J'étais avec mon copain depuis un an et demi.
Il ne m'a jamais fait vibrer, mais je suis si bien avec lui. Il a toutes les qualités requises, je l'aime, mais il ne me fait pas vibrer.
Et l'an dernier, j'ai rencontré mon âme soeur.
Appelons-le "Beau".
Il m'a fait l'effet d'une bombe, d'un cataclysme, d'un tsunami. C'était luiii. C'était mon âme soeurrrrr. Il pensait et disait le même genre de choses que moi, au même moment. Je sentais que moi aussi, je le troublais. Et physiquement, là, ouiii, je vibraiiiis.
Mais j'avais mon copain.
Puis, plein de filles se sont mises à tourner autour de Beau. Il avait l'embarras du choix.
Et moi, je perdais mes moyens devant lui : rougissement, nervosité...j'espérais quelque chose malgré moi.
Ca devenait dangereux. Il ne fallait pas que ça se voit. Alors, j'ai pris mes distances. De son côté, il s'est trouvé une copine (une fausse jeton, un laidron...je vous raconte pas). C'est la vie...
De toute façon, Beau ne vient pas vers les autres. Ce sont les filles qui viennent à lui. Même son laidron ne les dissuade pas.
Dans un sens, je ne regrette pas d'avoir pris mes distances. Ca m'a mise à l'abri de la frustration. Je ne fais pas partie du harem qui quémande un regard, qui cherche le contact, sans cesse. Je ne me fais pas de films.
En plus, le laidron de Beau a déteint sur lui ou a révélé des côtés sombres de Beau (un peu faux-jeton, un peu manipulateur)...
Ce qui n'a pas empêché Beau de vouloir instaurer une bonne ambiance, artificielle, dans la classe, en début d'année. Mais les sempiternels clans se sont formés.
Je me terre dans le clan des impopulaires. Envie d'avoir la paix. Envie de me tenir loin de Beau, des petits groupes qui se forment à la sortie des cours. Car fatalement, Beau en est. Il joue toujours au roi du bon climat. Moi, j'ai choisi le froid, la glace. Et ça tombe bien, son laidron me hait! Ah si elle pouvait me réduire en charpie! Je le vois dans ses yeux de caniche grimaçant! Elle claque des dents comme si elle avait la rage, quand elle me voit.
Beau n'a compris ni le froid, ni la glace, au début.
Je l'ai supprimé de mes contacts facebook, discrètement. Il s'en est rendu compte immédiatement; tiens donc, visitait-il si souvent mon profil lui qui ne venait jamais rien me dire???
Une semaine plus tard, amie commune m'a rapporté que ça avait blessé Beau. Intérieurement, ça m'a fait plaisir. Extérieurement, quand il est venu m'en parler lui-même, je lui ai répondu:
"Mais enfin, quoi? On a rien à se dire quoi".
Ca peut paraître con, mais je peux pas accepter de perdre mes moyens, laisser mes émotions m'échapper, si je lui parle trop souvent. Je ne veux pas qu'il voit mon trouble, qu'il en joue, qu'il s'en amuse. Qu'il en parle à d'autres, qu'ils s'en amusent. Ca jacasse tellement dans cette promo de cons!
Je m'en suis relativement bien tirée de ce sentiment amoureux sans avenir...
Maintenant, j'attends les mois qui me séparent du stage, de la vie active. Du logement plus grand qu'on pourra louer avec mon copain, quand j'aurais un boulot. Parce qu'il faut le dire, c'est quand même frustrant de se tenir loin de celui qu'on a cru reconnaître entre tous...
Mais je tiens bon. Bientôt, ce sera enfin fini, la fac. Plus de Beau, ...je ne le verrai plus.