Une vie comme une autre

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 09/10/2018.

Sommaire

Début.

23 juillet 2010 à 1h12

Parce qu'il y a un début à tout.

Ce journal est mon jardin secret, tout le monde y a accès, certes, mais mon identité ne sera jamais révélée. Mes proches ne sauront rien de ce journal et c'est mieux ainsi. J'ai besoin d'un coin à moi où mes écrits me libéreront. Les idées fusent dans ma tête et le doute s'installe toujours petit à petit dans n'importe quelle situation. Je me sens nulle de réagir ainsi. Je n'ai pas besoin d'aide pour qu'on me dise quoi faire dans telle situation ou comment réagir.

Je veux juste y voir plus clair. A ma façon. Seule.

Complications.

23 juillet 2010 à 1h34

Je suis amoureuse, lui aussi. Mais je complique tout, une phrase, un mot, un geste peut me vexer à tout moment et j'envoie tout valser. Je me renferme et je deviens idiote. Il est tellement compréhensif que j'en ai mal au coeur. Il me rend bien, heureuse. Il est magique et me rend unique. Il a un regard profond, et un sourire à tomber. Vraiment. Son rire, il me donne des frissons tant ça me fait du bien de le savoir heureux. A mes côtés. Ensembles depuis peu, et pourtant...

Malheureusement, je crois que mon comportement est dû au décès de ma tendre mère en 2004. Son absence me pèse tant et encore aujourd'hui j'ai du mal à avancer. Je n'en parle jamais. Ou très peu. Je n'y arrive pas. Pourtant, j'ai tellement de choses à dire à son sujet, comme "Elle était vraiment belle lorsqu'elle souriait, lorsqu'elle devait travailler, elle n'aimait pas toujours ça mais s'efforçait d'y aller. Elle avait un fort caractère, (paraîtrait-il que nous ayons le même, selon les dires de Papa), elle était entière et droite. Il ne fallait surtout pas la prendre pour une idiote, parce que les gens s'en souvenaient. Elle est inoubliable." Et pourtant, lorsque j'y pense, cela me semble facile d'en parler. En réalité, sachez que non. Certaines personnes me diraient d'avancer et de faire avec, d'autres se diraient compréhensifs. Ce que je pense, moi, c'est n'est pas que je n'ai pas envie d'avancer mais c'est que j'ai peur de l'oublier. Ce qui me fait mal, ce qui me fait peur de l'oublier c'est que j'ai oublié son écriture, sa voix, les traits de son visage me semblent flous et... J'ai mal. J'ai honte. Il me reste juste une photo d'elle et moi dans mon portefeuille. Et tout l'amour qu'elle me portait. Je suis certaine qu'elle m'a déjà dit "Je t'aime" mais... j'ai beau essayé de m'en souvenir, le son de sa voix ne me revient pas. Et ça, ça fait mal.

Mon père, cet homme... Il est tendre, attentionné mais loin d'être expressif. Il a du caractère, un caractère que j'admire. Il ne se laisse pas marcher dessus, loin de là. Il respecte ceux qui l'entourent à condition de ne pas être pris pour un idiot. Il est juste, droit et fait ce qui lui semble bon. J'avoue que parfois ses décisions me semblent dures mais c'est son rôle de père. Surtout en étant seul. Je suis très difficile à supporter et je l'admire pour son courage et sa tenacité. Vraiment. Il fait partie de moi. A jamais.

J'ignore si un jour je lui ferais part de ce journal, j'ose l'espérer. Mais pas tout de suite. J'aimerai qu'il comprenne que malgré mon comportement de gamine gâtée. (Pas que je le sois, non, mais il a toujours fait en sorte que je ne manque de rien. Je crois que c'est un des rares pères qui fait autant attention à ses enfants.) Je crois que c'est sa façon à lui, de me dire "Je t'aime". Ses attentions me font du bien. Je ne lui dis pas, mais je le pense. Très très fort.

Elle lui manque, terriblement. Lorsque dans ma tête l'image de mon père ayant les larmes aux yeux me revient, mon coeur se brise. Il se brise parce que mon père remplit mon coeur, à 100%. Parce que finalement, son bonheur passe avant le mien. Et que malgré le fait qu'il m'arrive de lui en vouloir pour telle ou telle chose, je ferais tout pour lui. J'aimerais juste entendre de sa voix qu'il a besoin de moi. Mais j'imagine combien ce doit être dur pour lui, si ça l'est pour moi.

