Journal d'une boulimique

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 09/10/2018.

Sommaire

<< Ne vis pas pour que ta présence se remarque, mais pour que ton absence se ressente >> Bob Marley.

13 octobre 2012 à 10h30

Le psychologue m'avait dit que c'était un vide qu'il fallait combler. Combler en mangeant, en se remplissant. J'en ai marre, j'aimerais tellement être normale, avoir une relation comme les autres avec la nourriture, ne pas en faire une obsession...J'ai honte de moi. Vous savez ce que c'est? Les personne n'étant jamais passer par là ne peuvent pas savoir ce que l'on ressent. Et pour les autres, elles comprendront chaque mots, chaque phrases, chaque sentiments que j'éprouve. Un manque on me disait? J'ai l'impression de perdre pied, que tout autour de moi s'effondre. J'ai l'impression d'être seule, j'ai beau crier mais personne ne m'entend. Je suis bloquée, perdue. Et la seule chose qui me retient? L'amour.

Love me, love me.

13 octobre 2012 à 20h38

Oui, en temps que boulimique c'est vrai que la nourriture est une obsession pour moi. J'aimerais vraiment être normale, manger normalement et ne pas avoir seulement ça en tête. Je voudrais un jour me faire plaisir en mangeant, et avoir la satisfaction en fin de repas de dire : "je n'ai plus faim". Est-ce que ça arrivera un jour ? Je n'ai plus cette sensation de faim depuis longtemps. Depuis que tout a commencer à prendre de l'ampleur et que je mange sans cesse. Les crises sont continuelles, minimum tous les deux jours. Et après chacune d'elle, je suis persuadée que tout est fini, après chacun d'elles je suis déterminée à manger normalement, comme maintenant. Mais je sais très bien que demain, ou après demain je retomberais ; que je perdrais de nouveau tout contrôle. Là maintenant je me dis que tout est fini et que dès demain je vais reprendre un nouveau départ...mais dans ma tête, je sais très bien que ce ne sont que des illusions. Est-ce qu'un jour j'y arriverai? Est-ce qu'un jour je serais NORMALE? C'est tout ce que je demande. Malheureusement la vie ne nous offre pas tout.

De plus, en ce moment mes crises sont encore plus violentes. Je suis triste, je me sens mal. Je n'ai envie que d'une chose chaque jour, c'est de me mettre dans mon lit, ne rien faire, et manger. Encore, et encore...Mon lycée n'est pas aussi merveilleux que je le pensais finalement. Je pensais y faire des rencontres exceptionnelles, qui resteraient dans ma mémoire à jamais. Je sais que ce n'est que le début, mais ça se sent ces choses là non? Le matin je n'ai aucune envie d'y aller, pour revoir des gens dont je n'ai absolument rien à faire. Mis à part deux ou trois, ils m'exaspèrent tous, alors qu'il n'y a aucune raison que ce soit le cas. Je voudrais partir en internat. Mais ma mère dit que ça ne se fera pas avant l'année prochaine. D'ici là, je serais obèse...mais heureusement (ou plutôt malheureusement pour moi) la majorité de ce que je mange fini au fond des toilettes. Sinon, mon beau-père et ma mère divorcent. Ces personnes qui étaient pour moi le modèle de l'amour, le couple invincible. Comme quoi, rien n'est éternel c'est bien vrai. Heureusement, il a quelques choses qui me raccrochent au peu de bonheur pouvant exister dans ma petite vie, quelques petites choses qui sont elles aussi des obsessions plus ou moins importantes comparé à la nourriture.

La plus importante, celle qui me raccroche au bonheur à l'état pure : l'amour. Matthieu, la personne capable de me convaincre que l'amour n'est pas qu'une chose stupide qu'on ne trouve que dans les films. Parce que des fois, les gens se rencontrent par hasard et on se rend compte que c'est plus qu'une simple vu sans importance. Quelques fois quand des gens se rencontrent, c'est qu'à la base ils étaient fait pour s'entendre. Là c'est ce qu'il s'est passé, on s'est rencontré par hasard et maintenant c'est devenu la personne la plus importante dans ma vie, la personne sans qui je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui, celle sans qui je ne serais pas là. C'est si beau et si dure à la fois. C'est ça l'amour? Aimer tellement quelqu'un qu'on en a mal? S'inquiéter de chaque seconde loin de lui, la peur qu'il ne rencontre quelqu'un d'autre, ou que ses sentiments s'estompent. Le stress de le perdre sans arrêt, et ce bonheur absolument indescriptible lorsque l'on est à ses côtés. Je sais, je sais que c'est lui mon premier Amour. Celui avec un grand A, celui qui n'arrive qu'une fois dans une vie. Les gens trouvent ça tellement débile de croire à quelque chose de ce genre quand on a que quinze ans et qu'on est qu'une gamine comme moi. Les gens pensent qu'il faut être vieux pour avoir des choses à raconter, pour avoir des avis concrets, pour pouvoir croire en quelque chose...moi je crois en nous, je crois en cet amour. Je l'aime. Ces mots on les dit tellement facilement maintenant, mais moi, moi je sais les sentiments qui en ressortent. Je sais que ce sont pas des paroles en l'air et qu'ils sont tellement peu forts comparé à ce que je peux ressentir vraiment. Matthieu, je t'aime.

