Mon journal (pas si) intime

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Sommaire

23 ans!

19 avril 2013 à 7h50

23 ans!

C’est mon âge depuis quelques heures. Si mes souvenirs sont bons depuis 6h de temps. Je n’aime pas cet âge, ou du moins je ne suis pas prête à le porter. Il y a cinq ans, j’avais un plan, vague, mais un plan quand même. J’étais censée être en train de terminer ma maîtrise. J’aurais été mince et élégante ou bien seulement élégante. Mes parents auraient été fiers de mon parcours, puisque j’aurais été dans une grande université, me préparant à effectuer ma spécialisation dans une université plus grande encore. Je ne rêvais pas spécifiquement à un homme mais c’était évident qu’il aurait été là. Après tout ne m’avait on pas dit de bien travailler à l’école et que le reste (amour, argent et bonheur) suivrait? On continue à me le dire d’ailleurs, c’est juste que je ne suis plus sure d’y croire. Tout ce que je sais aujourd’hui c’est que je n'ai ni succès, ni amour, ni argent et pas des masses de bonheur. Est-ce que les quatre sont indissociables? Mystère.

Bref, tout ça pour dire que je n’ai pas réalisé les objectifs que je m’étais plus ou moins fixée. Je me suis déçue et je ne sais pas trop comment me réconcilier avec moi-même. Ma vie craint. Je ne suis pas une junkie ou encore enceinte d’un quasi-inconnu (encore heureux), auquel cas ça craindrait pas, ce serait dramatique. Non dans mon cas, c’est le calme plat. En réalité par bien des côtés je suis chanceuse. Après tout, je suis en bonne santé, je suis (encore) jeune, j’ai une famille qui s’aime (malgré tout). Il se trouve simplement que je suis paumée. Je ne sais plus où j’en suis et j’ai l’impression que chaque jour est plus dur que le précédent. J’ai l’impression que je suis assise sur le banc de touche et que la partie se déroule sans moi. Sauf que dans mon cas je dormais et je me suis réveillée quand l’arbitre a sifflé la fin du troisième quart temps et je me rends compte alors que mon équipe est menée de très, très loin. En d’autres termes, je suis assise sur le siège passager et la voiture se dirige à toute vitesse vers un mur en béton armé. En d’autres termes, je suis paumée, perdue, je sais plus où j’en suis…. Je me sens très mal sur tellement de plans que ça ne servirait à rien de les énumérer. En fait la seule chose de bien dans mon assiette, c’est l’idée que ça aurait pu être encore pire. Mais comme consolation, ça aussi ça craint.
Tu sais, les jours où tu as peur de te réveiller parce que tu te demandes quelle merde la vie te réserve pour aujourd’hui? Imagine la même chose tous les jours de ta vie. Je ne dis pas que je suis la fille la plus malheureuse du monde, je suis bien consciente que ce n’est pas vrai, loin s’en faut et Dieu merci. Seulement, moi aussi, à ma propre échelle, je suis malheureuse.

Aujourd’hui je suis allée à la fac. J’attendais devant le bureau du prof qu’il puisse me recevoir. Des camarades à moi sont arrivés et je les ai salués en essayant même de sourire. Je souris tout le temps à ces gens et ils n’en ont rien à foutre, c’est comme si j’étais même pas là, comme si j’étais invisible. Ce matin, c’était pareil. J’ai puisé au fond de moi le courage de leur dire bonjour. Je leur ai dit « salut », avec un sourire. Ils ne m’ont pas répondu. Ils sont passés devant moi. Je me suis sentie moins qu'invisible. Ensuite je suis allée dans le bureau du prof et il m’a dit des choses pas très gentilles sur le travail que j’avais fourni. J’ai beau savoir que je les méritais, ça ne m’a pas empêché d’aller dans les toilettes à l’étage au dessous pour pleurer pendant vingt minutes. Je ne pleurais pas parce qu’il m’avait dit (sûrement à raison) que j’avais fait de la merde. Je pleurais sur le gâchis de ma vie. J’avais toutes les chances de mon côté. Je suis plutôt pas bête (enfin je crois, je ne suis plus vraiment sure), mes parents ont toujours sû répondre à mes questions et ils ont eu les moyens de m’envoyer dans une très bonne école. Je recevais assez d’argent pour ne pas avoir à travailler et juste me concentrer sur mes études. Et qu’est ce que j’ai fait de toutes ces bénédictions? Rien. Quatre ans plus tard, je suis une étudiante médiocre, à la limite du renvoi. Quatre ans et beaucoup d’argent plus tard. Je suis vraiment une merde. Je me demande si je pue. Après tout personne veut m’approcher, c’est peut être qu’ils le sentent. Je sais que j’exagère. J’ai quand même des amis… Je crois. Quelques uns. Je ne mettrais pas ma main à couper non plus.

