Grains de beauté

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 09/10/2018.

Sommaire

Juste un grain de beauté.

15 novembre 2009 à 10h40

Je suis un grain de beauté. Un simple point sur la grande surface des couches supérieures de l'épiderme, dont le nombre d'autres grains de beauté est indéfini, et différent selon chaque corps. Voilà ce que je suis.

Il semblerait qu'il ne soit pas possible d'être "bien" dans ce monde, par cela j'entends que nous devons sans cesse nous conformer à des canons mentaux et physiques, des façons de penser, de juger, de faire semblant d'être au final.
La question que je me pose sans cesse est ; dois-je réellement "m'abaisser" à devenir une semblable ? Est-il vraiment possible d'être quelqu'un sans être obligé d'être l'autre ?
Ce qui me chiffonne, c'est qu'il semble ne pas y avoir d'alternative entre le fait de faire partie d'un "Catalogue Spécial Société", et le fait de se servir de notre appartenance pour savoir qui on est, et au-delà, d'où on vient.

Ca y est, c'est dit ; je suis un esprit torturé. Une demoiselle presque femme qui se cherche, cherche les autres, essaie de comprendre sans y arriver, ou seulement partiellement.

Se débarrasser du passé.

15 novembre 2009 à 11h39

Ca y est, la page. Un grand morceau blanc, illimité à noircir de mes maux. Je passe mon temps à utiliser de longues phrases pleines de mots sans jamais vraiment attérir à l'essentiel, en passant par de multiples adverbes ou encore de nombreuses métaphores à la troisième personne du singulier, et des guillemets qui empêchent de prendre un parti pris. Maintenant, c'est du vrai.

Il est temps de me débarrasser du surplus, réitérer pour comprendre.

Je n'ai jamais su pourquoi j'étais là. Dès l'approche de l'adolescence, je me suis toujours considéré comme en dehors du monde ; je ne voulais pas leur ressembler, me battre contre eux et déblatérer des conneries pour montrer que j'existe.
Je voulais plutôt rire à gorge déployée en pleine rue, sécher les cours pour rester des heures à regarder les nuages, m'asseoir sur un banc pour observer la démarche des gens, trouver leurs failles et m'en nourrir intérieurement.

Première addiction : le canabis. Commencé sous (bonne) influence à l'âge de 14 ans, c'est sans doute la période de ma vie dont je me souviens comme une des meilleures, des plus drôles. "Une échappatoire à la vie moderne" ou "comment donner à ton cerveau une raison de ne plus exister").


Seconde addiction : l'amour. Qu'est-ce que c'est con à dire "je suis accro à l'amour". Je me suis toujours demandé si on aimait à cause de notre société, de leurs images édulcorées, ou si l'on avait réellement besoin de ça : je n'ai jamais trouvé la réponse, je suis complétement perdue à l'intérieur.
C., mon pygmalion. Entre l'âge de 14 ans et 18 ans, je n'ai vécu que pour ses yeux, sa voix, ses mains, son être. Je l'aimais, oh oui, qu'est ce que je l'aimais.. J'aurais pu croire en Dieu ou en tout autre quel qu'il fut juste pour lui. Ce n'était même plus fusionnel, c'était une perdition totale dans l'autre avec, de surcroît, un décalage presque permanent de nos sentiments, avancements dans la vie, façons de comprendre l'autre. Je le voyait toute la journée, l'appelait toute la nuit en ayant toujours mille choses à dire. Un cas possible de privation de l'autre ? Un texto mal interprété ? Evanouissement, crise d'angoisse de l'un ou de l'autre. Relation néfaste et incroyable, y ai mis un terme il y a deux ans, deux ans dans lesquels j'ai cherché à me battre par la fuite de toute pensée contre l'envie de me laisser aller à une dépression qui semblait inévitable. J'ai réussi, pour l'instant.

Troisième addiction : la peur de perdre ceux qui me sont chers.
Là, tout de suite, c'est moins facile de ne pas aller chercher d'autres métaphores et autres troisièmes personnes. C'est... dur, parce que moins lointain : chaque mot ajouté sur cette page de plus en plus noircie me rapproche de plus en plus de cette année, ce jour, cette heure précise à laquelle j'écris, en rentrant dans le présent.
D'abord : le divorce présumé de mes parents, qui doit dâter d'à peine un an. C'est pas le fait de divorcer, parce que je les ai toujours vus se disputer, et que même si au fond t'es emmerdé, c'est vivable. L'annonce n'est pas si terrible non plus, parce qu'avec ma soeur, on s'y attendait. Non, le plus dur, c'est de devoir supporter moralement (voire parfois physiquement) ses parents. Oui, voilà, ça je ne trouve pas ça normal. C'est à dire, dès l'annonce du divorce, tu t'enfermes extrêmement loin la seconde qui suit le "nous allons divorcer", les trois mots qui te tuent mais pas pour toi : pour eux. Tout de suite, tu deviens un rock, un rock avec des yeux compréhensifs mais aussi impartiaux au possible. C'est là que c'est anormal : pour moi, divorce rime avec je ne sais quel gros mot qui ressemblerait à un hurlement. C'est rentrer le soir, les trouver en train de gueuler, au début, et puis le deuxième soir tu n'as même plus envie de rentrer, parce que tu sais que tu mangeras seul dans ta chambre ou que l'un des deux viendra te voir, en dépit de quelque puisse être ton sentiment présent, pour te dire "tu ne peux pas l'espionner pour voir si elle a rendez vous avec son amant?" ou "tu crois que je devrais accepter le divorce?" ou "tu viendras habiter avec moi ou avec maman? Parce que moi j'ai besoin de vous", c'est rentrer a 22h, retrouver son père en train de hurler à la mort dans le salon, complètement bourré sur le canapé parce qu'il s'est tapé une bouteille de vodka seul, qui a viré ma mère de la baraque, entouré d'amis qui lui disent "on va aller te coucher" et lui qui répond "j'ai envie de mourir". Mon père ce soir devenait le mur porteur qui s'écroule, celui qui faisait s'écrouler toute la maison ; le soldat mort dans sa tombe, pas encore recouvert par la terre, dont les enfants regardent la dépouille les yeux plein de haine et les larmes dans les yeux.

(j'écourte, poursuivrait plus tard).

Put a smile upon your face :)

15 novembre 2009 à 15h55

La journée commençait relativement mal et je n'aurais jamais cru que ça changerait en cours de route!
Entre les voisins qui me pètent les couilles dès que je fais une fête, alors que leurs gamins passent leur temps à gueuler jour et nuit, le fait d'être éveillée depuis 4H10 du matin, mon père qui fait des travaux en bas, ma soeur qui s'est barrée sans même me dire aurevoir, le chaos relativement avancé de ma chambre et le fait que j'aie la grippe, oui ça commençait très mal comme journée (le don de trouver des excuses pour râler!).
Y'a pas à chier, c'est dingue.. peut être que je me laisse manipuler facilement, je sais pas, mais c'est dingue comme un film peut redonner la pêche. C'est marrant, mais c'est toujours pareil : dès que je tombe sur un film gnangnan style College Attitude je me sens mieux, et pourtant ce n'est pas le scénario qui ferait décoller ce genre de navet au box-office.. A tout hasard je me suis tapé "Imagine 17 ans", avec Elijah Wood. Je ne regrette pas. Je ne saurais pas dire pourquoi mais ça m'a redonné espoir. Voilà, c'est tout :) .

Amer.

16 novembre 2009 à 7h00

Comme parfois, un goût d'amertume.

Dans une bouche qui flotte à l'air libre,

Je goûte, tête penchée, aux plaies de mon coeur qui fume ;

Délicate ouverture qui ne s'immisce, ni n'influe sur les mots nostalgiques.

Parfois le temps attrape la tête entre ses mains

Dessinant la courbe de mes souvenirs amers, à travers l'iris de mon âme.

Absorbe mes souhaits dans le désir de la fumée qui monte,

Comme une maladie qui frappe et qui s'en va.

Des mots pour rien.

16 novembre 2009 à 18h21

J'ai mal au bide. Y'a comme un truc pas clair dans mon corps. Quand je ferme les yeux j'imagine le trajet de mes intestins comme si on pouvait voir ça à travers une radio. Des courbes, des montagnes russes roses. Des boudins qui vont dans tous les sens. Des boudins qui font des kilomètres. Ca gargouille. Ca tiraille. On dirait qu'il y a un habitant dans mon ventre. Un petit habitant qui s'éclaterait tous les jours à faire des montagnes russes. Le grand 8 version "loopings multiples", avec la durée du voyage illimitée. La fête foraine dans mon ventre.

Let's go to the party.

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Mon poisson s'appelle Emile. Je l'ai appelé comme ça parce qu'il y avait une pub sur la marque Bridel - plus particulièrement un camembert - qui passait pendant un temps à la TV. On y voyait une famille totalement stéréotypée venant de France avec des physiques faussement caractéristiques des français, des Normands. La-dedans y'avait un gamin encore plus stéréotypé qui sortait le camembert du coffre de la voiture, le fameux "Emile Bridel". Chaque fois que je me lève le matin, mon poisson me rappelle le don de notre société - des publicitaires pour le coup - à toujours vouloir faire des catalogues.

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Aux sangles de l'inconscient

Les mots les plus brûlants récidivent

Les plus beaux s'en vont nonchalamment

Sans avoir qu'au fond ils vivent

Avant de dormir "paisiblement".

16 novembre 2009 à 22h43

C'est parti ; le peignoire, une clope et mes tourments.

J'ai 20 ans, plutôt jolie, pas trop mal dans sa peau, célibataire. (L'annonce est déjà toute trouvée!)

Je revois le visage de mes deux dernières "relations". Au vu de celles-ci on pourrait même plutôt dire plan cul. C'est assez dégueulasse d'avoir leurs visages en tête à eux deux, alors que j'ai été six mois avec un mec avec qui c'était vraiment sérieux... et que ce n'est pas son visage à lui que j'ai en tête. (Je finis ma clope pour rentrer dans le vif du sujet).

J'étais bien installée dans mon pieu, j'allais dormir, en plus j'ai toujours eu des soucis pour dormir depuis toujours, une insomniaque née, si on peut dire ça. J'arrive à bien dormir depuis deux jours, et je ne veux plus m'en empêcher avec des images de merde, alors je vais écrire un peu. J'arrive pas à comprendre pourquoi, ce qui cloche chez moi pour ne pas réussir à garder un mec. J'ai toujours eu des relations relativement longues, j'ai connu la passion, je n'ai pas à me plaindre. D'abord il y a eu M. un garçon vraiment beau, qui me semblait avoir un certain charme et intéressant. Il semblait que nous commencions une vraie relation, c'est à dire que les sous entendus futurs venaient d'eux mêmes ; lui "je te présenterai mes amis", "tu verras tout ça bien assez tôt", des trucs à la con. Je crois que mon erreur a été de coucher avec lui au bout d'une semaine. J'étais emballée, j'avais envie de le toucher, de le sentir, de le voir sourire, putain il me plaisait quand même bien.. Après cette soirée, j'ai attendu et les jours passaient les uns après les autres, rien. J'ai laissé tomber, mais je me sentais vraiment conne, et finalement, j'ai comrpis qu'il m'avait juste baratinée pour coucher avec moi. Après deux mois, rebelotte me revoilà dans son lit, et à nouveau plus rien. Bonjour soirées alcoolisées, gueules de bois et autres palliatifs. Bref, la pillule finit par passer, mais en restant un peu coincée, comme un bonbon qui reste dans la gorge. Je me reprends, rencontre V. Je décide de "rabaisser mes critères" parce qu'il ne me plaisait pas tant que ça, mais je voulais voir ce que ça aurait pu donner. A nouveau je m'attache, surtout que lui c'était le genre gentil et pas trop expérimenté, doux et rêveur, un peu le contraire de l'autre. Je décide de montrer que je m'intéresse à lui, c'est à dire pas aux oiseaux de passage, mais à lui. BAM : "Je ne sais pas trop ce que je veux avec toi, c'est pour ça que tu trouves peut être que je suis distant", mange ma grande. "Ok, restons bons amis", je garde ma fierté et une plus grosse pillule dans la gorge. Voilà, j'en suis là. Je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas, c'est pour ça que j'avais largué mon gars de six mois, sans remords.

J'ai envie d'aimer, de me laisser aller dans une relation adulte, constructive et surtout belle. Pas l'amour de dans les films nan, moi je veux juste découvrir son monde, avoir un sourire, de beaux regards, être là s'il le souhaite, juste aimer, juste me sentir importante une seconde dans ses bras et l'embrasser tendrement. Je ne veux plus m'endormir avec l'image de tocards qui ne servent à rien, je veux dire "je t'aime" et m'endormir paisiblement. Ah ce serait tellement plus facile si l'on vivait dans une société où tout n'était pas régit par "le grand amour", "l'autre".
Sourire, sourire en m'endormant.

J'en demande trop peut être, je crois bien, c'est peut être ça mon problème.

Musical Mood : PJ Harvey and John Parish ; Black Hearted Love.

Un incident révélateur.

18 novembre 2009 à 18h58

Hier soir j'étais au théâtre. Ma prof m'avait demandé de faire deux regards, l'un a gauche, l'autre à droite, les deux étant évolutifs. Après l'avoir exécuté, elle m'a dit que depuis le début de l'année je m'étais créé un personnage, un personnage permanent, qui me bloque totalement. Ca me fait chier parce que c'est un truc que j'ai développé depuis l'échec de septembre, et pas seulement au théâtre.
Dit de façon plus claire, j'ai tenté ma candidature pour entrer à ce qu'on appelle la COP qui est le cycle professionnel du Conservatoire, sorte de prépa pour accéder aux grandes écoles de théâtre.
Je me suis retrouvée (sur les deux semaines de préparation à l'audition) avec un partenaire indécis sur son voeu de continuer. Résultat : nous n'avons répété que DEUX fois pour passer devant le jury, et devant la certitude de montrer un travail pourri, j'ai développé un personnage béat et coincé corporellement, dont je n'arrive plus du tout à me défaire.
Après qu'elle m'ait fait cette remarque, je suis allée m'isoler un moment, ça m'a perturbé. En remontant je sentais déjà les palpitations et les tremblements qui s'en suivent toujours.
Au lieu de rester fumer ma clope avec les autres, je suis allée dans la salle en essayant de réfléchir, mais les palpitations devenaient de pire en pire. A partir de ce moment il n'y avait plus que mon corps qui régissait ma façon d'être, je sentais que c'était la spasmophilie qui prenait le dessus, et je ne me sentais absolument pas de demander un sac plastique à quelqu'un en partant très vite ; ça me fait chier d'être une charge dans ces moments-là, et je ne veux pas que les autres puissent penser que ça ne va pas. Je me suis levée, suis passée devant les sièges - en m'en prenant quelques uns dans les jambes - et j'ai attrapé ma prof pour lui dire que je devais rentrer assez rapidement, auquel cas je risquais de faire une crise. Elle m'a emmenée dans les marches, et nous avons parlé. Les tremblements se sont un peu calmés. Pendant une demi heure nous avons parlé. Elle m'a dit qu'elle voyait bien que - comme on dit dans le métier - je ne prenais pas bien soin de moi. Je lui ai expliqué que depuis l'audition - qui soit dit en passant m'a fait le coup d'une claque dans la gueule bien pire que quand j'ai raté mon bac - j'avais eu une sorte de mécanisme de défense pour jouer. J'ai donné tellement de moi dans ces deux semaines, bien plus qu'en cinq ans de scène, et tout ça pour se retrouver à devoir encore rebondir, que cette fois-ci ce n'était plus possible pour véhiculer ses émotions de façon naturelle.

