Sentiments

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 09/10/2018.

Sommaire

Résumé des épisodes précédents

26 octobre 2010 à 23h20

Je commence à écrire ce journal intime en une période qui est loin d'être la plus facile que j'ai vécue, et qui s'en retrouve tout aussi difficile à expliquer.

Commençons par une brève introduction. J'ai 18 ans, je suis un homme et étudiant en prépa commerciale sur Paris. Le reste importe peu, et je pense que vous aurez l'occasion de me découvrir au fur et à mesure que j'écris.

J'avais une copine. On a rompu il y a 10 jours. Cela faisait 2 ans et 7 mois que l'on sortait ensemble.

Là encore, pas besoin d'en dire plus pour que vous comprenez que j'ai connu de biens meilleures périodes.

Cette rupture, je l'ai provoquée. Non pas au sens où je pris la décision fatale (bien que cela soit le cas), mais au sens où j'ai tout fait depuis quelques temps pour que notre relation se finisse. Il se trouve que je m'étais rendu compte, et malheureusement trop tardivement, que quelque chose ne collait pas entre nous. Je l'aimais, elle m'aimait. Mais notre relation, en plus d'être sujette à des crises oh que trop fréquentes, souffrait d'un problème bien plus profond. Nous étions différents, trop différents.

Vous vous dites sûrement que, en soi, ce n'est pas vraiment un problème insoluble. Et en effet, nous sommes parvenus à concilier plus ou moins habilement nos centres d'intérêts, aussi différents que nos aspirations futures. Ce sont ces dernières qui ont causé les troubles les plus profonds. Mes études en prépa m'ont fait réalisé petit à petit que je pouvais, peut-être, avoir un travail vraiment passionnant. Pour moi, "un travail vraiment passionnant" veut dire surtout des opportunités de voyages, de découvertes, de nouvelles rencontres etc. Pour elle, cela signifiait mon absence et donc sa tristesse.

Aussi étrange que cela puisse paraître, nous parlions beaucoup, à tort de notre avenir, ensemble. Qui n'a jamais eu envie de faire des projets avec l'être tant aimé? Nous sommes sortis ensemble alors qu'elle traversait la pire période de sa vie, et quoi de mieux pour la rassurer que de bâtir un avenir resplendissant, pour nous deux? A posteriori, c'était une grande erreur que de parler mariage ou autre à 15 ans, mais je me suis laissé convaincre qu'elle était la femme de ma vie. Car je ne l'en aimais que davantage, et que, pour elle, c'était la seule source d'espoir pour sa vie à venir.

Et c'est pourquoi notre récente rupture c'est si mal passée. J'ai commencé à réaliser que, tout ce temps, je me suis laissé illusionner, que j'ai cru en un avenir très improbable. C'était une fuite en avant : je ne voulais pas avoir à affronter une rupture, par peur de ce qu'elle pouvait faire. Alors je continuais, et nous élaborions encore d'autres projets. Mais lorsque je m'en suis rendu compte, au moins en partie, mes sentiments envers elle ont commencé à disparaître. Je ne l'aimais plus comme avant : c'était le début de la fin.

La rupture en elle-même s'est passé un soir, chez moi. Mon "ex"( désormais) est passée par différents phases. D'abord, il y a eu le déni, phase la plus douloureuse pour moi-même, qui voyait combien une rupture pourrait la faire souffrir. Ensuite c'était la tristesse, qui était plus facile à supporter, tant je pleurais à ses côtés....

Aujourd'hui, je pleure autant sa tristesse que ma solitude

Quel vide

27 octobre 2010 à 15h45

Je me réveille ce matin, je tourne ma tête à gauche : il n'y a personne, juste une moitié de lit vide. Naturellement, elle n'est plus là.

Les lits à deux places ont ça de particulier, qu'ils nous invitent toujours à penser qu'il pourrait y avoir quelqu'un à côté de nous. J'avais l'habitude de me réveiller avant elle, et alors je passais plusieurs minutes à la regarder dormir. Maintenant, je n'ai que ce vide pour la remplacer.

Alors je l'imagine : je me rappelle les moments passés ici ensemble, ces moments heureux que j'aurais aimé préserver au-delà de notre rupture. Ces instants où l'on parlait de tout, de rien, de nous. Je n'ai jamais autant parlé à quelqu'un, et j'ai du mal à m'imaginer me confier autant à une autre personne.

C'est ainsi que le réveil est devenu une période de la journée synonyme de regret. Car même si cette rupture était nécessaire, je n'ai jamais voulu me séparer de tout ça. Il le fallait certes, mais mes souvenirs ne sont plus les mêmes désormais. A chaque fois que je pense à elle, que j'écoute une chanson qui nous avait émus, je sens que ma décision entre en conflit avec mes sentiments. Peut-être que si je les avais suivis, je serai encore avec elle. J'en suis même certain.

