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Archive du journal au 11/10/2018.

Sommaire

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5 décembre 2014 à 16h11

mes humeurs se radicalisent ; c'est sans doute de moins en moins supportable pour les quelques personnes qui m'entourent / de leur côté comme du mien, la lutte reste égoïste quand il s'agit de se faire considérer. ils aimeraient mieux une attitude empathique et enthousiaste, et j'imagine que c'est normal, tandis que moi, je persiste à les taxer de sournoiserie. je commence à m'en vouloir, à envisager mes accusations comme déformées quand la seconde d'après, je doute et cherche par quel moyen mon interlocuteur a pu me tromper. mais comment a-t-il pu. mais comment a-t-il pu penser que je puisse croire une seule seconde que ce qu'il dit, ne m'a pas été proposé dans le but d'étouffer mes soupçons?

comment pourrais-je croire à la fiabilité d'autrui quand je me suis vue moi-même perverse, avide de la souffrance de cet autre qui a cru m'aimer? comment pourrais-je croire que ce comportement que j'ai eu et que j'accuse, a pu naître en moi sans cause? quelles sont vos preuves? qui vous a informé que vous n'y étiez pour rien? je vous vois vous délester sans remords de votre culpabilité en me reprochant la paranoïa / la terrible emprise qu'elle a sur moi. pourquoi cette résistance face à vos probables maladresses passées, lesquelles je vous suggère maintenant? pourquoi me demander d'être à l'écoute de vos ressentis, si vous-même n'êtes pas capable de mesurer l'ampleur que peuvent prendre les miens? vous n'êtes simplement pas prêt à assumer la douleur qui surgira en vous lorsque vous vous réaliserez responsable, même minime, du mal-être d'un autre.

il est hors de question d'endosser à chaque fois le rôle de la coupable / la paranoïaque / l'insatisfaite / la cyclique / la démesurée / l'accusatrice. je ne suis pas assez profondément engloutie par la chimie défectueuse de mon esprit pour croire qu'il me faut tout assumer seule. je ne peux plus vous laisser profiter de la situation.

certains, qui se sont forgés sur mes angoisses, n'auraient pas dû se surestimer. je leur confère alors le bénéfice de la naïveté, car j'y ai eu droit aussi, car ça ne les dispensera pas de vivre à leur tour l'expérience de la trahison. tout ce que je peux leur souhaiter, c'est de mieux s'en sortir que moi. autrement, il n'y a aucun désir de ma part de les voir exulter face à la formidable tournure qu'a prit leur vie, pendant que la mienne s'anéantissait. je serais, avec eux, totalement hermétique aux compromis tant qu'il n'y aura pas eu reconnaissance de culpabilité - je traîne plus avec les tortionnaires.

pour clore le récit de la mauvaise foi (la leur, la mienne) /// je suis à présent tranquillisée d'avoir écrit sous l'emprise du désespoir mélancolique et nombriliste occasionné par l'acharnement de ma mère à vouloir me faire comprendre que je suis à présent responsable de mon état mental /// on l'aura compris, je ne suis pas tout à fait d'accord.

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12 décembre 2014 à 11h02

mercredi 10, en rentrant de mon premier rdv avec nouvelle psychanalyste, j’écris : aigreur dans l’estomac / il est trop tôt pour ça mais je me roule un petit joint. par curiosité et parce que je ne vois la douleur physique qu’à travers le prisme psychosomatique, je regarde dans le larousse ce qu’ils entendent par [aigreur] = sentiment d’amertume mêlée d’irritation. t’as raison ouais exactement.

