Les amis c'est comme les lunettes : ca donne l'air intelligent mais ça se raye vite, et puis ça fatigue. Heureusement desfois on tombe sur des lunettes vraiment cool ! Moi, j'ai Quentin.

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 11/10/2018.

Sommaire

Et si on avait été voisin.

16 novembre 2010 à 16h03

- Et si on avait été voisin…
- Quentin…
- Tiens, je crois que je tiens le titre de ta nouvelle fic’ ! « Et si on avait été voisin… ».
- C’est vrai que ça claque ! …Et je la jouerai dramatique ou miraculeuse ?
- Je sais pas, tu trouves notre histoire comment ? « Un miracle qu’ils se soient rencontrés, un désastre qu’ils soient si loin. Un roman palpitant qui mène le lecteur à une torture mentale sur la vie des adolescents, de leurs rapports avec Internet et des cyber-relations malgré elles. Un ouvrage qui dénote l’intelligence de l’auteur et du personnage principal…Qui prouve que le hasard est forcément calculé. »

Rencontre.

17 novembre 2010 à 22h03

J'ai envie de le voir.
Non, enfaite, ça a dépassée le stade de la simple "envie", du style "J'ai envie d'une glace à la pistache" ou "J'ai envie du dernier BlackBerry".
Maintenant, ça devient carrément un besoin. J'ai besoin de le voir, ca se limite même plus au mental, c'est carrément physique. Quand j'y pense - c'est-à-dire à peu près constamment, un rien me ramène à lui : un type de chanson, un mot ou une expression, un prénom, une image... - j'ai les boyaux qui se tordent, mon cœur qui se serre et mes lèvres qui saignent (mais ça, je pense que c'est dû au faite que je me les morde pour m'empêcher de hurler).
Ca va faire un ans et demi. Un ans et demi que j'ai fait sa connaissance. Je ne sais plus trop si je dois maudire ou bénir cette journée...

C'est marrant, parce que ce soir là, sur Habbo, j'm'en suis fait plein des amis. Mais au bout d'une heure ou deux, je me suis désintéressée de la plupart. Enfaite, le seul de qui je guettais les messages, c'était lui. Il n'avait pourtant rien fait de plus que les autres.
On est resté parler toute la nuit, je m'en souviens comme si c'était hier : à l'époque, j'étais encore dans la même chambre de ma sœur, sur mon lit une place contre la fenêtre. Il faisait une chaleur abominable, et je venais tout juste d'avoir mon ordinateur portable, que j'avais mis des mois à économiser. Et encore, d'occasion...Enfin, passons, là n'est pas le sujet. Je venais tout juste de l'avoir, et, manque de bol, la prise casque ne marchais pas, je devais retourner la changer le lendemain.
On en était venu à parler musique, et j'avais eu le malheur de lui dire que je n'aimais pas dutout la techno. Il a absolument voulu me faire écouter un morceau, il disait qu'il deviendrait mon professeur particulier et qu'il allait me convertir la techno.
Un sourire un brin moqueur aux lèvres, parce que j'étais sûr que rien ni personne ne me ferait changer d'avis, j'avais télécharger cette chanson, en lui disant que je l'écouterais le lendemain, puisque ma sœur dormait, et que je n'avais donc pas de casque. Mais non, il ne voulait pas attendre demain, il voulait absolument que je l'écoute maintenant.
Voilà donc comment je m'étais retrouvée, à trois heure du mat', collée contre les haut-parleurs de mon ordi pour écouter.
Cette chanson, pour moi maintenant c'est la notre.

  • Greg Cerrone - Taking Control Of You...

Amitié.

