Journal d'une atypique

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 06/12/2017.

Sommaire

Et maintenant ?

1 décembre 2016 à 18h30

Bon, j'ai décidé de faire un journal ici. Super, mais je ne sais pas comment commencer.

Soit, je raconte ma journée d'aujourd'hui tout simplement, mais ça ne me ressemble pas de ne pas bien marquer le début quand je commence quelque chose. En fait, c'est stressant le début. C'est une page blanche. Les pages blanches sont quelque chose de très angoissant. Mais la fin l'est encore plus pour moi. Et justement ce qu'il y a de bien avec le journal, c'est qu'il n'y a pas de fin pré établie.

Ce n'est pas mon premier journal. Il y en a eu d'autres, et surtout un autre, que j'ai commencé et terminé il y a pas mal de temps, maintenant. Ca n'avait duré que un an, mais une année très intense. Il m'a fallu trois carnet pour en venir à bout. C'était thérapeutique, à l'époque. J'avais 16 ans et la sensation de ne pouvoir m'exprimer pleinement que dans ces pages. Ca m'avait bien aidé. Et puis, ça a été mieux. Bien, peut-être même. Non, pas si bien que ça définitivement. Mais je ne suis pas du genre à me morfondre, alors j'ai arrêté de ressentir le besoin de tout consigner par écrit pendant quelques années. Et puis bon... Maintenant, je pense que j'en aurais besoin longtemps... Tout le temps peut-être.

Je vais faire comme dans mon vieux journal d'adolescence. Je vais parler de moi. Et ainsi, je pourrais évaluer l'étendue des changements dans quelque temps.

Donc... Moi. Je ne sais pas trop qui je suis. Je croyais le savoir mais tout ça s'est écroulé soudainement il y a presque deux ans maintenant. C'était une période très difficile, avec le recul. Je n'avais plus gout à rien, je me sentais perdue dans ma vie et sans la moindre perspective d'avenir. J'étais envahie sans cesse par des TOC. Des TOC sur des souvenirs si bien que je n'avais plus de passé non plus. Les ruminations mentales et les comptages qui ont suivi ont été si intenses et si handicapants que j'ai dû abandonner ma dernière année de licence. Deux semaines avant les examens. Je me suis tellement détestée... Tellement. J'avais envie de déchirer mon ombre sur le mur, je haïssais le moindre bout de peau qui dépassait de mes vêtements. Je n'ai jamais été amoureuse de moi-même mais c'était perturbant malgré tout.
Enfin voilà. C'est comme ça que je me suis perdue. Mais je crois que c'est à ce moment-là aussi que je suis devenue... Et bien, adulte. Du moins symboliquement. Puisque c'est à ce moment que j'ai accepté de me regarder en face et de régler tous mes soucis. Et le plus important était ceci : accepter le fait d'être différente. J'ai hésité un peu tout de même, mais pas très longtemps. La situation était intenable. Alors j'ai été voir un professionnel. Après plusieurs mois, j'en suis ressortie avec une identité toute neuve. Une identité qu'il me faudra apprivoiser. C'est pour cela que j'aurais sans doute besoin d'écrire très longtemps maintenant.

Bien. Actuellement, j'ai 22 ans, mais plus pour bien longtemps. Je vis toujours chez mes parents, et ç risque d'être le cas encore un petit moment. J'ai 3 frères et sœurs (ah oui, la dernière fois que j'ai fait un journal, ils étaient deux). Les garçons ont 15 et 7 ans, et la petite n'a pas encore deux ans. C'est un peu bizarre quand on y songe. Mais ça me plait bien. Je vis à la campagne comme depuis toujours et ça me plait aussi bien, moi qui adore les animaux. Les animaux sauvages, de nos régions en réalité. J'adore aller les observer dans leur milieu. Mais j'aime aussi plein de choses : la musique, écrire, jouer du piano, créer plein de choses, mes animaux de compagnie. Je suis assez solitaire, je ne suis pas très sorties. Pas vraiment monde, pas vraiment foule... Je suis en troisième année de Licence par correspondance. Par correspondance, encore. Depuis que j'ai 16 ans. Mais il y a une raison à cela.

Alors comment dire... C'est encore un peu bizarre pour moi, en fait. Je suis -paraît-il- ce qu'on appelle une fille à haut-potentiel intellectuel, c'est en tout cas ce qu'on m'a dit après quelques semaines de thérapie. C'est aussi ce qu'il y a d'écrit sur papier. Papier que je regarde souvent parce que j'ai un peu de mal à me dire intelligente en me sentant si idiote. Enfin bref, je suis paraît-il HPI. Premier point.
J'ai des traits autistiques et je suis soupçonnée d'avoir le syndrome d'Asperger. Avec tout ce que ça implique. Je suis assez empotée socialement pour y croire vraiment, cette fois. Combien de fois je ne comprenais rien... Bref. Deuxième point.
Et enfin je souffre de TOC-anxiété généralisée-attaques de panique-agoraphobie intenses. Et ça, que j'y croie ou pas, c'est là depuis tellement d'années que je vis avec comme si c'était parfaitement normal. Troisième point.