Je partage un appart’ avec une fille depuis quelques mois. On s’est tout de suite bien entendues. Je me suis dit youpi, ce n’est donc pas forcément moi l’unique facteur commun à toutes les colocations ratées que j’ai eu jusqu’à présent. Sauf que de ce côté-là aussi c’est pourri. Elle est le reflet de ce que j’aurais dû être. Elle à un an de moins que moi et est en train de finir en beauté son cycle. Elle a un copain sérieux et plein d’amis et un bel avenir devant elle. Je me demande si elle voit à quel point je suis une ratée. Peut être qu’elle reste gentille avec moi parce qu’elle a pitié et surtout qu’elle sait que dans deux jours elle quitte la ville et on ne se reverra certainement pas. Ma vie est vraiment merdique. Ou bien elle (ma vie) a rien qui cloche c’est juste moi qui pue. Je sais pas. Peut être. Après tout j’avais tout pour moi et j’ai trouvé le moyen de tout gâcher.

La je me sens plus bas que terre et j’aimerais pouvoir en parler avec quelqu’un, un ami. Mais je ne peux pas parce qu’il est tôt. Et aussi parce que j’ai déjà grillé cette carte. Aujourd’hui, il ne me reste plus que moi… Et maman. Mais il est pas question bien sûr que je parle de tout ça avec maman. C’est le genre de truc qui te terrasse une mère.

Traumatismes… et la vie continue

5 mai 2013 à 5h02

Quand j’ai eu sept ans, mes parents ont décidé qu’il fallait, que mes frères et moi connaissions notre pays. Chaque vacance scolaire, mes frères et moi rentrions au bercail, éparpillés chez divers membres de la famille. Mes frères changeaient chaque année d’hôtes, quant à moi j’allais tout le temps au même endroit, chez tante A.
Tante A était une femme serviable et responsable, au foyer stable. Je pense que du point de vue de mes parents, ils n’auraient pu trouver meilleur emplacement pour moi. Et c’est peut être sûrs de cela qu’ils ont refusé d’entendre, année après année mes supplications pour aller ailleurs, puis, avec le temps, ne plus voyager du tout. Pourtant, elle n’était pas méchante la tante A. et nul n’aurait pu dire que j’étais maltraitée. Seulement, il y avait quelqu’un dans sa maisonnée qui avait sa confiance et en profitait pour « torturer » psychologiquement tous les enfants qui avaient le malheur d’y aller en vacance.
Les premières années, nous étions nombreux. Après tout, une femme tellement gentille et fiable, quelle aubaine pour tous les parents occupés de la famille! Mais au fil des ans, le nombre a décru jusqu’à ce qu’il ne reste plus que moi. J’imagine que les autres enfants avaient des parents qui écoutaient leurs enfants. Je n’ai pas eu cette chance. Comme je l’ai dit, il ne s’agissait pas vraiment de mauvais traitements. Je mangeais mes plats préférés et je dormais plus qu’à satiété. Je pouvais regarder la télé jusqu’à plus soif et je n’avais jamais à aider aux tâches domestiques. Seulement, je passais toutes mes vacances seule, malheureuse à en pleurer et un peu plus meurtrie à chaque fois.

Je m’en suis sortie en un seul morceau. Juste un peu fêlée, un peu traumatisée. Mais bon la vie continue…

Rupture

17 mai 2013 à 0h40

Je viens de “rompre” avec mon amie. Pas ma « petite amie », juste une amie, une bonne copine quoi! Là à l’instant. Je ne suis pas sure qu’elle ait vraiment compris ce qui se passait mais pour moi c’était un au revoir ferme… et définitif(?) C’est toujours très dur de mettre fin à une amitié. Plus que pour les relations amoureuses en tout cas. Je ne dis pas que la souffrance est la même, juste que c’est plus compliqué. On parle d’amitié, pas de copine du samedi aprèm à la piscine. Avec un amoureux au moins, il y en a un qui a trahit l’autre (que ce soit en le trompant ou en cessant de l’aimer). Et puis il s’agit la plupart du temps d’une rupture nette de la relation : « Tu m’as trahie, c’est fini on n’est plus ensemble ». Mais avec une amie comment on fait?
L… était vraiment une très bonne copine et on avait commencé à se rapprocher très sérieusement l’une de l’autre. On s’écrivait à longueur de journée et on se parlait de tout et de rien : les cours, les mecs, l’argent… Et puis un jour, patatra. Je ne sais pas trop ce qui s’est passé et je ne le saurai certainement jamais. Et je m’en fous un peu à vrai dire. Je suis fatiguée. J’en ai marre des malentendus, des explications à rallonge qui ne créent que de nouveaux malentendus. Et surtout, je déteste tout ce qui, de près ou de loin ressemble à un ultimatum. Et bien sûr, il a fallu qu’elle m’en fasse un. Et tout le monde sait que la réponse a un ultimatum, c’est… un ultimatum. Alors pour éviter l’escalade et aussi un peu parce que j’en ai marre de tout le temps m’expliquer, je lui ai dit d’aller se faire cuire un œuf… Enfin, en des termes plus polis quoi. Ça a donné un truc du genre « je ne vais plus te parler, jamais, jamais. Mais restons copines! ». Je ne suis pas sure qu’elle ait vraiment compris, mais je crois que oui.
Elle va quand même me manquer…

Seule ou mal accompagnée?

