Réflexions... ou l'art de se remettre les pendules à l'heure.

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 09/10/2018.

Sommaire

Dans la brume...

13 novembre 2012 à 2h32

C'est un peu comme ça que je me sens. Dans la brume.

Je n'ai pas écrit depuis des lunes. Ce qui revient à dire que j'ai cessé de réfléchir, de m'interroger, de me remettre en question. Alors je suis dans la brume. Et j'entretiens une relation qui m'apporte... je ne sais trop quoi, au juste.

Ce que je fais, maintenant, ne fait pas de sens. Ça ne fait pas de sens pour moi, bien que j'essaie de me convaincre du contraire. Et ça ne fait pas de sens pour mon entourage, pour mes proches. Pourtant, je persiste. Je m'accroche. Pourquoi??? Pourquoi est-ce que je continue??? Pourquoi est-ce que je fais ça???

Est-ce que c'est simplement pour prouver que j'ai raison? Ou enfin, que je n'ai pas complètement tort? Ou si c'est par réel espoir de voir un jour un dénouement heureux à cette situation? Je ne sais pas.

Spontanément, je dirais bien sûr que c'est pour la fin heureuse. Parce que même si je me sais têtue, je ne me crois pas bornée. Quand j'ai tort, je suis à même de m'en rendre compte, et je n'ai pas peur de l'admettre. Or maintenant, même si je sais que ça ne fait pas de sens, je ne suis pas convaincue d'avoir tort. Pas plus que je ne suis convaincue d'avoir raison. Je suis convaincue que peut-être. Et c'est mince à défendre. Quasiment impossible à justifier, et difficile à rationaliser.

Il est passé où mon "gros bon sens"? Est-ce que mon instinct est bousillé à ce point? Je veux dire, est-ce que je suis vraiment dans "le champ"? Jusqu'où je peux aller à cause de mon entêtement? Parce que c'est un peu ça, de l'entêtement, non? Je ne sais pas!

Est-ce que je l'aime? Est-ce que c'est vraiment par amour? C'est pas pour le sexe, ça, au moins, c'est clair. Encore moins pour l'argent. Et sûrement pas pour les enfants! Pour combler le vide? Par peur de l'absence? Pourquoi? Pour assouvir mon instinct de "Mère Thérésa"? Il me semble que je pourrais trouver plus noble cause que celle-là.

Peut-être que c'est vrai. Que j'ai changé, ces dernières années, et pas pour le mieux. Ma relation en dent de scie (et c'est un euphémisme!) m'a peut-être fait perdre le fil de ce que j'étais, de ce que j'aspire à devenir?

Une chose est sûre, je dois me retrouver. Parce que je n'arrive même plus à me convaincre moi-même ni à me rassurer. Je suis dans la brume.

Borderline

14 novembre 2012 à 5h38

Mon homme a un trouble de personnalité limite.

Ça explique plein de choses qui se sont produites ces dernières années... et pour lui, tout au long de sa vie. Ça explique les crises intenses, les débordements d'émotions, les cris, les larmes et tous les drames sans doute. Ça explique peut-être aussi un incendie... je ne sais pas. Ça explique assurément les inquiétudes. Parce que l'inconnu, je le sais, ça fait peur. Et assorti d'une maladie d'émotion, c'est terrifiant.

J'aurais pu le quitter. Me sauver. En fait, je l'ai fait. J'ai pris mes pénates, pris un apart, et essayé tant bien que mal de retrouver un semblant d’équilibre pour moi et mes enfants (qui ne sont pas les siens, et ça explique aussi pourquoi il a eu une relation merdique avec la mère de ses enfants à lui).

Je n'ai pas su garder mes distances. Malgré mes bonnes intentions. Je me l'explique mal. Parce que j'aurais eu toutes les raisons du monde de prendre mes jambes à mon cou. J'ai essayé. Je pense que je ne peux me résoudre à laisser tomber parce que je sais ce qu'il est, ou ce qu'il peut être, ce à quoi il aspire. Je sais qu'il voulait inconsciemment qu'on le pousse au bout de ses limites, pour qu'enfin quelqu'un, quelque part soit capable de mettre un nom sur le mal qui le ronge par en-dedans. Et je l'ai fait. Je l'ai acculé au pied du mur, traîné chez son médecin, puis chez le psy. À chacune de ses dérapes, je lui ai montré la porte. Parce que je crois que la maladie ne doit pas être une excuse.