Voilà, donc je ne sais pas vraiment qui je suis parce que j'ai changé d'identité. La seule chose que je sais c'est que je suis un peu spéciale. Et que j'ai besoin d'écrire pour apprendre à vivre avec ça.

La nouvelle bêtise du lapin

2 décembre 2016 à 19h23

Coco a ENCORE fait une bêtise. Coco est le lapin nain le plus ingérable que je n'ai jamais vu. Bon, cela doit s'expliquer par le fait qu'il est le premier lapin libre, qui a le droit de se promener dans toute ma chambre. Toujours est-il que je l'ai retrouvé fourré dans le casier d'une commode à la place de mes papiers banquaires. Il avait reussi, j'ignore comment, à enlever les boîtes et à se mettre là pour se cacher. J'ai mis des heures à le trouver. Heureusement, il n'a pas fait de dégats sur les papiers, mais il m'a massacré le fil de l'enceinte de ma chaîne hi-fi si bien qu'elle est inutilisable maintenant et que donc, j'écoute ma musique sur ma tablette ou le MP3. Dieu merci, c'est une nouvelle tour pour écouter de la musique que je vais avoir pour Noel. (J'aime écouter mes bons vieux CDs avec un bon vieux son et une bonne vieille pochette. Et ma chaîne commence à trop dévonner pour que j'apprécie.)
Il y a quelques jours, il a fait encore mieux. Il a été cherché son paquet de chips de bananes qu'il adore sans le coin ou je le planque et s'en est gavé. D'habitude, je lui en donne au maximum un par jour, il est déjà assez gros comme ça. Mais là... Je n'ai aucune idée de comment il a fait ça. Quand il fait une bêtise et qu'il m'énerve, je l'appelle "petit civet". Mais en fait, je l'adore. Sa compagnie est très importante maintenant qu'il est toujours là avec moi. J'aime tellement quand je le vois dormir sous le piano ou qu'il m'accueille chaque fois que j'entre en me tournant autour et en faisant une sorte de ronronnement. J'aime quand il me rejoint sur le canapé, qu'il grimpe sur le dossier puis qu'il vient me voir tout pres et pose ses pattes sur moi. La nuit, les sons de ses activités sont rassurants et j'adore lui ouvrir sa cage le matin.
Ce qui est marrant c'est que quand il était encore dans le couloir et qu'il n'était pas libre, il n'était pas du tout le même lapin. Enfin, si. Il faisait déjà bêtise sur bêtise (un jour, il a essayé de sortir par le haut de la cahe, a glissé et s'est étalé par terre. J'avoue que je n'ai pas pu m'empêcher d'éclater de rire.). Mais il était très timide, peureux, il ne supportait pas le moindre contact physique et était beaucoup moins câlin. Depuis qu'il reste avec moi, je le trouve plus dégourdi. Et il arrive à supporter des petites caresses maintenant. Il est devenu plus doux, plus reconnaissant. Plus heureux. Ses bêtises ne sont rien à côté de tous ces moments passés à faire grandir son épanouissement et le mien, dans une construction mutuelle. Je change sa cage souvent pour ne pas respirer trop de microbes, mais sinon, tout va bien.
Je suis heureuse de le voir changer de jour en jour. Les gens n'imaginent pas à quel point les lapins sont malins. Ils comprennent beaucoup de choses, et il n'est pas difficile de communiquer avec eux. Coco sait très bien de quoi je parle quand je dis "manger", "chips", "viens là", "rentre", "restes là" ou quand je l'appelle. Chacun de ces mots engendre une réaction différente. La fête quand je dis "manger", des sauts et une course vers moi quand j'évoque ses "chips", il vient à moi quand je dis viens ou que je l'appelle, mais aussi quand je lui dis de rester là (oui parce que dès qu'il voit une portebouverte... il s'y glisse). Et quand je lui dis de rentrer, il saute dans sa cage (et ensuite, il boude. Mais il rentre).
Même avec le chien, ça se passe bien. Je me méfie un peu, mais ils s'effleurent sans le moindre geste du chien. Ils se reniflent un peu, mais ils se supportent bien. Souvent, l'apres midi, ils font la sieste, pas très loin l'un de l'autre.
En fait, je pense que je ne me lasserais pas d'animaux. Les contraintes qu'ils engendrent ne sint pas grand chose à côté des avantages. Et pour moi, pour qui la communication humaine est difficile, c'est un excellent moyen de ne pas me sentir seule.

