Capricorneries

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Archive du journal au 27/12/2014.

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Chère Anne...

24 mars 2009 à 4h36

J'ai tenu mon premier et dernier journal intime de mes quatorze à mes dix-sept ans.
C'est à Anne Frank qu'il était adressé.
La lecture de son célèbre journal m'avait profondément bouleversé lorsque j'étais au collège, et j'avais choisi Anne Frank comme confidente, à qui je ne cachais absolument aucune de mes névroses déjà bien nourries à l'époque.
Lorsque j'ai décidé d'arrêter de lui écrire, j'ai jeté les cahiers, sans même les relire, dailleurs je ne relisais jamais ce que je lui confiais.
Une quinzaine d'année a passé depuis que je vouais en secret ce véritable culte pour Anne Frank.
Même si aujourd'hui je ne souhaite plus me confier à elle de façon exclusive, je tenais néanmoins à la citer et à lui rendre ce pudique hommage, dans ce qui sera peut-être mon grand retour dans le monde du journal intime.
À toi.

Et fatalement donc, la Mort.

25 mars 2009 à 3h06

La mort avec qui j'ai connu très tôt un rapport singulier. Elle était au centre de chacuns de mes jeux d'enfant. Absolument tout mes personnages, qu'ils soient peluches ou en plastique, articulés, humanoïdes, ou rien de tout ça, ils devaient tous terminer le jeu aussi logiquement que l'on termine sa vie, et de façon tragique et violente s'il vous plaît. Mon frère alors, avec sa franchise d'enfant, me renvoyait en plein visage la cruauté de mes jeux. "Plus tard" me disait-il "tu tueras quelqu'un et t'iras en prison".

J'ai perdu jeune, des personnes âgées de ma famille auxquelles j'étais très attachées. J'ai ressenti une vive tristesse mais un vif intérêt. Je voulais savoir, je voulais voir, je voulais toucher, je voulais trop et ce ne fut plus convenable. Des remontrances parentales me l'ont faites savoir.

Les cahiers de l'école devaient être décorés de dessins. Parfait ! j'adorais dessiner et mettais beaucoup de zèle à représenter une ville ruinée par un séisme ou un volcan qui éclate, recouvrant de son gribouillis gris toute forme de vie autour de lui. Un dessin récurent et qui m' a beaucoup troublé par la suite était celui d'un avion qui venait s'encastrer et exploser dans un gratte-ciel... Mais les institutrices étaient hermétiques à mon art et j'étais souvent sommé de faire des dessins plus gais.

Au collège, à l'âge ou mes potes commençaient à parler des filles, moi je leur parlais de la mort comme si je sortais avec elle. J'ai rapidement été catalogué le schizo, le psycho le gothok et je passe les autres. Mais à force de me faire traîter de fou alors que je ne l'étais pas plus qu'un autre, j'ai fini par comprendre, et il était temps. La mort est un sujet profondément tabou.