Pour commencer, rien de plus simple qu'une présentation :
M. j'ai 20 ans et quelque chose qui me ronge depuis deux ans. Je ne sais pas si écrire est une solution mais on voit partout dans les films que les filles qui ont des journaux intimes se sentent soulagée après..
J'ai tout essayé ou pas assez peut-être. Chaque contrariété est un pas de plus vers l'enfer.
Oui je sais ce n'est pas une présentation très joyeuse. Mais si j'ai décider d'écrire aujourd'hui, c'est aussi pour guérir.
Oui, je suis depuis 2 ans victime de TCA et maintenant j'ose le dire.
Je ne sais pas d'où c'est parti. Ma mère soutien que ça sort d'une rupture, avec ce mec A. ça collerait ouais, puisque je n'ai jamais était aussi heureuse qu'avec lui. Mais il a rompu en février 2009 et je me souviens des premières crises en mars-avril 2010.. ça ferait long pour s'en remettre. Même si tout le monde le sait, on ne se remet jamais vraiment de son premier amour.
Les crises ont commencé lorsque j'ai eu mon appartement. Une vie de rêve, un 85m² à trois, soirée sur soirée et une prise de poids à vue d'oeil.
Je crois qu'au début je ne soulevais la cuvette de mes toilettes que pour enlever le "surplus", mais comme on m'avait dit, on se laisse vite dépasser..
Je suis partie vivre en Italie en mai 2010 pour 4 moi avec L. On voyait déjà l'été de rêve se dessiner : soleil, mecs, plage à gogo, les vacances qu'on avait pas eu depuis des années étaient devant nous.
Nous sommes arrivée le 29 avril 2010 en Sicile, un soir vers 22h je crois. On nous a conduit vers notre chambre d'un hôtel ****, ça déjà c'était bien trop beau pour nous mais on pouvais gérer! :)
Sont vite arrivées les découvertes de notre nouvelle petite très petite ville et toutes les merveilles culinaires qu'offre l'Italie. Je crois que c'est vraiment partie de là. Au début on avait dit, sport tous les jours pour ne pas se laisser aller.
Et on s'y tenait! On faisait des abdos tous les soirs et on marchait beaucoup.
Mais que peut-on contre l'huile italien ? Pas grand chose.
J'ai vite repris cette habitude d'enlever le surplus... Même si L. me hurler dessus à chaque fois, rien n'y faisait...
Puis les crises sont apparues.. un truc nouveau, dont je me serais volontiers passée. Ce besoin de manger, sans doute pour combler un manque.. Lequel ? aucune idée. Avec du recul peut-être le fait d'être à 1500km de chez moi, et pourtant dieu sait que j'étais heureuse là-bas...
Donc je mangeais.. à m'en rendre malade. Je ne m'arrêtais pas car je savais qu'après tout sortirai, que ça serait comme si je n'avais pas manger tout ça, mais que j'aurais quand même eu le goût sur mes papilles et un instant, un très court instant de plaisir avant l'enfer.
L. détestait me voir faire ça, elle a essayé plusieurs fois d'ailleurs de m'arrêter.. Mais pendant une crise je devenais une autre personne, qui lui criait dessus et disait des choses que je ne pensais pas.
Alors je lui ai demandé de ne pas m'aider, de mettre ses écouteurs lorsque j'entrais dans la salle de bains et en bonne amie qui avait compris qu'elle ne pouvait rien pour moi dans cette Italie profonde elle s'est contenté de me faire parler. Mais ça faisait du bien d'en parler..
Ces deux premières années serait bien trop longues à raconter, mais je vais tout de même le faire au fur et à mesure de ce journal. Pour moi, pour revoir tout ce que j'ai traversé, mais aussi pour celles qui un jour malheureusement croiserons le chemin de cette horreur qui dort au fond de vous et une fois réveillée ne vous lâche pas de si tôt.
ça fait deux ans que je suis boulimique, et je ne suis pas guérie. Je n'accepte toujours pas d'aide mais j'espère qu'écrire sera un bon début.
M.