J'aime de nouveau Noel

4 décembre 2016 à 21h17

Un peu impropre ce titre parce que j'ai toujours aimé Noel. Pourquoi d'ailleurs je n'aimerais pas, puisque j'ai cette chance -et je sais que beaucoup ne l'ont pas- d'avoir une grande famille et une bonne ambiance ? Mais j'ai quand même l'impression que quelque chose est infiniment plus particulier et fort cette année par rapport a ces dernières années, particulièrement les deux dernières. En Noel 2014, ma mère était enceinte de ma soeur et elle ne pouvait pas se lever a cause de sa tension et c'est moi qui devait donc tenir certaines tâche de la maison, mais surtout, elle pouvait aller à tout moment à l'hôpital pour accoucher. Et nous ne savions pas dans quelles conditions. Comme a chaque fois qu'elle a été enceinte, en fait. On ne savait même pas si elle serait là à Noel. Je me souviens que j'avais dû me calmer dans la salle de bains le soir du réveillon quand certains ont debarqués avec un très méchant virus, les enfants si malades qu'ils étaient endormis par terre en plein milieu de la cuisine. Je savais que cette saloperie de maladie pouvait menacer la vie de ma soeur et ils n'avaient pas l'air de s'en soucier beaucoup au vu du manque complet de precautions prises. Mes larmes pointaient et j'étais rouge de rage. Bon, ça vient de la même personne qui avait dit que perdre un enfant à ce stade de grossesse n'était rien (c'était à 3 mois et demi et le deuil a été bel et bien là. Il nous arrive encore d'en pleurer. J'avais 14 ans à la disparition de cette première petite soeur.). Alors bon... on ne va pas dire que ça m'a pas vraiment étonnée. Noel 2015, on avait moins de soucis, ma soeur était là, mais j'étais en pleine dépression depuis six mois. J'étais donc complètement déprimée, j'avais envie de pleurer en continu et je crois que le 24, j'étais restée peu de temps puis j'étais montée a la maison. Je pleurais, mais je ne savais pas réellement pourquoi. Bon, la dépression, quoi. Inutile de faire un dessin. Alors cette année, je profite à fond, mais alors à fond comme jamais depuis que je ne suis plus une enfant. Ce week-end nous avons décoré l'intérieur et j'ai fait le sapin dans ma chambre, que j'ai décorée aussi avec divers objets, et cela ressemble vraiment à un petit studio maintenant. Mon lapin prend d'ailleurs un malin plaisir à remplacer mes santons dans la crèche (il fait vraiment une bêtise par jour...). Mais au dela de ça, les lueurs de Noel me font à nouveau vibrer. Les sourires des petits me réchauffent à nouveau le coeur et je participe chaque jour aux préparatifs, aux bricolages et aux braedele.
Je me sens excitée, heureuse, souriante comme si rien ne pouvait m'atteindre... Cela faisait longtemps que je ne me sentais plus si investie dans la fête. C'était déstabilisant de ne plus être emballée par tout ça. Je déteste Nouvel An depuis toujours, donc ne pas être en forme à Nouvel an ne m'a pas dérangé. Mais Noel... En fait, si je déteste les fêtes, c'est à cause du fait que le bruit est exacerbé chez moi et que plusieurs heures avec de la musique, des discussions, des rires, et des odeurs de parfums et de laque, pour moi, c'est tout simplement l'enfer. À Noel il y a aussi de la laque et du bruit, mais pas de musique, c'est plus calme, les gens sont moins bourré et ça dure infiniment moins longtemps... Parce que la fête, le monde, quand on a des traits autistiques, c'est vraiment, mais alors vraiment pas ce qu'on appelle un "loisir". En fait, c'est même le strict opposé. Je faisais des crises d'angoisse énormes quand j'étais enfant pendant les fêtes et aujourd'hui encore je suis obligée de m'isoler, les larmes aux yeux, sinon j'ai l'impression de devenir folle et je souffre. Vraiment, je souffre. Mais noel j'ai toujours adoré (en partie parce que ça se passe en dehors de chez moi, mais 3 maisons plus bas et que donc je peux finir quand je veux), ça me faisait mal de ne pas être dedans.
Mais cette année, j'ai tout retrouvé. Décorer a été un plaisir incommensurable et les lumières du sapin refont briller mes yeux. Contente, donc, et déjà bien du chemin de parcouru. J'ai juste hâte que les vacances soient vraiment là maintenant, pour en profiter à fond. Et par consequent je n'ai pas du tout envie d'être à demain... lundi.

R.A.S

5 décembre 2016 à 21h05

J'ai passé une journée très normale. Cours pendant 6 heures, journal de recherches, ma soeur, écriture, piano. Pas le temps d'écrire. Pas intéressant de toute façon.

Marché de Noel

7 décembre 2016 à 20h13

C'était une journée difficile hier. Non pas qu'il se soit passé quelque chose, mais je n'ai pas arrêté de me poser des questions sur ce diagnostic. C'est un peu normal. Il s'agit de mon identité, tout de même. Mais bon, une fois que je commence à réfléchir, je cogite jusqu'à épuisement. Et épuisée, je l'étais. J'ai donc décidé que comme je n'avais pas du tout envie de travailler et bien je ne travaillerais pas (bon, c'est pas bien. Mais pour ma defense, je suis en avance. Oh, et puis hein ! Flûte, quoi ! C'est rare ! ).
De toute façon, avant Noel, ça devient difficile de tenir l'emploi du temps avec tout ce qu'il y à faire.
Mais ce qui m'a fait vraiment du bien, ça a été la virée au marché de Noel. Les façades des maisons éclairées et décorées, les vitrines, la musique... le froid, les churros au sucre que l'on a mangé, la patinoire pendant que ma soeur et mon frère faisaient des tours de manège... Je n'avais jamais patiné avant, j'ai eu envie d'essayer. Ça n'a pas été si diffivile que cela. Pas de chutes et une bonne vitesse de prise au bout de quelques temps. Il n'y avait pas trop de monde alors ça allait. Ça fait du bien tout ça. Vraiment du bien. Il y a une ambiance si particulière... que mes soucis me paraissent un petit peu moins envahissants ce soir. Peut-être aussi à cause de ce décalage entre le froid de dehors et la douceur de la, maison... je me sens toute molle.