Causes : en moins d'un an, j'ai raté mon bac, mes parents ont eu la lubie de divorcer, ma mère à eu un cancer du sein et ma cousine a décidé de tuer sa meilleure amie. Waw, c'est très dur d'écrire ça, ça fait un truc, un pincement.
De toutes ces conneries, je n'ai pas eu le temps de souffrir si on peut dire ça comme ça.. Je ne me suis jamais laissée aller, parce qu'il a toujours fallu que je soutienne ma mère, mon père, ma soeur, et autres tante et cousines. Bien sûr j'ai eu des moments de déprime, mais je n'ai jamais pu vraiment prendre du temps pour pleurer, pour tout lâcher sans me soucier du reste. Pourquoi ? Parce qu'il est impossible de se laisser aller quand autant de gens dépendent de toi. Je ne veux pas être un poids pour les autres, je ne veux entraîner personne vers le fond. En février, quand on m'a proposé d'aller consulter un psy, j'ai préféré dire non. D'une parce que je considère ça comme un échec personnel, et de deux parce que je sais que de tout faire remonter à la surface va me rendre triste sur l'apparence, je ne pourrais plus rien cacher ; je deviendrais un poids pour mes parents. Un poids également financier, parce que bien sûr mesdames et messieurs les psychologues et autres psychothérapeutes ne sont pas remboursés par la sécu, et paf 40 euros à chaque séance pour mes parents.
Je m'étais souvent dit que je me trouverais un job pour me financer ça, ce qui reviendrait à dire que je devrais attendre d'avoir fini la fac. Ca me fait mal de voir que je ne peux pas, parce que quand bien même je pourrais rester dans cet état de latence émotionnelle, je suis incapable de me laisser aller au théâtre : c'est un peu comme deux états différents, l'un est muet, l'autre serait "too talkative" (j'ai toujours un peu de mal à trouver un bon mot en français pour traduire ce mot là..). Et il est impossible de vivre de cette façon, parce que l'expression émotionnelle prendrait le pas sur mon mutisme.
Ce serait tellement plus simple si je pouvais vivre sans le théâtre, mais si je me le retire, je ne sais pas ce que je deviens.

La prof m'a dit aussi que j'avais des valeurs, un univers déjà là (parce que la différence du jeu se fait sur l'imaginaire, à travailler ou à désinhiber selon les personnes) et que je faisais partie des comédiens qui ne sont pas seulement ici pour se divertir, mais plutôt pour faire une différence sur scène (mon Dieu, mes mots ont l'air tellement vantards...) dans le sens où je suis capable comme tous ceux de l'année dernière de montrer un "moment de théâtre".
Elle m'a aussi dit qu'elle partageait mon avis quand je lui ai dit qu'il était difficile de donner face à certains qui semblent rester perpétuellement dans des états superficiels, c'est à dire ne jamais rentrer dans le fond des choses, concrètement comme quand on fixe quelqu'un un certain temps, quelqu'un qui nous attire par exemple, et qu'on détourne le regard. C'est difficile d'aller plus loin à partir de là, et de faire quelque chose de profond tout seul de prime abord, pour que les autres aient alors envie de de le faire aussi. C'est ça que nous, les anciens, sommes capables de faire, et devons faire d'après ce qu'elle semble me dire, mais c'est difficile de se mettre à poil d'un coup devant des gens qui sur les premières secondes, vont te montrer du doigt. C'est le regard des autres qui est dur sur ce point, mais on ne devrait pas ressentir ça en montant sur un plateau devant d'autres comédiens. Quand je serais prête, que j'aurais enfin pu surmonter toutes mes conneries, là je tenterais de le faire avec tout mon coeur. Mais pour l'instant, je sais que si j'essaye de le faire je ne saurai pas me contenir à un simple exercice, j'éclaterai et j'aurai trop de mal à m'en remettre sur l'instant. Ca, ça c'est une chose inutile à faire endurer aux autres.
J'aimerais me dire qu'elle soit fière de moi, sur une seconde.
Avec tout ça, elle m'a expliqué sa façon de procéder avec nous, j'ai admiré. J'ai admiré parce que jamais elle ne cherche la manière violente de nous faire faire quelque chose, contrairement à l'autre professeur qui à une manière totalement différente de faire. Si les deux sont bonnes, il est des instants où il est mieux de ne pas brusquer.

Après cette discussion, totalement ébranlée par ma découverte, j'ai décidé de rentrer, elle a compris. J'étais bouleversée, tellement que j'ai parlé de tout ça à mes parents en rentrant, ce qui ne m'arrive presque jamais sauf quand c'est grave, comme pour le meurtre par exemple. Ca déferlait comme un flot sans fin, un peu comme si je n'avais plus aucune conscience de ce qui se fait ou non dans les rapports de société, un peu comme quand tu fumes un joint et que tu es obligé de préparer ton discours face à tes parents pour justifier que tu as du mal à parler. Je leur ai dit, le mot est tombé : psy. "Maman, envoie-moi chez le psy, je ne peux plus faire autrement".
Ca m'a fait chier, tellement de ne plus pouvoir me contenir. Je n'ai plus le choix, je vais travailler sur moi même parce que sinon je n'arriverais plus à agir normalement en société, face à mes proches. Je ne veux pas être un poids. Je les rembourserai plus tard pour le coût financier.

On m'a conseillé d'écrire plus. Au fond je pense que le fait de tenir un journal en ligne change radicalement (ou presque) nos mots, parce qu'on sait qu'on peut être lu, et on aime ça parce qu'on pense qu'on est moins seul, qu'on peut laisser une trace ou encore faire des appels d'urgence. J'arrête désormais de contrôler mon débit de paroles. A partir de cet instant, je décide de ne plus rien censurer ou presque. Je m'excuse d'avance, ceci contribuera à mon retour sur moi-même, moi, moi et moi, exit le regard extérieur.

On the morning.

19 novembre 2009 à 10h13

9H40. DJ Shadow : Midnight in a perfect world.

M. c'est une amie, du moins il faut y compter. Je l'aime beaucoup, elle a toujours été là dans les moments durs, je sais que je peux compter sur elle.

Je me veux extrêmement ouverte d'esprit, que ce soit question religion ou au niveau de la façon de chacun de voir les choses ; être toujours très tolérante, ne plus avoir envie de rire quand un homme passe dans la rue et que sa démarche fait forcément rire certains. Si je me suis améliorée sur tout ce qui est tolérance sur le plan intérieur vers extérieur (mes réactions à qqh), c'est parce que je considère que ça fait partie des "choses du bien". C'est pas des valeurs qu'on m'a inculqué, je sais juste qu'elles sont bonnes et que je pourrais tendre à atteindre la tolérance totale.

Maintenant, est ce que ça veut dire que la tolérance est un mot tel qu'il nous empêche de nous poser des questions ? Ca veut dire "tolérer et au fond j'en pense pas moins" ou "j'accepte totalement sans me poser de questions" ?
Quoiqu'il en soit, je ne peux m'empêcher de me poser des questions sur tout ce qui attrait à ça. Je veux dire, les handicapés par exemple ça c'est différent, je me pose jamais de questions. Mais je passe mon temps à dire "je suis tolérante" gna gna gna mais a coté de ça, mais si - allez savoir pourquoi - j'ai une grande communauté gay autour de moi, ça ne m'empêche pas de tolérer sans comprendre, sans pouvoir me dire que ce n'est absolument pas naturel. Je trouve des alternatives à la tolérance, et c'est ce qui me permet d'être tolérante : des réponses partielles qui bouchent les trous, les points d'interrogation. BREF, j'ai un peut trop dévié.

Ce que je voulais dire, c'est que quand bien même je l'aprécie beaucoup, M. , je ne peux m'empêcher de penser que la mythomanie n'est pas pardonnable, ainsi que le fait d'être dépourvu de règles morales, comme lorsqu'elle dit avoir couché avec son demi-frère. J'arrive à comprendre (pas comprendre réellement, mais essayer de me mettre à sa place pour comprendre) lorsque l'on trouve des circonstances ou des dysfonctionnements d'un point de vue du contexte famillial ou extérieur, mais quand je la regarde je vois une ex-parisienne plus que bourge avec une maison magnifique. Certes, parents divorcés et castrateurs, mais ce qui fait chier c'est que quand bien même tu veux essayer de comprendre, tu ne peux t'empêcher de te poser la question "c'est vrai ce qu'elle me dit là, ou c'est une grosse connerie?"

10H04. Kick Da Sneak : 3 Freaks.

Supputations du matin.

C'est parti.

19 novembre 2009 à 19h04

Première soirée depuis environ une semaine et demi.
Il y en a qui ont hâte de retrouver leur jeu vidéo, certains aiment tourner un stylo rapidement dans leur main, d'autres encore aiment certains gestes comme la sensation d'une cigarette entre le majeur et l'index, ou encore la télécommande dans la main ; moi j'aime attendre le jeudi, parce que mes deux mains seront occupées d'un verre et d'une clope toute la soirée, que je sais que je vais rire et prendre plaisir à voir tous ces visages connus, et refaire le monde sans limite de temps.

Du jeudi au samedi soir, parfois même dès le mercredi, mes deux mains sont occupées, ma tête aussi.

"You're pretty when I'm drunk".

20 novembre 2009 à 23h42

La maison pour moi. Un gros joint et du Massive Attack en boucle, des heures, se perdre. Attendre, perdurer, voir passer les heures, puis ne plus avoir aucune notion du temps, blanc, pur.

Je ne sais jamais à quel moment je peux fumer seule, du coup j'en achète jamais. J'aime fumer en soirée, avec les amis mais à des moments je me dis que ça passerait tout seul.

Je fume presque toutes les semaines, au moins une soirée par semaine. Je pourrais facilement m'en passer à ce degré là, ce rythme me suffit en tout cas.
Je suis tellement barge et influençable par les addictions que j'ai peur d'en devenir complètement dépendante si j'en achetai. De toute façon, M. va commencer à dealer, donc je finirais sans doute par acheter. Ca va me rendre complètement tarée, j'ai déjà des difficultés à discerner entre ce que j'imagine et qui se passe, ce qui doit se faire et ce qui ne se fait pas.

Hier soir je me suis éclaté les neurones parce qu'un gars nous a fait un "open beuh". Heureusement je n'habite pas trop loin, mais je sais que je dois arrêter de rentrer en scooter dans des états seconds, je le sais bien. Seulement je crois que sur le moment je préfère encore m'éclater la gueule sur le bitume plutôt que de me faire violer par un gars qui vient des immeubles. "What a clever girl".

Ce soir j'avais encore la possibilité de boire beaucoup, mais j'en ai assez des tous ces plans foireux : chercher un plan pour sortir, trouver une soirée où tu connais personne sauf ceux qui t'ont incrusté, parler un peu, rire un peu sans jamais lier plus qu'une marrade de soirée avec les "autochtones".
Je me lasse de ces oiseaux de la nuit. Je voudrais avoir des racines bien ancrées, je voudrais du fixe.

Si j'étais un mec, j'irais m'acheter un pack de 6, j'irais chercher un pote et j'irais me caller sur la colline pour voir toute la ville, et réfléchir en refaisant le monde. Seulement je serai une fille, vulnérable, faible et seule dans la nuit noire, loin de la ville. Donc, je ne suis pas stupide.

Il faut sans cesse que je me rappelle que le monde n'est pas rose. Que tout le monde ne te répondra pas si tu demandes un renseignement dans la rue, qu'un jeune inconnu ne peut pas te demander de te ramener par gentillesse, que sortir en ville pour rejoindre des amis est impossible s'il est 3H et que tu es en jupe et talons hauts.. Je me persuade sans arrêt du contraire, ou plutôt je suis tellement intimement convaincue que les gens ont tous un bon fond que ça me semble logique d'être gentille, ou plutôt crédule et innoncente. En fin de compte je crois que je suis tellement une bonne poire que j'aurais dû me faire violer dans une ruelle sombre il y a bien longtemps. Ouai, c'est pour ça que je me le redis sans cesse, j'ai du bol et ça doit continuer, alors je dois toujours m'en souvenir.

Il y a un nouveau jeune homme susceptible de rentrer dans ma vie. JP, fraîchement sorti d'une relation longue, dont la demoiselle portait le même nom que le mien. Etrange ? Moi je trouve ça presque malsain. Aller plus loin serait peut être une erreur, j'ai peur qu'il fasse un transfert d'elle à moi ; c'est facile. Il est déjà très familier avec moi. Je sais d'avance que ça ne collera pas, à moins de trouver un trait de sa personnalité tout nouveau qui me fasse quelque chose. Pour l'instant c'est à mes yeux comme "possible", "faisable" mais sans grande conviction. "C'est cool" résume assez bien.

Ce soir j'suis pas d'humeur. Je vais aller dormir et rouspetter dans ma couette.

La fièvre du..

22 novembre 2009 à 16h20

Dans mon lit, dans le noir. Hier soir j'ai tripé, j'ai pris l'apéro chez une amie et on était relativement déchirées. Du coup, on a pensé qu'il sera plus sage de ne pas prendre le scoot pour descendre chez N. Néanmoins, on a décidé d'y aller en trottinette (lumineuses d'ailleurs), encore une de mes idées à la con! L'aller s'est bien passé, mais au retour j'ai tripé et décidé de me faire toute la rue en sortant de chez N., du coup bien évidemment je me suis littéralement viandé et j'ai bien choisi mon coin : la sortie d'un bar bondé.
En fait, j'étais tellement faite comme un coin que je me rappelle pas trop bien des éventuelles réactions. A partir de là je n'ai que quelques bribes, complétées par les autres. (J'aurais d'ailleurs oublié une part de bouffe dans le micro ondes m'a dit ma mère).
Ce qui m'emmerde un peu c'est qu'en me réveillant, j'ai vu que je m'étais éclaté le genou sur ma cicatrice.. C'est pas terrible et j'ai un peu peur de ce que ça va donner.