Je ne sais pas comment ça s'est passé, mais finalement, il s'est rendu au point où il s'est décidé de par lui-même à se prendre en main. En commençant par accepter de prendre une médication de façon régulière. Mais surtout en trouvant lui-même un centre de psychothérapie qui traite de ce genre de problème. Je suis fière de dire que je n'ai rien à voir là-dedans, même si je lui ai souvent mentionné que c'est la seule chose qui pourrait réellement l'aider. La partie n'est pas gagnée mais, ça me semble un pas dans la bonne direction.
Pour avoir lu sur le sujet, je sais que de "nommer le mal", c'est déjà une victoire. Le reste, c'est d'apprendre, pour lui, à vivre avec.

Et pour moi, d'apprendre à surmonter le doute. J'ai du mal à le faire. Et je me sens terriblement seule là-dedans. Parce que je fais face à l'incompréhension, et aux doutes de ceux qui me connaissent, et qui s'inquiètent pour moi. C'est mon jugement et ma raison qu'on remet en cause. Alors je m'isole, et je m'éloigne. Parce que même si je le voulais, je suis incapable de justifier. Je n'ai aucune envie de le faire d'ailleurs. Ça m'embrouille et me déstabilise. Je perds confiance en mes moyens, en moi. Et je me sens incapable de rassurer tout ce beau monde-là.

Je sais qu'il existe des groupes pour les proches. Peut-être que c'est ce dont j'ai besoin. De m'entourer de gens qui pourront réellement comprendre ce que je vis, parce que je sais que je ne suis pas la seule. Peut-être...

Ouf, on baisse la pression...

15 novembre 2012 à 4h28

Une bonne nouvelle aujourd'hui, enfin! Ma dernière ira à la même école secondaire que mes plus grandes, dans le programme de son choix... oufffffff... ça va peut-être lui redonner le sourire!!! Je l'espère!

Bilan.

24 novembre 2012 à 22h11

J'ai vu mon médecin cette semaine. Le bilan n'est pas trop mal. Bon, j'ai pris du poids. Pas mal. Une quarantaine de livre depuis les 5 dernières années. Faut que j'arrête de fumer, je le sais, ça aussi. Je sais que je suis capable de faire les deux, perdre du poids, cesser de fumer. Pour l'instant, j'en ai juste pas envie. Ça va venir. Le bon point de ma visite, c'est que j'ai finalement réussi à le convaincre de me débarrasser des antidépresseurs! Mon moral est bon, et je ne me sens plus le besoin d'avoir une béquille. Et après quasiment 6 ans de "traitement", je considère que j'ai eu ma dose. J'ai envie de redevenir "moi-même". Tant qu'à moi, j'aurais dû cesser depuis un bon moment déjà mais comme il est plutôt du genre à préconiser le "ça va bien, pourquoi arrêter?", il ne voyait pas la nécessité de me faire cesser. Mais moi, je la vois.

C'est vrai que j'ai eu une période difficile. Il y a 6 ans. Un épisode important, et une mini-rechute parce que, étant ce que je suis, j'avais décidé que c'était assez les "pellules"... Mauvaise idée. Très, très mauvaise idée. Ce qu'il faut comprendre c'est que quand on n'est pas vigilant avec un médication qui affecte les composants chimiques du cerveau, c'est que ça peut nous ramener sans raison aucune dans un état dépressif. C'est ce qui m'est arrivé. J'ai donc dû recommencer à prendre ma dose, comme une bonne fille sage. Et je n'ai pas l'intention de refaire la même erreur. Je connais les effets du sevrage, et je vais le faire comme il faut cette fois-ci. J'ai quand même promis d'attendre en janvier avant de commencer à diminuer... parce novembre et décembre, ce n'est pas une bonne période, ça a l'air. Quoiqu'il en soit... décembre, ça me semble ok pour moi.

Je ne suis pas contre l'idée de prendre des médicaments, quand c'est nécessaire. Mais de rester abonnée à l'Effexor parce que la réalité est moins dure à gérer, ça me pose un problème. Je suis consciente que ça m'a été nécessaire et bénéfique pendant ma période creuse. Sauf qu'en continuant la médication, j'ai aussi le sentiment que je n'en sortirai jamais! Que je traîne cette étape de ma vie comme un boulet, au lieu de la laisser là ou elle doit être: derrière. Je veux recommencer à vivre mes émotions, à les sentir, à les comprendre, mais aussi à leur faire confiance. Je veux recommencer à vivre.