Et beaucoup mieux que ce matin.

Le collège : mon traumatisme.

8 décembre 2016 à 22h37

J'en ai marre d'avoir ces TOC ! J'en ai marre, marre, mais marre ! C'est infernal à la fin !
J'ai des TOC depuis mars 2015. Ça a commencé par un flash-back, comme ça, un flash-back que je n'ai pas vu venir, sans le moindre signe avant-coureur. Au début, je n'y ai pas fait attention, a part de me dire "tiens, un souvenir qui revient..." mais il y en a eu un autre, un autre et encore un autre.. jusqu'à ce que en quelques semaines je me retrouve totalement envahie, 24h sur 24, par des images tournant en boucles, en boucles et encore en boucles... Mais ça, ce n'était que le début. Mes souvenirs retrouvés, j'ai réalisé deux choses :
1) J'avais oublié pendant des années 99% de ce qui m'était arrivé et je ne me souvenais plus que certaines choses étaient si cruelles.
2) Je ne comprends pas je croyais que j'avais plus en année de Quatrième mais je ne retrouve plus grand chose et ce que je retrouve est flou...
Et voilà comment, à partir de là a commencé l'horreur : les doutes. La peur d'avoir été faible ou mytho. De devenir folle parce que je ne savais plus si mes souvenirs en étaient ou non. Et les comptages, bien sur. Les vérifications. Pour la 4e. Encore et encore... Jusqu'à déprression et... J'avais juste envie de mourir a l'époque. Mourir pour ne plus jamais angoisser ni penser à ces horreurs. Mourir parce que malgré les horreurs, je doutais et je ne me sentais rien d'autre que minable, comme si j'avais tout inventé ou exagéré.

Les souvenirs de quoi en fait ? Je devrais preciser, peut-être. Des souvenirs de collège. De ces quatre ans. Quatre ans avec aucun ami dans ma classe, pratiquement aucun allié, quatre ans rejetée et isolée par les autres. Quatre ans à me sentir minable. Et au milieu de tout cela, il y avait les moqueries, les humiliations, les brimades. Cela a duré de septembre/octobre 2005 à novembre 2009. De 11 à 15 ans.
La première année, encore, ça allait, enfin si on peut dire. Je n'avais pas d'amis, j'étais totalement seule donc déjà, c'était difficile. A l'époque, j'avais deux filles et un garçon qui me brimaient surtout. Niveau frequence ça allait, ça variait, parfois une fois toutes les deux ou trois semaines, parfois plus d'une fois dans une semaine... l'ennui, c'était que quand on m'humiliait seulement toutes les deux/trois semaines, c'était systématiquement EXCESSIVEMENT douloureux. Douloureux, comme une impossibilité de le dire ou de l'écrire dix ans après. Douloureux comme un choc quand on retrouve le souvenir. Douloureux comme des cauchemars qui reviennent des années après. Plus que douloureux, en fait. Traumatisant. J'ai été trés dûrement humiliée cette année là, bien jeune pour affronter ça. Je crois que ça s'est enfoncé en moi très profondemment et que je suis restée cette enfant de 12 ans trainée de force hors d'une salle ou exposée en spectacle devant ses camarades réunis (et le reste...).
La 2 année a été correcte. Moins de moqueries, mais le rejet s'installait. La solitude était encore plus pénible.
La 3e année... La 4e. Ma pire année, enfin, c'est comme ça que je la considérais. On se moquait de moi, on me critiquait et on me rabaissait. C'est sur. Je me souviens du voyage, quand tous les jours on se moquait de moi ou qu'on me brimait, encouragés par l'absence de cadre précis... je me souviens des garçons qui me balancaient des mots en sport en me courant derrière, je me rappelle du ballon dans la figure, de la fois ou le prof m'a humilié avec les élèves, de "l'autre, là", des rabaissements et des filles que je ne connaissais pas, me lancant une insulte, me traitant mal ou me comparant à une heroine de série moche en chantant le générique sur mon passage. Je me souviens de ça, mais de rien d'autre. Enfin si, mais pas avec certitude. Et ça me parait peu, donc je fais des TOC de comptage dessus. Et le PIRE... le pire c'est que ce n'est même pas ça qui a été le plus douloureux pour moi, mais le rejet que j'ai subi, qui était généralisé à tous les 4e. Personne en voyage, personne pour le vouloir, personne pour me parler, et l'ordre tacite de ne pas le faire. J'avais même commencé à m'auto mutiler. Ça me TUE de me dire que je doute, que je culpabilise sur cette année. Et que je compte alors que le rejet, ça ne se quantifie pas. Ça me tue.
La dernière année de collège, j'ai eu deux periodes distinctes, une ou le rejet était toujours aussi fort et ou c'était atroce et une ou un groupe de filles m'a toléré pour quelques travaux. Mais dans les deux cas, j'étais harcelée par un garçon et sa bande, entre surnom, moqueries continuelles et petites brimades répétées (coups dans la chaise, chewing-gum dans les cheveux, cheveux détachés, sac déplacé et ouvert, sac enlevé du casier et balancé sur moi, et d'autres et des meilleures...). Bon je pense que je peux parler de harcelement aussi pour la 4e et la 6e parce que en 4e c'était bien répété regulierement, en 6e aussi, les moqueries au moins une fois par semaine puis les humiliations moins souvent mais... destructrices, vraiment. Une seule suffisait à me démolir. J'en ai vécu plusieurs.