Sans titre

23 novembre 2009 à 20h17

Mon véritable problème c'est que je n'arrive pas réellement à m'inscire dans la réalité, ou alors j'y arrive pendant peu de temps et j'ai toujours cette impression de décalage.
Je veux dire ce sont des choses bêtes comme savoir enchainer pour poursuivre une discussion avec un nouveau-venu, je veux dire pas juste continuer une discussion mais la continuer en émanant de l'intérêt de la part de l'autre.
Je pense que je suis égocentrique. En fait oui je pense très sincèrement l'être, je sais aussi je ne suis pas la "wonderwoman des relations sociales", et pense que l'individualité des autres m'a repoussé dans mon individualité. J'aime les gens que je croise partout même si ça peut paraître con. Je leur cherche tous un truc bien, je les scrute et je décèle des choses. Bien sûr y'a aussi l'inverse, des gens tellement cons que ça se voit avant même qu'ils ouvrent la bouche.

VIF DU SUJET = elle a tué sa meilleure amie il y a presque un an. J'étais proche d'elle, je suis allée la voir à la prison une fois mais je ne pensais pas qu'il n'y aurait pas de vitre, et ça m'a fait extrêmement bizarre. J'ai rarement pris sur moi comme ça, je me demandais ce que je foutais là mais je me disais que j'étais obligée d'être là. J'ai toujours peur qu'il y ait des journalistes planqués partout, sur internet ou je ne sais quoi, je ne veux pas être exposée.
J'étais là en face, elle était sale, ils n'ont que deux douches par semaine. Elle était livide, pourtant métisse, presque blanche. Traits tirés, aucun maquillage, en sueur.
Je l'ai prise dans mes bras, en fait pendant les 45 minutes j'ai arrêté de ressenir, comme quand on est sous anti dépresseurs.
En ressortant j'aurais bien vomi, pleuré ou je serais bien partie faire de l'essence pour me casser très très loin pendant toute la journée, trouver un coin désert et hurler. Malheureusement ma soeur m'attendait à la sortie ; comme elle était mineure et que son accompagnateur n'était pas là, elle n'a pas pu rentrer. J'avais pas envie de lui parler, mais je me suis forcée et je lui ai expliqué ce que j'avais vu, et puis on est rentrées.
Je lui ai écrit des lettres, et puis j'ai arrêté pour passer mon bac tranquille. J'ai arrêté définitivement. J'ai assumé tous les racontards, tous les amis de cette pauvre fille qui insultaient l'autre devant moi, sans savoir pourquoi j'étais si liée à elle.
Je crois que je la considère comme plus rien. Je ne peux plus penser à autre chose que cette main qui dépassait du matelas.

Les mauvaises pensées.

24 novembre 2009 à 0h26

Ca fait chier. Je voulais dormir mais je n'y arrive pas, je suis trop stressée, à la limite de l'angoisse que je contient en pensant a des trucs qui me font dévier des mauvaises pensées.
Je voulais prendre un sombifère mais j'en ai déjà pris un hier et je ne veux pas d'accoutumance.

J'ai fait une crise.

J'ai reçu un mail d'un des comédiens qui nous disait que le travail pour demain était de présenter un fait divers. Je n'ai pas pu penser à autre chose que l'homicide. Je l'avais déjà présenté une fois durant le stage, et j'ai relativement bien réussi à contenir mes émotions, même si j'ai pleuré quelques minutes après. Je m'étais senti vidée, et en me rappelant ce souvenir, j'ai sentir mon coeur qui commençait à battre très fort dans ma poitrine, en sachant pertinement que si je montais à nouveau sur scène pour présenter ça, je serais obgligée d'aller m'aérer, sortir de la salle. Je sais aussi que je serais incapable de présenter autre chose, parce que quand j'entends certains mots comme "fait divers" je ne peu pas penser à autre chose qu'à ça. Je ne sais pas si la prof en a fait exprès pour me pousser personnellement et donner une claque aux autres pour que le groupe commence à bouger. Je ne sais pas si j'irais lui parler avant le cours pour lui expliquer. Je ne sais pas si c'est le moment.

Je regardais The Crow 3 mais je n'ai pas pu me faire plus de trente minutes parce que c'était trop violent pour moi, et qu'il yè avait un coûteau. Je sursaute au moindre bruit, j'ai peur et j'ai envie de pleurer. J'ai laissé la crise de spasmophilie m'envahier en me disant que comme je serais totalement vidée physiquement ça m'aiderait à dormir. Mais je me sens pas bien..

Si je me laisse aller, je serais claquée demain, je serais exécrable avec un prof que je déteste et je vais faire une crise. Le soir je serais trop fatiguée pour jouer. Il y a un bruit persistant dans ma chambre, plutot chronique. Comme le bruit d'une coccinelle qui tape sur les carreaux avec son corps dur. Je dis ça parce qu'il y en a eu beaucoup dans les trous de la bordure de ma fenêtre il y a un mois et ça faisait déjà ce bruit, et je pense désormais avoir la phobie de tous les insectes volants, ou plutôt juste ceux qui volent bizarrement comme les coccinelles ou les papillons.

J'ai beaucoup de mal à m'étaler comme ça mais je sens que ça m'apaise un peu ; le fait de concentrer doit dévier mon attention des battements de mon coeur. J'aime pas m'étaler parce que j'ai peur de découvrir que je suis dingue, mais je crois qu'il vaut mieux que je le fasse pour m'en débarrasser.

Mes mots partent comme un flot, même si j'en garde pleins par peur de les dévoiler.

J'ai peur d'aller chez la psy, mais en mêrme temps je sens bien que je ne vais pas pouvoir contenir tout ça six mois encore. C'est juste qu'elle me pend au nez, comme un âne et sa carrotte. Je veux qu'elle reçoive la lettre, qu'on prenne rendez-vous rapidement.

Je suis trop bancale pour être avec quelqu'un, ça au moins c'est une certitude.

Ok, je dois me défouler, mais je serais incapable de me relire.
Je suis obnubilée par la main qui sort du matelas, par le plan machiavélique qu'elle a inventé pour la tuer, la découper en morceaux et aller l'enterrer dans la forêt. Putain de bordel de merde il faut être totalemernt barge pour imaginer des plans comme ça, il fait avoir une putain de case en moins!! Je ne voudrais même pas qu'elle reste en prison parce que j'ai toujours la peur de me dire que je pourrais la croiser dans la rue, qu'elle aura des envies de vendgeance envers le gars qu'elles aimaient et qu'elle redéconnera. Elle a cessé de parler a la seule vraie personne qui l'aimait vraiment ; A. Cette même A. qui a perdu 6 kilos alors qu'elle était déjà maigre, intégrée à l'hosto et maintenant elle fait de l'hypotension PUTAIN. Elle a essayé de se pendre deux fois et maintenant elle ne sort plus de chez elle tout ça parce qu'elles se sont engueulées. Je ne peux pas supporter tout ça au quotifdien, ou plutôt je le peux mais c'est une horreur à vivre.

Je suis mal dès que j'entends le nom de la victime. C'est un fait divers comme un autre pour n'importe qui, mais moi je devrais vivre toute ma vie avec cette merde.

Pour arrêter les palpitations j'ai respiré dans un sac, et pour me rassurer j'ai laisser les médocs aux plantes qui destressent à côté de mon oreiller. Ca a assez bien marché.
Je ne pleure plus depuis le drame. C'est vrai ça je ne pleure plus, sauf sur scène, durant le stage.
Maintenant je passe outre les pleurs ; j'écris, je fume une clope, je vais faire un tour, parfois des crises. En fait c'est comme si j'avais atteint un tel degré de souffrance sur le coup que je n'ai plus besoin de pleurer. Je ne m'en sens ni soulagée ni amoindrie, ça me parait juste normal.

J'ai peur d'être diagnostiquée par la psy. J'ai peur d'attendre dans la salle d'attente avec des patients très atteints. Je suis fascinée par les psys. J'ai plus envie de lui poser des questions que de lui parler de moi.

Je me sens adulte. Je ne peux peux pas vraiment affirmer parce qu'il existe sans doute pire, mais j'ai l'impression que je ne peux pas vivre pire que ce moment là, en ça je me sens adulte dans le traitement de la souffrance. Ca y est, d'en avoir parlé je me sens plus apaisée, plus fatiguée aussi.

J'aime pas parler de moi, je passe d'une idée à l'autre pour éviter d'aborder les sujets trop profondément. Et puis la souffrance inutile est un concept que je n'adopte pas.

Je regardais une émission et je me suis retrouvée dans une humoriste dans le sens où il serait peut être possible selon elle d'être différente de la normalité, de vivre avec sa différence mais en faisant croire aux autres qu'on fait partie de la normalité, et tout faire pour se fondre dans la masse. Peut être qu'il ne me manque qu'un morceau du puzzle pour rentrer dans la société, et qu'à force de questionnements je trouverais la réponse ; c'est mon but ultime, avec le fait de contrôler mes émotions, mais ça doit être lié.

J'ai dit non.

24 novembre 2009 à 9h44

Je vais pas à la fac. J'ai hyper mal dormi et aujourd'hui il y a une grève prévue depuis une semaine par les profs et les syndicats. En plus toutes les réunions prévues sont pile à mes heures de cours. J'irais peut être voir cette aprem. J'espère ne pas avoir d'abscences quand même.

Pensées inutiles.

25 novembre 2009 à 22h07

''__I pawn short breaths
A fawn's dark eye lids
But life's breath like a sun to repent__.''

Ce n'était pas trop dur ; la prof n'était pas là, c'est son supérieur qui nous a pris. Le même que pour le stage. Je me suis senti avancer davantage, et j'étais libérée de ne pas avoir à faire le fameux fait divers. J'ai bien ri aussi.

Ca va plutôt bien, même si j'ai séché lundi et mardi, j'étais un peu déprimée. J'ai séché ce matin aussi, parce qu'elle ne fait jamais l'appel, et de toute façon j'ai eu 18,5 au contrôle continu. Je sais pas ce que je cherche à tourner en rond comme ça. J'me fais toujours des histoires hallucinantes, surtout à la fac ; un van tout pourri avec La Caution "Thé à la menthe" en fond qui débarquerait en plein campus pour m'embarquer, ou un pote qui débarque dans la nuit pour m'embarquer en Bretagne en caisse, ou des gens qui viendraient s'allonger naturellement dans les feuilles mortes dans la rue, ou des gens qui se mettraient à rire en se croisant, ou qu'on puisse aspirer les nuages avec une grande inspiration, ou qu'on puisse se brancher de la musique dans le cerveau, ou pouvoit voler sur le dos d'un dragon avec des poils, se trouver dans une boîte avec de la pure musique et des hommes à moitié nus en clignant des yeux..
Je dis plein de trucs mais je me bouge pas, je le sais bien. Je me trouve toujours des raisons de ne pas avancer parce que j'ai peur de grandir. Chaque anniversaire est pour moi un traumatisme qui ne peut se résoudre que par une grosse cuite et une cicatrice de bourré. La belle jeunesse qui se gave de paradis artificiels.

[Blank]

25 novembre 2009 à 22h53

''It's not like I made myself a list of new and different ways to murder your heart, I'm just a painting that's still wet. If you touch me, I'll be smeared, you'll be stained, stained for the rest of your life.
So turn around, walk away before you confuse the way we abuse each other.
You're not afraid of getting hurt and I'm not afraid of how much I hurt you. I'm well aware I'm a danger to myself ; are you aware I'm a danger to others?
There's a crack in my soul, you thought it was a smile.
I'm more like a silver bullet and I'm like a gun, not easy to hold. I'm moving fast and if I stay inside your heart I'm certain that this will be the end of your life.
So turn around, walk away before you confuse the way we abuse each other.
You're not afraid of getting hurt and I'm not afraid of how much I hurt you. I'm well aware I'm a danger to myself ; are you aware I'm a danger to others?
There's a crack in my soul, and you thought it was a smile.''

Soirée chez L. et lendemains.

27 novembre 2009 à 18h07

17H35, je vois les effets de l'alcool totalement dissipés. Même avec la possibilité de vomir, je ne regrette pas d'avoir bu deux litres d'eau ce matin, ça m'a bien aidé à décuver rapidement.

A la base on prenait l'apéro chez O. avec M. et ma soeur, mais après avoir appelé Jet Apéro, je commençais déjà à avoir les effets de l'alcool? Ca doit être parce que j'ai pris un Dafalgan moins d'une heure avant, peut être que ça a accéléré les effets. Ou peut être que j'ai bu plus que d'habitude sachant que j'y allais à pied. C'est marrant mais à chaque fois qu'on se retrouve dans la chambre de O. , on part en grosses confessions sur tout le petit groupe ; fun mais dangereux quand on a un peu bu. Je crois d'ailleurs avoir raconté pas mal de choses incohérentes, ou juste pas sympas.
Ensuite on est allés chez à l'appart de L. avec O., à pattes. J'ai plus l'habitude, je crois que j'ai fait que de me plaindre sur le retour! A l'appart il y avait E. , l'ex de O. , qui dormait dans le canapé avec D. Seule L. était un petit peu éveillée, tout comme A. Elles s'étaient défoncées, du coup elles étaient super nazes dès 00h. O. commençait à refaire des tentatives avec E. , donc je me retrouvait un peu seule avec L. et je sentais que la soirée était en train de s'endormir.
Du coup, je crois que je leur ai montré des conneries sur le pc, et après j'ai fait la choré de Kids In America... J'en suis pas très fière d'ailleurs. Après que L. nous ai proposé de rester dormir - que O. refusa, de toute façon je dépendais de lui - on s'est barrés vers 4h ou plus je sais pas, deux fois plus alcoolisée et défoncée que quelques heures plus tôt. Fidèle à ma kleptomanie légendaire du bourré, j'ai piqué le courrier de ses voisins (je m'en suis souvenu en les retrouvant dans mon sac ce matin), et j'ai fait la con pour qu'il se tape des barres. J'avais déjà décroché en lançant un sujet sur l'homosexualité tout l'aller, alors là j'ai rien cherché à relancer.
Putain ça a été très dur. Je marchais pas droit du tout, il a même dû me soutenir un moment. Tout ça sur deux kilomètres, c'est long. J'arrêtais pas de faire des pauses et je racontais n'importe quoi. Je pense que c'est pour ça qu'il m'a laissé une rue avant, j'ai trop trop dû le gonfler le pauvre !

Ce soir rebelotte ; G. revient de Paris et il m'a manqué pas mal il faut l'avouer. Cette soirée doit être mémorable.

Je me sens de mieux en mieux avec mes amis ; j'ai arrêté de me censurer en fait. Je pensais pas qu'ils pourraient m'accepter avec mon grain de folie, mais je crois que si, et pour ça je les aprécie encore plus.

Moins fun : JP ne m'intéresse toujours pas plus. Il veut absolument qu'on se voit samedi mais ça me saoûle un peu, je compte lui poser un lapin ou sortir une excuse bidon. En fait je vois pas l'intérêt d'aller le voir sachant que d'une ; il est toujours raide dingue de son ex et qu'il va même changer de ville pour être plus prêt d'elle, de deux ; si quand bien même il voulait être avec moi ce serait du suicide avec ses sentiments pour elle, de trois ; s'il voulait qu'on se voit juste en amis ce serait inutile aussi puisqu'on n'arrive même pas à créer une relation de ce genre là, ça se sent.