C'est peut-être pour ça que j'ai de la misère a accepter le "attendons-voir" qui semble être le mode de traitement préconisé par M.Borderline. D'accord qu'il a besoin de médicament, c'est évident. D'accord aussi qu'il a besoin d'un suivi, ça aussi c'est évident. Mais entre les doses et les sessions de thérapie, faut aussi recommencer à exister, à fonctionner, à vivre, à grandir, me semble. Attendre de voir, ça me paraît assez "passif" comme comportement. Trop passif à mon goût. Je veux dire, comment savoir que ça fonctionne si tu ne mets pas à l'épreuve? Si tu n'essaies pas? Si tu n'explores pas les limites? Si tu continues d'attendre de voir? L'attente, moi, ça me tue! C'est une perte de temps. Et là, faudrait que j'attende pour voir si dans 6 mois, dans un an, on sera capable d'avoir une vie qui a de l'allure ensemble. Ça me rentre pas dans le crâne. Je veux bien laisser le temps au temps de faire son oeuvre, mais en "attendant", je vais faire autre chose! Je vais pas rester là à regarder le temps passer jusqu'à ce qu'il se décide à opérer la magie!

Pour le moment, la vie de couple, ça m'apparaît difficile. Ça me crée beaucoup d'inconfort. Je n'aime pas savoir que les gens sont inquiets pour moi. Je n'aime pas savoir qu'on remet en cause mon jugement et mon intelligence. Certains me diront que j'accorde beaucoup trop d'importance à l'opinion qu'ont les autres de moi, et à ceux-là je répondrai: j'accorde beaucoup d'importance à l'opinion des gens qui m'aiment et m'apprécient. Les autres, j'en ai rien à cirer. Sauf que, pour avoir une image "vrai" de ce que je suis, j'ai besoin aussi de "voir" ce que je suis dans le regard des autres. Si je vois de l'inquiétude, si je vois la crainte, si je perds la confiance, alors c'est que je suis peut-être entrain de me tromper. C'est aussi simple que ça.

Contentement

26 novembre 2012 à 3h30

Je dis souvent que pour chaque situation dans la vie, il existe une chanson... Et le refrain du jour, pour moi, c'est celui-ci (Merci P!NK et Zaz):

I think I've finally had enough, I think I maybe think too much
I think this might be it for us (blow me one last kiss)
You think I'm just too serious, I think you're full of shit
My head is spinning so (blow me one last kiss)

J'en demande trop, ça a l'air! Je suis jamais contente! Jamais satisfaite. Ça, et une claque en pleine face, c'est pareil! Non, même pas, je pense que c'est pire. Ouais. C'est pire. Vraiment. Dans la liste des niaiseries à ne pas me balancer par la tête, ça suit tout juste le: "après tout ce que j'ai fait pour toi". Ça me pue au nez. Je trouve que c'est d'une arrogance et d'une suffisance inouïe. Sans compter que je trouve ça bien plus facile de me lancer que je ne suis jamais contente, que de faire un réel effort pour plaire. Ceci dit, j'apprécie le changement d'huile et la pose de mes pneus d'hiver mais bâtard, viens pas me dire que c'est pour me faire plaisir! Dis-moi que c'est pour ne pas que je me la pète cet hiver, que c'est parce que tu veux que je sois en sécurité mais pour me contenter? euh... non. Nenon. Je ne fais pas le lavage pis le ménage pour faire plaisir, moi, je le fais parce qu'il faut que ça se fasse, et la seule satisfaction que j'en retire c'est quand j'ai fini... 'sti!

C'est fascinant quand même. Ceux qui me connaissent me disent que je mérite mieux, et lui me dit que j'en demande trop!! Peut-être parce que je commence à croire ceux qui me disent que je mérite mieux, que j'en demande autant? (Je demande quoi d'ailleurs? j'aimerais bien le savoir!) Mon ex me disait la même chose dans le temps. Faudrait que je lui en parle, peut-être que lui saurait ce que je demande tant? Y'a peut-être matière à réflexion ici. Est-ce que je suis si exigeante que ça? Je sais que je suis pas super patiente. J'ai déjà parlé de ce que je pense de "l'attente". Je sais aussi que j'ai à travailler là-dessus mais vraiment, au point de dire que je ne suis jamais satisfaite, je crois pas non.

Comme dirait Oscar Wilde (que j'adorrrreeee): j'ai les goûts les plus simples, je me contente du meilleur! Si on prends au pied de la lettre, ça peut sembler prétentieux comme citation. Et, si on connait un peu l'auteur, on peut également présumer que c'est le cas mais bon... j'y prête ma propre interprétation, et j'ajouterai, je me contente du meilleur, pour moi, en toutes circonstances. Explication simple: si j'ai besoin de soulier, mais que j'ai seulement 40$ à y consacrer... le meilleur, pour moi, dans la circonstance, sera de m'offrir la paire en spécial, ou d'aller chez Walmart au lieu de chez Aldo. Mais c'est pas vrai que je vais marcher pieds nus parce que la paire que je voudrais ne rentre pas dans mon budget!

