Dans les nuages!

Etrange, ce besoin d'écrire, n'importe où, tout le temps. Dans un cahier, sur des feuilles ou sur internet. Toujours un "stylo" à la main...
Ecrire encore même pour ne rien dire. Même pour écrire n'importe quoi. Une liste, un post'it, un p'tit mot...
Je le sens, au fond de moi, ce besoin, cette envie. C'est même plus que ça. Mais pourquoi?
Pour se vider? Pour se débarasser de quelque chose? En tout cas, ce n'est certainement pas pour partager. Peut-être par manque de personne avec qui parler?
Je me souviens, cette nuit, il y a longtemps déjà, où je n'arrivais pas à dormir, où j'avais trop de chagrin. J'ai rallumé la lumière, j'ai pris du papier et un stylo, et je me suis mise à écrire. Tout ce qui me passait par la tête, tout ce qui me tracassait et, tout ce qui me faisait souffrir. J'ai écrit pendant un très long moment. Et je me suis sentie tellement mieux. Vidée, lavée. Et épuisée. je me suis endormie très vite après ça.

J'aimerais pouvoir retrouver cela. Car, aujourd'hui, je me retrouve souvent coincée devant ma feuille. J'ai envie d'écrire, de poser la pointe du stylo sur le papier et écrire sans pouvoir m'arrèter. Mais... Je n'y arrive plus.

Toujours cette question qui me taraude. Mais pourquoi me pauser toujours les mêmes questions? Qui, je le sais bien, ne sont pas prète de trouver une réponse. Que vais-je faire? Que vais-je devenir? qu'est-ce qui m'attend? De quoi sera fait mon futur?
Je ne le sais pas. Alors pourquoi en revenir toujours au même problème? Je dois accepter que pour l'instant je ne sais pas ce que j'ai envie de faire, que je ne sais pas vers quelle voie m'orienter. Ce n'est même pas un problème de choix entre plusieurs options, il n'y a aucune option. Je dois accepter que, pour l'instant, je ne sais tout simplement pas. je dois accepter de ne pas savoir de quoi sera fait le futur, proche ou lointain.
Et ça, c'est très dur. Ne pourrais-je pas me préocuper seulement de la soirée que je vais passer avec l'homme que j'aime? Peut-être me demander ce que je vais faire demain? Mais, pour la suite, je ne sais pas ce qu'il se passera, et je n'ai aucun moyen de le savoir. Alors pourquoi ne pas arreter de se pauser toutes ces questions et, profiter de ce moment que je m'octroie, de ces quelques mois qui ne seront qu'à moi?
Je ne travaille plus depuis fin juin. Je touche le chomage et je m'étais dis que je pourrais profiter de ce moment pour m'occuper de moi, pour faire le point et pour trouver ce que je voudrais faire par la suite. Mais... Ca ne vient pas comme ça, Je ne sais toujours pas et je n'aurrai pas d'illumination où subitement, je vais découvrir que, "mais oui biensur, c'est ça que je veux faire!!!"
Non, malheureusement, ça ne se passe pas comme ça.

Alors, tant qu'à avoir du temps pour soi, du temps à en revendre, pourquoi ne pas en profiter tout simplement, à ne rien faire...
A m'occuper de moi, à apprendre à m'écouter sans me fustiger.

Je n'ai plus envie de rien. Sinon de rester bien au chaud chez moi. Je n'ai plus envie de sortir, plus envie de faire la fête, même plus envie de voir les gens.
Pourquoi? Que s'est-il passé pour que je me renferme comme ça dans mon coin?
Par exemple, ce soir, nous devons aller à cette pendaison de crémaillère. Il y aura du monde, que des amis, des conaissances, pas de personnes désagréables ou méchantes... Mais je n'en ai pas envie. Je vais me forcer, pour que A. n'y aille pas seul et pour cette amie que j'aime beaucoup, qui nous a invité. Et pour moi également. Je me force à sortir quelques fois pour ne pas me couper complètement des autres. Mais si je m'écoutais...
Je serais en train d'hiberner!