17 novembre 2010 à 22h39

Quelques jours plus tard, je n'avais plus aucune nouvelle des gens que j'avais rencontrée... Sauf de lui. Enfaite, depuis, on s'était parlée quasiment tous les jours. De tout, de rien, on pouvait discuter pendant des heures sans voir le temps passer. Je l'appréciée vraiment beaucoup... Mais on m'avait appris à me méfier des cyber-relations. Pour lui, j'avais 15 ans et j'habitais à Paris.
Mais on était de plus en plus complice, on se racontait énormément de chose sur nous, et je pense que ça nous faisait du bien. Savoir que quelqu'un était là pour nous, nous écoutais et nous aidais sans jugement aucun.
Très rapidement, ce mensonge à donc fini par peser, et je lui ai avouée toute la vérité... A savoir que j'habitais dans un trou pommée et que je n'avais à l'époque que 13 ans. Sur le coup, ça a jeté comme un froid, mais le lendemain, on reparlait. Même s'il m'a fait sentir qu'il été déçu en me lançant des petites piques dans la conversation pendant quelques jours... Mais bon.
Et nous revoilà parti. Au faire et à mesure, il prenait de plus en plus de place dans ma vie, et, à prévoir, ma mère a fini par s'en mêler.
Paniquée, j'ai inventé que je l'avais rencontrée par Laurie, parce qu'il était un ami de leur famille, mais ma mère à vite fini par découvrir le subterfuge, et je n'ai plus eu le droit de lui parler pendant près de trois mois. J'avoue que j'en ai été très malheureuse, mais pendant une période ma mère surveillait tout : portable, MSN, historique... Je ne pouvais pas me cacher, j'étais donc griller.
Est arrivée noël, le nouvel an, et donc, oh joie (à l'époque...), les vacances chez mon père. Sans surveillance maternelle à l'horizon, mon père n'avait pas l'air au courant du manège de ma mère (faut dire qu'ils ne se parlaient pas très souvent)... J'étais donc totalement libre de ce que je faisais. Et là, alors que j'avais mon brouillon d'e-mail ouvert sous les yeux, le doute m'a envahi. Et s’il m'avait totalement oublié ? S'il me prenait pour une gamine surveillée par ses parents et qu'il ne veuille plus me parler ?
Finalement, c'est le soir du réveillon que je me suis jetée à l'eau, pour lui souhaiter la bonne année. Et à mon grand soulagement, il a répondu quasiment instantanément.
J'étais tellement heureuse ! Pour le reste des vacances, nous avons repris là ou nous en étions, comme s'il n'avait jamais eu de coupure.
En rentrant chez ma mère, j'ai pris mon courage à deux mains, et je lui ai dit que je faisais attention, qu'elle n'avait pas du souci à se faire, et qu'il fallait qu'elle me laisse lui reparler.
Après une soirée de débat agitée... J'ai gagnée. :)

Puis est arrivée mes premières galères, mes premiers coups durs, en amitié, en amour, avec mon père... Et c'est là que j'ai compris qu'on avait vraiment créé une amitié. Il a toujours été là pour moi. Toujours fidèle au poste. Pour me soutenir, m'aider, me conseiller, me faire rire... Quand il n'était pas d'accord il me le disait, il savait me faire entendre raison quand j'étais aveuglé par la colère ou la tristesse, il me remettait souvent dans le droit chemin... Je crois qu'il ne saura jamais tout ce que je lui dois.

Et depuis, rien n'a changée. Un an et demi plus tard, on est toujours aussi complice, même voir plus, on se raconte tout, je crois bien qu'il n'y a que lui qui sais ma vie en détail, et inversement pour moi. Je crois bien que notre amitié est plus forte que tout. Il y a eu la première dispute, les premiers jours de silence, la première fois que j'ai entendu sa voix... Puis il y a eu le premier "Je t'aime" (amicale, bien sur). Je le note particulièrement parce que je ne suis pas quelqu'un qui a la démonstration affective facile, il en faut pour que j'avoue ce que je pense. C'est sorti tout seul, comme ça, d'un coup. Je ne sais plus trop ce qu'il avait fait de spécial, mais d'un seul coup, je me suis rendu compte à quel point il m'aidait, à quel point il était précieux à mes yeux, à quel point il comptait pour moi, et j'ai lâché :

  • Quentin, je t'aime !

Oui, oui, OUIII !

18 novembre 2010 à 17h31

Je crois que j'ai jamais été autant heureuse... Ils viennent de casser ! Michaël et Sarah, c'est de l'histoire ancienne. OUIII !
Enfin ! J'attendais ça depuis tellement longtemps, qu'il se rende enfin compte qu'il mérite beaucoup mieux qu'elle. Genre... Genre moi ? ^^
Non, plus sérieusement, j'espère qu'il va bien.
Quand je vais dire ça à Quentin !!

