les yeux. Une larme coule le long de sa joue blanche. Elle n'est plus. Alors comme un loup solitaire, A hurle son désespoir.... met sa tête contre le torse sans souffle de son amie, de son ange gardien, pleure de tout son corps....sans un bruit.
La lune disparaît derrière un nuage. Un hibou murmure dans un sapin. Un chat noir traverse une route déserte. Une femme accouche. Un chien aboie. Les cheminées fument. Un couple s’aime quelque part dans un champ de blé en herbes. La terre tourne. Un cœur bat. C’est la vie.

Hommage à Tahar Ben Jelloun

21 avril 2007 à 19h18

J'ai un ami

Cet ami est tout ce que j'ai au monde

Il n'a pas de nom car indicible

Il a un coeur grand comme le monde

Sa tendresse romantique m'enlève aux enfers de la solitude et de la sécheresse

Il a un humour ravageur

Son rire m'emporte dans les îles paradisiaques du bonheur d'être heureuse

Il a un regard de petit garçon

Son regard me fait devenir mère

Il a un sourire unique

Son sourire me rend unique à ses yeux

Il a une auréole au-dessus de sa tête

et moi je suis un petit démon

Il est ange parmi les anges

Comme je suis femme parmi les femmes

Amie, mère, fille, tout et rien à la fois.

Les mots ne sont que des mots et les sentiments humains ne se décrivent pas toujours en termes rationnels.

Pardonnez mon hésitation pour dire celui que j'admire.

Pardonnez mon lyrism pour dire celui qui me protège

Pardonnez mon vocabulaire pour dire celui qui mériterait une éloge

.....

à la folie?

mon coeur

21 avril 2007 à 19h20

juste pour dire .....


merci


à



mon coeur d'être arrivé à temps pour que je
puisse vivre tous ces instants de bonheur

De retour...

15 mai 2007 à 8h01

Me revoilà après des longues semaines d'absence...Reprendre le chemin de l'écriture après tant de jours de chômage sera pour moi un défi, une gageure, mais d'un pas alerte je me lance à nouveau dans les déferlantes des mots, de la langue, de l'océan poétique qui m'entoure.

Si je me suis absentée si longtemps, c'est que quelque chose à changé dans ma vie. Ce quelque chose c'est l'Amour, avec un grand A. Pas celui de passage, ni celui ennuyeux d'un quotidien grisonnant, NON! L'Amour passion, complice, confiant.

Alors la vie doit s'organiser, se réorganiser. Trouver ses temps, espaces de solitude. Creuser un petit trou moelleux dans mon nid, afin que mon amour puisse s'y sentir à l'aise et heureux.

Il est grand, de beaux yeux noisettes, une peau douce d'enfant, de grandes mains, une bouche accueillant mes baisers avec la grâce d'une fleur.

Pour le reste... censuré hihi

Le bonheur s'est enfin installé définitivement dans ma vie. Certes, il y aura des passages à vides, certes il y aura des difficultés, certes tous les jours ne seront pas toujours roses mais qu'importe... tant que je l'aime et qu'il m'aime de cet amour qui nous lie, instinctif, doux, rêveur.

J'ai pris le concorde de l'avenir et de la joie. Le coeur léger, le corps tremblant, la voix aphone. Les yeux qui pétillent.

Le soleil et la pluie rendent à ce tableau un caractère quelque peu écossais. Comme une gravure des Landes et des moutons. La bruyère en fleur et le soleil éclairant les lacs, les fermettes, les manoirs anciens, les poneys Shetland.

Un brin romantique, un brin exotique, un brin inattendu, un brin inquiétant et pourtant!

Il m'emmène au pays de St Exupéry, des avions, du chant et du théâtre. Dans une contrée sans lune ni visage et néanmoins si accueillante. Curieuse de tout j'ouvre mes yeux, mes oreilles, tous mes sens en éveils j'écoute, je regarde, tente d'approcher son univers à petits pas discrets mais sûrs.