on dirait que quelque chose se trame dans mon bide, sorte de nausée sans impulsion qui se noie dans les complications de ma putain de réflexion cousue d’hypothèses / ça ressemble à l’angoisse, je le vois là maintenant, cette façon d’écrire d’effacer d’essayer de contrôler le flot de pensées, cette obsession hésitante qui arrache ma conscience à sa sérénité, lui oblitérant qu’IL FAUT parvenir à la justesse (à tout prix), qu’IL NE FAUT PAS fabriquer une méprise. savoir retranscrire précisément le ressenti car il faut il faut il faut plus que tout trouver la faille /// savoir de quoi il s’agit en réalité, voilà tout. je me bas actuellement pour saisir la vérité. rien de compliqué. ah, quand on démystifie la chose, comme ça, qu’on prend cet odieux raccourci, on peut plus être convaincu de la nécessité mentalement vitale (pour moi) de l’expérience. j’essaie de faire en sorte de laisser une trace de ce moment invivable que je m’inflige actuellement.

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aujourd’hui, vendredi 12, j’ai de nouveau rdv. je précise que je n’ai jamais eu de psy-femme. je veux dire que j’ai toujours réclamé des hommes car il m’est plus facile de me sentir à l’aise avec eux. quand je suis arrivée, quand elle a ouvert la porte, quand je l’ai vu elle et son regard, j’ai immédiatement ressenti le malaise dégueu du sentiment d’infériorité. elle m’a fait attendre quelques minutes sur un canapé presque moelleux ; j’étais raide raide raide, ça fusait dans ma tête, j’en profitais pour répéter précautionneusement quelques formules de politesse, lesquelles, bien sûr, m’ont totalement échappées à ce moment critique de la première impression où je suis en face d’elle et qu’elle ne dit rien.

déferlement de larmes, impossibilité de regarder bien en face ce visage impassiblement insupportable, intimidation je tortille mes doigts tripote les manches de mon pull que je retrousse / détrousse / retrousse encore / détrousse une nouvelle fois. elle me demande : qu’est-ce qui vous amène ici ? et bêtement, parce que ça me stresse et que je veux m’en débarrasser, je lui réponds qu’elle m’a été recommandée par le père d’une amie (lui-même psychanalyste) CAR elle fait des feuilles de soin. mais quelle bourde c’est n’importe quoi. elle est surprise, elle me dit que c’est surement parce que j’ai besoin de parler à quelqu’un que je suis ici. j’essaie de me rattraper maladroitement, je me dis que j’ai du heurter son ego / que je me montre plus intéressée par la perspective de faire des économies, plus que par ses aptitudes en analyse / ça me met les nerfs parce qu’au final, rien ne s’est passé comme je l’avais prévu (tant mieux, il faut apprendre à desserrer les dents) , que je vais forcément la revoir et, inévitablement, me rappeler de ce pénible moment.

plus que deux heures et quarante-cinq minutes avant le rdv. j’espère un peu me montrer moins désorganisée et anxieuse. ce qui, précisément, est inutile puisque tout l’intérêt de l’analyse consiste (il me semble) en un laisser-aller méditatif qui permettrait de faire surgir de soi tout ce qui a pu être refoulé. bain + détente = obligatoire.

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24 décembre 2014 à 15h47

le 18 décembre, j'écris : la psychanalyste que je vois me donne deux rdv par semaine, le troisième c'était mardi, le quatrième c'est aujourd'hui. elle avait pourtant dit qu'on ne se verrait qu'une seule fois par semaine. je trouve ça louche qu'elle change ses plans sans me le dire directement ; je voudrais pas qu'elle me cache quelque chose.

en octobre, j'avais rdv avec le nouveau psychiatre qui remplace celui qui me suivait depuis deux ans et demi. il est plus jeune, plus vif, j'ai l'impression qu'il veut aller très vite. beaucoup trop vite, en fait, car à la fin de la séance, il me fait part de son diagnostic. quoi quoi quoi. l'ancien ne m'a jamais fait ce coup-là! il me disait, très posément, ce qu'il pensait de ma situation, ce qu'il déduisait de mes symptômes, et n'a JAMAIS osé dire le mot "diagnostic".