Il y a aussi ma meilleure amie. Avant j'aurais dis "mes trois meilleures amies", mais on n'est plus sure de rien de nos jours. Et j'ai encore du mal à savoir sur qui je peux compter, même après avoir traverser des choses avec quelqu'un. C'est ça le plus dure, ne pas savoir, ne pas pouvoir contrôler, et se dire que du jour au lendemain tout peut se terminer. Vous l'aurez compris, j'ai perdu l'une des amies les plus chères à mon coeur, enfin...on s'aime, mais je n'arrive plus à lui parler comme je le faisais avant. Alors maintenant je dis "mes meilleures amies" ces filles qui sans s'en rendre compte, ces filles que j'ai toujours appréciées quoi qu'un peu dans l'ombre d'autres personnes, ont toujours été la pour moi. Elle s'appelle Estelle et Emmanuelle. C'est elles, mes meilleures amie.

Oui c'est vrai, c'est pas facile tous les jours. Vous trouverez ça plus ou moins triste ou pas, en fonction de votre mode de vie, des problèmes que vous avez traverser.
Je m'appelle Lola, j'ai quinze ans, ma famille se déchire, je suis boulimique et triste. Mais je me rattache à ces petits fils de bonheur, ma mère, mes frangins, mes meilleures amies et l'Amour de ma Vie.

STOP STOP STOP

15 octobre 2012 à 17h56

Je n'y arrive pas ... je n'ai aucune volonté, aucune envie, rien qui me soutient d'arrêter. Je continue de manger, de me remplir alors que je sais que c'est une mauvaise chose. Le seule progrès que j'ai fais, c'est que je me fais moins vomir qu'avant. Mais j'ai toujours cette voix qui me dit "je suis grosse, je suis grosse, je suis grosse". C'est insupportable. Maintenant cette voix, je l'entend même quand mon estomac est vide. Je sais que ce que je vais dire est débile, mais je me sentirais sans doute beaucoup mieux si je ne mangeais presque plus. Mais je sais que je n'en serais pas capable, et que je retomberais aussitôt. C'est tellement triste, une vie basée sur une chose aussi débile si vous saviez. Je me suis souvent posée la question de savoir si j'avais un but précis dans la vie, si je manquerais à quelqu'un si je n'étais plus là. Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas décidé de mettre fin à mes jours hein. Mais je pense que quand on est triste, que quand on a rien qui nous rattache à quelque chose, et que rien nous donne le sourire ou nous rend heureux (mis à part quelques personnes cités), on est dans le droit de se poser des questions comme celles-ci.
En fait, je pense que si j'en suis toujours au même stade aujourd'hui, si je suis comme ça, c'est parce qu'il me manque quelque chose. Je sais que je ne serais pas comme ça si j'étais HEUREUSE. Parce que quand on est heureux, on a pas besoin de combler un vide en sois, en mangeant et d'ensuite regretter pour se faire vomir.

Aujourd'hui je suis allée en cours normalement. Ce matin je n'ai pas prit de petit déjeuner, et j'ai fais du sport correctement, j'étais fière de moi ! J'ai rigoler avec mes amis, profiter du temps que j'avais avec eux, j'ai suivi mes cours. Mais tout ça, c'est tellement pas pour moi. J'arrive pas à m'y faire, à cette routine...quand je rentre chez moi c'est toujours la même chose : l'ennui, la nourriture, la tristesse, les pleurs, les musiques tristes. Je n'ai aucune envie de rien. Si vous saviez comme j'aimerais être NORMALE, si vous saviez. C'est triste de se ruiner la vie quand on est jeune seulement parce qu'on ne sait pas comment être heureux. Ne plus être boulimique serait déjà un bon début, seulement pour ne plus l'être il me faut justement ce petit truc qui me manque. En fait, je vous dis ça mais je ne suis même pas sûre que vous allez comprendre quoi que ce soit...

J'ai faillis aller dîner chez Matthieu ce soir, mais ma mère à refuser parce que nous sommes en semaine et que nous allons déjà au concert de Keane mercredi soir. Il va donc falloir que j'attende vendredi pour le voir ... c'est dure les relations comme ça vous savez? On se voit tous les week-ends et certes il y a pire, mais je trouve ça déjà assez dur. Sachant qu'en plus c'est la seule personne avec qui je ne fais pas de crise. Mais maintenant de toutes façons, peu importe avec qui je suis, je me sens grosse et immonde quoi qu'il arrive. Du coup je vais le chercher tous les vendredis à son lycée, ce qui me prend environs une heure de bus, mais ça m'est égal temps que je le vois.

Je vais commencer à bien me nourrir, à peu me nourrir. Je veux que la prochaine qu'il me voit, il se dise "wouah, c'est ma copine ça?!". Je veux me sentir bien dans ma peau, dans ma tête, je veux qu'il soit fière de dire que je suis sa petite amie, et je veux être fière de se que je suis. J'en ai marre de me poser la question tous les matins de ce que je vais mettre pour ne pas paraître trop grosse, de me comparer à toutes les autres filles. Je veux être une fille comme une autre, une lycéenne comme une autre. Je veux enfin être MOI et me montrer telle que je suis.
Je n'ai pas besoin de toute cette nourriture pour être heureuse, j'ai une famille, des amis, un copain, un lycée. J'ai tout pour être heureuse (en excluant le fait le divorce mais je ne dois pas me laisser abattre par ceci) alors je ne veux pas tout gâcher à quelque de ma tête qui fait une fixette sur la bouffe.

J'ai reçu un message tout à l'heure. Celui d'une jeune fille qui me disait qu'elle me comprenait. Sa dernière phrase ? : Si je peux me permettre tu devrais essayer de perdre du poids, en fait n'essaye pas fait le, vraiment.

Je vais le faire. Je vais réussir, je vais être une jeune fille comme une autre et je vais être HEUREUSE.