Mes amis les plus fidèles sont toujours les livres à travers lesquels à chaque page je nous retrouve un peu. Un peu de lui, un peu de moi.

Magie ou hasard?

Un ange veille sur nous, garde le cierge de la paix allumé.

Flambeau d'amour, éternel, au-delà de la mort

Futur projet d'écriture====>nouvelle, sujet "Rencontre avec Dali".

Echéance: trois mois

Suis heureuse. J'ai écrit! A nouveau! Quel bien cela fait. Je me sens libérée. Apaisée. Pleine d'énergie pour une nouvelle journée.

A un nounours pas comme les autres

17 mai 2007 à 21h58

Le soleil se couche et une journée se lève pour deux êtres paradoxaux

L'amour les a réunis sous un seul et même ciel. Ciel de lit qui les unit cheveux blonds et cheveux gris.
Petite puce sans défense, énergie pourtant, puisée dans le feu de la passion. Un gros nounours tout gentil et tout doux,n débordant de calin et d'humour. Mais, qui, dans les situations difficiles, sait se faire cracheur de feu.
Petit bouddha veille sur eux comme l'ange gardien sur les humains. Ils ne sont pas tout à fait humains, pas tout à fait hommes, douceur et tendresse ils incarnent.

Le nounours quand il dort, ferme les yeux et tout petit garçon, il
se blottit dans les draps, entortillé, les petits poings fermés. La Puce veille sur son Petit Prince, sur son nounours, son amour de vie.
Leurs coeurs sont diapasons et harmonie. Sur les cordes du violon, vibrent cent notes joyeuses et douces.

Ils s'aiment comme personne n'a jamais aimé.
Amour simple et tendre complicité. Tendresse et douceur des fins de jour.
Le soleil se couche sur le couple endormi. Dans leurs yeux endormis brille une goutte d'or. Rieurs, leurs bras se croisent l'un dessus l'autre. Dans un ultime bonsoir leurs mains s'unissent pour la nuit. Beaux rêves et doux baisers les accompagneront au pays de Morphée.

avoir...à deux

3 juin 2007 à 21h13

avoir un ami, c'est pouvoir rêver à deux.

avoir un mari, c'est pouvoir construire à deux.
avoir un amant, c'est pouvoir jouir à deux.
avoir un complice, c'est pouvoir plaisanter à deux.
avoir un enfant, c'est pouvoir éduquer à deux. (tu es mon enfant

avoir un nounours, c'est pouvoir caliner à deux.
avoir un radiateur, c'est pouvoir se réchauffer à deux. (tu es mon radiateur
avoir un aviateur, c'est pouvoir s'envoler à deux.
avoir un Romantique, c'est pouvoir écrire à deux.
avoir un mélomane, c'est pouvoir écouter à deux.
avoir un sourieur, c'est pouvoir sourire à deux.
avoir un amour, c'est pouvoir s'aimer à deux.
avoir un Maverick!, c'est pouvoir s'extasier à deux.
avoir un Alain, c'est pouvoir se surprendre à deux.

avoir un baiser de Monsieur alain de Maverick! aviateur mythique et romantique c'est pouvoir faire grandir à deux un désir irrémédiable de se faire plaisir l'un à l'autre MAIS c'est surtout s'offrir un billet aller pour le nirvana.

Un homme meurt .... et la vie continue...

13 juin 2007 à 15h50

Quand la mort vient, elle ne frappe jamais au hasard.

Dans les moments où nous sommes le plus fragiles, elle choisit sa proie avec lenteur et puissance.
Afin de mieux la dévorer ensuite. Ce sont toujours les meilleurs qui nous quittent d'abord. Pourquoi?

Cher Monsieur Muraille, nous pensons bien à vous et prions pour que vous soyez au paradis des Livres,
que vous rencontriez Duras, Montherlant ou encore Alexandre Dumas, tous les auteurs chers à votre coeur.
Que de là-haut vous bénissiez les Livres et toutes les bibliothèques du monde.
Cher Benoît, ta présence nous manquera à tous, nous cultiverons ce plaisir de lecture et de toucher que tu as inculqué à tous. Nous prendrons soin de tes livres, enfants de ton coeur, que chaque jour tu rangeais, triais, classais, époussetais, caressais...
Merci d'avoir pris soin durant ta vie de ce si beau trésor.
Bien à vous, Monsieur Muraille,
Et à bientôt là haut.