je suis donc assise dans le bureau tout neuf de monsieur le directeur adjoint de je ne sais quel hp, et je le regarde s'animer : il survole mon dossier, ses notes, sort son bloc d'ordonnance, s'applique à me transmettre un regard de confiance et me dit : tout d'abord, vous avez le droit de ne pas être d'accord, mais d'après les différents événements traumatiques survenus dans votre vie, et vos symptômes actuels, je pense que vous préparez votre entrée dans la schizophrénie.

je savaaais trèèèèès bieeeeen qu'il allait dire ça. loin de moi l'envie de renforcer mes troubles, mais il y a parfois des moments où l'on reçoit très nettement les pensées d'autrui avant qu'il ne les formule. ça veut pas dire que j'étais préparée à recevoir son opinion, surtout quand on sait ce que cela implique : sur sa prescription je peux lire "prozac" et "abilify". pendant longtemps j'ai senti qu'il fallait que je me renseigne sur les maladies mentales, je savais déjà que l'abilify était le premier neuroleptique qu'on prescrivait aux supposés schizophrènes.

je me tape, sur le moment, un de ces fous rires qui vous brûle et vous glace le sang en même temps. une espèce de terreur mêlée à une sensation d'hyperlucidité, laquelle me souffle : cet enculé est en train d'essayer de t'assommer à coup d'antidépresseur et d'antipsychotique, sans aucune preuve organique, sans te guider vers une personne à qui parler - ahah bon sang qu'il connaisse son métier ou pas, c'est irresponsable. alors j'ai pris son bout de papier, je l'ai poliment remercié et je me suis barré sans prendre rdv.

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aujourd'hui, 24 décembre, j'écris : vraiment personne autour de moi n'est en mesure de prouver l'existence de la maladie en moi. alors je n'y croirais pas. je ne vois pas comment je pourrais croire sur parole un médecin qui ne m'a vu qu'une seule fois. il y a de quoi être scandalisé par ces rapidités qui ne visent probablement qu'à se débarrasser - par la médication - d'une patiente pas assez intéressante d'un point de vue médical. et voilà que moi aussi j'en arrive à des conclusions hâtives guidées par le ressentiment de ne pas être considérée comme je l'aurais voulu, comme je pense le mériter.

c'est une notion intéressante, le mérite. il n'y a bien que les égocentriques pour penser qu'ils le possèdent sans n'avoir jamais rien accompli de concret qui pourrait le justifier /// il faut assurément décortiquer ce sur quoi on bute / on tilte (le mérite, par exemple) pour se clarifier. il s'agit, dans l'entreprise de la désillusion, de faire le chemin inverse de ses fantasmes / de ne plus se laisser aller à les élaborer au détriment de la réalité. ce n'est pas inespéré puisque j'ai conscience de la division entre ces deux mondes ; celui dans lequel on vit par le corps et celui dans lequel nous le redéfinissons pour guérir de nos frustrations. il n'y a qu'en visitant les extrêmes que je parviens à trouver l’équilibre. je peux bien sûr me projeter et conceptualiser les effets sur chacun des domaines de ma vie d'un extrême ou d'un autre, mais je veux avoir la preuve par le réel que ceci ou cela n'est pas si bon que je le pensais pour moi. la preuve peut être extérieure, survenir dans la vie d'un autre dont on est spectateur, et c'est parfois suffisant. mais quand ça ne l'est pas, quand on a pas voulu prendre en compte l'avertissement cosmique (cette fameuse preuve), on a plus le droit d'être étonné par la tournure que notre vie est en train de prendre - ce moment où l'on saisit enfin qu'on ne mérite pas de "s'en sortir" sans efforts.

