Matriculée Femme

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 27/12/2014.

Sommaire

Un tout nouveau moi

5 janvier 2009 à 15h49

Lorsque l'idée d'écrire un journal m'effleura l'esprit, je la réfutai tout d'abord. Coucher sur papier les maux qui m'étreignaient alors m'apparaissait comme absurde et douloureux. Quel avantage en aurais je tiré? Car là demeure le problème de notre siècle ... Nous recherchons l'avantage, le profit ... Nous nous rassurons, cajolant un but qui donne sens à toute entreprise. Ecrire ... Mais pourquoi faire?
A cette question, chaque plume a sa réponse, et je ne m'attarderai pas sur quelques hypothèses hasardeuses.

Oui, je me contenterai de vous décrire un manque -car c'est bien pour cela que j'écris- que je ne peut nommer au travers de quelques phrases maladroites. Un étau incolore -à moins qu'il ne soit multicolore-, insipide et circonstancié qui m'étreint chaque minute un peu plus, me bouffe les entrailles de ses crocs acérés, insatiable monstre de ma création.

Il m'accompagne chaque heure que je vis, à l'ombre de mes sourires, tapis dans mes yeux baignés de larmes. Il exhibe mes imperfections, se meurt à chaque éclat de joie. Il titube tout comme moi, en équilibre sur un câble de verre qui menace de céder à tout instant, mais qui pourtant ne cède pas.

Il se nomme l'ennui, espoir, illusion, désillusion, cauchemar, évasion, rêve, croyance, peur, solitude, sentiment, mensonge, vérité, rationalité ... Il n'a pas de nom ... Du moins, je ne le connais pas.

Il fait partie de moi. C'est lui qui me porte sur ses guiboles frêles. Il me fait tomber dans la boue marécageuse de mes emmerdements. Il me serre les chevilles, m'empêchant de prendre mon envol. Il m'aime et me déteste. C'est réciproque d'ailleurs. Peut être ...

Est ce moi, ce monstre aux multiples faces?

Mes six mousquetaires

5 janvier 2009 à 16h10

Je m'appelle Lou, et non pas Louise comme certains aiment à le penser. C'est plus conventionnel Louise, c'est dans le calendrier. Ils insistent mais je dis non, ce n'est pas mon nom. Je suis née un 4 Juin, sous le signe d'un olivier centenaire, de l'aïoli persillé, du patois des vieux du village. J'embrasse la Provence d'un souffle nouveau, je foule de mes pieds nus la terre couleur d'argile, en prenant bien garde de m'égarer de vos sentiers battus.

Dix huit piges au compteur et toujours là, bien en vie, comme un socle de pierre qui s'érode sans jamais changer de place. Tous façonnent ce corps qui déjà m'appartiens. Le père se fait sculpteur tandis que les mères, artisans de fortune, peignent les contours d'une silhouette méditerranéenne. Ils bâtissent un empire pacifique, royaume dont je suis l'effigie. Ils sont les maîtres aimés d'un peuple dont je demeure l'unique sujet. Ils étouffent mes révolutions en accordant leurs violons d'artistes selon mon tempo maladroit. Ils me prenne le bras pour le tendre jusqu'au ciel, guidant mon poing vers une victoire future.

Les trois généraux de mon royaume sont aussi grands que miniatures. Ils écoutent le grondement des canons, les rires gras de nos banquets solitaires. Ils sont là, avancent un pion de temps en temps, sans jamais se dévêtir de cet amour fraternel qui les poussent vers moi.

Nous sommes une grande famille, un clan plus qu'une toile de TF1.

Nous donnons du fil à retordre aux trois mousquetaires ... J'y veille!