Par-ci par-là

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 12/12/2016.

Sommaire

Premier écrit

6 février 2010 à 14h23

Cher journal,

je ne suis pas nouvelle ici, pour tout dire j'ai déjà tenu un journal sur ce site il y a quelques années, que j'ai arrêté parce qu'il me prenait trop de temps, aujourd'hui je sais pourquoi : j'étais dans un parti-pris où je racontais tout, trop de détails, trop de choses que je voulais dire, comme si c'était crucial que tout soit raconté, emprisonné sur le papier (enfin, pas sur le papier mais...), je voulais tout retranscrire, sans doutes pour ne rien oublier, sans doutes pour être au plus près de ma vie. Résultat, c'est vite devenu pesant, 1 semaine sans écrire et il fallait que je passe trois heures à consigner tout ce que j'avais fait et qui m'était passé par la tête, c'était devenu un exercice plus qu'un plaisir.
En plus de ça ça m'a vite rendu parano (et j'ai d'ailleurs frôlé l'accident un jour), c'est vrai que pour le coup si une connaissance tombait sur mon journal, il ne pouvait pas ne pas me reconnaître. Du coup j'étais rapidement passée en privé, mais ça ne me convenait pas forcément (même si aujourd'hui je ne suis pas à l'abri de nouvelles crises de parano qui me pousseront peut-être à mettre un jour ce journal en privé, au moins temporairement).

Ce qu'il y a, c'est que ça me manque, d'écrire, de me dévider, de "vomir" ces pensées qui hantent mon cerveau. Alors bon, je fais une nouvelle tentative, mais cette fois je veux me contenter d'écrire quand j'en ressens le besoin, pas forcément raconter dans le détail ma vie et ses rebondissements (le mot est un peu fort, surtout en ce moment...), mais écrire les instants qui me semblent importants, les mots qui me viennent, les choses que j'ai envie de dire, et tant pis si les (éventuels) lecteurs ne savent pas qui exactement est ce D. ou s'ils ne connaissent pas la chute de cette soirée X que j'ai commencé à raconter la veille. Je crois que j'avais oublié que ce journal je dois le tenir avant tout pour moi.

Bref, me voilà à nouveau. Disons que je m'appelle Lilya, que j'ai 25 ans, et que j'habite quelque part en France.

Disons qu'aujourd'hui dans ma ville il fait un temps étrange, entre pluies torentielles et éclaircies soudaines. Et que depuis quelques heures, je me sens d'humeur maussade, voire carrément sinistre (mais apparemment la déprime est de saison, et en lisant ces derniers jours les différents journaux sur le site, il semblerait que ça se confirme...), mais ça, c'est une autre histoire.

Plus de piles

11 février 2010 à 21h29

En ce moment, une fatigue telle que je n'arrive pas à faire grand chose; passé ce qui s'impose et qui me bouffe une énergie incroyable, je n'arrive plus à trouver un restant de force pour m'atteler à d'autres choses, comme par exemple écrire ici. Ce soir je crois que je suis passée un autre stade - passé la journée dans un brouillard épais, limite à voir flou et à devoir chercher mes mots pour formuler chaque phrase - je suis en mode "veille". J'irais bien me coucher, même s'il n'est même pas 21hres, mais je sais pertinemment que je n'arriverais pas à dormir. Je materais bien un épisode de Lost, mais je ne suis même pas sûre que j'arriverais à suivre ... C'est donc dans cet état second que j'écris ces quelques mots, parce que quand même je n'ai rien posté depuis mon premier écrit. Peut-être que l'inspiration viendra en écrivant.

Rude journée, rude semaine. J'ai choisi de faire de ma vie une réflexion, enfin j'ai choisi de suivre une voie professionnelle dédiée à ça, mais parfois j'ai peur que ça me "bouffe" le cerveau. Est-ce qu'on peut devenir fou parce qu'on réfléchit trop ?

