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"Ceux qui rêvent éveillés sont conscients de mille fois plus de choses que ceux qui rêvent endormis." Edgar Poe

13 avril 2013 à 19h00


Sophie, Sophie.
Je pense un peu trop, je reste enfermée dans tout ce que je pense sans jamais totalement avouer ce que l'on appellerait une opinion parmi celles des autres. Me fondre dans la masse, n'être qu'une banale fille au milieu du troupeau, d'avoir les mêmes manières que les autres gamins de mon âge, rester cloîtrée chez moi toute la journée pour m'abrutir devant les jeux vidéos. Je ne veux pas subir ce quotidien sans vie. Je suis quelqu'un, je suis unique, j'existe, je ne suis pas ici pour vivre quelque chose de monotone et sans but.


Oui, c'est exactement ça. Il y a des jours comme aujourd'hui où je suis éclatante de vie et de bonne humeur, où je parle tout le temps et pendant lesquels je pourrais sortir et me mettre à danser dans les rues comme une idiote sans me soucier du regard des autres. Car ce regard a longtemps été une de mes seules préoccupations jusqu'à maintenant. Mais au final, qu'en ont-ils à faire de ce que je dis ? Rien du tout.


Les remarques, les préjugés, je ne les prends plus en compte. J'ai trouvé mon antidote, j'ai trouvé quoi faire lorsque ça n'ira pas ! Il me suffit de danser, de chanter, de m'éclater, de courir, de sauter, me défouler, me rouler par terre, il suffit qu'on me sourit, un geste gentil, n'importe quoi, et je reprends confiance. Un rien peut me rendre muette, un rien peut me rendre introvertie, ermite et réservée. Un rien peut me redonner le sourire, un rien peut me rendre service, confiante et assurée ! Je n'arrive jamais à oublier ces moments où tout le monde était heureux, quand je souriais, quand je riais aux éclats, quand je faisais tourner les volants d'une de mes robes lors de soirées.


Je ne les oublierai jamais. J'ai peur d'être triste, j'ai peur d'avoir peur, j'ai peur de pleurer, mais sourire ne m'effraie pas, sourire me tend la main, sourire est trop agréable pour moi. Je ne peux pas arriver à ce magnifique sentiment sans l'aide de quelqu'un. Je me rends compte que je dépends de mes relations avec les autres. Il m'est impossible de vivre sans.


            

"Si la nuit tu pleures le soleil, tes larmes t'empêcheront de voir les étoiles." - Rabindranath Tagore

13 avril 2013 à 19h36


J'observe longuement le comportement des autres pour les comprendre. J'ai appris que c'était un métier, celui de profiler. Pourquoi ne pas m'orienter dans la criminologie et surtout la psychologie ? Ces deux thèmes me passionnent depuis toute petite, et savoir pourquoi ressent-on tous ces sentiments ou même ces pressentiments en fonction du temps, des jours, du moment, des personnes, de notre propre personne, de nos traits et de nos caractéristiques ? Pourquoi personne ne réfléchit pareil, pourquoi certaines en tuent d'autres, pourquoi ces pulsions et cette course effréné parcourue au long de leur vie ? Je peux rester à y réfléchir durant des heures, à me poser des centaines et des centaines de questions, allongée sur mon lit, à rêvasser, à essayer de trouver des exemples ou des anecdotes qui pourraient m'apporter leurs réponses. J'ai un bon esprit d'analyse, on me dit que je porte bien mon nom puisqu'il signifie "sagesse". Quand les gens me confient leur problème, je sais tout de suite ce qu'il faut faire si c'est pour interagir avec quelqu'un d'autre. On peut dire que je suis une fille très tactile et qui semble savoir s'exprimer, mais j'ai toujours su pour les autres, jamais pour moi.


L'autre fois, ma meilleure amie cherchait à s'excuser auprès d'un garçon que nous avions connu à l'école maternelle et qu'elle ne voulait pas perdre. Elle m'avait expliqué la situation dans les détails et je lui avais répondu d'aller s'excuser dès qu'elle en aurait l'occasion, sinon il attendrait trop longtemps. Je me souviens qu'elle m'avait souri et s'était exécuté sans discuter, qu'elle avait affronté sa peur d'aller demander le pardon à ce garçon. Quand elle était revenue quelques minutes après, elle m'avait remercié mille fois, car il avait accepté ses excuses cette fois-ci. Les garçons sont trop prévisibles et cachent mal leurs intentions.


Oh, je me trompe.
Il y a un garçon à qui je tiens énormément. Ses cheveux sont noirs, ses yeux noisettes, grands et pourtant expressifs, son teint mat, ses épaules larges et il est un peu plus petit que moi -je fais 1m52-. Lui, il est impossible à déchiffrer. C'est pour ça que je pense à lui pendant des heures, allongée sur mon lit. Je n'arrive pas à analyser qui il est. Et ça me trouble tellement que je n'en dors plus. Est-ce que ce sentiment, ce serait... pourquoi pas, de l'amour ?