Le bonheur...le vrai

13 juillet 2007 à 14h40

Le bonheur est cette chose indicible et intemporel qu'on a tant de mal à décrire tant il est doux, infini et éphémère.
Paradoxal, instants suspendus dans l'air.

Un rayon de soleil.
Un livre ouvert sur les genoux,
Une chaleur tranquille,
Le ronron du chat, (pour ma part celui de la chaudière)
Ou encore quelques mots d'un ami,
Le thé encore brûlant,
Un morceau de chocolat,
Le matin tôt,
Le soir tard,
Et toujours cette impression de vivre hors du monde.
L'étoile brille, et la lune veille.
Et moi, je prie pour que le bonheur dur,
Rien qu'un instant.
Figé en noir et blanc dans ma mémoire.

Le bonheur on n'ose le dire car on a honte d'en avoir tant alors que d'autres en ont si peu. On n'ose le dire de peur de mal le dire. De l'offenser. Qu'il nous quitte. On n'ose le dire car le silence le connaît mieux que nul homme.

Le bonheur,
Un ami qui pense à vous,
Un rêve,
Une étincelle,
Un clin d'oeil,
Une lettre au coin de l'oreiller.

Et tout au fond du coeur,
Une braise encore chaude,
Rouge et brillante,
Pour l'être aimé et attendu.

Pour l'être tant espéré,
Pour l'ange qui viendra vous réveiller.

Le bonheur,
C'est deviner que votre ami guéri,
C'est soupçonner le chagrin d'un enfant,
C'est tenir la main d'un être qui s'en va,
C'est accompagner un ami dans sa chute,
C'est fêter la réussite d'un être cher,
C'est pleurer de joie au premier jour de printemps.

Le bonheur est si intime. Indicible. Et pourtant... On voudrait le prendre à deux mains. Le serrer contre soi. En remplir des sacs entiers pour en avoir pour l'éternité.

Mais... comme un voleur parfois il fuit. Il se retranche dans un silence sans failles.
Il se cache. Il faut le retrouver. User d'une patience infinie. Toucher la porte du petit cagibis. La pousser doucement. Et avec lenteur s'approcher de lui.
D'une infinie tendresse l'appeler. "Bonheur, c'est moi, j'ai tant besoin de toi, aide moi."

Recommencement

13 juillet 2007 à 14h51

La vie est un éternellement recommencement. Et j'ai envie de recommencer à écrire ... à écrire mon journal quotidien. Avoir la saveur des mots au bord des lèvres en se levant le matin.
Détenir le secret d'un sommeil parsemé d'amour et de rêves. Cela fait aussi parti de l'écriture.
J'aime ce sentiment que tout est possible ou du moins encore possible. Que tout reste à écrire, à construire. Le but n'est pas de faire mieux que les autres, le but est de se faire plaisir.
L'écriture est faite pour rendre heureux l'auteur, le stylo et les lecteurs potentiels.
Se dire qu'aujourd'hui je vais encore surprendre, étonner, faire crier, pleurer, rire... tout sauf créer de l'insignifiance.
Car toute vie mérite un peu d'attention. Chaque instant d'une vie mérite qu'on s'y arrête pour être critiqué, observé, lu et relu ou même réécrit.
Mon amour souhaite que je reprenne la plume, je le souhaite aussi. Tout est bien. Ecrire me permet de garder foi en la vie et dans notre monde si sale et si fou.
Au fond, si peu fait pour nous, gens de lettre et du quotidien.

Ne nous laissons pas abattre et continuons de mettre en mots nos journées, nos heures, nos mois et nos années!

Parents, amis, amour...