/// tu es la source

31 décembre 2014 à 15h05

dernier jour de l’année deux mille quatorze / je n’aurai pas voulu que ça arrive si vite, si le choix m’avait été proposé. évidemment c’est impossible, car : aucune emprise sur le cours du temps ; le seul moyen d’avoir l’impression de le maîtriser un minimum, c’est de le remplir astucieusement, afin que jamais, la sensation de le perdre / le laisser filer, ne se fasse ressentir.

je suis sortie de ces vilaines humeurs dont regorgeaient mes précédents écrits. j’ai accordé un peu de temps à mon esprit pour qu’il s’en libère. je ne suis pas déçue, je ne suis jamais déçue au départ. malgré les soupçons qui assaillent mon espace conscient, malgré l’impression que j’ai si souvent de déceler une certaine malveillance au fin fond des yeux de mon interlocuteur, il y a cette candeur qui m’enlace, me séduit, me condamne presque à m’extirper de ma solitude. c’est grâce à elle que je parviens à pardonner, puis à me remettre en question, ou l’inverse, peu importe, c’est interdépendant. ça doit être une manifestation de l’espoir. celui qu’on se réserve en vue d’une amélioration (plus ou moins) attendue. je la laisse faire parce que je me sens lasse de vivre la rancoeur à travers chacune de mes relations. on me disait il y a quelques années "il faut se laisser vivre" / je traduis à ma façon : se donner le droit de vivre, la permission d’être, le devoir d’apprécier ce qu’on a bêtement dénigré en guise de rédemption.

néanmoins, je reste prudente. vis-à-vis des autres, mais aussi de moi. prendre un temps pour s’observer, pour voir s’il est bon de changer d’avis / d’attitude. ça sauve pas mal de situation. je me rends compte que ce genre de processus cristallise le besoin de contrôle, mais puisqu’il est si persistant, pourquoi ne pas s’en accommoder ? je ne dirais alors plus "contrôle", mais "sagace maîtrise". je me rappelle de ce mantra qui a profondément influencé le cours de mon existence, lors de ma première et unique séance de sophrologie : "constatation passive, pas d’interprétation".

je ressens peu à peu physiquement et mentalement le bien-être délicieux du sentiment d’être en accord avec soi-même. quel temps précieux on perd à chercher ailleurs ce qui ne peut être qu’en nous.

/// 5

13 janvier 2015 à 14h50

maman se fait hospitalisée aujourd'hui. elle est pas rassurée ; je dois dire que je ne peux pas l'être non plus complètement. pas envie de voir mes amis (je peine à trouver en ce terme la profondeur qui pourrait me réconforter) qui, quand nous nous voyons, me couvent de bonnes paroles stériles, sans constance et infiniment lassantes car [il faut le dire] pleines de complaisance. ça les rassure quelque part de voir que je patauge encore et toujours dans la même mélasse. je leur sers, finalement, de modèle à ne pas suivre. je suis l'exemple qu'on cite pour s'enorgueillir. ils pourront dire ce qu'ils veulent, leurs discours restent expéditifs, il n'y a pas de considération véritable. je sais plus si je mérite vraiment de ressentir ce manque de compassion. il y a sûrement, dans mon attitude, quelque chose qui justifie la leur. mon ressenti ne serait alors qu'orchestration d'illusions symptomatiques de la douleur de base. maintenant que j'écris, je sais que bientôt je n'en aurais plus rien à foutre.

rdv psy aujourd'hui à 17h45 / je pensais que c'était hier. je me suis pointé au lieu-dit ; sonnette qui retentit dans le vide, aucune lumière vue de l'extérieur, alors j'ai rejoins ma mère et on a fini la journée dans une joie que j'ai sentie réelle. je ne suis pas rassasiée de ces moments-là, comment le pourrais-je.

j'hésite à contacter des gens. si j'arrive à me décider positivement, je voudrais qu'on évite de parler gravement. je ne voudrais pas qu'on m'enlace par pitié. je voudrais qu'on aille boire un verre pour fêter le retour du soleil. le problème c'est que je ne pense qu'à des personnes que je ne vois plus. je me dis qu'ils auraient, eux, le recul nécessaire pour me voir autrement qu'engouffrée.

en ce moment, je lis le tome II de la série de roman Les jeunes filles par Henry de Montherlant, il s'intitule Pitié pour les femmes. Délicieuse désillusion, pleins feux sur l'insatisfaction féminine et le contentement masculin, personnage suffisamment misogyne pour donner au lecteur le recul qu'il lui faudra pour une lecture attentive, critique ; sorte d'insensibilité face à la détresse d'une femme amoureuse, ce qui découle de ces attitudes pressantes de l'autre qui vous veut absolument, quand vous n'êtes tout simplement pas disposé à l'accepter. etc, voyez par vous-même.