Il est connecté, je mets les pieds dans le plat pour savoir ce qu'il veut. En fait je m'en fiche il m'intéresse pas.

Nuit

29 novembre 2009 à 5h57

Après m'être fait un sandwich écoeurant, je réfléchis. j'ai entièrement renversé un chocolat chaud sur la moquette des marches, bref. il est tard,rentrée il y a une heure ou plus je ne sais plus. Bourrée c'est le cas de le dire. Je me suis matté la fin d'American PIe 1 (la lutte pour écrire pfou..) et j'suis tellement con que je rêverais d'avoir un mec qui aurais couché avec moi et qui resterais la nuit dans mon lit pour me voir, et juste me sourire à l'aube. Le cliché filmatographique pur. La vérité c'est que je veux un mec qui soit heureux de me voir le matin, le soir, juste un sourire. Le sourire sans mots; sans besoins d'approfondir : juste "oui".
J'suis trop con de me fier entre guillemtets à des films. Je m'énerve. J'aimerais. Je rêve. Demain j'aurais oublié. Que l'édulcoré ou simplement que ça n'existe que dans les films.

Ca s'peut pas

29 novembre 2009 à 18h37

Il y a deux ans, en ce moment je me remettais encore de ma rupture totale de contacts avec C. Même pas de la rupture amoureuse, juste du fait de ne plus pouvoir le voir, même l'appercevoir de loin. Je le connaissais tellement bien, tous ses traits physiques, que j'étais capable de dessiner son visage par le souvenir.

Deux ans ou un je ne sais plus, toujours en automne, j'allais sur les quais en écoutant de la musique planante ou agressive, je marchais une heure en regardant la Seine et puis je m'asseyais toujours au même endroit, le coeur battant à tout rompre. En général je ne pleurais pas, mais c'est arrivé. Je m'asseyais sur la devanture d'un bar fermé le dimanche (c'était toujours le dimanche) et je regardais la Seine sans compter le temps qui passait. Presque plus aucuns contacts avec la réalité dans ces instants.

La lumière est magnifique en Automne, c'est pour ça que c'est ma saison préférée, et aussi parce tu peux avoir la certitude que tout meurt pour tout recommencer.

La plupart du temps je regardais le coucher du soleil, et puis après m'en être rassasiée, je rentrais et puis j'étais comme vide.
Quand il m'a abandonnée, je me suis sentie mourir. C'est à cause de son abandon que j'ai commencé à faire de la spasmophilie. Il m'a laissée lors de mon opération des dents de sagesse, et là j'ai fait une crise tellement forte qu'on a dû me filer deux doses de calmants pour que j'arrête, et puis il est parti. Ca m'a dévastée.

J'allais aussi sur la colline, je m'y sentais encore mieux que sur les quais. J'avais l'impression de dominer mon monde et aussi d'être dans un cocon d'herbe. Personne ne pouvait m'atteindre et je n'avais pas peur. Je venais et généralement je restais en haut, je n'allais pas dans l'herbe. C'est arrivé mais plus rarement, je m'y sentais moins en sécurité. Je restais beaucoup moins longtemps mais j'y montais presque tous les jours à la sortie de mes cours. En automne aussi. Je mettais vingt minutes à monter avec mon scooter défaillant, et puis je restais assise à la même place sur les barres, casque aux oreilles et juste le temps de fumer une cigarette, et puis je repartais. Parfois je souriais en repartant.

C'est moins difficile de penser à lui, mais je crois que ça chatouille toujours quelque chose en moi.

C'est comme si j'avais connu Dieu et que je l'avais perdu.

Aujourd'hui j'ai arrêté de l'aimer parce que je me suis bien rendu à l'évidence du fait que je n'aimais qu'une image, c'est mon icône : la métaphore de Dieu est assez authentique.

Bells : Lhasa De Sela.

Un baiser qui durerait le temps d'une danse, les yeux fermés. Serrés l'un contre l'autre. Ca me fait mal de penser à ça, ne pas pouvoir aller plus loin dans le rêve. L'image fait venir un souvenir douloureux. Je ne peux plus écouter Buenavista Social Club depuis.

Perhaps my rapture is still painful. Dammit.

Tremblements.

30 novembre 2009 à 19h46

C'est demain que je présente mon fait divers, et j'ai décidé que ce serait l'homicide. J'ai pris papier et crayon, et j'ai cherché quelques idées. J'ai écrit une plaidoirie en faveur de l'accusée, mais je n'ai pas réussi à le faire de manière sérieuse. Je l'ai détournée de façon à présenter un avocat qui n'a aucunes notions du bien et du mal en défendant sa cliente de façon dénaturée et scandaleuse. Je voulais creuser davantage ce personnage, mais même si je n'ai écris que 20 minutes à tout péter, j'ai dû m'arrêter pour que les tremblements cessent. En fait j'arrive à écrire sans trop ressentir, mais de voir les deux noms, et surtout celui de la victime en le lisant à haute voix ça a fait réagir mon corps. J'en avais assez, c'était la crise mais sans les déchirements intérieurs, la crise qui montait avec seulement la pression de son propre corps, comme le corps qui réagit à un froid intense. J'ai mis le chauffage et j'ai pris deux couvertures parce que je pensais que c'était le froid, mais c'était de pire en pire et ça a cessé quand j'ai posé mon crayon. J'ai encore froid et ça a du mal à passer.
Ensuite j'ai écrit le verdict du juge mais ça n'a pas grand chose à voir avec la plaidoirie parce qu'il tranche dans le vif et que ce pourrait être un véritable verdict (même si quelque peu insistant). Je voulais approfondir la plaidoirie en partant dans un délire total d'absurde, mais je dois aussi changer le verdict parce que ça ne colle pas les deux ensembles. J'ai aussi l'idée d'un masque, mais ça je voulais m'en servir pour montrer les deux côtés de l'accusé. Mais c'est au-dessus de mes forces de me mettre dans sa peau.

Je ne sais pas si je dois faire quelque chose de l'ordre d'une prise de parti. Enfin bref, je crois que je vais éviter de m'y remettre ce soir mais plutôt réviser pour mon contrôle continu demain, et j'y réfléchirais plus tard à tête reposée. Au pire je lirai juste le verdict, et je trouverais une idée significative pour remplacer le marteau du juge. Le marteau du juge... Ca m'inspire durement. Il faudrait que je n'aie rien à dire d'autre et seulement déclamer le verdict mais qui serait à double sens très clair avec l'idée du marteau.. J'ai une idée ; j'aligne les cubes en escalier, je monte à "coupable", je le dis trois fois et au dernier je laisse tomber un vrai marteau sur le sol. Le somnifère va s'imposer de lui-même ce soir.

Encore debout..

1 décembre 2009 à 1h07

J'ai pris un somnifère (enfin un demi comme d'hab) et d'habitude ça m'aide bien à dormir, mais là que dalle. J'ai l'impression que mon corps est un peu bourré, comme quand on regarde dans "les lunettes qui font comme si t'avais trop bu pour rentrer" qu'on nous fait découvrir en primaire ou collège je sais plus pour t'avertir des dangers de l'alcool, que l'alcool c'est trop mal.

  • Wapaw* au pire c'est pas trop grave parce que demain matin ma prof de litté n'est pas là, du coup pas de contrôle continu ! Une heure et demie de gagnée dans mon lit tout doux.. Mais ouqu'il est le garçon qui sort sa tête de ma couette en grognant le matin..?

D'ailleurs ça me fait penser que K. est venu m'embrasser sur la joue samedi soir quand j'étais au piano avec O. et j'ai pas compris ; c'était sans aucunes raisons, il s'est juste levé pour m'embrasser et il s'est rassis. C'est pas quelqu'un d'assez proche pour me faire ça comme ça. J'ai peut être dit des conneries avant.. Il faut que je me renseigne.
A moi la nuit de conneries, jeux de geek, émissions débiles et autres documentaires animaliers ! Au pire, je ferais une sieste avant le théâtre.

Vrai

1 décembre 2009 à 1h15

Depuis que j'écris - ça doit être l'effet miroir de me voir noir sur blanc sur quelques instantanés - j'ai l'impression de me révéler aux yeux des gens, mais tout en douceur. Je me rendais pas compte que je comptais trop sur ma soeur pour tout ce qui est social, et comme j'ai dû me démerder ce week end pour appeler tout le monde et bien je me suis mise en avant un peu plus et le comportement a suivi. Je suis d'emblée d'une nature extravertie et bout-en-train, mais j'avais perdu le déclic qui me permettait de le révéler. Je sais maintenant que je dois cultiver mon indépendance, et que même si je suis un peu folle parfois et bien on n'aura qu'à m'accepter, je suis prête (presque) à ce qu'on ne m'aprécie pas si c'est pour de bonnes raisons, en somme pour les fondements de ma personnalité.
Ah génial, Confessions Intimes "Dans ma vie, il y a ma femme et surtout la pétanque" parfait.

Souvenir d'adolescence.

1 décembre 2009 à 3h45

"Ah ça sent bon, peut être qu'on va manger des frites" : classe de sixième, collège classé ZEP, premier jour, j'ai 11 ans, la vie est rose. Réponse d'une camarade : "Et alors ? On s'en fout." PAF.

Ce jour là, j'ai perdu d'un coup ma joie de vivre, ma confiance en moi, mon bagou, le fait de sourire. C'est idiot pour une phrase débile crachée. Pourtant je m'en souviendrais toute ma vie.
Passée pour une faible et ne connaissant pas encore la répartie, les autres ont commencé à voir en moi une victime potentielle, et j'ai cédé. Je me rappelerais toute ma vie de chacun de leurs noms et de leurs visages.

Un seul groupe de filles de 5 dans la classe ; le reste = des mecs, mais pas n'importe lesquels ; tous ceux qui venaient du mauvais côté de la ville, des cailles.

La première phrase que j'ai prononcé m'a rendu tellement honteuse que j'ai arrêté de leur parler parce qu'ils s'adressaient tous à moi dans l'adversité, en me testant ; mais moi je venais d'une école primaire d'un quartier cossu, et la-bas on n'abordait les gens gentillement. Du coup, je suis vite devenue le bouc émissaire de la classe, et mes cinq pétasses n'avaient aucune pitié, même entre elles.

Je passais mon temps à me taire et j'ai commencé à m'habiller en noir pour qu'ils ne me voient pas : raté, c'était pire. J'ai arrêté de parler au collège jusqu'en 4e, la porte de sortie. Mais pendant ces deux ans, je n'osais même plus prendre la parole pour la prof, qui du coup se fichait de moi encore plus. J'avais toujours droit à au moins une remarque à chaque cours ou alors c'étaient des mauvaises blagues dans la cour, me faisant croire que le plus beau garçon voulait sortir avec moi, entre autres.

Pendant deux ans j'allais dans les toilettes à toutes les récrés, et je me mutilais. Parfois même je me mutilais en séchant les cours. Je ne comprenais pas pourquoi j'étais si nulle avec les autres, si inutile pour eux.

Je me souviens des bagarres au coûteau à la sortie des cours entre les anciens. Je me souviens aussi de ce connard de gars qui était dans ma classe et qui a faillit me violer contre le radiateur, devant les marches de droite. Comme du monde était passé, je m'étais enfuie, et a chaque fois qu'il me voyait il me poussait dans les murs.

Les gens qui s'arrêtaient de parler quand je passais devant les grilles. C'est simple, j'ai développé une phobie scolaire. Tous les matins c'était le supplice. Des crampes d'estomac tellement fortes qu'il m'est arrivé d'en vomir. Des crises de larmes perpétuelles. La peur. Je faisais toujours tout pour sécher.

En fait, j'ai sauté deux ans de ma vie dans la tête. Mon regard d'aujourd'hui c'est que je me souviens clairement de tout ça, de moments fréquents où je souffrais, mais dans ma tête c'est du vide et du blanc. Je préfère l'écrire pour me souvenir, ne pas oublier, un peu comme si j'érigeais un monument aux morts.

Dure journée...

1 décembre 2009 à 13h14

Et oui, j'ai encore séché. Je ne me suis endormie que vers 4h et je ne me suis pas réveillée à l'heure pour un cours important. Somnifère de merde. J'y serais allée aisément, comme ils en ont l'habitude tel un moulin mais cette prof c'est un peu comme un bouledogue qui n'a pas bouffé de pâtée depuis trois jours, alors j'ai laissé tombé quand j'ai vu que j'arrivais pas à aligner trois ou quatre mots sensés à la suite.

Café vient à moi.

Je sèche l'espagnol parce que j'en peux plus de ce prof qui ne peut jamais s'arrêter de parler de cul ou des stéréotypes des filles faciles. Les seules choses intéressantes qu'il nous apprend (quand il décide de nous faire matter autre chose qu'un match de foot) je les ai déjà apprises quand je faisais de l'histoire des arts, du côté de Dali, Bunuel ou Lorca entres autres. Alors merci mais non merci.

J'ai vraiment été con de m'inscrire dans la seule formation de fac qui est stricte au niveau des abscences. The end of the year could be a nasty surprise...

Rêves en poche et recherche de soi.

1 décembre 2009 à 17h06

Le petit bal perdu ; André Bourvil.

Je dois être prête mentalement pour monter sur scène et raconter mon histoire. Je n'y arrive pas. Je crois que je me force à le faire pour l'exorciser davantage, même si ça ne changera rien au fait que ce souvenir restera une enclume.

Mal au ventre.

J'écoute des chansons surannées pour mon âge, pas du tout de ma génération, depuis deux jours : Bernard Lavilliers, Maxime Le Forestier, Bourvil, Polnareff, Souchon, Sheller. Ca me rappelle les chansons que j'ai appris pour la première fois quand je faisais de la chorale. Et aussi les voyages en voiture avec mes parents ; y'avait toujours du Souchon ou du Sheller. Ils s'engueulaient tout le temps en voiture ! Mais moi j'adorais le trajet, j'aime toujours énormément faire des longs trajets en voiture de plusieurs heures ou jours. Je ne dormais jamais en voiture parce que je savais qu'il y avait des risques d'accident, alors je me suis toujours dit que je devais restée éveillée pour que mon père ne s'endorme pas et je lui parlais toute la nuit. Et aussi je me suis toujours préparé au pire depuis l'adolescence, toujours à me préparer à la mort des autres ou à des évènements horribles ; donc en voiture je me disais que je devais garder les yeux ouverts pour affronter la mort en face, au cas où.

J'ai sans arrêt envie de partir très loin en emmenant du Souchon, mais c'est pour ça que je passe pas mon permis et mon code. Je sais très bien que si je passe tout ça, je vais vouloir me barrer tout le temps. C'est comme si je me laissais toujours porter par la musique, et ça me donne toujours envie de partir plus loin et plus loin encore. Je sais que ce sera pareil ailleurs, qu'on ne peut jamais rien fuir, mais je crois bien que plus ça va, plus je vais devoir me poser la question de savoir si je reste dans ma ville. Je vais avoir un passage obligé de partir sans savoir où je vais et pourquoi j'y vais. Je préparerais juste du fric, une tente, un duvet, de la musique très variée, une cartouche et une bouteille d'hydromel. Je partirais pendant les vacances, comme ça j'aurais aucunes obligations. Si quelqu'un veut me suivre dans l'entourage, je dirais sans doute "oui", mais je cherche pas ça, je crois que c'est moi que je cherche un peu.

