Le poids du silence

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Archive du journal au 09/10/2018.

Sommaire

Il faut bien commencer un jour...

25 avril 2011 à 23h28

Il parait que ça peut me faire du bien.
Bon ben là ca y est ça fait bien une demi heure que je regarde la page blanche...

Je suis incapable de dire quand ça a commencé.
En fait à 7 ans j'en souffrais pas tant que ça enfin pas comme maintenant. Bien sûr, je savais que je n'étais pas comme les autres et ça me rendait parfois triste mais c'est ce qui a fait ma force. Sauf que cette force je l'ai perdue quand je t'ai rencontré.
Ça s'est arrêté en mars ou avril 2006. Je ne me souviens plus de la date, je ne voulais pas la retenir je m'étais que comme ça j'oublierais très vite, ben ça n'a pas marché. Je pense que ca a commencé en 1997 ou 1998 en tout cas je suis sûre que quand j'ai commencé l'école, en septembre 1998 ça durait déjà depuis un bon bout de temps, l'habitude était installée.

J'ai été violé toute mon enfance, je ne dirai jamais par qui. Je le déteste, il a détruit ma vie. J'ai toujours fui les hommes, jusqu'au jour où je suis tombée amoureuse pour de vraie. Amoureuse d'un homme à qui je suis incapable de faire l'amour normalement. Et qui finira par me quitter à cause de ce connard. Si je le perds, je perds tout.

Je ne serai jamais une femme comme tout les autres. Je suis incapable de me regarder dans la glace sans penser que je suis une extra terrestre, que je suis sale et inhumaine.

Mais pourquoi j'ai rien dit ? J'ai honte, si tu savais comme j'ai honte.

Salle de bain

26 avril 2011 à 0h02

Il m'appelait en se caressant le sexe, ça voulait dire direction la salle de bain. Souvent j'essayais de lui faire croire que je n'avais pas vu. Mais là il insistait et me regardait très froidement et je n'avais pas le choix. Alors on allait dans la salle de bain, ça durait 10 minutes je pense a peu près, c'était relativement le même rituel à chaque fois
Il fermait la fenêtre qui était quasiment toujours ouverte à cause des chats, enlevait mon pantalon ou ma jupe, m'asseyait sur le rebord de l'évier, ouvrait sa braguette et commençait a se masturber en me touchant et en mettant des doigts, ca me faisait très mal mais j'avais pas le droit de crier ou de pleurer. J'avais froid? Un jour je suis devenue un peu plus grande et il a pu commencé à me pénétrer, avant il se contentait de coller nos sexes et de d'exciter jusqu'à l'éjaculation en me caressant les seins et le sexe. Après il mettait son sexe et ça faisait vraiment très mal quand ca rentrait pas et que du coup ca me faisait mal il devait arrêter et il m'engueulait parce que je ne savais pas ce qui était bon et que j'étais égoïste ou alors complètement l'inverse il était gentil. Son comportement avec moi était tantôt gentil limite affectueux etc.. tantôt violent.

Des fois pour faire passer il mettait du savon qui piquait.

J'ai fait pipi au lit et sur moi pendant très très longtemps pour une raison indéterminée, je crois aujoud'hui savoir pourquoi.

Ce corps qui me dégoute

26 avril 2011 à 0h31

L e sien comme le mien.
Je me trouve tellement hideuse. Crade de l'intérieur. Je me demande encore aujourd'hui si je suis faite normalement. J'ai toujours l'impression que non.
Des fois j'ai envie de séduire, de plaire que tout le monde me voit et me trouve belle, alors qu'a d'autres moments, j'ai envie de me cacher, d'être très moche, d'être sale et répugnante, de cacher ses seins beaucoup trop gros pour que personne n'ait envie de moi.
Quand on fait l'amour, c'est aussi très variable, des fois je me sens très très mal et je voudrais que tu arrêtes parce que ça me fait peur et mal moralement je ne sais pas trop pourquoi, tu fais attention. D'autres fois, je suis très très excitée à telle point que je ne pense qu'à moi et après je me sens très mal, j'ai l'impression d'être comme lui, de te forcer.
Des fois aussi, je te rassure, ça se passe bien, je n'ai pas peur, tu as l'air heureux et je le suis aussi, je ne pense qu'à nous.
J'ai peur au début mais ça passe en te regardant.

J'ai toujours rêver qu'un jour je rencontrerai un homme qui me ferait oublier tout ça, un homme que j'aimerais par dessus tout. Je l'ai rencontré, pourtant je ne guéris pas, je me sens coupable de ce qui s'est passé toutes ses années, coupable d'être impure, de jamais pouvoir être à la hauteur.

J'aurais dû... - 5,12 & 18 ans

26 avril 2011 à 0h54

En 5ème, 12 ans. Ça continuait malgré mes règles, il faisait juste un peu plus attention. J'ai fait une dépression. Et cette année alors que cette fois ci j'avais tout pour être heureuse, j'ai recommencé. En 5ème je réalisais que j'étais bête et que je ne pouvais rien faire. Aujourd'hui je réalise qu'il a gâché ma vie, et que je ne sais pas si j'arriverais à me battre.
En 5ème je voulais mourir, quand il a arrêté j'ai trouvais la force de me battre, je me suis jurée de commencer à vivre ma vie d'adolescente de me faire des amies, et tout et tout.
C'est ce que j'ai fait, sauf que je me suis interdite de tomber amoureuse. Parfois je trouvais un garçon charmant et alors je me sentais tellement minable que ça partait vite, après j'ai commencé à essayer de plaire à certain mec mais pas trop au moment où ils s'intéressent à moi, je me faisais oublier. Puis, je m'inventais des amoureux pour faire comme les copines.
Aujourd'hui si je ne t'avais pas je voudrais mourir, plus rien ne me raccroche à la vie. Ne me prends pas pour une suicidaire, ce n'est pas le cas, je n'aurais pas le cran pour ça, mais ce qui me tiens "éveillé", heureuse d'être là, c'est toi.

Je regrette tellement de ne pas avoir porter plainte, de ne pas en avoir parler. Je pense que certains étaient au courant et qu'ils m'ont laissé me faire violer. Aujourd'hui il est trop tard, personne ne me croira. J'avais des gens autour de moi pour en parler. En CM1 à l'école on a travaillé sur les droits des enfants. Sur un des documents qui nous avait été distribué y'avait le droit de dire NON aux adultes, le droit de porter plainte contre les abus sexuels, il a vu ce papier et il m'a dit que j'avais le droit de lui dire non. J'ai rien dit, j'étais paralysée par la peur, dans ma tête je hurlais NON NON NON NON, mais j'ai rien dit. Je suis bête.
Il se caressait en même temps discrètement, il essayait parfois de me convaincre que j'aimais ça, mais moi je détestais ça, c'était horrible, il me disait toujours "je sais que tu aimes ça".