16 juillet 2007 à 22h06

Ce weekend, mes parents sont venus me rendre visite à Santander... très cool. Il faisait beau, assez pour que mon père puisse se baigner dans l'eau océanique et maman manger une superbe glace ...
J'aime être ici, parmi l'inconnu et des inconnus.
Demain, mon grand amour arrive. Je suis si heureuse de le revoir.
J'aimerai être un goéland, une mouette voletant au-dessus des eaux, du bleu maritime, des bateaux de pêches...libre de tout, pour tout.
comme Levingston qui voulait être plus libre que tous les autres. Parfois c'est une mauvaise idée....
Moi, j'aime sentir cet espèce de sentiment unique que tout est enfin possible...

Al....

22 juillet 2007 à 20h36

Merci mon amour pour tout ce que tu me donnes.

Au travers le feu de notre passion

L'eau de nos larmes

L'air de notre respiration

La terre de nos souvenirs

Tu me comble de joie

Et je voudrais concerver ma liberté, tout en laissant notre amour grandir. J'aimerai te voir joyeux malgré mes absences. Et te savoir sourire quand je suis dans mes boukins.
Tu lis le corps d'une femme. Tu as accepté le mien comme j'ai accepté le tien, avec nos différences et nos faiblesses.
Tu as su me rendre cette joie de vivre que j'avais peut-être un peu perdue.

Merci pour tout. Et si je te remercie pas assez, si un jour je ne te souris plus assez ou que je ne te donne pas assez, rappelle le moi :
dis ma puce, notre bonheur... c'est ton sourire.

2008

27 décembre 2007 à 7h26

Entamer un nouveau journal, une nouvelle partie de journal intime, n'est pas pour moi une sinécure. Démarche difficile mais nécessaire si je souhaite m'affranchir des maux qui m'entourent, des émotions qui m'assaillent, des amours et des bonheurs qui me construisent au quotidien. Tout mettre à plat pour mieux penser au jour le jour. Ainsi préparer le futur.
L'écriture permet une distance que la parole ne permet pas, apporte une réflexion a posteriori sur les évènements.
J'aime écrire, c'est ma drogue. Je souhaite m'y replonger, le coeur léger.
Nous sommes le 27 décembre. Désormais et c'est ma nouvelle résolution pour 2008, écrire tous les jours un petit bout de moi, de ma vie, de mon coeur et de mes pensées...
Cette journée s'annonce particulière. J'ai comme l'impression qu'elle ne sera pas comme les autres. Mais tinter de magie.... avec l'amour de ma vie.

Hola ...rêves

28 décembre 2007 à 8h08

J'ai rêvé d'un ami. Cet ami a eu un cancer et dans mon rêve ce cancer était à nouveau là.
Je hurle d'impuissance face au cancer de mon frère. L'ami et le frère se confondent en une seule et même personne. L'envie de les serrer l'un et l'autre très fort dans mes bras.
Leur dire que je les aime.
Autant que j'aime la vie, mon amour et le soleil.
Aujourd'hui, place à un peu de folie, il faut rire un peu chaque jour pour l'équilibre physique et mental... j'en profite malgré les révisionso.
J'aime un nounours.

Contrebasse et autre Suskind!

30 décembre 2007 à 12h51

Ah ma chère contrebasse, maîtresse sensuelle de doigts habiles. Grosse dame brune à la voix grave, aimée de Suskind, et alcoolisé de Vileret!
Tu joues de ta force, de ta carrure pour faire valoir ton droit d'exister, mais moi, mais moi, mon amour, mon tendre, mon amant, c'est un piano. Un piano blanc. Pas une grosse gimbarde comme ces pianos à queue qui lèvent leur toit avec négligence et ostentation. Comme pour prouver au monde, qu'ils ont de plus de coffre que n'importe qui.
Non, non, mon piano est discret, blanc comme neige, droit comme un soldat de plomb. Mais si délicieux, si doux, il se fond dans le paysage.
Quand il fait entendre sa voix, ses cordes vibrantes, alors le monde est en ébulition. Tout tourne, virevolte, s'enflamme au rythme des claquements de pédales. Antiraciste, les noires et les blanches se côtoient avec amitié. Bref tout un monde musical! :) pour émerveiller un coeur, larmoiller un oeil...attendrir un homme.