Voilà. Je crois que je vais me motiver et tout passer en formation accélérée ; j'ai largement le temps de le faire pour juillet. Ouai, voilà un nouveau but qui me plaît.

Insomnie.

2 décembre 2009 à 5h22

Putain de merde.

Je me retrouve encore devant mon stupide ordi a 5H30. Dans trois heures je suis censée être debout pour aller assister à mon - ô combien inintéressant - cours d'expression écrite, avec une prof qui semble être perpétuellement l'illustration parfaite d'un père noël sous prozac.

Je ne dois pas sécher. Même si elle fait pas l'appel, je dois y aller.

J'hésite à dormir ; cela en vaut-il vraiment la peine ? Je vais arriver avec une gueule de déglinguée.. En plus je mange avec V. à midi, et je voulais être assez aprêtée pour qu'il se morde les doigts d'avoir hésité.

Je me tourne et retourne. J'ai trop chaud, trop froid. Je mets le chauffage, je l'arrête. Pareillement pour la TV - d'ailleurs sympathique prog ce soir ; Confessions Intimes suivi de C'est quoi L'amour puis Reportages et Gilmore Girls pour finir avec un film avec Depardieu. Mal au dos, au ventre, un petit creux, un peu soif.

Ma scène s'est bien passée, mais j'ai choisi la facilité en portant un masque. Mais du coup je vais chercher un stage pour faire de la Comedia, histoire de compléter et de m'instruire. J'ai choisi le juge, c'était le moins difficile pour moi. La prof a compris le message, et je m'en suis pas trop mal sortie quant à cette histoire de blocage sur un personnage que je m'étais créé depuis le stage.

Envie de dormir, ça me fait chier : je vais dormir et mettre deux réveils, et puis le soir pas de sortie mais une super nuit enlacée dans ma couette moelleuse.

## POUR LES DORTOIRS A LA FAC ##

De nuit

4 décembre 2009 à 1h41

Première soirée, rentrée trop tôt ; je me sers un verre de tequila orange.

J'avais envie de me la mettre ce soir. O. et J. m'ont balancé des dossiers sur eux et sur leurs potes, j'ai kiffé même si c'était pas à la hauteur de ce que j'avais à balancer moi.

J'ai encore bâclé la fac, je suis encore bourrée un "soir de semaine".
Esprit trop embrouillé pour avoir envie d'écrire davantage, une clope et mon insomnie.

Post Scritpum

4 décembre 2009 à 1h44

PS : mon ex ne cesse de me harceler en appels depuis que nous avons rompus il y a six mois. Ce soir il a tenté le texto, je vais y répondre. Malheureusement ce sera peut être seulement pour du cul, pour lui donner des nouvelles qui luyi feront plaisir ou simplement parce qu'il se trouve là.

Nulle

4 décembre 2009 à 2h26

J'aurais jamais dû lui répondre. Je sais qu'il va s'accrocher davantage. Je n'aurais pas dû. Ca ne me dérangeait pas dans la mesure où il aurait répondu sur le moment, mais là c'est différent ; il recevra mon texto demain et je serais face à mes responsabilités, sans rien dans le sang. Je veux pas ennuyer ou faire souffrir ce pauvre garçon qui peine à me faire croire qu'il ne tient plus à moi.
Bien qu'au fond ça me soit égal mais c'est une question d'éthique et de respect. Respect ? Je serais prête à l'utiliser pour un plan cul en pouvant me regarder dans la glace le lendemain matin tout en sachant qu'il m'aime encore ; c'est le fait de savoir que je puisse encore être dans sa tête qui me touche, mais sans réellement me convaincre. Je sais qu'il ne me convient pas, qu'il ne me convenait pas et qu'il continuera de ne pas me convenir.
Physiquement c'est le minimum qui me convienne, mais il ne mérite pas ça. S'il continue à faire ça, je sens bien qu'au vu de sa vie c'est parce qu'il s'emmerde profond, même au bout de six mois. Recommencer ? J'aimerais pouvoir me dire qu'il me convient, mais j'ai arrêté notre relation parce que je savais parfaitement qu'il se suffisait trop à sa vie de microcosme pour pouvoir perdurer davantage ; je ne peux pas rester avec quelqu'un qui me parle de son travail et de sa famille de façon linéaire, sans chercher à s'intéresser à ce qui l'entoure ou à développer une vie sociale personnelle. Je ne peux pas vivre avec quelqu'un qui ne me donne pas quelque chose de lui, une façon de penser sur quelque chose ; pour moi c'est juste simplement quelqu'un qui se contente trop de sa vie incomplète et je n'aime pas ça.
Chacun ses envies, moi il ne me faisait plus rêver, il avait un point de vue trop "mouton", trop impersonnel, trop diminué. Je sais désormais que celui qui me conviendra ne me jugera pas et partagera le fait de boire ou fumer. Ou pour le dire plus simplement : le fait de pouvoir partager quelque chose d'unique ensemble, et qu'il ait sa vie personnelle sans que j'y sois inscrite.
On a beau dire : être dans un état second avec sa moitié c'est non négligeable du point de vue du jugement de l'autre mais surtout du point de vue du fait que tu te sens seul au monde avec lui, que c'est un moment incomparable ou tu peux lui dire certaines choses, ce que tu sens qu'il peut sentir.

J'aime, je veux, je sens, j'exige, j'ai envie, lui.

Quel jugement personnel cruel.

Encore un truc à dire

4 décembre 2009 à 3h50

Il est tard, je suis étudiante en fac , donc j'ai un statut privilégié vis à vis des heures auxquelles je me couche. N'empêche que j'aimerais pouvoir encore envoyer des textos à C. et qu'il me réponde, qu'on puisse encore avoir ces discussions longues sur tout et n'importe quoi à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. J'ai au jour d'aujourd'hui un minimum de neurones pour savoir - même dans l'état dans lequel je suis - que je ne peux pas me permettre de lui envoyer un texto à cette heure si tardive, même si j'en crève d'envie. J'en crève d'envie. J'en crève d'envie mais je ne veux pas être la conasse qui le réveille si tard, même si on a repris contact et qu'on le faisait avant. La conasse qui n'a pas réfléchi aux erreurs d'avant et qui s'empêtre dans son égoïsme et ses caprices de jeune bourgeoise.
J'voudrais tellement pouvoir lui envoyer un texto à cette heure et qu'il me réponde sincèrement sans qu'il puisse penser à "moi-la-L. d'avant", juste en ayant envie de me parler en oubliant le reste. Il m'a tellement mis sur un piedestal sans jamais avoir eu la non-délicatesse de me le faire comprendre qu'il serait véritablement nul et indélicat de ma part d'oser le faire ce soir et à cette heure si tardive.
J'en crève.
On a repris contact et on devait se voir, mais même si j'étais motivée au début, qu'on se reparlait via textos et msn, j'ai eu la sensation au bout d'un moment que je n'étais pas réellement prête, et lui qu'il s'était désinteréssé de moi à force.
Il me manque.
Un peu.
Aujourd'hui j'ai à nouveau envie de le voir. Comme il est en médecine je vais attendre vendredi soir pour lui suggérer un rendez-vous. Si je pense ce soir que je suis prête, j'attendrais tout de même mon état net pour être en sûre.
J'ai peur de ce dont j'ai envie avec lui. Depuis notre relation difficile, même quand j'ai voulu couper les ponts, tous mes amis proches m'ont répété que de toute façon on ne pouvait pas finir notre vie sans être ensembles, c'est frustrant. Frustrant parce que je l'ai toujours pensé, et que par raison nous nous sommes écartés pour mieux nous épanouir. J'aurais sans doute été incapable de parler de lui dans un éatat net, parce que je me suis battu contre ma certitude d'avoir rencontré l'âme soeur.
J'aimerais aujourd'hui avoir la force et l'intérêt nécessaire de l'attirer pour pouvoir reconstruire quelque chose en douceur, quelque chose de concret - qui soit de l'autre de l'amitié d'une part, ce serait déjà énorme - avec lui. Il restera l'unique qui m'a demandé en mariage, en fiançailles du ton le plus sérieux, qui m'aura fait miroiter une vie qui m'aurait comblée, une vie de rêve parce qu'il aurait toujours été capable de me faire rêver sans qu'il puisse faire d'efforts.

Vannes ouvertes.

4 décembre 2009 à 5h15

Je devrais dormir, mais après le bug du pc alors, que mes cadenas émotionnels étaient ouverts, je ne peux m'arrêter là.

Sacrifier une feuille de mon bloc de la fac pour ça - ça peut paraître con - mais ça me fait chier pour les sous que ça représente. Si je faisais ça tout le temps, ça coûterai cher à mes parents.

J'écris commme une merde, la précipitation de mes idées se bat en duel avec l'alcool : mon envie de m'exprimer se combine avecd ma capacité à le faire ; ça fait pas trop bon ménage.

Je suis en train de me saoûler : une fin de tequila traînait et ma flemme d'aller chercher du jus d'orange fait que je me fais la teq pure depuis toute à l'heure.

Uffie - Pop the block.

Je veux retenter qqh avec lui. J'écris presque comme quand on écrit sans réfléchir. Nul. Tellement heureuse avec lui. Même en comptabilisant les échecs et les défauts, je reste sur du positif. Sur une envie de réessayer. Je avais reprendre une gorgée. Ca m'a décapé.

Envie d'un calin. Contre lui. Sans raison.

Ma mère a pris rendez-vous avec la psy, la 14. Je ne sais plus pourquoi je le fais. Que vais-je lui dire ? Parler de C. ?

Voilà maintenant "Le Bal Perdu" de Bourvil à la TV. Triste. Nostalgique.

Y'a des séries culcul qui me remontent le moral. Avant c'était Summerland, puis Grey' Anatomy. Maintenant c'est Gilmore Girls. J'attendais le deuxième épisode mais il ne passe pas. Je suis dégoûtée. Gorgée.

Obsessionnelle ? J'ai peut être bien fait de suggérer le psy.
Je n'ai plus envie de marcher avec le temps, j'ai encore de l'alcool, je m'attache juste à ce que je ferais vendredi soir, alors j'oublie les heures ce soir. Je matte des conneries a la TV en me bourrant la gueule.

Ayé, je me suis installée pour écrire sans fin. La TV comme seul lien extérieur.

Envie de voir ce que ça peut devenir "nous". Nous même seulement pour amis.

Ouais. Si je pouvais demander une seule chose sur mes cinq prochaines années à vivre ce serait de voir ce que ça donnerait avec lui. Oh pitié. Donnez-moi la chance, donnez-moi l'opportunité de l'intéresser et de pouvoir saisir son attention de façon sincère. Dites-moi que ça ne sert à rien (gorgée), dites-moi que je ne suis qu'une idiote, que je m'accroche inutilement, que mon rêve est bien trop utopique pour qu'il soit réel.. Dites-moi que je ne vais pas me brûler les ailes à essayer. Dites-moi que notre relation n'est qu'impossible en cet instant, que je me berce d'illusions (gorgée)...

J'en rêve d'un baiser de lui. Même pas : seulement de son sourire.
J'me met minable, mais j'en ai rien à foutre ; il a été ma vie, mon Dieu.

J'ai eu un semblant de regard extérieur à notre relation (gorgée) parce que je me suis posé toutes les questions possibles et inimaginables depuis deux ans. J'envoie un deuxième texto à une amie qui connait l'histoire ; j'ai besoin d'un autre regard. Elle sait.

Orelsan - Peur de l'échec.

Dur de se réveiller.

4 décembre 2009 à 14h46

Après cette folle nuit de questionnement, j'ai hâte d'aller voir la psy. C'est dur de me relire quand même parce que j'ai l'impression de revenir à mes quinze ans quand je me relis.

Passons, je vais laisser tout ça pour pouvoir faire un retour en arrière quand j'en sentirais le besoin, mais j'ai bien fait de venir écrire ici parce que je lui aurai sans doute envoyé un texto comme une idiote.
J'ai fait que de boire de l'eau depuis dix heures du matin.

J'étais au téléphone pendant une heure avec M. ce matin et comme je me doutais elle a très bien compris. On en reparlera cette aprem, même si je ne sais pas encore si son avis va m'éclairer.

Je n'ai pas envie de sortir de mon lit : je suis sûre que j'ai la gueule bouffie et j'ai rien envie de faire. Quelle nuit de merde !

Je vais bien être obligée de me lever, j'ai besoin de cétirizine : je ne fais qu'éternuer depuis ce matin ; M. à même cru que je pleurais en lui lisant la lettre.

Envie d'un repas sain.

Bilan du week end

6 décembre 2009 à 18h01

Que de sorties.
Jeudi soir petit apéro chez O.
Vendredi soir rentrée à six heures du mat, accueillie par ma mère que j'avais réveillée, l'oeil chargé du poids de l'alcool..
J'ai dormi toute la journée, j'ai vu M. le soir qui a fait des gaffes et m'a dit aussi que de revoir C. ne serait sans doute pas une bonne chose.
Je ne sais plus réellement quoi penser. Je crois qu'à son sujet, j'ai décidé d'arrêter de réfléchir. Je sais que même si parfois ce n'est pas une bonne chose que je n'y réfléchisse pas avant, ça ne changera rien au fait que de toute façon je suis de nature à foncer dans le tas quand j'en ai vraiment envie, et je ne peux pas m'en empêcher.

Le copain de M. à l'air moins con que je pensais ; après avoir passé quelques années dans un lycée privé catholique, j'ai développé une certaine aversion pour les aristocrates, culs-bénis et autres fils et filles à papa. Bah il en est et même si j'ai entendu des échos de lui comme quoi ses actes faisaient qu'il en était, on en vient à l'apprécier quand on voit la façon dont M. le traite, c'est incroyable.

Ca doit faire à peine une semaine qu'ils sont ensembles et ils se foutent des baffes en public, à la terrasse d'un café. A chaque fois que M. ouvrait la bouche, c'était toujours pour ridiculiser son mec ou pour dire quelque chose contre, ou juste l'envoyer chier. Leurs gestes étaient violents, même quand ça se voulait tendre ou complice. Je n'aimerais pas ressembler à ça avec mon mec, c'était tellement pas naturel, rancunier et immature.

Putain, encore une foutue coccinelle dans ma chambre, c'est chiant.

Samedi soir je suis allée chez Q., le copain de ma soeur. On s'est un peu emmerdés, mais on n'arrive jamais à trop s'éclater avec ses potes à lui. Gentils, mais pas le même délire c'est tout.

