L'illusion de la sécurité.

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 11/10/2018.

Sommaire

24 août 2014 - Apathie.

24 août 2014 à 20h06

Je savais que tout allait me retomber dessus. Je pensais presque en être sorti, sauf qu’on n’en sort jamais. Ce n’est pas parce que j’ai plus eu de crise « contre moi-même », que je vais mieux. L'autre "menace" est toujours présente et je me déteste toujours autant, c’est simplement physiquement invisible.

Apathie, c’est clairement ce qui définit le mieux mon état. Je suis tellement fatiguée, vidée.
Le pire des sentiments, celui de ne pas en avoir, d’être tellement mort et vide de l’intérieur, j’ai plus envie de rien.

Je suis tellement fatiguée de tout ça, de me faire engueuler, de me taper la honte, de l’école, du manque de choix, de mon poids, de ma taille, de moi-même, de ma vie.

Mes parents sont les plus fatiguant. Dire que la bourse leur reviendrait parce que « c’est pas de l’argent de poche, tu en as pas besoin ».Je sais que tout ce que je dis sonne comme la soeur jalouse qui se sent pas aimée à sa juste valeur etc... blablabla. Mais, je commence à en avoir plein le cul, J'ai jamais posé problème, je me suis toujours débrouillée toute seule, Pierre, mon frère, a eu un AG pendant 4 ans, j'ai payé tout mes trajets seuls depuis mes 13 ans, j'ai jamais redoublé, ou eu des problèmes en cours, je fais des bonnes études, je me crève le cul à bosser, je me fais mes propres thunes, ils m'ont fait déménager putain de loin de ma famille et je me suis jamais plainte, ils ont redéménagé alors que j'avais tous mes potes , je suis ni drogué, ni alcoolique, je suis pas enceinte, Ils seront juste jamais content . Et j'en ai vraiment ras le cul de me faire chier pour eux.
J'ai besoin de ces thunes pour le permis, l'ordi, mes cours, mon voyage scolaire, pour pas avoir à leur demander des thunes, pour être autonome et je les emmerde.
Je te jure, j'étais même à cours de mots pour leur dire comme ils me faisaient chier, je suis clairement jamais à cour de mots en générale stp, mais là, gars. J'en peux vraiment plus.

J’ai envie de faire et dire des milliers de choses mais je n’ai pas assez de couilles pour le faire, je suis le stéréotype de l’ado normal, la chose qui m’a toujours fait horreur. Je me déçois.
Mes parents ne changeront jamais, c’est à moi de changer, et d’imposer mes nouvelles règles, ce qui est bien pour moi. Ceux qui pensent que les parents vous connaissent mieux que les enfants, ont tellement tord. Les miens ne me connaissent pas, ils ne savent rien sur la vie que je mène.
Ça a toujours été comme ça de toutes les manières, ils n’ont toujours pensé qu’à eux, particulièrement ma mère. Elle m’emmène à des centaines de kilomètres de mon père et de la famille, et pense que c’est normal. Elle représente tout ce que je déteste. Elle est manipulatrice, conne, têtue, pathétique, accepte aucune remarque, pense avoir toujours raison. Elle passe son temps à parler sur mon père, sur la famille, à me dire qui je devrais aimer ou pas, ce que je devrais faire, que j’ai tord.

Mon père n’est clairement pas un modèle, seulement il fait des efforts pour me connaître, est plus ouvert d’esprit et réellement gentil. Même s’il était alcoolique pendant 7 ans, il a changé maintenant. Il a Sonia, sa copine et Lisa, la fille de sa copine, il est heureux. Et je suis réellement contente pour lui.
Seulement, je me sens tellement seul. Je dis pas ça parce que « je veux trop avoir un copain kwa », loin de là. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été seul, psychologiquement seul.
Tous les gens avec qui j’avais une relation stable, habite dans un autre pays. J’ai tout perdu en déménageant ici. Et ça m’a changé, je suis incapable d’être proche de quelqu’un, sans être remplie de doute, sans passer de détestation à adoration en quelques secondes. Et je suis complètement incapable de faire confiance à qui que ce soit, je ne fais confiance à personne, la confiance est un luxe.