2 janvier 2008

2 janvier 2008 à 7h49

Aujourd'hui, cher journal commence une nouvelle vie pour moi faite de lumière de bonheur et d'amour.
Hier soir, j'ai regardé un morceau des "Poupées Russes" de Klapisch, pendant que Alain réparait monsieur nordi. Ce film n'est pas particulirement génial mais bon dieu qu'est-ce qu'il reflète bien mes pensées du moment et le mode de vie que nous menons, nous étudiants ou post étudiants. Toujours un peu pommé, toujours en train d'en faire un peu trop.%

Qu'est-ce qu'on est bien dans les bras d'une personne du sexe qu'on a pas. Hier faute de bras, je me suis endormie dans la couverture en duvet que Alain m'a offert pour Noël, c'est une merveille de douceur et de chaleur. Rester là toute ma vie...

J'ai mal au ventre. Un yaourt et une tasse de thé! et zou au boulot!! :)

15 février 2008

16 février 2008 à 9h51

Une chambre. Un joyeux désordre règne ce matin. Des mots de tendresse, d'air pur, lumineux passent entre les pages des livres éparpillés. Ils se font passer le mot. Rayonner pour mieux survivre et soutenir ceux qu'on aime.

La blancheur des pages vierges, flottant de-ci de-là, irradie de bonheur sur les paroies presque vierges, elles aussi, des murs.

Elle est encore dans son lit, accoudée sur son oreiller, entre rêve et réalité, plâne.
Un livre à la main, elle s'immerge entièrement dans les mots de l'auteur, Bobin.
Chaque lettre déchiffrée illumine son âme comme une lanterne magique.
Entre deux pages, elle pense à son amour qu'elle reverra le soir même. Et puis à Lui. Donne tout ce qu'elle a pour qu'il puisse vivre dans la plénitude qu'il mérite entouré de sa famille. Lui qui lui a tant donné.

Elle veut rendre tout ce qu'elle a reçu. Elle préfère donner que recevoir. Elle peut donner en silence, l'air de rien, avec le sourire. Recevoir en silence, c'est plutôt mal vu. Il faut dire quelques mots, sincères si possible. Pas toujours si facile.
Elle préfère les gestes, le regard, la danse des mains autour de l'être.

Parler, parler. Elle adore parler. Elle ne s'en cache pas. Mais souvent...souvent elle aspire au silence. Se retrouver seul avec soi-même, avec les autres. En communion silencieuse, en toute complicité. Se regarder, ne rien dire et juste ressentir. L'un en face de l'autre. Se taire. Saisir l'instant présent, le graver à tout jamais dans la mémoire du moment.

Elle voudrait le prendre par la main lorsqu'il trébuche sur ses certitudes. N'ose pas. Toujours cette distance à maintenir entre les âmes qui rêvent toutes deux d'un monde meilleur. Se réunissent par le lien que forme les mots prononcés.

Heureusement, il y a l'écriture. Au-delà des absences, et du temps, par elle les coeurs communient les esprits se délient.
Mots indicibles, inprononçables. Allongés sur le papier, ils s'imprègnent de saveurs particulières que seul le destinataire est à même de déchiffrer, de ressentir.

Un ange passe, parsemant la vie d'éclats de rire. C'est le matin, l'heure de se lever. Vivre.

renouveau...

8 mai 2008 à 14h14

Le mois de mai est là... et l'écriture aussi. Cher journal, j'ai décidé de te réouvrir. C'est comme si je t'avais quitté hier sais-tu? Tant de choses ce sont passées. Des tristes, des gaies,..