Je n'arrive pas à exprimer oralement ce que j'exprime ici, aujourd'hui. J'ai une carapace beaucoup trop forte et je suis tellement sensible que mes larmes auraient déjà envahies mes joues à partir de la deuxième phrase. Et les mots laisseraient place à des sanglots pour exprimer mes maux.

Des sanglots incompréhensifs.

La peur n'évite pas le danger.

23 juillet 2010 à 14h36

Mon frère, ce héro, vit seul aux US pour un an. En France, il vit accompagné de sa copine. Une demoiselle qui semble gentille mais en fait, je n'en sais rien... Je ne me suis jamais interessée à elle, je n'ai jamais eu de réelles discussions avec elle. Je sais juste que la plupart du temps, lorsqu'elle est à la maison, je suis relativement agressive avec elle dans mes pensées et dans mes propos. Je ne devrais pas. Elle rend mon frère heureux, sinon il ne serait pas à ses côtés. Mais elle me semble mystérieuse, réservée, très peu bavarde. Que pourrais-je échanger avec elle? Elle ne montre pas d'envie spécialement, non plus. C'est idiot, elle s'en fiche sûrement.

                  Je crois que je suis jalouse. Jalouse qu'on me prenne mon frère, qu'il soit loin de moi, qu'il ait construit sa vie, qu'il soit amoureux et vive en ménage avec celle qui occupe son coeur. Jalouse de sa réussite scolaire aussi... Aucun échec dans son parcours. Il n'est pas parfait, mais il est exceptionnel dans n'importe quel domaine où il se trouve. C'est mon image à moi, et on ne me l'enlevera pas.

Passons. Papa a refait sa vie aussi de son côté, accompagné d'une personne. C'est son choix, il a besoin d'affection pour combler le manque de cette femme qu'il a tant aimée, sa femme. Et mère de ses enfants. D'un côté ça me pèse car elle est gentille, innocente, mais... Quelque chose me dérange. Elle ne remplace pas ma mère, jamais, mais par exemple penser qu'ils pourraient vivre ensemble un jour, ça me fend le coeur. Je suis sûre que c'est ce qui arrivera, mais dans ma tête et dans mon coeur c'est comme si mon paternel tournait la page sur son passé. Mais après tout, je le comprends.

                   Je crois que là encore je suis jalouse. Jalouse qu'il refasse sa vie, jalouse de penser qu'il puisse vivre avec. Mais en y réflechissant, ma mère lui dirait sûrement d'avancer, d'essayer d'être heureux et de faire en sorte d'avoir une belle vie. Elle était loin d'être égoïste. Elle pensait à tout le monde avant de penser à elle. Puis quand vint le moment où elle voulu penser à elle, il était trop tard.

Mon amoureux. Une histoire loin d'être banale. Mais j'avoue être jalouse de tout ce qui lui tourne autour. Parfois j'en fais toute une histoire, je crois des choses fausses, mais au final : j'ai peur. Une collègue, une amie, une ex et ça commence à cogiter dans ma tête. Lui aussi, il a peur de tout ce qui me tourne autour. Il pourrait donc comprendre? Si je devais l'écouter : je n'ai rien à craindre, mais lui a du souci à se faire. En réalité, c'est tout l'inverse. Ceux qui m'entourent et qui pourraient être une sorte de "menace" pour lui ne représentent rien et sont très loin de lui arriver à la cheville. Vraiment.

                  Je crois que je suis jalouse car je veux voler de mes propres ailes et pour le moment, je dois attendre. J'ai juste hâte du moment où je pourrais être aux côtés de mon Ange. Juste hâte du moment où je pourrais prouver à mon père que je peux y arriver et que je ferais tout pour. Et que cette dernière chance, je la saisirais jusqu'à la dernière seconde. Cette année de Terminale, je la fais pour moi mais je crois que je la fais pour une chose surtout : prouver que je sais me débrouiller seule, je peux gérer plusieurs responsabilités en même temps. Laisse-moi la chance de te montrer que j'en suis capable. Tu dis que je suis intelligente, alors laisse-moi me servir de cette intelligence.

Dis-moi oui.