Ce que je fais de ma vie me soûle un peu, mais je sais aussi que j'ai peur d'avancer dans une vie d'adulte à trop grands pas. Je devrais le faire par étapes, mais même ces étapes me font un peu flipper. Le permis déjà. Après le fait d'assumer tous les coups de téléphone du genre pour prendre des rendez-vous. Ensuite un taff à mi-temps mais régulier. Plus tard un appart avec un coloc. Après rien n'est encore trop sûr : Irlande, Conservatoire, fac, Paris.

Bientôt je pars à Londres, il va falloir que je me fasse un trajet spécifique. Faut aussi que je n'oublie pas qu'on passe la douane. Je suis sûre que c'est magnifique là-bas en cette période de l'année, j'ai hâte.
La période de Noël me rend encore plus rêveuse et culcul que je ne peux l'être parfois. C'est un peu comme si j'avais regardé trop longtemps des séries de merde du style "Sept à la maison" ou je ne sais trop quoi d'autre, et que ça m'avait imprégné totalement.
En fait, je me moque toujours de tous les stéréotypes et de ces images de notre société mais le cliché régit mon esprit. Cliché amoureux j'entends. Je rêve que ça se passe comme dans un film, mais ça me fait tellement chier de l'avouer !

Note pour après Noël ; commencer un régime stable.

Promesse à moi même.

6 décembre 2009 à 18h16

Je me promets d'aller à tous mes cours cette semaine.

Comme un lundi.

7 décembre 2009 à 17h52

Aujourd'hui je suis allée à tous mes cours, c'est un bon début mais je ne me fais pas encore confiance au point de me dire que j'arriverais à me lever demain. Me motiver est un effort nécessaire pour chaque jour.
Demain je me fais deux controles continus à la suite, les plus gros coefs. Je dois avouer être assez fière de m'être poussée sur tout le début, comme ça je me suis plus entraînée que les autres, et je n'ai toujours eu aucunes notes en dessous de la moyenne, ou peut être une. Je dis ça parce que ces dernières semaines j'ai plutôt chié dans la colle niveau études ; je me suis vraiment laissée aller. Mais bon, ça veut dire que rien n'est perdu. Par contre ce soir je dois bien bosser, je me coucherais à des heures délirantes pour une bonne raison cette fois.

A la fac je me sens très souvent en décalage avec les autres, ils semblent tous être soit vraiment mals dans leur peau ou trop timides ou alors ils ne sont présents que par catégories de personnes, bizarre. Voir autant de gens sérieux me donne régulièrement envie de faire des conneries, de les déranger dans leur esprit individualiste et catégorique que régissent les lois de notre société. J'sais pas, ça m'éclaterai d'aller me planter devant quelqu'un, lui sourire et partir par exemple. Embrasser la tête de la personne dos à moi dans l'escalator.

J'ai commencé à écrire un peu, et je vais commencer par mettre des petites choses en scène pour les montrer au Conservatoire. Je ne suis pas surbookée de travail, je crois que si je m'y tiens, je vais commencer à me préparer dès maintenant pour l'audition.

Allez, je glande un peu et je m'y mets.

L'art de tourner autour du pot.

7 décembre 2009 à 18h06

Toujours des mots pour la forme.

Révélation ? J'en sais rien, mais je crois que je t'aime encore. Je me dis souvent que c'est ton image que je continue d'aimer, mais j'ai peur d'aimer encore plus ce que tu es devenu si je te revois.

Un rêve : qu'on soit tellement passés par toutes les souffrances de couple qu'on ne puisse que se convenir maintenant. Que notre expérience personnelle ait été foisonnante, que tout ce qui a été mauvais ne puisse plus être entre nous, mais seulement avec ceux que nous aurons fréquenté avant.

C'est salaud.

Je crois que c'est pour ça que j'ai peur de te voir ; je serais prête à te demander en mariage mais avant j'aimerais avoir assez vécu sur le plan amoureux.

Je ne suis vraiment qu'une idiote parce que je sais très bien que cette image dans ma tête c'est soit que je l'idolâtre parce qu'elle me plaît sans qu'elle me transcende réellement, soit que je t'aime vraiment et que je sais pertinement que c'est univoque. Je sais que je vais dans le mur. J'y vais à plus de 200 à l'heure. J'y vais parce que je suis complètement maso, parce que je sais très bien que c'est une pensée plaisante, séduisante.

Ou alors c'est un autre prétexte pour me torturer l'esprit comme je sais si bien le faire.

Déprime organisée.

7 décembre 2009 à 21h54

Je suis distraite, j'écris n'importe comment et j'appuie sur plein de boutons ; ça fait trois fois que je retape mon texte.

Ca me fait toujours un drôle d'effet de voir autant d'écrits persos sur le site, j'me sens trop exposée. Certes c'est un peu le but ! Mais je me sens bizarre d'être en avant de cette façon. Je préfèrerais mettre mon journal en hors ligne mais je sais que ça m'aide de me dire que quelqu'un lis ce journal, même si personne ne le lis forcément. Je veux dire, je m'exprime de façon plus claire comme pour faire comprendre, et j'ai l'esprit tellement embrouillé à longueur de temps.. En fait ce journal m'aide à organiser mes idées, du coup ça me vient naturellement, et j'arrive à mieux me comprendre.

J'ai régulièrement peur de moi. Je sais que je passe un certain temps à me poser, m'inculquer certaines valeurs, bien réfléchir pour comprendre le pourquoi du comment, mais si je le fais c'est parce que je sais pertinement que je suis une vraie tête brûlée.
J'ai toujours beaucoup agi sur les coups de têtes, parce que je ne veux pas regretter de ne pas avoir fait quelque chose, même si c'est quelque chose de stupide. Dans ma tête c'est pas stupide ! Je n'aime pas me censurer, même si je ne veux pas blesser. J'ai mis un certain temps à comprendre que je ne suis pas seule et que je ne peux pas faire n'importe quoi, c'est pour ça que je me rends compte de la chance que j'ai de ne pas m'être fait violer dans une rue par exemple.

Putain je suis un paradoxe ambulant.

J'ai longtemps joué avec moi même, des périodes où je prenais des médicaments le soir sur un coup de tête, tout ce qui traînait. Je me jette dans le vide sans trop de peur, abstraitement parlant mais conrètement aussi, quand je saute de plus en plus haut des rochers en vacances ou quand je fais du saut à l'élastique. J'ai peur de ne pas avoir de limites, et quand je crois en avoir je cherche à les dépasser, ou alors je m'enmpêche de voir jusqu'où je peux aller.
Sur scène j'ai peur de ne pas réussir à tout contenir, j'ai peur de moi.
Waw, de plus en plus dur mes révélations.

J'ai rendez vous chez la psy lundi prochain et si j'en ai peur c'est parce que j'ai peur de savoir ce que je suis.

Changement de sujet, tremblements. Je m'arrête là, je sais qu'en allant trop loin je me heurte et j'ai peur. Excessive. Peut être que mon problème c'est de ne pas réellement savoir à quelle case de la société j'appartiens et j'ai peur de le savoir. J'ai peur des catalogues, c'est peut être pour ça que je me sens parfois marginale. Je cherche ma place, j'ai peur de grandir.

Rideau.

Recap'

9 décembre 2009 à 20h44

Yeah, j'ai réussi à me faire tous les cours importants de cette semaine. Je suis plutôt contente de ne pas avoir séché.

Hier je me suis tapé deux gros contrôles continus à la suite, que j'ai relativement foiré - surtout en civi.

Aujourd'hui c'était space ; d'habitude je commence a 10h et j'arrive pas à me faire à l'idée que parfois c'est 9H30 du coup je me suis préparée tout tout tranquilou et puis d'un coup je me suis cassée en trombe croyant que je commençais à 9H30. Ce n'est que devant la salle avec la porte ouverte que j'ai compris d'une que j'avais un contrôle continu dans cette matière, et de deux que je commençais a 10H ; le don de stresser pour peu de chose. J'ai géré, au moins 14.

J'étais censée reprendre les cours a 13H30 et me pose donc pour bosser dans le hall. J'étais hyper concentrée, j'avais même mon casque (genre on voit bien que je bosse et que de ce fait je suis pas vraiment accessible) mais d'un coup une nana que je connais à peine s'asseoit à ma table et commence à me taper la discut' ; pourquoi pas! Bien sûr en bonne grosse douée des relations sociales j'ai fait tomber son tupperware en rangeant mes affaires, étalant tout son contenu dans le hall bondé, mais bon. Il s'est avéré que c'était une copine d'A. et de M. qui me connaissait (d'ailleurs c'est toujours une sensation étrange que de croiser quelqu'un inconnu à nos yeux qui connait tout de même votre prénom) et nous allons ensembles à Londres. C'est sympa. Il faut que je m'habitue à prendre plus d'assurance, j'en suis pas très loin. Ouai.
Je m'en sors même pas trop mal quand je vois comment je galérais avant. Nan c'est cool, il faudrait aussi que j'apprenne à me forcer à parler à des gens que je n'apprécie pas forcément pour des questions de contacts. Je sais que je dois m'y habituer pour pouvoir le faire dans le milieu théâtral ; y'a pas à chier, on réussit pas sans les contacts ; si on est bon il faut le faire savoir.
Bref j'ai encore dévié ; donc après cette rencontre d'à midi, ma prof a décidé de ne pas daigner venir, du coup je suis allée avec A. et M. au centre commercial. C'est très con mais j'avais plus du tout l'habitude de prendre le bus, ça m'a fait tout bizarre. Ca me rappelle quand on finissait nos soirées avec C. vers 6H du mat' à 17 ans, qu'on prenait un bus et qu'on passait tout le début de matinée en se faisant les terminus dans les deux sens, pour pouvoir rentrer tranquillement chez nos parents vers 10H, en disant "j'ai dormi chez une copine" et lui "j'étais chez un pote". On était ensembles comme ça. Bref, je me suis encore égarée. Au centre commercial y'avait des décos ridicules partout, genre les ours et les rennes dans la maison du bonheur ; c'était fun. Après on est passées chez
Virgin, une heure à flâner.
Si je me fais l'amphi de demain (sans me gourrer d'amphi comme la dernière fois), je serais plutôt contente de ma semaine.

La forme.

9 décembre 2009 à 21h13

Pourrait parler du fond, pas la force. Ce soir envie mais je ne le ferais pas. Je vais dégouliner sinon. Pas envie. Je l'écris pour me rappeler de ce moment ; je vis avec la forme en laissant le fond, perpétuellement.

Ca déborde.

9 décembre 2009 à 23h33

Okay, j'ai mal. C'est encore de regarder des conneries comme Grey's Anatomy.. Putain qu'est ce qui tourne pas rond chez moi ?

Envie de le voir tout le temps.
J'ai mal, mal, mal. Et puis putain de merde, j'arrive pas à me dire que j'ai loupé ma chance. Ouais, ah merde qu'est ce que je suis nulle de rester là dessus, de me dire que quand je vois un paysagen, quand je vis un moment heureux j'aimerais me retourner et le voir à côté de moi ou à 300 mètres et puis lui sourire.

J'voudrais lui dire plein de trucs, j'voudrais lui dire que je le remercie de m'avoir maintenu en vie toutes ces années, de m'avoir épaulée, regardée sortir avec des gars tout en m'aimant sans relâche et lui dire que je m'excuse de ne pas avoir ouvert les yeux si vite, lui dire que j'ai pas fait tout ce que j'aurais dû faire. Je suis bloquée dans ma merde. Je parle et parle et parle, mais c'est terminé depuis deux ans, c'est mort comme si on avait fondé une ville, un monde et qu'un jour on avait décidé d'éclater chaque bâtisse une par une et explosé chaque habitant chacun notre tour, et puis un jour la bombe a tout raflé.

Je voudrais me réveiller. Je voudrais même avoir la force d'en pleurer ou réussir à me remuer. Je ne peux que me retenir parce que c'est comme si j'avais avalé la bombe, comme si à chaque fois que je parlais ça faisait "tic tac" et que si j'en pleurais trop je pourrais en crever.

Je suis bête et tellement que je voudrais le revoir, et recommencer. Je ne peux pas le faire non plus, parce que je serais trop effondrée par son refus, qui ne peut qu'être évitable parce qu'il a une vie comblée, qu'il est heureux et qu'il ne semble pas avoir été si heureux de toute sa vie.
Je me suis toujours empêchée d'y penser, mais quand j'entends son nom je frémis, les battements de mon coeur s'accélèrent et ça me pince.

Quand j'ai entendu par des rumeurs qu'il aurait déconné et qu'il se serait entaillé la main sur un piquet, j'ai pleuré. J'ai eu peur et ça me bouffait de l'intérieur tellement fort. C'était même pas grave. Mais j'ai eu mal.

Je prendrais un somnifère si j'arrive pas à dormir, j'ai presque réussi à retrouver un rythme de sommeil. Je sais que je dois penser à moi, me consacrer à moi et prendre soin de moi. J'essaye de le faire mais je n'arrive pas à me consacrer à moi. Je pète les plombs. Merde, j'ai pas le droit d'être comme ça.

Lendemain de soirée

11 décembre 2009 à 13h14

Me suis réveillée étonnement tôt pour un lendemain ; 10H25. Ce qui devait être un apéro tranquille à la maison suivi d'une soirée drum'n'bass a 21H30 s'est avéré être une grosse soirée avec ma soeur, O. et F. ainsi que mes parents. C'est incroyable de constater à quel point mes parents sont des ados dans leurs têtes, comme ils pourraient être des potes à moi avec qui je sors régulièrement.
On ne s'est couchés que vers 2H mais personne n'avait mangé, l'alcool a ravagé un peu tout le monde.

Ma soeur m'a raconté la fin de soirée, je ne m'en souvenais pas. Apparement j'ai glissé dans les marches avec ma guitare comme si c'était une luge, ma soeur m'a emmené dans ma chambre en me couchant et mon père tout bourré est venu me faire un bisou avant d'aller s'écrouler dans son lit.

J'ai fais de la merde, mais j'ai vraiment beaucoup ri. Et puis à force, mes parents prennent l'habitude de nous voir bourrées et d'en rire plutôt que nous faire la morale. Il faut avouer que c'est un peu irresponsable de leur part mais bon, j'en ai conscience.

Je vais bosser un peu aujourd'hui, et puis il faudrait que je sonde un peu pour les cadeaux de noël. Après je ferais sans doute des lasagnes.

Comme un dimanche

13 décembre 2009 à 18h56

Glande intensive dans mon lit. Ai encore bouffé comme une porcasse. Ne pense pas trop à demain ; psy.

Première séance chez la psy

14 décembre 2009 à 19h49

C'est pas tant que ça comme je me l'imaginais (sûrement avec une certaine idée caricaturale). Je pensais que c'était plus un endroit sans retenue, mais ça reste dans le cadre de manières sociales tout de même, dans le sens où je sens que je peux dire certaines choses et pas forcément d'autres.

Séances de 45 minutes, ça me paraît peu et je ne peux pas m'empêcher de me dire que au fond ils doivent s'en mettre plein les fouilles avec notre fric. Passons.