Je suis toujours à l'université. Finir dans un an et demi me semble si loin et si rapide. J'ai terriblement envie de voler de mes propres ailes!
Luc le sait, Alain et mes parents aussi. Alors tout le monde me pousse à fond. C'est agréable de se sentir portée comme ça.
Les livres aussi je ne les quitte pas. Le dernier en date "le journal de Jamila" que Luc m'a passé. Merveilleux livre qui retrace l'adolescence d'une jeune immigrée arrivée en France. Son adolescence c'est un peu la mienne aussi. Même si je n'étais pas étrangère dans mon pays. Mais je pense que toutes les adolescences se ressemblent un peu. Les cris que je poussent encore parfois, viennent de mon adolescence pas encore tout à fait terminée. Mais peut-on être libre dans ce monde? La liberté on ne peut la trouver qu'au fond de soi. Et nulle part ailleurs.
Quand on veut on peut! Combien de fois ai-je entendu cela?! Mais qu'est-ce que c'est difficile.... Je veux écrire, je veux voyager, je veux partager, aimer, mais prendre le temps, faire des sacrifices, choisir...
être adulte sans devenir vieux ... tout un programme. Mon journal je te laisse ici pour mieux te reprendre demain... Ce soir, répétition avec mon staff pour Ulenspiegel hihihi on va rire! Quelques mots encore... c'est beau la vie...

Un moment...

13 août 2008 à 13h12

Le capuchon de la bouteille traine sur un coin de la table. Une tasse avec un fond de thé noir près du clavier d'ordinateur. Un verre vide. La souris rouge reposant sur le nez du tapis "chat". L'écran brille. La main suspend son geste. Un courant d'air s'infiltre sournoisement sous la porte. Les meubles frissonnent. La main s'approche du visage.
Un doigt effleure une joue humide et souriante. L'oeil cligne une fois, deux fois. Un sourire s'ébauche.
Le bras se tend et entoure les épaules un peu dénudées par l'été.
La tête se penche murmurant au cou voisin : "je suis si bien près de toi, je me sens en sécurité ici."
Les deux êtres se rapprochent, assis sur le divan. Devant la table en nature morte.
Le chat miaule. Le soleil rentre à flots.
Les secondes suspendues en plein vol attendent ...

Veilleur...

15 août 2008 à 20h54

J'ai tout arrêté. Tout. En plan. Christiane Singer et "Les sept nuits de la reine", Didier Van Calewaert et "Corps étranger"....
Tout arrêté. J'ai ouvert la première page de "Comme un veilleur nuit". Le temps suspend son vol. Le doigt sur la tranche de la page s'apprête à tourner ce bout de papier.
Les premiers mots, poignard en plein coeur. Comment? Pourquoi? Je ne sais pas. Tellement .... Quelques lignes plus bas, les larmes naissent déjà et pourtant rien ne sait réellement passé. Ou plutôt si. Tout. Le lien entre le lecteur et le texte s'est cousu de fil blanc et d'or.
Une confiance s'est installée. Une complicité a pointé son nez vers les deux êtres à la terrasse du Beckett's. L'amour de l'écriture ne fait pas tout. La beauté du texte non plus. Mais voilà. Il y a des instants, des états qui ressemblent à des éternités. Qu'on aimerait ne jamais devoir quitter. Un regard. Une présence. Un timbre...de voix. Du bleu et du brun.Trois petits points de suspension... et la vie reprend ses droits. L'addition.
J'en suis à la deuxième page. Aucune impatience dans mes gestes, dans mon rythme de lecture. L'impression de se laisser guider par la main par un ami. De toute façon, l'émotion qui m'étreint est trop forte pour que je puisse réfléchir à quoi que ce soit de rationnel.
C'est comme ça. Point final.
Il y a des choses que l'on ne s'explique pas. Ce n'est même pas la peine d'essayer.
Le regard plongé dans la lumière de fin de journée. Le soleil brille sur le lac. Un silence s'installe. Regards qui se croisent. Sourire.
La couverture me fixe de ses grands yeux jaunes qui déjà ne voit plus. Mais le coeur parle. Le monde n'est pas à regarder mais sentir. Avec tous ses sens et pas seulement la vue. Même si bien sûr ça rassure de voir de ses propres yeux. Vérifier que toujours tout est comme avant. Que rien à changer.
Une dédicace presque illisible qui ressemble à un mystère. j'aime les mystères et ne demande aucune explication. Laisser planer l'incertitude.
L'incertitude c'est un peu de rêve en étoiles....