Et puis, il y a eu le lycée. Ma prof de physique qui a commencé à me harceler, mes nouveaux amis à me critiquer parce que j'étais -je cite- trop déprimée, mon harceleur de 3e qui disait de ne pas être amis avec moi et les moqueries qui commencaient à enfler. Bref, j'ai craqué en novembre apres une grande lutte, phobique scolaire, en dépression, à moitié folle de douleur.

Ces choses là, quand je les vivais, même moi je me disais que ce n'était rien. Même si j'en souffrais, je me disais que ça devait être normal, je n'avais connu que ça. Ça a été une vraie guerre d'usure. Que j'ai perdu. Je pense que je m'en suis voulu. Je me suis haïe d'avoir perdu face à eux. Et je pense que c'est pour ça que je recherche quelque chose de tres fort, oubliant que ça l'était bien assez comme ça et que en plus, je suis particulièrement sensible en tant que HPI.
Je fais des cauchemars sur le college et le lycée très souvent. Je revois souvent mes camarades, ma prof de physique, et même quand il ne se passe rien dans le rêve, ça me réveille en sursaut et en nage. Être au collège suffit à ma panique. Plus étrange, chaque fois que je fais un cauchemar, même sur tout autre chose, il y a le lycée en arrière plan. Le lycee, et le thême de la fuite. Franchement,pas besoin de Freud pour interpréter ça.

Je suis traumatisée par tout ce que j'ai pu vivre. Il ne se passe pas un jour sans que j'y pense. Mes TOC vont mieux, mais ce traumatisme existe, alors quand je les ai, ça me tue, parce que je me fiche au fond du nom pour ça, si les gens jugent que c'est du harcelement ou pas. Je sais juste que j'en suis sortie traimatisée, changée à vie, sans estime de moi, agoraphobe et à tendance dépressive. Jai pas besoin de me justifier quand même ! Alors forcemment, ça me tue.

Petits cons... Je vous en voudrais toute ma vie. J'aurais pu pardonner si j'aurais pu retrouver une vie correcte. Mais non, vous l'avez complètement détruite.

Enfin, ça fait du bien de parler de ça là. Je me sens beaucoup mieux. Comme quoi, parler est bien la solution.

Douée, moi ?

12 décembre 2016 à 18h35

Aujourd'hui, je suis à quelques jours des vacances. J'attends ça avec impatience, surtout que je nefais pas ce que je fais par vocation mais parce que c'est le seul truc par correspondance dans ma branche. Et je veux une Licence juste pour ne pas que je me mette à me détester trop. De toute façon, je ne peux pas travailler dans l'immédiat. Et moi, travailler quand je suis pas motivée, c'est pas super évident. Heureusement que je travaille vite, ça limite les heures dont j'ai besoin.
J'attends aussi un Blu-Ray qui est sensé venir demain. Je l'espérais aujourd'hui...J'espere que ce sera le cas demain, parce que je l'attends vraiment aussi, celui-là. Ça me détendrait.

Et donc, j'ai travaillé jusqu'ici, mais pas très efficacement,en fait. Déjà, à une semaine des vacances, c'est compliqué pour moi. Mais alors en plus, aujourd'hui, je n'ai pas arrêté de me poser des questions. C'est un peu normal en période de diagnostic, remarquez. D'un côté, j'espère que ce sera positif comme ça j'aurais des réponses à mes questions, de l'autre, si c'est négatif, dans un sens, c'est mieux d'être "normale",mais je continuerais me poser des questions parce que... et bien parce que je ne suis pas normale. Donc j'ai peur des résultats, quels qu'ils soient. Voilà.
Et en attendant, mon petit cerveau cogite dans tous les sens parce que c'est sa nature et qu'il veut savoir pourquoi il fonctionne comme cela. Parfois, il va plutôt se focaliser sur le TSA et passer du jour au lendemain du ça me ressemble au ça me ressemble pas, et parfois ce sera sur le HP. Aujourd'hui, c'est le HP. Et donc depuis ce matin, je ne cesse de me demander si ce serait possible ou non. En fait si je prends une grille d'identification (avec tout ce que ça implique comme subjectivité), je me retrouve avec les caractéristiques suivantes :

- Hypersensibilité, susceptibilité : Ben, je suis sensible, c'est sur. Sauf quand je me sens glaçon et que j'ai l'impression de ne rien ressentir pour me protéger. Quand j'etais enfant, j'étais très sensible. Maintenant "hyper..." Où est la limite ? Mon psy dit que je le suis, moi je ne me le sens pas. Et susceptible...? Bon d'accord. Mais tout le monde l'est un peu, non ?