The Way I Loved You

20 novembre 2010 à 11h03

Fonce !
C’est ce que m’a rabâchée Quentin toute la soirée, qu’il fallait que je FONCE. Pour Mickaël, s’entend. J’aimerais bien, vraiment. Le problème c’est que je ne suis pas sur de pouvoir.
Alala, Quentin. Parfois, je me demande VRAIMENT comme c’est possible d’être autant proche d’une personne que l’on n’a jamais rencontrée ! Et dire que je ne croyais pas aux amitiés virtuelles, pour le coup le hasard a bien fait son compte.

  • But I miss screaming and fighting and kissing in a rain,
  • It’s 2 a.m. and I cursing your name,
  • You’re so in love that you acted insane,
  • And that’s the way I loved you...

J’ai eu cette chanson en tête toute la journée. Une horreur ! J’l’aime bien, mais bon au bout d’un moment ^^
Oh non, Quentin recommence à se la jouer gélule… ! x) C’est hallucinant les conneries qu’on peut se raconter parfois.
NARKOTEK !

Dites-moi que je rêve, pitié...

21 novembre 2010 à 14h18

C'est pas possible. Je rêve ! Pincez-moi. Je peux pas le croire.
J'ai envie de sortir et d'hurler, jusqu'à vider complétement mes poumons, jusqu'à ne plus avoir de voix, jusqu'à me reveiller et m'apercevoir que ce n'est qu'un mauvais rêve.
C'était une journée magnifique, et mes parents viennent de tout gâcher.

Bouleversement.

21 novembre 2010 à 15h28

- Manon, on déménage.

Sur le coup, j'ai pas tout de suite compris. J'ai dévisagée ma mère, en me demandant ce qu'elle racontait. Puis, j'ai compris, et j'ai éclaté de rire.

- AhAh ! Tu sais que t'as failli me faire peur, là ? ai-je lâché, en m'asseyant à table avec eux.

Il y a eu un grand silence, durant lequel même ma sœur n'a rien dit. Je les ai regardés en levant les yeux au ciel.

- C'est bon, pas la peine de jouer la comédie avec moi, je ne tomberai pas dans le panneau vous savez.

J'ai commencé à me servir sous des regards pesant.

- Bon c'est bon là, c'est désagréable de sentir trois paires d'yeux fixés sur sois !
- Manon, j'étais on-ne-peut-plus sérieuse. On déménage réellement. Je suis vraiment désolé, je sais qu'en plein milieu de l'année du brevet ça ne se fait vraiment pas mais je suis persuadé que tu arriveras à rattraper et à te mettre à leurs niveaux en deux temps trois mouvement, tu es bonne élève et...
- Maman, l'ai-je coupé anxieusement, arrête là tu vas trop loin dans ta plaisanterie !
- Mais elle ne plaisante pas, est intervenu mon beau-père. J'ai été mutée et nous n'avons pas le choix. J'ai proposé à ta mère de rester ici mais elle a catégoriquement refusé...

Commençant à légèrement paniquer, j'ai tourné la tête vers ma sœur. Elle ne disait rien, contemplais son assiette un air étrangement grave sur le visage. Pas un trait de son visage ne trahissait le fait qu'ils mentaient, pas un coin de sa bouche n'était relevé parce qu'elle était prête à éclater de rire.

- Attendez, ai-je demandé. Vous êtes entrain de me dire... de me dire qu'on déménage ? Pour de vrai ? Et que je vais changer de collège ? Et... Et que ce n'est pas une blague ?

Ils ont hochés la tête, et j'ai senti la colère commencer à monter. Ils se foutaient de moi, là ?

- Non mais vous êtes sérieux là ? ai-je lancé sèchement, retenant tout ce qui bouillonnait en moi. Est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous insinuer ? Vous pensez réellement que je vais quitter toute mes amies alors que c'est notre dernière année ensemble, que je vais débarquer dans un collège pourri que je ne connais même pas avec des inconnus et que je vais finir mon année là-bas ? Mais enfin qu'est-ce qu'il vous prend ? Je croyais que vous étiez attaché à cette ville et que vous ne la quitteriez pour rien au monde ?! On a tout ici ! Notre famille, nos amis, vos boulots, nos écoles, notre maison !