Un matin...

16 août 2008 à 7h53

Un matin, on se réveille comme pour la première fois. Tout parait neuf.
Comme si le monde avait rené de ses cendres. C'est beau. Dehors, il fait beau...
Une petite pensée pour tous ceux qui m'ont accompagnée pendant trois semaines... Que de souvenirs!
Allez zou! Je me bouge un peu, il faut que je me réveille... Faire une tasse de thé et un cookies dans l'estomac.
Et puis continuer "Comme un veilleur..."

Hasard!

16 août 2008 à 7h58

Le hasard fait tellement bien les choses.... Hier, le bus n'est pas passé à 17h04 à la clinique. Du coup, je me suis rendue à la gare en compagnie d'une dame que je ne connaissais pas, assez âgée, qui habitait près de chez moi! Ensuite une fois à la gare, on attend le train qui vient de Bruxelles. Dans ce train: Darraw et Isabel! Et puis... Je sors du train et je vois J. seul sur le quai. Nous remontons le chemin ensemble. Je lui demande le titre d'un de ses livres. Il m'offre un exemplaire qui lui reste. Je l'attends au bas des escaliers de l'immeuble. Quand il redescend il me propose d'aller prendre un verre! Et zou! On y va... pour une petite heure délicieuse au soleil....
Merci monsieur Bus!!! :) Pour une fois que ça me fait plaisir de ne pas vous voir... Comme quoi le hasard fait bien les choses parfois!

Juste milieu

18 août 2008 à 20h32

Il faut trouver le juste milieu dans la vie.
Ce n'est pas facile pour une nullité comme moi en géométrie. J'ai envie de lui. de son amour. de lui quoi. de MON NOUNOURS. il me manque trop. Même si je sais qu'il y aura toujours des hauts et des bas... c'est la vie. c'est ainsi.
j'aimerai être plus forte. j'aimerai être plus spontanée et régulière dans mes décisions. j'aimerai pouvoir tenir parole à chaque fois que je parle.
Dur dur la vie quand on a 23 ans et toutes ses dents et surtout une soif de liberté inébranlable et immense.

Mais il faut toujours garder espoir et un brin de folie! Cela fait vivre aussi!

Vert....

21 août 2008 à 17h48

Tout est vert. La pluie recolore le jardin.
Je ne sais plus quoi faire, pas quoi faire. Fatiguée. Déjà. Ai-je une tendance à désespérer comme il le dit? A voir tout en noir? Je ne sais pas, je ne crois pas. Simplement, il y a dans la vie des moments où on a envie de fuir en courant plutôt que d'affronter ses vieux démons, de choisir entre deux directions. C'est être lâche. Mais quand on est jeune et qu'on a la vie devant soi on n'a pas le droit d'être lâche. Je n'ai cependant plus envie d'assumer quoi que ce soit. Surtout rien venant des autres. J'ai du mal à me resituer dans le monde, la vie en général.
J'aimerai pouvoir me mettre au calme dans mon trou. Dormir, prendre du repos, mettre les choses à plat, faire tabula rasa et puis repartir à zéro. Comme si rien ne s'était passé. RIEN. Plus aucune souffrance. Ce n'est pas possible. Comment faire pour reprendre pied? Pour refaire surface? Pour ne pas couler? En entraînant les autres avec soi?
J'ai trois semaines pour y penser... Je dois m'accrocher!
Car la vie vaut la peine d'être vécue pour ce qu'elle offre comme surprises et bonheur! Quand on sait les saisir... au vol.

...

25 août 2008 à 13h22

cher journal,

repos, repos, dodo, repos :) voilà mon programme pour ces trois jours!

j'aime la vie... et l'aquarelle aussi...

transfert...

30 octobre 2008 à 17h38

Bonjour à tous!

Pour continuer à me lire :

http://rayon-de-soleil.skyblogs.be

:) voilà