- Intensité, hyperréactivité (être trop tout) : Euh... Non, j'en sais rien. Mais vraiment, rien du tout. Je crois pas en fait. En tout cas je le remarque pas.

- Exacerbation des sens : OUI ! Le toucher, l'ouïe surtout. Au point de me donner des blocages alimentaires et de sursauter aisément, de me sentir mal quand il y a du bruit... Ah, et je supporte pas certaines sensations, ni certaines odeurs. Donc la, oui, ok.

- Curiosité : oh que oui ! Des encyclopédies de mon enfance à mes questionnements...

- Imagination débordante, créativité exceptionnelle : pour l'imagination, quand j'étais enfant,oui, clairement, avec mon monde et tout... Ça s'est un peu tari depuis. La créativité... je ne peux pas vivre sans créer, mais ceque je fais n'a rien d'original, alors non.

- Grandes capacités d'observation : bof non. Je suis trop dans la lune.

- Interets variés : tout m'interesse ou presque. Mais en même temps, il y a MA grande passion, la nature. Mais là, jen'apprends jamais assez là dessus à mon gout. Je dirais plutôt oui, mais bon...

- Capacité à faire plusieurs choses en même temps. Ça dépend quoi. Écouter le cours et rêvasser, j'y arrivais très bien (d'ailleurs j'adorais faire tourner mes profs en bourrique avec cette capacité). . Écouter deux personnes parler en même temps, c'est mission impossible (d'ailleurs j'ai déjà du mal à restr concenté sur une, alors deux...)

- Recherche la compagnie des personnes plus agées. Oui et non. C'est pas l'age qui fait, c'est les centes d'intérêt et la maturité.

- Persévérance forte quand il y a interêt, faible ou nulle sinon : je le vis en ce moment même. Donc oui. Mais c'est tout le monde, ça, non ?

- Grand sens de l'humour, souvent étrange et incompris : Dans ma famille on a TOUS un humour bizarre. Je crois que oui, mais j'ai pas de référence.

- Rapidement frustré s'il ne trouve pas les personnes et ressources pour réaliser ses grandes idées : il faudrait déjà que j'ai de grandes idées pour ça.

- Grand sens de la justice : il paraît que oui, enfant. Maintenant aussi. Donc oui.

- Respect des règles fondées, rejet de l'autorité non fondée : oui pour le premier, pour le second, je ne suis rebelleque dans ma tête. Pas du genre à montr sur les palissades.

- Idéalisme, altruisme, compassion : oui.

- Grande capacités de raisonnement : j'en sais rien, moi.

- Rapidité d'apprentissage. Oui. C'est ce qui était le plus visible avec l'hypersensibilité et les comportements bizarres.

- Methode d'apprentissage particulière en maths et lecture : il paraît que oui. Que j'avais des "fulgurances", que je sortais le resultat sans savoir comment quand n'étais gosse. Je me rappelled'avoir fait les problèmes à l'envers, par exemple...

- A lu très jeune et avidemment. Les encyclopédies pour lus grands, j'adorais, mais non. Rien d'exceptionnel pour moi.

- Vocabulaire extensif : euh... on me le fait remarquer parfois. Mais moi, je dirais non.

- Excellente mémoire : ca dépend pour quoi... Enfant oui. Maintenant, je ne sais pas.

- Bon en chiffres, puzzles : houla, non. Ça me gonfle.

- Perfectionnisme et grande lucidité entrainant doute et peur de l'échec. Oui. Ça, oui.

Bon, y a pas mal de trucs qui concordent, mais c'est qu'une liste, et ça peut être un petit effet barnum. On verra plus tard, si je fais le test...ah oui, mais même ça, c'est qu'une indication... youpi. Pis surtout, je me sens juste idiote alors bon...

Bon, je pense que je vais écrire un peu maintenant. Il faut que j'avance, que mon cerveau retrouve une activité à faire, parce que c'est pas possible de cogiter tout le temps là dessus... On se detend, on respire...

C'est vraiment destabilisant.

Vacuité

13 décembre 2016 à 21h43

J'ai le moral dans les chaussettes. C'est venu d'un coup, quand j'ai pensé à ce que je devais faire pour valider mon semestre, mais surtout à la vacuité de ce travail.