- Justement, chérie. Georges a été muté, donc son boulot, il n'est plus ici maintenant. Nous n'avons pas le choix. S'il refuse, il se retrouvera au chômage. Et nous ne pouvons pas nous permettre de nous passer d'un salaire...
- Mais ils n'ont pas le droit de lui faire ça ! ai-je protesté. ''VOUS n'avez pas le droit de me faire ça !!
- Ecoute, ne complique pas les choses tu veux ? Tu crois vraiment que ça nous fait plaisir à nous, de tout quitter ?
- En tout cas, ça n'as pas l'air de vous traumatiser plus que ça ! Et puis attendez, tu n'as pas dit que nous, on pouvait rester ici ?!'' ai-je lancé à l'intention de Georges.

Le visage de celui-ci c'est assombri.

- Si.
- Manon, c'est mon mari ! Il est hors de question que nous vivions à 400 kilomètres l'un de l'autre ! s'est énervé ma mère.
- Ah ouais ? Et tu préfère foutre en l'air ma vie ?!
- Arrête un peu tes idioties tu veux ! Ce n'est pas foutre en l'air ta vie que de déménager ! Regarde-moi, je n'en suis pas morte ! Les amies, ça va ça vient, tu t'en feras des nouvelles. Tu aurais bien été obligée de te séparer d'elles un jour ou l'autre de toute manière. Tu entre au lycée dans six mois !
- Justement ! Je comptais profiter du temps qu'il me reste avec elles ! Et puis franchement, tu crois que je vais les remplacer aussi facilement ? Je ne suis pas toi !

Les larmes ont commencé à couler quand je me suis aperçu de tout ce que j'allais quitter. Et en plus de tout ça... Michaël.

- Je vous déteste.

Je l'ai lâchée calmement, en comparaison aux cris d'avant. Je suis monté dans ma chambre en claquant la porte, et j'ai mis ma chaine-hifi à fond.
Et voilà comment je me retrouve en larme à tout raconter ici...

Parce que de toute manière, je n'ai pas le choix...

21 novembre 2010 à 19h26

  • YOOO ! Ca va ??

J'ai même pas eu le courage de lui mentir.

  • Non.
  • ??

Ca paraissait tellement surréaliste à dire...

  • Je déménage.
  • T'es sérieuse ??
  • Oui...

Le fait de taper ce simple mot m'a refait fondre en larme.
Deux minutes après, j'avais un appel vidéo sur Skype. Je l'ai refusé.

  • Pourquoi tu refuse ??
  • Parce que je suis pas top à voir.
  • On s'en fou !! Accepte.

A contrecœur, j'ai accepté le deuxième appel, et un peu honteuse, j'ai essayé de me calmer.

- Mais comment ça se fait ?? a commencée Quentin à peine la connexion établi.
- Mon beau-père a une mutation et ils peuvent pas refuser...
- Et ça leur a pris comme ça d'un coup ?!
- Faut croire.
- Ma pauvre... J'suis désolé. Et c'est ou ?
- A vrai dire, j'étais tellement folle de rage que j'ai même pas demandé. Mais j'crois que ma mère a parlé de quelques trois cents kilomètres...
- Ah ouais quand même.
- Ouais...
- Ecoute, il faut pas forcément le prendre comme une punition. Dis-toi que c'est...que c'est une belle aventure qui commence ! Une sorte de prérentrée lycéenne. Tu vas apprendre à te faire de nouveaux amis, à te repérer dans un établissement que tu ne connais pas... Toi qui dis tout le temps que tu as envie de changer !
- Le problème c'est que je suis pas convaincu d'être prête à quitter les filles. C'est vrai quoi, quand je nous imaginais nous séparer c'était à cause du lycée, quelque chose de logique et d'inévitable. Là c'est juste une lubie !
- D'après ce que tu me dis, tes parents ne l'ont pas choisi, donc ils ne sont surement pas ravi eux non plus, tu sais.

J'étais vexée qu'il puisse se ranger du côté de mes parents, alors je n'ai pas répondu.
Pour me changer les idées, il a dérivée la conversation, et a même réussi à me faire sourire.

J'me suis endormi au alentour de trois heures du matin, m'efforçant de répéter en boucle les affirmations de Quentin comme quoi tout irait bien.

Oublier.