Alors je lutte contre moi-même, pour que ces sentiments ne m'envahissent pas. Je souhaite désespérément que son image disparaisse, mais tant que je suis dans mon lit, elle me hante. Même si mon aimée est absente, elle n'en est que plus présente dans mon esprit.

Je crains que le sommeil ne prenne pas ce soir...

Insupportable

28 octobre 2010 à 23h12

Insupportable..

La première chose qui lui est venue à l'esprit après notre rupture, c'est de se séparer de tout ce qui lui rappelait moi. Tous les cadeaux que je lui ai fait, tous les mots que je lui ai écrit, un peu comme tous les sentiments qu'elle a eu pour moi, elle a voulu s'en débarrasser. Et elle n'a trouvé que moi pour les garder. "Retour à l'envoyeur" comme qui dirait. Sauf que je n'avais pas vraiment envie de recevoir un tel colis.

Elle me dit que la vue de ces cadeaux, de ces émanations de moi en somme, lui est insupportable. Donc elle me les rend. Mais comment a-t-elle pu oublier à ce point mes sentiments? C'est à moi que leur vue est devenue vraiment insupportable. Je peux comprendre qu'elle n'ait pas envie de penser à moi, que tous ces souvenirs de notre passé heureux la rendent triste. Mais moi, quand je les vois, je ne vois pas la tristesse de notre rupture. Je vois juste qu'elle essaie de m'oublier complètement, de m'effacer, de me jeter hors de sa vie. Car dans ces déchets, elle a aussi mis tous ses souvenirs de moi.

Et je me retrouve, seul, à contempler ce dont elle ne veut plus. Simplement, elle ne veut plus de moi. Comment suis-je censé supporter ça? Je ne l'ai jamais voulu. Je me disais qu'on resterait amis, et, qu'en des jours lointains, on rigolerait en relisant ces vieux mots doux. Mais pourquoi jeter tous ces beaux souvenirs comme ça! Je veux juste qu'elle se souvienne de nos moments ensemble, ces moments heureux qu'elle veut à tout prix oublier.

L'oubli ne sera jamais une solution. J'aimerai tellement parler avec elle, afin qu'elle comprenne au moins ceci ; et, plus égoïstement, pour ne pas rester qu'un déchet à ses yeux.

Chasser la tristesse

31 octobre 2010 à 19h30

J'ai toujours eu l'étrange conviction qu'il y avait sans aucun doute mieux à faire que d'attendre, en toute situation. A fortiori, je ne peux pas me laisser abattre par cette rupture trop longtemps.

C'est dans cette optique que j'ai passé ma première semaine de célibat. Je me suis laissé aller une journée, puis je suis reparti. Enfin, comme je pouvais. Mais bon, je ne m'en suis pas trop mal sorti, et à la fin de cette première semaine, je pouvais être satisfait de cette maigre "réussite".

Le truc avec cette méthode, c'est que la tristesse n'est que rarement bien digérée. Et le contrecoup ne s'est pas fait attendre. Tout ceci s'est manifesté sous la forme que je voulais à tout prix éviter : le regret.

Je pensais avoir assumé pleinement cette dure décision. Mais dès que je me suis senti seul, j'ai eu cette pensée : tu aurais pu rester avec elle, et être heureux. Du moins, même malheureux, tu ne serais plus seul. Ça m'aurait largement suffit.

Pourtant, c'est bel et bien fini, définitivement. J'ai fait en sorte qu'elle le comprenne bien. Elle n'y croyait simplement pas au début, et je souffrais d'autant plus en imaginant l'état dans lequel elle allait être quand elle accepterait la vérité. Je ne l'ai pas ménagé. Je lui ai dit que mes sentiments envers elle n'étaient plus les mêmes. Et c'est à nouveau le cas : car maintenant j'ai désespérément envie d'être avec elle...

J'essaye de me convaincre encore et encore que c'était la bonne chose à faire, mais ça ne prend plus. Et après une semaine quasiment perdue, je me dois de faire quelque chose.

On a une belle expression en Français pour ça : "passer à autre chose". Oui, mais à quoi? J'ai tenté la carte de l'amitié : j'ai invité quelques amis très proches, on a passé beaucoup de temps ensemble... Mais rien n'y fait. A vrai dire, c'est pire qu'avant. Je ne supporte même plus la vue d'autres couples.

Plus j'y pense, plus je me dis que j'avais tort en fait. Il n'y a sûrement rien de mieux à faire que d'attendre. Petit à petit, j'oublierai peut-être ce que m'apportait sa présence. Son image s'effacera de ma tête, et mon lit ne me paraîtra plus aussi vide.

"On passe une moitié de sa vie à attendre ceux qu'on aimera et l'autre moitié à quitter ceux qu'on aime", Victor Hugo

Vivement que je revienne à la première moitié