11 juin 2013 à 7h16

Je ne sais pas ce que je suis exactement. Etat dépressif ou tout simplement faiblesse mentale? Je n’ai pas de mot pour désigner ce dont je souffre depuis quelque temps.
Je sais que je ne suis pas née ainsi. Je me souviens de mon enfance et mon adolescence comme d’une période heureuse et plutôt insouciante. Il y a quelques passages pas très joyeux (la mort d’une grand-mère, un chagrin amoureux,…) mais jamais très longs et dans l’ensemble, j’ose dire qu’il s’agissait d’une période bénie.
J’ai remarqué le changement il y a deux ans. J’étais souvent… troublée par des éléments extérieurs. Avant, seul un obstacle à mon désir (désir de voir ma grand-mère ou de sortir avec un garçon) pouvait me faire sortir de mon état de quasi-euphorie permanente. Et quand ça arrivait, ma réaction la plus courante était la colère. Pourquoi fallait-il qu’il en aime une autre que moi?! La tristesse ne m’était pas inconnue, mais il s’agissait d’une tristesse… superficielle. Le genre de tristesse qu'une tape sur l'épaule ou une parole amicale peut faire disparaitre.

Bref, il y a deux ans, les choses ont commencé à changer. J’ai commencé à ressentir des émotions négatives de plus en plus intenses (irritation puis colère puis fureur, tristesse puis désespoir…) et de plus en plus souvent. Le temps entre les différentes « crises » se réduisit également. Aujourd’hui, je compte la durée des moments où je suis d’humeur égale. J’ai failli dire heureuse, mais je ne pense pas que le mot soit approprié. Le dernier moment de bonheur dont je me souvienne (mais il y en a peut être eu entre temps que j’aurais oublié) date de l’automne dernier, peut être octobre ou novembre. J’attendais le bus, il faisait froid et soudain un rayon de soleil a percé la couche des nuages et a frappé mon visage. J’ai renversé la tête, fermé les yeux et me suis laissée bercer par le vent.
Bref, tout ça pour dire que les moments de « crises » sont devenus fréquents et longs. Je ne crois pas avoir plus de problème qu’une autre. C’est juste que je me laisse bouleverser (en mal) par tout et n’importe quoi. Mais, et c’est là que ça devient intéressant (ou inquiétant), toutes ces choses qui peuvent me bouleverser sont complètement indépendante les unes des autres, si ce n’est le fait qu’elles impliquent toujours quelqu’un. Ce que X m’a fait/dit ou ce que X ne m’a pas fait/dit qu’il fallu faire ou dire.

J’ai eu cette épiphanie parce qu’il y a une semaine, je me suis mise dans tous mes états à cause d’une conversation téléphonique qui ne s’était pas déroulée comme il aurait fallu. C’était d’autant plus dommage que j’avais réussi à garder la tête hors de l’eau pendant près d’une semaine! Plutôt que de me défouler en jetant le téléphone à l’autre bout de la pièce, j’ai préféré éteindre le téléphone et le ranger en lieu sûr jusqu'à ce que mon humeur revienne au beau fixe. Ça m’a pris une semaine et ce matin j’ai rallumé mon téléphone en me sentant un peu coupable d’avoir peut être inquiété des gens à qui je parle tous les jours en tant normal. Pour faire court, disons que j’ai reçu un message en une semaine, alors que je connais quand même beaucoup de gens. Ça aurait été susceptible de me remettre dans un état pas possible, mais j’ai tenu bon. Toute la journée s’est bien passée. Cette nuit, j’ai appelé une de ces personnes à qui je parle régulièrement et qui ne s’était pas aperçue de ma disparition. Nous avons discuté de tout et de rien pendant vingt minutes.
Et là ça va pas fort fort. Pour le moment, je garde le moral, mais je le sens fragile.

En résumé donc, voilà ce que je pense : les gens, ou du moins ceux que je fréquente, me pourrissent le moral.
Triste constat, mais ça me parait évident. Je pense donc que je vais à nouveau éteindre mon téléphone et ignorer mes mails juste pour voir, ça pourrait être une expérience intéressante.

PS : Il y a bien quelqu’un qui s’est inquiété en fait et m’a envoyé un mail à l'instant. Ça fait toujours plaisir.