Alors j'ai décidé que mon week-end commencerait ce soir, et je ne veux pas penser à tout ce qui m'attend dès lundi matin, toutes ces choses que je dois faire et qui m'attendent et qui s'accumulent. Les mettre dans un coin de ma tête et essayer de ne pas y penser, parce qu'elles risqueraient d'entacher tout le reste. Ce qui est difficile quand on la possibilité de gérer son temps, c'est de ne plus profiter des repos qu'on s'accorde, parce qu'on culpabilise, parce qu'on passe son temps à projeter ce qu'on a remis à demain. Je suis un peu atteinte du "syndrôme de l'agenda" : je passe mon temps à me dire, "bon alors demain je me lève et je fais ça et ça et puis je mange et là il me restera assez de temps pour faire ça avant d'aller là". Au final, j'ai toujours eu les yeux plus gros que la bouche - je n'ai absolument pas le temps de faire tout ce que j'avais prévu -, et en plus je perds un temps fou à plannifier toutes ces choses. Je crois qu'il y a chez moi un besoin de contrôle - tout va bien se passer, je gère les choses - alors que je me rends compte que la profession que j'ai choisi est justement faite de choses qu'on ne peut pas contrôler, qui s'accumulent sans qu'on sache vraiment trop pourquoi ni comment, et qu'il faut apprendre à surmonter cette avalanche en se disant "j'y arriverais, en temps et en heure, ça ne sera pas réglé ni demain, ni après-demain, mais ça le sera. Et en attendant il faut que je m'occupe de ce qui n'attend pas, le reste viendra après". Il faut que j'apprenne à ne plus être affolée par toutes ces choses qui me semblent insurmontables, parce qu'au final, dans le feu de l'action, j'arrive à les surmonter. Il y a encore quelques temps, je m'imaginais incapable de tenir un cours devant des gens à peine plus jeunes que moi, il y a un an à peine j'en faisais des cauchemars, et je me voyais déjà, claquant des dens, quittant brusquement l'assemblée, ou me décomposant devant une question inattendue. Aujourd'hui c'est fait, et je m'en suis plutôt bien tirée, et je n'ai pas claqué des dents, et j'ai découvert chez moi un calme et une maîtrise que je ne me connaissais pas. Aujourd'hui, je vois mal comment dans 3 semaines je ferais cette présentation à laquelle j'ai à peine réfléchi et devant cette personne dont j'ai du mal encore à comprendre les concepts et théories. Mais sûrement que dans 3 semaines, je serais prête, ou du moins je ferais semblant - j'ai toujours été très forte à ce jeu - et sans doutes que ça se passera bien.

Il faut que j'arrête d'angoisser sur ces choses que je ne peux pas régler, là maintenant, tout de suite. Je les règlerais le moment venu.

C'est ce qu'il y a de plus terrifiant, voir s'accumuler les challenges, voir s'accumuler les épreuves, et devoir attendre, en se préparant, le moment venu. Travailler par petites touches, par miettes, parce que l'objectif ne peut-être atteint autrement, et que de toutes façons il est sans fin. Et en même temps, c'est ce qu'il y a de plus grisant, parce que les possibilités sont infinies, et que je suis libre de prendre l'orientation que je veux.

C'est grisant. Quand ce n'est pas juste fatiguant.

Joyeuse Saint Valentin

14 février 2010 à 21h53

Tu viens de m'appeler, et j'ai fait en sorte que tu ne te rendes pas compte que j'étais en train de pleurer. Un truc de cassé en moi, un de plus, et je ne crois même plus que ça sera réparable, alors à quoi bon ressasser.

J'ai passé une nuit dans une voiture alors qu'il faisait - 3° dehors, tout ça parce que tu m'avais forcée à aller à cette soirée où je ne voulais pas aller parce que j'étais malade. Je t'ai accompagné, juste pour te faire plaisir, alors que j'avais les mains qui tremblaient, des vertiges et des nausées, j'ai conduit alors que je voyais trouble. Une fois là-bas, bien sûr, incapable de boire plus de deux gorgées de bière, et toujours ces vertiges, et cette fatigue incommensurable, alors que je sais que le lendemain on doit se lever pour faire un repas avec toute ta famille, et que si je ne dors pas j'en serais incapable, et qu'alors tu m'en voudras.

