A l'encre de mes maux

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 11/10/2018.

Sommaire

Aujourd'hui, j'écris à nouveau.

1 avril 2013 à 0h36

C'est comme une drogue, une addiction. Se sentir bien que lorsqu'on a terminé. Se vider de tout ses mots comme si l'on se vidais le coeur .L'encre de ma plume et la blancheur de ma feuille furent le seul exil pour soulager mes fébriles épaules des mots que le mutisme provoqué par la douleur m'empêchait d'exprimer. Alors en ce soir , j'écris ce que mes lèvres n'osent prononcer afin que les coups que la vie m'afflige ne soit pas surmontable mais supportable. Fini la filette aux pieds et poings liés, la féline rentre en scène pour enfin vous hurler les déboires d'une enfance bien trop longtemps tenue en secret. Bonsoir, je revis.

CHAPITRE I : Element declencheur

2 avril 2013 à 1h03

C'était un matin ou un soir. Je ne sais plus. Peu importe. Il y avait 6 longs mois que je l'attendais, là assise sur ces marches en bois, le regard scrutant l'horizon, infiniment. A chaque ombre que j'apercevais au bout de ce long chemin, mon souffle se coupait , le coeur palpitant, et lorsque je réalisais que ce n'était qu'une illusion, mes yeux s'embuaient de larmes que je m'efforçais de faire disparaître. 6 longs mois qu'à 10 ans il est difficile d'affronter, sans cette figure paternel. 6 mois de culpabilité, à me demander qu'avais je bien pu faire pour qu'il puisse disparaître. 6 mois de pleurs, si mois de tristesse, 6 mois de détresse. Et ce jour ci , fut le jour de trop.

CHAPITRE II : Je m'écris

2 avril 2013 à 1h31

Une ombre de plus, des larmes ravalées, le coeur en miettes, une enfant brisée. Je monta dans ma chambre , me mordant l'intérieur des joues pour éviter d’éclater en sanglots sous le regard de mes parents, inquiet de mon mutisme. Seule, dans l'intimité, enfin, je m'effondres. Lors des tentatives de mes parents de creuver l'abcès, je reste muette, tête baissée, des perles brulantes roulant sur mes joues, malgré mes tentatives d'emmettre un son , la douleur me laissait sans voix. Et ce jour là, je me sentis etouffée de ce trop pleins de mots tus, d'émotions brimées, de douleur réprimée. Un papier, un crayon, et voici que je n'écris pas, je m'écris.

CHAPITRE III : Mon salaud de père

3 avril 2013 à 22h37

Les mots noircissaient au fur et à mesure mes feuilles blanches. Des questions sans réponses me venaient à l'esprit. Pourquoi cette absence, avait-je fais un seul faux pas ? N'étais je plus l'enfant modèle qu'il avait tant et tant admiré ? Non, impossible. Ma tristesse enfin transmise de mon coeur au papier, je ne ressentais plus rien, mise à part ce grand vide incomblable dans ma poitrine. Les jours passèrent , puis les mois , les écrits de plus en plus violents, les larmes brûlantes, la détresse grandissante. J'écrivais des lettres et des lettres , plus virulentes les unes que les autre. J'étais passé de l'enfant innocent à la femme fière et forte qui accusait son géniteur de trahison et d'abandon. J'avais 10 ans en apparence, 18 ans intérieurement 6 mois d'absence, 8 mois puis 10, et un signe de vie.

CHAPITRE IV - Rebellion

10 avril 2013 à 21h55

"Allo ? Oui c'est Papa, je t'appelles, écoute je viens de recevoir ton bulletin, et je ne comprend pas Tu ne comprends pas..? Oui c'est quoi ces notes ? Tu compte faire quoi dans ta vie avec ça ? T'es une bonne à rien.. Mais... Passe moi ta soeur. "

Il ne comprenait pas ? Il ne comprenait pas que j'étais au bord du précipice
de son trop plein d'égoïsme, de son soi surdimensionné, de mon invisibilité ?
La rage éclata en moi ce soir là. Une bonne à rien ? Ah oui! Moi une bonne à rien ?
et lui, qu'étais t'il ? C'est évident qu'en foirant tout ce qu'il entreprenait, il était le meilleur!
n'étais-je qu'un simple objet qu'il utilisait et jetais selon son bon désir ?
Oui c'était bien cela : un simple jouet qui se devait de rester poli et souriant lorsqu'on lui infligeait un tel torture morale.
La date des retrouvailles était fixée, et mon coeur redoutait ce moment avec amertume..

CHAPITRE V - Dans la gueule du loup

11 mai 2013 à 0h58

Appartement 402 rue Ducouedic. L'angoisse me tordait l'estomac. Après avoir appuyer sur la sonnette, et patienté de longues minutes, une ombre se distingua progressivement à travers la vitre de la porte d'entrée. La porte s'ouvrit et apparut devant moi un étranger : se tenait devant moi un vieillard à la barbe et aux cheveux longs et grisonnants, au crâne dégarni. Son visage portait les traits de quelqu'un que la vie n'avait pas fatigué mais usé, il me semblait si faible. Un jean usé et un pull en laine décoloré bien trop grands dissimulaient des membres frêles , qui semblaient amincis par des semaines voire des mois de malnutritions. Si cet homme ne m'était pas apparu dans le hall de cet appartement j'en aurais surement conclu qu'il n'avait ni domicile ni ressources. Son regard d'un vert perçant plongea dans le mien avec un faible sourire et là, l'évidence me frappa de plein fouet : cet étranger était mon père. Âgé d'une quarantaine d'année à l'époque, il en paraissait dix de plus. Des larmes vinrent troubler ma vue, que je m'empressais de faire disparaître. Qu'avait il bien pu se passer durant ces longs mois sans nouvelles ? J'étais en état de choc. Il nous fit signe d'entrer et nous conduit, moi et ma sœur dans son appartement.