Pourquoi est-ce qu'il m'énèrve à ce point? J'essaie de me contenir, de ne pas lui balancer de méchanceté gratuitement, j'essaie de rester calme malgré mon agacement et mon dégout parfois. J'essaie vraiment. Parceque ce ne sont que des petites choses, des petits gestes qui ne sont pas dramatique pris à part. Mais, lorsque c'est constant... Je n'en peux plus de ses manies.
Tout le temps, il faut tout le temps qu'il vienne me faire un bécot (j'apelle ça un bécot car ça n'a rien d'un baiser un vrai) alors que je suis occupée à quelque chose. Je lis, je mange, je me démaquille ou je me brosse les cheveux et il faut qu'il vienne m'embrasser parcequ' il change de pièce: "Je monte" (smack) "Je vais me laver" (smack) "Je vais au garage" (smack). Aaargh!
Merde. Qu'il me roule une pelle, une fois par jour, mais stop!!! Cela fait sept ans qu'on est ensemble! Il ne compte quand même pas continuer comme ça pendant les sept prochaines années!
Et il y a pire! Depuis plus d'un an maintenand, il renifle, il a le nez constament plein. Il n'est pas malade, il n'a pas d'autres symptomes. Mais, je n'en peux vraiment plus. Cela fait un an que je le tanne pour qu'il aille voir un autre médecin. Le sien ne cherche pas ce qu'il a, il lui fait essayer des tas de traitements et si ça ne fonctionne pas? Et bien, on essayera autre chose! C'est quoi ce toubib? Ce n'est quand même pas normal. Soit c'est une allergie mais c'est peu probable ( pas d'yeux rouges ou qui gonfle, pas de réactions cutanées...), soit c'est les sinus. Et il doit faire quelque chose car cela pourrait peut-être s'agraver, et... je ne le supporte plus. C'est en continu et ça commence sérieusement par me répugner.
Mais ça n'a pas l'air de l'inquièter...
Je n'en peux pluuus!!!

Ca y est je recommence. C'est l'horreur ce sentiment de culpabilité. Je ne peux pas m'en empècher, c'est terrible de faire quelque chose en sachant que ce n'est pas bien, que cela nous retombera dessus, en sachant que dans quelques heures à peine on va le regretter.
J'avais pourtant réussi à me calmer, pendant un bon moment. Durant plusieurs mois je me suis retenue de faire les boutiques, d'aller sur ebay et je savais que, de toute façon je n'avais besoin de rien.
Mais voilà, il à fallu que je recommence. Je me trouve des excuses pour me pérsuader que j'en ai besoin de cette besace. "C'est vrai je n'ai pas de besace dans laquelle je pourrais mettre cahier et bouquin en plus de tout mon barda!"
"Et cette veste en cuir, elle est en promo en plus d'être superbe. La mienne commence à se faire vieille, elle a des taches, la doublure est foutue... C'est le moment idéal pour en acheter une nouvelle!"
Dès que la commande est passée je regrette déjà. Je sais très bien qu'elle conséquence cela va entrainer. Et quand je verrai le relevé banquaire dans le rouge, quand je ne pourrai plus aider mon ami à payer les courses ou acheter les cigarettes, là je me dirai comme à chaque fois que je suis vraiment nulle, indigne de confiance, irrésponsable... Encore un peu moins d'estime pour moi même.

Tout à coup, je me prends à rêvasser que je vis ailleurs, non plus dans ce bled paumé de la Haute-Saone mais dans une grande ville que je connais pour y avoir vécu deux années pendant mes études... Je me prends à rêver que je ne suis plus avec lui, mais libre d'essayer cette histoire avec ce mec qui avait tant d'admiration pour moi, il y a quelques années... Je me prends à rêver que je ne vis plus dans cette lugubre maison en campagne et, qui plus est, tellement mal située mais, dans un charmant petit appart, que j'aurais choisi seule dans cette ville justement, que j'affectione beaucoup et qui bouge sans cesse, toujours pleine de vie... Je me prends à rêver de liberté et d'insousciance.
Ici, je me sens opprimée. Ici, je n'ai plus de projet, plus d'ambition. Ici, je me sens prisonnière de moi-même, de ma peur viscérale de l'inconnu et du nouveau. Ici, tout est répétitif, les jours se suivent, les jours s'enchainent dans une monotonie sans fin.
Mais... Comme d'habitude... Je ne ferai rien. Le temps continuera sa course et je ne ferai rien.
Je suis bien trop lâche pour ça. Bien trop froussarde et trop passive. Petite chose dépourvue de courage, je ne sais que rêver...

Je sens encore sa présence. Je sens encore son odeur. Je le sens contre moi. Je sens encore ses lèvres se poser sur les miennes.
Il est là. Il est en moi, tout le temps.
Comment faire?
Il vit à 300 km de moi, mais c'est comme s'il était là, avec moi. Je ne sais pas quand nous nous reverrons et l'attente risque d'être interminable.
Mais, comment faire?
Je suis ici. Ici, dans cette maison qui est celle de l'homme avec qui je suis depuis plus de 7 ans. Je suis ici et tu es là-bas.
Je suis perdue et heureuse à la fois.
Je me sens bien et j'ai peur en même temps.
Il est entré dans ma vie en coup de vent et je ne peux plus le faire sortir. Il a balayé mes envies et mes projets d'un revers de la main et tout à coup, je ne sais plus qui je suis.
Que vais-je faire?