Alors, pas le choix, pendant que tu faisais la fête, j'ai squatté la voiture, parce que la position horizontale était la seule où je ne me sentais pas trop mal. A 7hres du matin, je suis venue te chercher dans la salle pour partir, et je nous ai ramené jusqu'à chez ta mère. Après tout ça, je ne m'attendais pas à ce que tu me fasses encore des reproches, parce que je t'avais "abandonné" dans cette soirée, que ça t'a fais un mal de chien que je t'y ai laissé seul. Et je ne m'attendais pas non plus à ce que tu me dises ces choses qui font si mal, "Dis-moi, Lylia, qu'est-ce qu'on fait ensemble tous les deux ?".

Et puis cette phrase, qui tourne dans ma tête : quand je t'ai rencontré sous ce pont, je croyais que ça resterait toujours magique, qu'on passerait notre vie à rire, à faire la fête, qu'on s'engueulerait jamais, que tu serais mon pote avec qui je pourrais tout partager... qu'entre nous ça serait toujours magique ...

Moi aussi, ça me fait un mal de chien.

Alors là, je ne sais plus. J'en ai assez de ces reproches incessants, même s'ils sont faits parce que tu m'aimes, même si sans doutes ils signifient que tu crois suffisamment en nous pour te torturer ainsi, et me bousculer. J'en ai assez, parce que je ne saurais pas être cette fille parfaite, sociable en toutes circonstances, toujours en forme, toujours enthousiaste, sans entraves et sans limites. Parfois je suis triste, parfois je suis fatiguée, malade, usée, parfois je n'ai pas envie de sourire, de rire, de faire semblant, parfois j'ai juste besoin de dormir et me reposer, parfois je n'ai pas la tête à faire l'amour ou la fête, parfois j'ai des obligations, des responsabilités que je me dois de respecter. Et dans ces moments là j'aurais besoin que tu acceptes mes faiblesses ou mes contraintes au lieu de m'en faire le reproche. Que tu arrêtes de croire que je te rejette, que ça signifie que je ne t'aime pas ou que je m'ennuie à tes côtés. Je ne suis pas parfaite, je ne suis pas cette fille que tu avais fantasmé, et tu sais, je crois même pouvoir te dire qu'elle n'existe pas, tout comme la relation magique et sans douleur que tu projettais pour nous n'est pas viable dans notre monde trop réel.

Je suis fatiguée. Et je me dis que si cette relation est devenue autant source de souffrance, peut-être que ça n'en vaut plus la peine. J'en ai assez d'avoir l'impression d'attendre lequel de nous deux baissera les bras le premier.

Et c'est ça qui me fait putain de mal. Parce que dans tous ces autres moments, où ça se passe bien, entre deux reproches, entre deux disputes, on les a, nos moments magiques, de complicité et d'osmose. Et au final je ne sais pas quel serait le gâchis : continuer, ou tout arrêter.

Je ne sais pas, et je crois que tu ne sais pas non plus.

Fictions

23 février 2010 à 23h53

C'est génial les fictions. Tu peux sélectionner un moment, juste un moment, celui que tu as envie de voir, de revoir, de revivre. Un moment douloureux quand tu te sens déprimée, un baiser échangé quand tu veux ressentir à nouveau les papillons dans le ventre. Et tu peux le regarder, à l'envie, le revivre, que dis-je !

Juste besoin d'un coup de télécommande, juste besoin de tourner quelques pages en arrière.

Tu peux revivre ces instants, indéfiniment, et pour une fois c'est toi qui maîtrise.

Et tant pas si ces instants ne sont pas les tiens. Tant pis s'ils n'appartiennent à personne, parce qu'au final, à l'écran, ou entre ces lignes, ce ne sont que des personnages. Tant pis, au moins, pendant un moment, tu peux te souvenir ce que c'était.