22 novembre 2010 à 17h30

Ce matin, quand mon réveil a sonné, j'avais totalement oublié.
C'est quand je suis rentrée dans la douche que tout m'est revenu. Je suis sorti de dessous l'eau avec le moral dans les chaussettes, et j'avais envie de frapper le premier qui passée. Une fois que j'ai été habillée, ma sœur à débarquer.
- Ca te fait rien toi, de quitter tout le monde ?
Ca a été mon bonjour.
- Si, mais je sais que ça rendrait maman et George malheureux si je leur disais, parce qu’ils n’ont pas le choix. Et puis, je me suis disputée avec Lisa, a-t-elle ajouté, comme si ça lui suffisait comme explication.
Je suis sorti en rogne, et je suis tombée nez-à-nez avec ma mère.
Je lui ai lancée le regard le plus haineux possible, puis j'ai filée dans ma chambre.
Quand elle m'a criée qu'il était l'heure d'y aller, je lui ai hurlée :
- JE DESCENDS A PIEDS !
Je préférais encore me taper 3kilomètre à pied sous -10° que de supporter un trajet en voiture avec elle.
Une fois arrivée au collège, je ne savais pas trop comment l'annoncé aux filles. Pendant le trajet, j'avais réfléchi à dix mille façons possibles de le leur dire, de manière tragique, joyeuse, drôle... J'avais un nombre inimaginable de phrase toute prête, mais aucune ne me convenait.
Alors, j'ai fait comme je fais quand j'ai un problème dont je n'ai pas envie de parler :
Je me suis forcé à sourire, et j'ai réussi à oublier toute cette histoire par leur simple présence.

Quand j'ai peur de confondre le rêve avec la réalité...

23 novembre 2010 à 21h26

Oh mon dieu.
J'hallucine.
Oui, voilà, c'est ça, j'dois être entrain de rêver, et là j'commence à confondre !
J'sais même pas trop comment le dire...J'suis trop choquée là ^^

- Manon, à table !!
- J'ai pas faim !
- Tu descends TOUT DE SUITE !
- J'AI PAS FAIM !!!
- MANON !!

J'ai battu en retraite, et j'suis descendu, la mort dans l'âme. J'me suis assise, comme une gamine boudeuse, et j'ai pas touchée à mon assiette.

- Ecoute, maintenant il est hors de question que ce petit cinéma dure plus longtemps. Tu nous as même pas demandé ou on allait !
- J'm'en fou. J'serais quand même séparée des filles.
- Pour infos, notre maison sera près de la plage. A Cannes. Une grande ville, ça devrait te faire plaisir, non ? a continué ma mère, en m'ignorant.

J'étais tellement surprise que j'en ai oublié ma colère.

- Cannes ?!
Ma mère a paru contente que je sorte un peu de mon boudisme.
- Oui, Cannes !
- Oh putain, tu veux dire, Cannes, comme Cannes là, Cannes en
France, Cannes !?
- Oui, Cannes, à répété ma mère, un peu perplexe quand à mon étonnement.

Je lui avais bien dit, mais elle avait du oublier.

Cannes, comme Cannes où habite Quentin.

Que penser ?

23 novembre 2010 à 22h07

Cannes. Je déménage à Cannes. Cannes. Cannes ou habite Quentin...

Ces mots passaient en boucle dans ma tête, et je n'arrivai pas à m'en dépêtrer. C'était comme essayer de se débarrasser d'un caramel collé à aux dents : IMPOSSIBLE.

- Non, mais vraiment ? Sans charre ? Cannes ou y'a les stars et tout là ?
- Mais oui !

Je suis restée muette de stupéfaction. Cannes, quoi...
J'avais tellement hâte de dire ça à Quentin. Putain, on en avait tellement rêvé quoi ! Et là ma mère m'offrait ça sur un plateau...Je devais être entrain de rêver. Je me suis pincée aussi fort que je l'ai pu, et j'ai lâché bêtement un "Aïe!". Les autres à table m'ont regardé comme si j'étais un extra-terrestre ayant subitement atterri à leur table.
Une bouffée de joie m'a envahi, et je n'avais qu'une envie, c'était d'appeler Cloé et de lui hurler : J'VAIS HABITER CHEZ QUENTIN !!!
Mais j'ai pas eu pensée ce nom que je me suis rembruni. Cloé...
D'accord, j'vais rencontrer Quentin, mais à quel prix ? Quitter toute ma famille, toutes mes amies, ma vie, quoi...
Les larmes aux yeux, je suis sorti de table et je me suis enfui dans ma chambre.
Et maintenant je suis perdu...

"Révélation" ... AhAh, la blague pourri.

