Je savais que tout allait me retomber dessus. Je pensais presque en être sorti, sauf qu’on n’en sort jamais. Ce n’est pas parce que j’ai plus eu de crise « contre moi-même », que je vais mieux. L'autre "menace" est toujours présente et je me déteste toujours autant, c’est simplement physiquement invisible.
Apathie, c’est clairement ce qui définit le mieux mon état. Je suis tellement fatiguée, vidée.
Le pire des sentiments, celui de ne pas en avoir, d’être tellement mort et vide de l’intérieur, j’ai plus envie de rien.
Je suis tellement fatiguée de tout ça, de me faire engueuler, de me taper la honte, de l’école, du manque de choix, de mon poids, de ma taille, de moi-même, de ma vie.
Mes parents sont les plus fatiguant. Dire que la bourse leur reviendrait parce que « c’est pas de l’argent de poche, tu en as pas besoin ».Je sais que tout ce que je dis sonne comme la soeur jalouse qui se sent pas aimée à sa juste valeur etc... blablabla. Mais, je commence à en avoir plein le cul, J'ai jamais posé problème, je me suis toujours débrouillée toute seule, Pierre, mon frère, a eu un AG pendant 4 ans, j'ai payé tout mes trajets seuls depuis mes 13 ans, j'ai jamais redoublé, ou eu des problèmes en cours, je fais des bonnes études, je me crève le cul à bosser, je me fais mes propres thunes, ils m'ont fait déménager putain de loin de ma famille et je me suis jamais plainte, ils ont redéménagé alors que j'avais tous mes potes , je suis ni drogué, ni alcoolique, je suis pas enceinte, Ils seront juste jamais content . Et j'en ai vraiment ras le cul de me faire chier pour eux.
J'ai besoin de ces thunes pour le permis, l'ordi, mes cours, mon voyage scolaire, pour pas avoir à leur demander des thunes, pour être autonome et je les emmerde.
Je te jure, j'étais même à cours de mots pour leur dire comme ils me faisaient chier, je suis clairement jamais à cour de mots en générale stp, mais là, gars. J'en peux vraiment plus.
J’ai envie de faire et dire des milliers de choses mais je n’ai pas assez de couilles pour le faire, je suis le stéréotype de l’ado normal, la chose qui m’a toujours fait horreur. Je me déçois.
Mes parents ne changeront jamais, c’est à moi de changer, et d’imposer mes nouvelles règles, ce qui est bien pour moi. Ceux qui pensent que les parents vous connaissent mieux que les enfants, ont tellement tord. Les miens ne me connaissent pas, ils ne savent rien sur la vie que je mène.
Ça a toujours été comme ça de toutes les manières, ils n’ont toujours pensé qu’à eux, particulièrement ma mère. Elle m’emmène à des centaines de kilomètres de mon père et de la famille, et pense que c’est normal. Elle représente tout ce que je déteste. Elle est manipulatrice, conne, têtue, pathétique, accepte aucune remarque, pense avoir toujours raison. Elle passe son temps à parler sur mon père, sur la famille, à me dire qui je devrais aimer ou pas, ce que je devrais faire, que j’ai tord.
Mon père n’est clairement pas un modèle, seulement il fait des efforts pour me connaître, est plus ouvert d’esprit et réellement gentil. Même s’il était alcoolique pendant 7 ans, il a changé maintenant. Il a Sonia, sa copine et Lisa, la fille de sa copine, il est heureux. Et je suis réellement contente pour lui.
Seulement, je me sens tellement seul. Je dis pas ça parce que « je veux trop avoir un copain kwa », loin de là. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été seul, psychologiquement seul.
Tous les gens avec qui j’avais une relation stable, habite dans un autre pays. J’ai tout perdu en déménageant ici. Et ça m’a changé, je suis incapable d’être proche de quelqu’un, sans être remplie de doute, sans passer de détestation à adoration en quelques secondes. Et je suis complètement incapable de faire confiance à qui que ce soit, je ne fais confiance à personne, la confiance est un luxe.
La peur permanente de se faire abandonnée.