Me reste à appliquer ça a ma vie sentimentale: s'il ne me croit pas "contente", c'est peut-être simplement parce qu'il n'est pas le meilleur pour moi? J'ai seulement tout le reste de ma vie pour avoir le meilleur, je pense que je peux me permettre d'être exigeante. D'ici là, j'ai une bonne paire de soulier, et je suis très bien capable de m'en contenter!

Non mais de quoi j'me plains?

29 novembre 2012 à 5h24

J'ai lu beaucoup. Essayé de comprendre surtout. La vie. La mienne en tout cas. Elle me semble bien pénible parfois, mais au fond, qu'est-ce que j'ai vraiment à me plaindre? Est-ce que je me plains? Est-ce que je m’apitoie? Des fois, je me le demande. Je me questionne, ça, c'est clair. Mais est-ce que c'est de l'égocentrisme? Est-ce que je suis trop centrée sur mon nombril? Peut-être que oui. Et peut-être que je manque d'empathie, de compréhension? Je ne sais pas. Je ne sais plus trop en fait.

J'ai l'impression d'avoir "scrappé" les 5-6 dernières années de ma vie. De les avoir vécues comme si elles n'étaient pas vraiment les miennes. Comme si j'avais été en dehors de la "track". Je crois au destin. Pas dans le sens où tout est écrit d'avance, mais plutôt dans le sens où, chacun dans sa vie, a un chemin à suivre mais reste libre, à tout moment, de prendre une route différente. De choisir une route différente. Et comme je suis de nature curieuse, j'ai voulu voir. J'ai voulu savoir. Maintenant, je sais.

"Soit certaine de bien connaître tes sentiments, avant de commettre l'irréparable".

Qui peut se vanter de bien connaître ses sentiments? Qui peut se vanter d'avoir une vie sans regrets? Parce qu'au fond, c'est un peu ça, connaître ses sentiments. C'est être sûre qu'ils ne nous feront pas faux-bond. Qu'ils ne changeront pas avec le temps. Qu'ils resteront fidèles au moment où ils sont ressentis. Figés dans le temps.

Si c'était le cas, le regret n'existerait pas. Qui voudrait vivre avec des regrets? On ne prend jamais une décision en se disant "tiens, celle-ci je la prend, et je vais la regretter, mais qu'importe".

On prends toujours une décision dans l'idée qu'elle soit pour le mieux.
Mais y'a aucun moyen de savoir si ce sera la bonne, sans l'avoir essayée.

J'ai essayé.

Les petits bonheurs

4 décembre 2012 à 13h06

Ça ne prend pas grand chose, au fond, pour être heureux. Ce matin, mon petit bonheur, c'est le coucou d'une amie, qui est passée dans ma vie comme une étoile filante, mais qui a définitivement laissé sa trace dans mon coeur. (élan poétique... faut me pardonner, y'est 6h30 du mat et j'en suis seulement au premier café!).

Je me souviens du temps, pas si lointain, où je partageais mes petits bonheurs. C'était ma thérapie, et je crois que ça faisait du bien aux autres aussi. Enfin, à quelques autres. J'écrivais souvent aussi. Régulièrement. Plus que maintenant. Et pour des raisons que je n'ai pas envies de ressasser ici, j'ai arrêté. Disons seulement que, parfois, quand on étale ses réflexions, on en trouve toujours pour se sentir visé. Et j'ai visé en plein dans le mille. Et ça m'a passé l'envie d'écrire. Non pas par regrets, j'assume complètement ce que je pense, et ce que je dis. Mais j'ai été castrée de la plume, si on peut dire ça comme ça.

Cela dit, j'ai mis les petits bonheurs au rencart aussi. Et comme j'ai cessé de leur porter l'attention qu'ils méritent, ils ont fait ce que tout les petits bonheurs font quand on cesse de s'en soucier. Ils se font tout petits, discrets, presque invisibles, jusqu'à ce qu'on s'arrête à nouveau pour apprécier leur présence. Les petits bonheurs nous laissent toujours le choix, et si nos pensées s'emballent pour autre chose, soit. Les petits bonheurs sont très généreux (de par leur nature, évidemment). Ils cèdent la place.

Et une fois qu'on en a assez de "s'emballer pour autre chose"... Y'en a un qui se pointe le bout du nez, comme ce matin. Les petits bonheurs sont toujours là. N'en tient qu'à nous de leur donner l'espace dont ils ont besoin pour s'épanouir.

Je pense que je vais aller ouvrir ma porte patio!