Elle m'a donné son mail. C'est gentil mais je trouve ça étrange, une telle proximité avec le patient. Et puis si je commençais à lui écrire, ça n'en finirai plus.

Elle m'a dit certaines choses que je savais déjà, ou simplement confirmé ce que je pensais. Je pense que je ne pourrais pas lui parler de C. aussi vite, j'attendrais.

"Vous êtes dans votre cocon mais pourtant vous avez de grandes ambitions", c'est très vrai et je pense que c'est parce que je n'ai pas envie de grandir. C'est vrai aussi lorsqu'elle me fait comprendre que je veux tout contrôler, mais ça c'était plus une idée imprécise dans ma tête.

Je crois que la question principale ce sera le fait de me donner une place dans la monde, et si elle y a fait allusion plus d'une fois, je ne sais pas si elle visait particulièrement ce sujet, mais c'est ça que je veux réussiur à faire. De toute façon c'est son boulot, et je crois qu'elle a clairement compris que c'était ça mon réel problème.

Ce qui me fait bizarre c'est qu'elle semble prendre en compte certaines de mes "valeurs" si je puis dire ; par exemple j'ai un certain respect pour l'argent et je lui ai dit que je ne pouvais pas avoir de bourse à cause des revenus de mes parents trop élevés, et trop faibles à la fois. Du coup, l'ayant compris, elle me fait un tarif personnel. C'est bizarre, mais gentil.

En fait ça me fait comprendre que je dois apprendre à la connaître sans doute, ce n'est pas vraiment un objet de notre société, c'est une personne.

Ouai j'm'arrête là, je vais cogiter sans fin sinon.

Ouais.

17 décembre 2009 à 9h18

Y'a d'la neige, c'est tout blanc. Et ça me fait sourire.

Coup de pompe

19 décembre 2009 à 18h44

Je me sens vraiment déprimée ce soir. Déja à cause de mon "voyage" éclair à Londres, annulé à cause de la neige, passons les détails.

Je me sens tellement inutile. Comme un poids financier pour mes parents, comme si j'étais rien mais seulement la loque qui déprime dans leurs pattes. J'aime pas cet aspect familial : on se soucie pas vraiment les uns des autres, ou alors on se dit des banalités quand on sent une mauvaise onde.

C'est peut être idiot, mais sincèrement je commence à me détester physiquement ; j'ai pris 5 kilos en cinq mois à peine, je bouffe pour rien, pour combler je ne sais quoi. Je bois comme un trou, on pourrait sans doute me considérer comme une alcoolique et je bois même avec mes parents au final.

Ouai je voudrais des réstrictions.
Je sais qu'on se soutient tous, n'empêche que je me sens une grosse merde quand ma mère s'achète sans arrêt des tas de fringues, des trucs vraiment beaux et chers, et que quand elle daigne me ramener un truc, c'est un vêtement sans forme spécial obèse ou "cache-moi ton cul". Je pense que ma mère a honte de moi, qu'elle me trouve moche ou inmontrable. Dans la famille, tout tourne autour d'elle, toujours. Ouais, on va dire que c'est comme si elle vivait seule mais dans une maison avec des moyens trop hauts pour son réel budget.

Toujours ce stress continuel à propos de l'argent ; "on a refait la cuisine mais ça va être hard pour assurer le repas de Noël" ou le fait de demander ce qu'on veut pour Noël sans s'y intéresser, sans retenir ce qui peut être pourrait nous toucher.

C'est déséquilibré, et ça non plus je n'arrive pas à bien le contrôler : ok, j'ai 20 ans mais je vis chez mes parents, mais moi même étant bancale, j'ai du mal à assurer ce que doit être l'équilibre familial.
Quand je dis ça, j'entends que je n'arrive pas à m'empêcher seule de tomber dans l'excès, et la gentillesse de mon père n'est pas là pour m'aider ; dès que j'ai besoin d'argent, il m'en donne. J'arrivais à bien me restreindre et à faire la leçon à ma soeur avant, mais maintenant je n'y arrive plus.

Je fais des choses pour eux, plein d'autres que je ne fais pas, sauf que quand je fais des choses par envie de leur faire plaisir ils ne remarquent rien.

Je me sens un poids ici. Chez mes parents.

Cauchemard

29 décembre 2009 à 9h53

Je suis encore sous le choc. Y'avait d'autres choses moins intéressantes dedans mais juste dans mon rêve, ce passage : je suis sur mon lit, je dois sans doute faire tomber un truc car je regarde sous mon lit et là apparaît une poupée nue assez grande brune cheveux assez longs, une vieille poupée ancienne qui bouge toute seule et qui veut grimper sur mon lit pour m'atteindre. Au même moment je me mets à saigner du nez extrêmement fort, y'a du sang partout sur elle par terre et dans mon lit. J'essaie de crier mais je n'arrive pas à crier assez fort. Ma mère m'entend, elle vient dans ma chambre et voit que je regarde quelque chose ; elle fait semblant de voir aussi ce que je vois quand je lui dit qu'il y a une poupée (qui de surcroît continue de bouger pendant qu'elle est là) parce qu'en vérité elle ne la voit pas. Et aussi sur cette image je deviens comme totalement dingue, assaillie par le stress et la peur comme une folie ou une vision d'horreur. Ensuite, elle me dit que c'est leur faute cette vision parce qu'ils m'auraient fait imaginer une jolie poupée pour que je dorme ou je ne sais quoi (toujours dans le rêve). Je suis toujours sous le choc c'est une horreur.
Ca me fait penser que mes parents m'avaient dit qu'Alice Au Pays des Merveilles m'avait littéralement traumatisé petite, tout comme le dessin animé les Babalous ; les objets qui prennent vie la nuit quand leurs maîtres sont couchés, traumatisée.
Sans déconner j'ai encore peur de voir un truc surgir. Pourtant j'ai allumé la lumière et je me suis assise. J'ai même un peu peur de certains dessins animés là quand je zappe. C'est sans doute parce que j'ai fumé et que je suis encore un peu défoncée, ça doit jouer. N'empêche que j'envisage mal le fait de retourner me coucher ce matin.

;)

3 janvier 2010 à 3h41

En couple =)

Bien

4 janvier 2010 à 1h46

Je suis bien lorsque je suis avec lui, il est très rassurant. C'est pour ça que je n'étais plus vraiment connectée à ce journal ; j'en ai d'abord pas ressenti le besoin et puis ensuite je l'ai rencontré. J'ai senti que le courant passait bien mais c'est surtout lorsque j'ai ramené mes potes chez lui que je l'ai trouvé attirant, juste le fait de se jeter régulièrement des regards en coin, et puis le voir gêné ça me touchait.Vu comme ça part, je sens que je pourrais un jour tomber amoureuse, si tout se passe bien bien sûr.
Je ne dois pas être si idiote, accro et obsédée que ça à C. au passage, parce que lors de notre premier rendez-vous avec Q., ma soeur mm'a appelé en plein milieu pour me dire que C. avait perdu mon numéro et qu'il aimerait boire un pot. Ca m'a totalement perturbé, j'ai failli ne pas aller chez lui dans la soirée, je ne voulais pas lui faire de faux espoirs. Néanmoins, j'ai totalement zappé C. et il n'y avait plus que Q. qui occupait mes pensées.
Etre dans ses bras c'est chouette, l'embrasser tout autant. Et puis surtout, je ne sens pas cette histoire comme du déja vu, comme je l'ai parfois ressenti avant. Nan, là je me sens un peu troublée, excitée, et puis c'est nouveau et je ne me sens pas non plus avoir le pouvoir sur l'autre, contrairement à parfois aussi.
J'ai envie de le faire sourire aussi, et le plus souvent possible.

Escape - Voyage Initiatique

4 janvier 2010 à 20h51

Belle-Ile. Ses contrées vertes, comme une odeur de plaisir. Comme l'odeur du rêve et de la fraîcheur. Belle-Amante, elle accueille tous les oiseaux de passage à durée indéterminée dans les bras de ses ports, au détour d'une vieille coque de bateau se trouve toujours un lit douillet, seul sur le port avec sa protection.

Des sourires, des visages, l'envie de se connaitre, de rencontrer. Comme si rien n'était mauvais là-bas sur ta belle île, comme si le temps avait suspendu son vol en ce qui concerne le mauvais et les craintes. Il n'existe que le bonheur où tu es.

Caractère bien trempé, paysage toujours différent selon le coin, toujours plus surprenant et agréable. Comme si j'étais chez moi n'importe où là-bas, comme si ma maison faisait 25km2 et que tous mes frères et soeurs y étaient réunis.

Je jure finir ma vie là-bas, je ne peux pas vivre ailleurs.

Musique Bretonne.

Tout lâcher, partir en caisse, prendre du fric, une cartouche, deux teilles d'hydromel, de la bonne musique très variée, arpenter les routes de France ou d'ailleurs, conduire sans savoir où on va vraiment, faire des haltes quand c'est beau, s'endormir sur une plage. Prendre des autostoppers, les suivre une semaine dans leur voyage, repartir ailleurs, fumer un joint sur le toit de la caisse en regardant le coucher de soleil, s'endormir au gré de la nature.

Avoir les couilles, se lancer, échapper au système de la société, ne plus être un pion, se jouer du monde quelques instants.

Pas dans l'avenir

5 janvier 2010 à 6h31

Plus j'y réfléchis, plus je pense sérieusement à devenir clown en hôpital. Pour commencer, je pense m'inscrire à une formation de découverte de son propre clown histoire de voir d'abord si j'en suis capable mais aussi pour approfondir mon jeu. Dans le pire des cas (parce qu'apparement la séléction semble assez rude) si je ne suis pas retenue, ça me servira pour le théâtre.

Je me dis aussi que ça me mettra face à la réalité des choses, que ça pourra aussi m'endurcir ; "N'a de larmes que celui qui a pleuré". Ouai, j'aimerais vraiment me sentir utile de cette façon, se sentir vivre pour de tels motifs me donne une réelle envie. Surtout pour les aider eux, mais aussi pour trouver ce que je suis.

J'imagine réussir à les faire sourire, et ça n'a pas de prix pour moi que celui de la fierté et de la beauté. C'est vraiment ce que j'ai envie de faire, mais je ne veux pas m'y cantonner à vie, j'ai encore ce problème de la COP qui m'emmerde.
A cause de mon age et de ce que je veux faire, je suis obligée de prendre des décisions rapidement mais cette formation me redonne l'envie, l'espoir du renouveau, la certitude d'être utile, la volonté d'avancer, de me lancer sans blocage et je ne le ressentais plus depuis que j'étais entrée à la fac.

Apparté

5 janvier 2010 à 9h02

J'ai envie de dire "je t'aime". J'ai hâte de le ressentir, hâte de voir où on va et jusqu'où on ira.

Morose

5 janvier 2010 à 9h07

Humeur bizarre. Je vais sûrement aller faire un tour sur les quais, Dolly dans les oreilles. C'est un peu comme si je partais à l'enterrement de C. On verra ce que c'est que cette bête enfouie qui me pousse à y aller.

L'hôpital

9 janvier 2010 à 13h18

On dit toujours qu'on se rend compte de ce qui nous tiens à coeur quand on le perd. Néanmoins, même en assimilant ce concept logique, je remarque qu'il m'est impossible de me rendre compte de la valeur de certains de mes proches à mes yeux, du vide qu'ils représenteraient à long terme. Je parle pour certaines personnes. de mon entourage qui sont entre le "proche" et "l'amitié partielle".
Pour être plus claire, J. est à l'hosto et c'est un bon pote même si je n'aurais pas idée d'aller boire un verre seule avec lui, bien qu'il ferait partie de mes invités à chaque fois.

J. est à l'hôpital depuis une semaine, et O. était le seul au courant : c'est son meilleur ami, de très vieux amis. Sa carotide n'irrigue plus le cerveau et un caillot de sang s'est formé entre ses deux yeux, il est inopérable d'après ce que j'ai compris.

Dans une heure je vais rentrer dans cet hôpital et peut être le voir si on nous laisse entrer (je pense qu'on sera trop nombreux, et généralement ils ne laissent entrer que la famille, pas les amis), mais je ne sais pas si psychologiquement je suis réellement prête à rentrer dedans sans être angoissée. L'abandon de C., mes premières crises de spasmophilie, les calmants, le cancer de ma mère. C'est tout ce que ça m'inspire.

Que dire ? C'est dégueulasse que ça lui arrive à lui, c'est immonde que ce soit quelqu'un de si jeune qui soit touché par ce genre de choses et puis même si J. est un éternel incompris, je suis sûre qu'il tient à la vie. Je me promets de toujours parler de lui au présent. Mine de rien je tiens à lui quand même.

O. était dans un état lamentable hier, il avait pleuré toute l'après-midi, il tremblait aussi pas mal et il cogitait. Je me sentais inutile, impossibilité de l'aider mais désir de l'aider fort. Vers 23h il était déjà torché, et je ne serais pas étonnée de savoir qu'il a vomi. Mon but hier soir je ne l'ai pas réellement respecté. Ca fait partie de ces nombreux moments où on aimerait que les autres comprennent mais ou on sait qu'ils ne comprendront pas ; t'es en bad, tu voudrais qu'on t'aide mais tu sais pas comment, et tu es triste tout seul. Dans ces moments là tu aimerais qu'on te soutienne sans qu'on te dise rien, dans l'idéal, mais tu sais pertinement que si les autres ne vivent pas la même chose, ils ne peuvent pas comprendre. Là c'est l'inverse, je suis de l'autre côté, et il semble que je ne mesure pas assez bien l'ampleur de la chose, c'est à dire que mon but hier soir aurait été de tout faire pour essayer de faire penser O. à autre chose, mais je ne l'ai pas fait ; d'une parce que je ne suis pas toujours très douée pour ça, et de deux parce qu'il valdingue toujours à droite à gauche, pas réellement saisissable en soirée. N'empêche que je regrette presque.

Je voulais encore écrire davantage, mais je dois aller me préparer pour aller à l'hôpital. Pas envie de me coiffer.

PS : je suis sûre d'être encore témoin de l'innocence curieuse de Q. et ça va sans doute m'irriter. Je sais que c'est dû à son âge, mais je ne peux m'empêcher de le relever. Un peu comme cette curiosité malsaine dont font part les gens lorsqu'un évènement grave arrive dans ta famille : pourquoi elle à fait ça ? Il va peut être mourir tu penses ? Quand l'indélicatesse collective devient le témoignage d'un monde insensible.

Etat des lieux

10 janvier 2010 à 17h34

J'ai failli m'évanouir à plusieurs reprises dans les nombreux ascenseurs de l'hôpital. Claustrophobie.

J'ai picolé et fumé hier soir ; ce matin j'avais une légère gueule de bois. Ma tension est en hausse, et j'ai des palpitations depuis que je me suis levée. J'ai l'œil gauche tout bouffi, sûrement un orgelet.