24 novembre 2010 à 18h17

Ca y est. Je leur ai dit. J’dois dire que ça m’a fait bizarre. Elles me regardaient comme si d’un instant à l’autre j’allais m’écrier : « Poisson d’Avril !! ». J’aurais bien aimé…

-Mais où ?

Evidement, c’est Cloé qui a posée THE question. C’était assez comique que ce soit elle qui pose cette question dans la mesure où c’était elle qui allait rester la bouche grande ouverte.

- A Cannes.

Comme prévu, elle a ouvert la bouche, puis la refermé, avant de ré-ouvrir et de la refermer. De nouveau, un blanc pas possible c’était installée.
Puis Granger s’est approché et m’a prise dans ses bras. Et c’est à ce moment là que j’ai pris conscience que nous n’étions pas dans une fiction, et que ma vie venait réellement de basculer.

Une semaine...

24 novembre 2010 à 21h24

Une semaine.
C'est le temps qu'il me reste.
UNE SEMAINE. Non mais vous vous rendez-compte ! Ils m'annoncent la nouvelle vendredi, et une semaine après on se barre. Ils sont complètement malade ou quoi ??!!
Ils ont cru quoi là, que j'allais marcher dans leur plan foireux ? LOOOOOOL.
J'l'ai toujours pas dit à Quentin. Comment est-ce que je peux annoncer un truc aussi énorme l'air de rien?

Normal?

25 novembre 2010 à 18h10

Merlin...
C'était trop bizarre en cours aujourd'hui. Les filles se comportent comme si j'allais bientôt mourir. Comme si ce n’était pas assez démoralisant de savoir que dans une semaine tout sera fini. Le pire, c'est que ça m'est souvent arrivé. D'imaginer ma vie si je déménageai, et tout. Et ben j'dois dire que la réalité est loin d'être à la hauteur...

Franchement douée.

25 novembre 2010 à 23h24

Je n’ai qu'une chose à dire :

  • J'suis la meilleure !

J'ai réussi, alors qu'on est - même s'il ne le sait pas - sur le point de se rencontrer, à me disputer avec Quentin.
J'suis tellement écœurée que je n’ai même pas le courage de le raconter. En tout les cas, même si c'est idiot, ça me tient à cœur et j'dois dire que ça m'fait de la peine qu'il n'en tienne pas compte...
Mais ce coup-ci, déménagement ou non, il est HORS DE QUESTION que se soit moi qui fasse le premier pas.

Il tient à moi ? Alors qu'il le prouve !

Demain, à la même heure...

3 décembre 2010 à 17h39

Mon dieu, je n’y crois pas. C'est tellement...Tellement trop bizarre. Dans quelques heures, c'est le départ.
Allez, c'est reparti. Rien que de l'écrire, je refonds en larme !
C'était la meilleure, en même temps que la pire, semaine de ma vie. J'étais tellement pris dans mes trucs que j'ai même pas pensée à écrire. J'leur ai dit aux filles, que je ne voulais pas qu'elles se comportent comme si j'étais sur le point de mourir. Je leur ai expliquée que je voulais juste profiter des moments qui nous restaient ensemble, point. Je veux n'emporter que le meilleur. Et c'est ce que je vais faire.
Tous nos délires, toutes nos conneries, tout, tout, tout. J'vais tout emporter et comme ça je les oublierais jamais...
J'viens de penser qu'avec tout ça, je n’ai même pas pensé à Michaël depuis un bon moment. J'aurais pu lui dire au revoir. C'aurait été l'occasion de tout lui dire... Je n’y ai même pas pensé ! C'est dire à quel point j'étais attachée, apparemment...
J'ai vu la maison se vider petit à petit, l'air de rien, si j'avais pas été si attentive j'aurais presque pu ne rien remarquée. Comme la décision de mes parents : tout se fait en traitre, dans cette histoire.
Et Quentin qui ne me parle toujours pas.
Demain, à cette heure-ci, je serais dans une nouvelle ville, une nouvelle maison, une nouvelle chambre.

J'ai plus de mouchoir, bordel...

Hasard, quand tu nous tiens...