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28 janvier 2015 à 14h31

je voudrais écrire en gros LA VÉRITÉ en haut d'une page très grande très blanche sur laquelle je pourrais m'octroyer la salvatrice liberté d'être honnête pour de vrai.
je crois que, quelque part, je confonds honnêteté et objectivité. pour moi, honnêteté = vérité dans le ressenti, franchise dans la parole ou l'écrit / vérité = objectivité en tout point, sollicitée pour abattre les non-dits etc... de manière générale, tout ce qui crée la confusion et donc le ressentiment. il faudrait donc articuler ces trois notions (selon mes définitions, je ne vois pas comment faire autrement) avec assez d'habileté pour incriminer tout le monde et personne à la fois. pour que chacun puisse se sentir rassasié en éventuelles justifications sur ce passé vécu ENSEMBLE, et ainsi ouvrir la voie de la remise en question et donc forcément, celle de l'évolution.

le truc c'est que je suis pas certaine que les personnes auxquelles je songe en tant que potentielles destinataires, puissent apprécier le geste. si ça n'est que pour me guérir moi, ça ne m'emballe pas trop. je veux qu'il y ait de l'impact, c'est clair, mais à la condition qu'il guérisse, c'est impératif.

faut que je me prépare parce que je vois une amie cette après-midi. j'en ai pas envie mais il le faut bien. (c'est en relisant cette dernière phrase que je réalise à quel point je suis paradoxalement apathique, si on prend en considération mes premiers paragraphes).

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5 février 2015 à 12h22

bon sang qu'est-ce que ça me gonfle TU M'ENVAHIS. tu assassines mon jugement espèce de petite frappe insupportable. c'est un véritable calvaire que de voir tout ma volonté noyée dans les doutes / je prends mon stylo un de mes multiples carnets et tout ce qui s'encre sur ces feuilles intolérablement blanches, ce sont des remords. quelle idée, bordel, de les donner en pâture au déplaisir comme s'il était incapable de se nourrir par lui-même de mes innombrables frustrations. il faut toujours que j'en rajoute, mhhhh c'est bien ça que tu pense-ais. c'est que je ne peux pas être conciliante avec certains de ces souvenirs atroces qui me lient vainement à toi. je veux tous les exterminer. je veux être aussi impitoyable avec eux que je l'ai été avec toi - par abdication : "je suis incapable de l'accepter de le chérir de l'aimer tout entier alors je vais le chasser, le pousser à détaler à grande enjambées" - il s'en est écoulé du temps avant que je comprenne qu'une explication claire et concise aurait été préférable. n'empêche que de sentir toute cette haine contenue dans ton petit corps quand je t'ai dis que je ne savais pas ce qu'on foutait ensemble, ça m'a apaisé. plus obligée de me démener pour croire en la légitimité de tes sentiments, plus obligée de me débattre avec les miens, plus obligée de rien. je pensais, je pense toujours, t'avoir offert l’échappatoire que tu méritais.

LED ER EST - SCISSORS

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5 avril 2015 à 19h43

des jours et des jours que je redoute le moment où il faudra écrire, partir une nouvelle fois à la poursuite de ce qui s'apparente le plus possible à la justesse. je dois me forcer car je ne veux ni voir ni savoir, quand, pourtant, c'est tout ce qu'il me faudrait. je pourrais très bien me contenter d'une clarté épisodique, momentanément grisante, si je n'avais pas ce désir de sublime qui me culpabilise de ne rien faire pour l'atteindre. je ne m'autorise pas à réussir.