Hier soir on a fait l'amour avec Q., mal partout.
J'me sens un peu triste. On s'est vite fait engueulés avec Q. parce qu'on a fait un peu l'amour sans capote à un moment : toute l'innocence de l'âge ; il m'a demandé d'aller acheter la pilule du lendemain, mais je vois pas l'intérêt. Ensuite il a commencé a me parler test VIH tout ça tout ça ; il m'a pété les couilles. Je suis pour le faire mais ça me fout les jetons. J'ai aucunes raisons d'avoir quelque chose, mais c'est psychologique.
J'ai envie d'un truc fort, de sauter d'une falaise à l'élastique en écoutant de la musique agressive, deux ou trois teq paf, qu'on me balance de l'eau froide dans la gueule ou bien qu'on me file une baffe.

Eiffel - Clash

Ouai ça fait partie des aléas du couple qui me pètent les couilles parce que tu te rends compte que tu fais des choses pour l'autre, je sens comme un étaux qui se resserre autour de mon cou, comme si je me piégeais ; ça me donne envie de fuir de trop m'engager sur ces pentes là. Même avec C. je n'ai jamais fait de tests et pourtant on était fiancés. Ouai voilà putain c'est ça que je me dis clairement : si jamais j'ai une grosse connerie - tout comme J. dans son lit d'hôpital qui devra à jamais changer sa vie pour survivre - et bien je devrais vivre avec une maladie, alors que de ne pas le savoir si c'est une maladie pas soignable du tout qui voudrait dire que je crèverai dans moins de dix ans, et bah ouai ça me ferait chier de le savoir, je préfèrerais être surprise par la mort sans avoir fini ma vie à me dire que je mourrais demain mais sans penser à la mort.
Putain d'hôpitaux de merde. Une fois dans les couloirs, j'étais aveuglée par les mauvais souvenirs ; ma mère pour l'opération de sa tumeur, ma grand-mère à qui je posais des questions sur sa vie dans son lit d'hôpital, avec les fils respiratoires dans le nez (ça m'avait fait mal pour elle), moi en salle de réveil avec cette folle, la spasmophilie, les calmants, C. qui m'abandonne. Pas seulement ça : les cris des patients, les gens qui sont seuls, le souvenir de l'attente de visites qui ne sont jamais pour toi, le service des urgences, le nombre de gens affreusement atteints par des maladies mentales, les camés, les nombreuses tentatives de suicide, la désolation.

Envie de pleurer.

Après que Q. m'aie dit ça, il a ajouté que les hépatites à cause des piercings étaient probables, c'est là que je me suis énervée. T'as pas confiance ? J'me sens comme idiote de faire confiance si vite.

Quelle merde

6 février 2010 à 16h06

J'ai pas écrit depuis longtemps, c'est parce que je suis dans une nouvelle relation qui marche pas mal sur tous les plans et je me sens plutôt secrète, je sais pas, envie de garder tout ça pour moi.
Néanmoins, j'ai besoin de revenir parce qu'un évènement grave s'est passé. Nico s'est suicidé. Je l'ai appris mercredi soir, et depuis je suis sur pilotes automatiques ; je dors tout le temps, j'ai plus envie de me lever le matin, ou n'importe quand dans la journée d'ailleurs. Je bouffe trop ou trop peu, j'ai la nausée tout le temps, tout est vide dans ma tête.
J'ai envie de partir très loin.
Je suis déphasée, j'arrive plus à réfléchir pour pour prévoir plus d'une heure avant ce que je dois faire dans la journée. Je note tout pour me donner des "buts" dans la journée, pour ne pas oublier ce que je dois faire. Plusieurs fois dans la journée je m'arrête même net en oubliant ce que j'allais faire.
Après avoir mit le feu à son appartement, il a été retrouvé à Orly où il se serait probablement jeté d'une passerelle, je n'en sais pas plus et je ne suis pas sûre de vouloir en savoir davantage.
Je marche au ralenti, en pilotes automatiques, comme un robot.
Je m'empêche de penser, toujours avec un fond sonore très fort. J'ai peur de mes réactions, j'arrive avec difficultés à regarder un truc à la TV où je sais que l'acteur est mort, ou quand je vois du feu, des suicides, des meurtres.
Je me sens tellement conne et en total décalage que j'assume presque. Hier j'ai failli agresser une nana dans la rue parce que son chien était hideux, juste pour me défouler.
Je suis hyper consciente de tout ce qui m'entoure, tous les bruits, les regards, les gens. C'est bizarre : j'ai jamais autant parlé a des gens que je côtoie régulièrement, ce doit être pour éviter de réfléchir ou de parler de moi. Je meuble.
Il faut que j'aille chercher mon scooter ; hier soir je suis tombée en panne d'essence, prendre un bidon et le remplir dans la rue. J'ai pas envie de bouger, juste de retrouner dans mon lit, dans lequel je suis depuis hier soir. Je suis fatiguée moralement, je fais aussi bcp de choses dans une journée et je me rends pas trop compte de ce que je fais subir à mon corps, je le fatigue. Je m'en suis rendu compte jeudi aprem, j'avais les jambes en compote et des douleurs dans les tibias ; j'ai passé ma journée à cavaler au sens propre et figuré, sans prendre aucunes pauses, sans me poser.
J'essaie de prendre soin de moin, mettre plus de temps à me préparer mais ça ne m'apaise que peu. J'ai envie de tout laisser tomber, tout le quotidien, lacher prise.
Tou qui s'écroule, plus rien 'na vraiment d'importance sinon de faire en sorte de se garder hors de l'eau, hors de la portée éventuelle d'une noyade prématurée. Je m'accroche au quotidien sans penser aux putains d'horreurs de ce monde de merde. Sans déconner, c'est absolument je sais même plus j'arrive pas à trouver les mots, je perds mes mots, je n'arrive plus à m'entendre penser

00H18

10 mai 2010 à 0h29

Putain, j'me sens con. J'suis triste, Q. n'est pas dans mon lit, à chaque fois c'est comme si on m'arrachait mon doudou pour dormir. Je pense à J. et O., ça me fait mal de les voir comme ça. Je ne sais jamais quoi dire, quoi faire, trouver les mots justes pour réconforter un peu ou je ne sais quoi ; je suis nulle.

J'suis mal parce que moi aussi il me manque Nico. Mine de rien il va sans doute forger une partie de ma personnalité à venir. Quel merde putain.

C'est le geste qui est abominable, moins que le fait de mourir, c'est se détruire soi-même. J'ai régulièrement envie de boxer les murs mais j'arrive à me contenir très légèrement.
Je voudrais m'installer dans ma vie, j'en ai assez d'être dans des choses qui ne riment à rien, rien qui ne fasse écho dans ma tête. Je veux trouver ma place, je ne veux pas me laisser enterrer parce que je ne trouve pas ma place, j'ai pas envie de me laisser emporter par le flot, comme Nico.

J'voudrais disposer de moi-même, j'voudrais être capable de vivre seule, et puis j'voudrais être assez forte pour pouvoir supporter les autres, les épauler et les tirer vers le haut.

Parfois j'ai à nouveau envie de me scarifier. J'ai avoué que je le faisais avant à Q. C'est con, mais c'est un pas énorme que je viens de faire.

J'ai peur de vivre.

Putain

19 mai 2010 à 21h52

J'en ai assez je trouve ça ridicule d'être contraint de se confier à un journal plutôt qu'à son mec. Merde mais c'est quoi ce mou du genou ? Je suis pas bien et il me soutient pas, j'ai beau lui dire comment faire pour que j'aie confiance il ne change rien, et c'est comme s'il attendait toujours que je m'énerve pour pouvoir cesser de se battre. J'ai l'impression de l'ennuyer, d'être un jouet dont on s'est lassé très vite, comme si tout était acquis, qu'il n'y avait rien à craindre, comme si si demain je le quittais il ne chercherait même pas à se battre, comme si je n'avais jamais réellement compté.
Je me sens rien. Je me sens pas aimée vraiment. Merde je suis plus en 3e, stop les vieux textos à deux balles chopés sur une pub TV ou de dire des conneries dans une autre langue !!
Merde fais moi rêver, surprends moi et bats toi un peu parce que j'attendrais pas non plus cent ans que tu trouves l'inspiration.
On se comprend pas

Love your enemy, kill your friend.

22 mai 2010 à 19h53

J'ai l'impression que j'ai décidé de foirer ma vie. Je me trouve toujours des problèmes quand il faut s'engager dans les études.
J'arrive à être meilleure socialement, même si je suis pas infaillible, mais les études je n'y arrive pas. Quand bien même quelque chose m'intéresse, je préfère ne pas m'y engager. Et quand je m'engage enfin, je me demerde pour foirer.

Déception

24 mai 2010 à 15h32

Je sors de chez Q. qui m'a bien fait comprendre que je gênais. Je sais pas s'il a honte de moi vis à vis de son père ou juste que je lui bouffait son espace. Mais ça ne promet rien de bon ; partir ensembles une semaine dans un coin reculé, pour moi c'est limite féérique. "Quand on partira ensembles il faudra juste que de temps en temps j'aille faire un footing tout seul ou autre chose", d'accord, message reçu.

Je me sens tellement idiote.. Merde, j'ai appris de mes erreurs passées, je pense être quelqu'un d'agréable à vivre, et je suis pas non plus collante ou relou et pourtant ça ne fonctionne pas.. Je me sens tellement nulle de l'aimer autant, tellement bête de penser que c'est réciproque, qu'on partage tous les deux la phase "être le plus possible ensembles". Je sais pas pourquoi je crois que c'est possible de pouvoir compter sur quelqu'un, quelqu'un qu'on aime et qu'on admire. Je m'emballe trop.

Je suis loin d'être contre l'idée d'avoir chacun du temps pour soi, seulement je préfère quand on est direct avec moi.
Je sais pas. J'ai pas envie de foutre le bronx comme j'aime tant le faire, de faire du "boudin" ou d'aller lui balancer des vacheries à la gueule, nan, je suis juste triste. Déçue aussi je crois. Ca me déchire un peu aussi de l'intérieur, ça me fait pas rien.

C'est plus pareil, j'ai un peu perdu confiance en son amour et ça m'attriste tellement que j'ai plus du tout envie de tergiverser, plus envie de me donner davantage, si je peux réussir à limiter les dégats dès maintenant et ne pas finir au fond de la cuvette.

Se préserver pour garder une once de dignité, et une part de rêve pour pouvoir garder mes stéréotypes.

Merde putain, c'est là que je me rends vraiment compte que je l'aime.

Eternelle litanie

28 novembre 2010 à 19h18

J'arrive à lier des liens avec la vie. J'ai réussi à intégrer le conservatoire pour faire du théâtre. Je m'y plais, et puis pour la première fois je suis reconnue, on me dit que c'est bien et aussi j'ai l'impression d'avoir ma place.

Je commence à intégrer ce qu'est le métier de comédien, de comprendre les ficelles et la reconnaissance par le travail ; je pense n'avoir jamais autant travaillé avant et c'est plaisant.

Néanmoins je passe mon temps à faire un écremage de ma vie pour y montrer du doigt tous mes soucis, c'est maso mais j'ai l'impression de mieux gérer la situation. Il en résulte que j'ai toujours certaines difficultés à aprécier la vie, même si je m'accroche.

J'ai toujours l'impression que ce qui est mauvais rôde sans cesse dans ma tête, une liste de malus comme un disque rayé en boucle : "manque d'amour-abandon-divorce-alcool-assassinat-conséquences-culpabilisation de non soutien-suicide-AVC-survivre-L.-replonger ou non ?"

J'ai décidé de me calmer sur l'alcool, et ça ne me manque pas quand je m'occupe. Cette semaine je ne me suis bourré la gueule qu'une seule fois, et j'ai bu un peu hier soir ; c'est un progrès.
Q. ne comprend pas l'importance de toutes ces choses, et sa nonchalance me défait de l'envie de faire un pas vers lui. J'ai l'impression d'être avec un gamin qui n'assume rien et quand bien même il fait des efforts il finit toujours par recommencer.
J'ai besoin d'attaches, d'attaches fortes et certaines.
J'voudrais être inébranlable.

C'est Noël

24 décembre 2010 à 2h38

J'ai l'impression que si je m'endors, je vais étouffer. J'ai le pressentiment que ça va mal tourner, que la flamme va s'éteindre comme quelqu'un qui sait qui va mourir et qui en accepte l'idée. Pas parce-qu'il en a le choix, mais parce-que c'est irrémédiable.
Je sais que je devrais aller me coucher avec ce qui m'attends demain, mais la façon dont on a fait l'amour m'a tellement fait ressentir un truc bon et triste à la fois... c'est étrange.
Fumer.
Une baffe. Les mains moites. Peu d'air. Peur d'étouffer de l'extérieur.
J'aime tant être prêt de lui. Je sais qu'il part fin janvier mais je ne peux me résigner à croire qu'il n'existe aucune alternative à notre relation, parce qu'il existe celle que nous avons toujours prônée ; s'aimer à distance, se voir un peu moins.
J'ai confiance en mes sentiments, mais la discussion de toute a l'heure m'a mis un doute.

Bordel

16 février 2012 à 0h31

Je sais pas quoi faire. Je sais pas trop où j'en suis. Je voudrais parler à quelqu'un mais je n'ose déranger personne parce que j'en ai marre d'encombrer les autres avec ma personne.

J'ai envie de mourir. Je voudrais pouvoir mourir sans me suicider juste comme ça en claquant des doigts.
OK je me lance, ça me fera peut être du bien.
Une belle liste.
Adolescence dépressive et mutilatoire. Une rupture difficile. Début de la spasmophilie. Un meurtre dans la famille. Le cancer de ma mère et ses aléas. Adultère de ma mère. Suicide d'un ami. Dépression. Adultère de mon père. Intermédiaire des parents. Rupture difficile. Echec scolaire. Enterrement. Problème de couple, refus d'y penser. S'accrocher à quelque chose mais quoi ? Qui ? Le théâtre me bouffe tellement je l'aime. Je n'arrive pas à m'assumer parce que je me sens hors normes et c'est difficile d'accepter qu'on ne vous aime pas, je sais trop ce que c'est. Je sais pas si je fais une dépression, je sais pas si l'ambiance du conservatoire ne me tue pas aussi à petit feu à cause des couillons qui y sont et qui recréent à l'intérieur les failles de la société. J'ai peur de les engueuler, de mettre mon poing dans la gueule à quelqu'un qui me tue par sa connerie. Je souffre parce que je me sens pas écoutée, et que les principaux acteurs de ma vie ont leurs propres soucis. Je sais pas quoi faire ni ou aller. Qui appeler ? C'est stupide de dire à quelqu'un ; "j'ai envie de me tuer", parce que cette phrase résonne d'égoïsme. J'ai du mal à trouver des mots qui sont dans mon cerveau, ceux qui correspondent bien. J'ai l'impression que la vie m'en fait tellement bouffer que le choix obligatoire d'être endurcie me donne même pas envie d'être là pour vivre cette vie ridicule et sans réel sens parce que je n'ai pas le droit d'être comme je suis vraiment. La peur. Aussi.