6 décembre 2010 à 18h17

La connexion internet vient d’être rétablie. Ca tombe bien. Je suis abasourdi. Pour changer, vous me dirais. En ce moment, c’est un peu mon état permanant, hein. Abasourdi, déprimée, abasourdie, déprimée, abasourdie…
Aujourd’hui, c’était mon premier jour de cours dans mon nouvel établissement. Honnêtement, j’étais persuadée que ça allait foirer. Mais alors, j’l’aurais parié sur mille. J’sais pas pourquoi. Un pressentiment.
Franchement ?
C’est la dernière fois que je me fis à mes pressentiments.
Ma première heure de cours tombée bien, puisque c’était avec mon professeur principal. J’suis arrivée vraiment à la dernière minute, presque en retard, j’me suis rendu au secrétariat ou on m’a donnée tout les papiers et puis on m’a conduite dans la classe. J’étais tellement gênée que j’ai à peine regardée la classe, j’avais les yeux fixées sur le plancher et je sentais tout les regards braqués sur moi me bruler : une HOR-REUR.
Evidement, le prof à penser être sympa en me présentant avec tout le speech qui va avec, « je compte sur vous pour bien l’accueillir » etc., etc.… J’ai cru mourir. Et puis : « Quelqu’un est volontaire pour lui faire visiter ? ». J’me sentais tellement rouge que j’ai essayée au maximum de me cacher les joues avec mes cheveux, puis j’ai entendu : « Très bien Quentin, je compte sur toi… ». La curiosité l’a finalement emportée, j’ai relevée la tête, j’ai croisée le regard du dénommée Quentin… Et j’ai manquée de m’étouffer.

Pour le coup, le hasard avait plutôt bien fait son compte.

En 3D

6 décembre 2010 à 18h46

Honnêtement, sur le coup j'avais l'impression de me retrouver dans une mauvaise série B. C'était pas possible, c'était juste qu'il lui ressemblait beaucoup, j'avais des hallucinations, ça pouvait pas être lui... J'ai pas pu continuer de le dévisager parce qu'il est retournée à sa feuille, et le prof' m'a montrée une place au fond. Plusieurs personnes m'ont parlée, mais franchement j'étais trop dans mes pensées, et maintenant je serais incapable de remettre des noms sur les visages.
La fin de l'heure a sonné, j'me sentais anxieuse et ça m'énervait. Dans tout les cas, je n'avais aucune raison d'être anxieuse. Soit c'était un parfait inconnu, et dans ce cas je n'avais aucune raison de me sentir angoissée, soit c'était bel et bien Quentin, mon Quentin, et dans ce cas...C'était Tintin, quoi ! J'aurais du me réjouir plutôt que de stresser...
C'était tellement surréaliste de penser ça.
J'en étais là dans mes réflexions quand une voix m'a fait sursauter.

"Et ce jour là..."

La voix. C'était exactement la même voix, quoiqu'à quelques bémols près, et puis cette phrase, c'était Cloé, lui et moi...
J'l'ai dévisagée - pas très poliment, j'le reconnais- en essayant de remettre les traits que j'avais devant moi sur ceux que j'avais en temps normal sur mon écran, et puis j'ai tentée d'une voix que j'aurais voulu plus assurée :

" Quentin tomba ? "

Il a souri d'un air incrédule, et mon cœur à loupé un battement. C'était comme, comme...Comme rencontrer son acteur favori en vrai, comme si un personnage de dessin animé devenait réel... Comme de rêver éveillée.
" Steuplé, pince-moi " ai-je bêtement lâchée.
" Non, toi d'abord ! "
On est restée plantée là comme des idiots, jusqu'à ce que le prof' nous sorte de notre torpeur en nous signalant que la classe d'après attendait. On est sorti sans dire un mot. Une fois dehors, on a fait quelques pas dans le silence, avant qu'il ne le brise.
" Mais qu'est-ce que tu fait ici ? "
" J'viens vendre des muffins. Ca se voit pas ? "
" AhAh. Même sans clavier, t'es toujours aussi ironique, ou c'est pour que je sois pas dépaysée ? "
On s'était arrêtée face à face, et j'arrivais pas à le croire, j'avais l'impression d'être sur le point d'exploser... Alors j'lui ai sautée dans les bras. J'voulais en profiter avant de me réveiller...
J'arrivais pas à croire que c'était mon Quentin à qui j'étais entrain de faire un câlin POUR DE VRAI. En vrai. Dans la réalité. En 3D.
Et d'ailleurs, j'en reviens toujours pas.