La peur permanente de se faire abandonnée.

25 août 2014 - Instabilité

25 août 2014 à 19h26

Et voilà, je suis mieux, bien peut-être, mais ça ne durera pas.
C'est constamment comme ça, je suis au fin fond du trou et ensuite je remonte, assez de temps pour me donner l'espoir d'en sortir, assez de temps pour que la chute soit encore plus douloureuse.
C'est comme vivre sur un fil, en équilibre. Un souffle de vent, vous fera tombez d'un côté ou de l'autre.
Ça a toujours été dans ce genre là, ma vie.
Cette capacité géniale, à adorer quelqu'un et ensuite le haïr, oui je dis bien le haïr. Mes sentiments ne sont jamais équilibrés, toujours dans l'extrême. Et le plus absurde, c'est la rapidité à laquelle ça se passe.
Une phrase, un mot, un regard et tout bascule. Cette personne devient la cible de toute ma haine. Et ça fonctionne avec n'importe qui. Mes amis, ma famille, etc...
Tout ça pour dire, que c'est clairement crevant d'osciller entre tous ces sentiments, ça vous vide et pire ça vous blesse.
Parce que, ce sentiment, qui vient de la peur intense du rejet, est tellement fort.
Vous avez l'impression d'être abandonné, et là, c'est comme un gouffre et je vous jure qu'on se sent tomber.
On s'enferme dans ça, on se cloître dans soi-même, parce que c'est ce qui ressemble le plus à une protection, même si je sais d'expérience que je ne suis pas sûre pour moi-même. Je suis beaucoup trop instable.
C'est comme ci, toute la haine venait s’amasser au fond de nous, ça amplifie et ça nous bouffe, on peut plus parler, on est fixé sur l'idée que la personne nous veut du mal, qu'elle a voulu nous faire ressentir ça. Alors qu'on est le seul responsable de son malheur.
On est emprisonné là-dedans, c'est assez violent comme moment. Et il n'y a aucun moyen d'en sortir, parce que c'est tellement fort.
Dans ces situations, on essaie simplement de ce raisonner, on tente de se faire comprendre que cette personne ne voulait pas dire ça, que tout n'est pas contre nous, mais c'est en vain, alors on abandonne et laisse toute ça nous avoir.

03 septembre - Solitude

3 septembre 2014 à 19h44

Quelqu'un a dit que entre le fait d'être abandonné et la solitude, être seul était de loin le pire.
Je n'ai jamais vraiment été d'accord là dessus, jusqu'à ce que je réalise à quel point chacun de nous était seul.
Je sais qu'on est censé penser à sa famille, ses amis, etc... Seulement, quand vous réalisez que même si vous vous attacher à quelqu'un, même si vous pensez être proche, même si cette personne vous assure que vous n'êtes pas seul, qu'elle vous aidera, c'est du putain de foutage de gueule.
On nait seul, on meurt seul. Et oui putain, on vit seul.
Qu'on le veuille ou non, on est coincé avec soi-même. On fait nos propres décisions, on bosse seul, on révise seul, on passe ces examens seuls, on grandit seul.
Cette dépendance aux autres, c'est ce que je ne comprend pas. On agit tous comme si nous devions tout aux autres, comme si on ne pouvait pas vivre sans eux. C'est faux.
J'aimerais que les gens, et moi-même, arrêtent d'être toujours si accroché aux autres. Qu'on commence tous à faire des choix pour nous-même, sans penser si on est à la recherche d'une université, où est-ce que son amie du moment va aller, si on veut aller quelque part, avoir ce besoin constant d'être accompagné.

On est seul à longueur de temps, et je crois bien que c'est le sentiment le plus effrayant auquel j'ai jamais été confronté.