Pourtant, ce matin, ça allait très bien. Je n'ai pas reçu ce que j'attendais, mais apres tout, l'idée de recevoir ça juste pour Noel n'est pas si désagréable. Ça ferait un petit cadeau en plus... Cet apres-midi, nous avons emballé les cadeaux de Noel des enfants avec ma mère. Mes deux frères, ma soeur, ma filleule et sa petite soeur... en une heure, c'était plié. On a rigolé à cause de ma difficulté de compréhension d'une de ses consignes (l'eté dernier, elle m'a fait une blague, elle m'a dit de ramener 10 brins et demi de ciboulette. Moi pas fichue de comprendre que c'était une blague, je me suis ramenée avec ce nombre exact... Ça, c'est surement les traits autistiques... l'implicite, la différence entre humour et serieux...). Bref, on a rigolé à cause de ça.
Le problème, c'est quand j'ai regardé les devoirs, que j'ai réalisé ce qu'il restait à faire... Pour rien. Ce que je fais n'est pas par vocation, je ne le fais que pour avoir cette licence, parce que c'est la seule qui est entièrement par correspondance (même les examens). La motivation est en berne, et comme en plus, mon psy m'a dit de demander l'AAH parce que je ne peux pas travailler, en tout cas pas dans l'immédiat, tout cela me donne un important sentiment de vacuité... Il n'y a aucun sens à ce que je fais, je le sais, et je suis toujours épuisée psychologiquement suite a mon craquage de l'année dernière. Si épuisée, que je suis dépourvue de courage... Le moindre grain de sable et je me sens ridicule, minable, j'ai envie de détruire l'image insupportable que me renvoie mon miroir. Je deteste tellement cette image, que je ne mets jamais d'avatar dans mes profils.

Il n'y a aucun sens à ce que je fais, c'est la 1ere fois dans ma vie... Pour mon épanouissement personnel ? Je ne m'épanouis pas. J'aime bien, mais je ne m'épanouis pas. Par consequent, j'ai l'impression que tous mes efforts sont employés à passer tout juste pour ne pas refaire une année, mais sans en faire trop... en fait, exactement comme je l'ai toujours fait a l'ecole quand ça ne m'intéressait que moyennement.
Mais l'autre problème, c'est que je ne sais pas ce que j'ai envie de faire... a part juste... seulement... me remettre de cette fatigue psychique... l'oublier... me redécouvrir...vivre... j'adore étudier... mais j'aime surtout étudier par moi même... sur des sujets qui me passionnent... Pas forcemment ce qui s'étudie en fac.

Mais je continue mes études. Pourquoi ? Par peur de l'échec. Je n'ai jamais echoué. Pas une fois, scolairement, je ne me suis retrouvée en situation d'échec. Je sais que si j'échoue, je m'ecroule. Même si c'est vide de sens, je m'écroule. Au moindre échec, je me sens ridicule. J'en ai pleuré quand je n'ai pas eu de mention au bac, pourtant, je n'ai pas essayé de l'avoir vraiment... disons que je souffrais un peu trop à l'époque pour travailler correctement. Et comme toujours, sans travailler, ou au minimum, j'ai quand même réussi à l'avoir...

Je suis déprimée. Quelle vacuité dans ma vie... mais quelle vacuité...

Psy

21 décembre 2016 à 13h13

À chaque fois que je reviens de chez le psy, je me sens bien. Hier soir j'y ai été, donc. Et je me suis sentie bien. Un peu sonnée, mais bien. Pourtant, j'étais inquiète -je le suis encore- avec tout ce qu'ils se passe dans le monde... il y a encore eu un attentat islamique, sur le marché de Noel de Berlin cette fois, et les medias parlent de "cyberguerre froide" entre les Etats-Unis et la Russie, la guerre de Syrie est horrible. Partout dans le monde, les partis d'extreme droite gagnent du terrain et le racisme à l'égard des musulmans et des "etrangers" flambe... Tout ça m'effraie. J'ai vu aussi une video sur quelque chose que j'ignorais totalement, dont on ne parle absolumment jamais, en tout cas je n'en avais pas entendu parler. C'est absolumment honteux, ce qui arrive et qu'on en parle pas. Dans le désert du Sinaï, des milliers de jeunes venant d'Erythrée, leur pays qu'ils ont fui à cause de la dictature, sont enlevés. Là bas, ils sont victimes d'un trafic, retenus, et torturés d'une manière atroce quotidiennement. Leurs bourreaux appellent la famille pendant les tortures pour leur soutirer de l'argent, que bien souvent, la famille n'a pas... C'est absolumment horrible, mais le pire c'est que tout le monde sait parfaitement où cela se passe, qu'il y a des photographies des maisons où ça se passe, et que personne ne fait rien. À part un Cheik qui organise régulièrement des sauvetages. Le cheik (musulman) se bat au peril de sa vie pour sortir ces jeunes (chretiens) de cet enfer...

Et donc, malgré l'horreur du monde (je ne pense pas qu'ils soit pire qu'avant cela dit, ce type d'horreurs a toujours existé, mais il est clairement pas mieux...) je me suis sentie bien, parce que je suis comprise, et déculpabilisée, qu'on ne m'oblige pas à regarder dans les yeux, à me détendre parce qu'on sait que c'est impossible.

Hier, il m'a dit : "Plus on parle, plus je suis sur qu'il y a un probleme de type Asperger. Je suis sur... pas à 99% mais à 100%."
Et aussi, à mon evocation de cette différence, en disant que ma mère pensait que j'étais surdouée : "Mais c'est le cas."
Et en dépit de la gravité du handicap, de la souffrance que ça m'a provoqué, de tout ce que ça implique et ce que ça va impliquer... je me sens simplement mieux aujourd'hui.

Épuisement anxieux

28 décembre 2016 à 18h52

Noel a été agréable. Très traditionnel pour ma famille, plein de petites joies. Le réveillon chez mes grands-parents est toujours un moment attendu. Je ne suis pas restée très longtemps. Je ne savais pas de quoi parler. De toute façon, quand j'essayais de parler, on ne m'écoutait pas. On ne m'écoute jamais. Parce que je ne sais pas regarder les gens, que j'ai toujours l'air ailleurs, à "faire mon autiste", que je n'arrive pas à rester dans des discussions banales, ni à en suivre plusieurs, tout se mélangeant... je ne sais pas. Enfin, je suis habituée. J'étais quand même heureuse de voir mes frères et soeur recevoir leurs cadeaux. J'ai adoré ça. Ma petite soeur, qui du haut de ses 2 ans, s'est mise à réclamer ses "deaux", puis à sautiller sur place quand elle commençait à ouvrir ses cadeaux. Ce sont surtout ses animaux playmobil 123 et sa cuisine qui ont eu du succes. Et le 25, elle a été toute contente de reconnaitre "Peppa Pig". Elle a dit beaucoup de mots ces derniers temps. Quant à moi, je suis heureuse avec ma nouvelle chaine. Enfin, je peux réécouter ma musique tranquille, avec un son agreable et sans bugs.

Mais je suis encore une fois déchirée par l'angoisse, l'anxiété, et les pensées obsessionnelles. Cette fois, c'est une inquiétude par rapport au climat d'en ce moment. Entre les conflits entre la Russie et l'Ukraine et donc Russie et OTAN, la Russie et les Etats-Unis, la mer de Chine, et la Syrie, les réarmements qui opèrent partout dans le monde, la propagande, les cinglés qui se retrouvent à la tête des pays, je commence à sincèrement m'inquieter. Les medias n'hesitent d'ailleurs pas a parler de guerre en preparation, même si les points de vue se contredisent d'un article à l'autre et que les seuls medias à en parler clairement sont ceux de propagande ou bien des sites bizarres qui se basent sur la place des planètes et qui croyaient en la fin du monde en 2012. Maman m'a dit qu'elle n'était pas du tout inquiète, parce qu'elle avait déjà connu des périodes comme celle ci, et que le nucléaire, justement, était une bonne dissuasion, que le réarmement était d'une certaine manière une façon d'assurer l'égalité et pas nouveau quand monte l'insécurité, que les pays savaient trop quelles conséquences économiques pourrait avoir ce genre de conflit pour les commencer ou en tout cas les rendre trop longs et couteux si ils en viendraient aux mains. Mais c'est obsessionnel. Et comme je sais que ce n'est pas impossible, et surtout en ce moment (même si je devine un côté raisonnable dans le sens que chacun des cinglés aurait pu faire bien pire depuis longtemps...), rien ne me rassure. Et comme je ne controle pas, ma gorge est sèche, mon corps tendu comme un arc, j'en oublie de vivre, je n'ai plus l'envie de rien. Je ne sais pas comment faire pour éviter de m'inquieter à l'avance pour des choses qui n'arriveront pas forcemment (la volonté de dialogue entre Russie et EU maintenant que l'autre partie est aussi sous la coupe d'un cinglé, le fait que la Chine n'a jamais autant investi dans les autres pays (quel interet donc d'aller se battre conte eux ?), le cessez le feu décidé aujourd'hui en Syrie, le dialogue toujours ouvert, l'interdépendance de tout le monde vis a vis de tout le monde...) Chaque fois qu'il existe un rôle de quelque chose, depuis toute jeune, je vais me concentrer dessus jusqu'à épuisement mental. Pour moi plus que pour tout autre, le monde n'est rien d'autre qu'un vivier de dangers. Et c'est invivable.

Peut-être que je devrais simplement accepter l'idée de mourir un jour dans un processus naturel, y compris si ça arrive jeune, car apres tout, des milliers d'enfants meurent chaque année, malheureusement...
Je pense que ce refus de la mort dans nos sociétés en est une source principale d'angoisse. Il suffit d'entendre les gens dire : "si je meurs" pour comprendre. Ben non, c'est pas "si", c'est "quand". Si on l'accepterait, tout en respectant la vie, ce serait sûrement plus simple...

On aurait jamais du évoluer à ce point... en tournant le dos à la nature, il n'y a pas qu'à elle qu'on fait du tort. On s'en fait à nous même en nous donnant la possibilité de nous inquiéter à l'avance. Un animal va être sur le qui-vive en cas de danger, mais il est calme s'il n'y en a pas. Il n'a pas tort...

En ce moment, mon cerveau est encore plus dur à gerer que d'habitude... Nouvel épuisement attendu d'ici quelques jours,