J’ai des bouffées. Bouffées d’envies et bouffées d’angoisses.
D’un coup, j’ai des envies de cases africaines, de lac Baïkal sous la neige, de coupures de courant. J’ai envie d’un monde sans lave-vaisselle et sans Blackberry.
D’un coup je nous vois dans une maison que je n’ai pas vraiment voulue, obligée de courir derrière un train de vie dont je ne voulais pas, courir derrière le temps et l’argent, propriétaire malgré moi.
J’ai envie d’ailleurs, fort, violemment.
J’ai envie d’alternatif, de différence, j’ai envie de sortir du cadre, d’emmener mon fils et mon homme et d’aller voir ailleurs si on y est. Voir si la douceur de vivre existe ailleurs.
J’ai envie de désobéissance, même petite, même minuscule, pour dire que j’existe, que nous existons, que nous c’est pas pareil. Comme depuis toujours finalement.
J’ai envie de pied de nez au destin, j’ai envie de coup de théâtre, d’échappée belle, de coulée verte.
J’ai envie de courir le monde pour ne jamais avoir à choisir un point de chute. Je ne veux pas choisir de vie, je veux les vivre toutes. Je crève de savoir que le lac Baïkal existe et que je n’y suis pas en ce moment.
Je veux emmener mes amours voir le lac Baïkal.
Tout cela malgré la douceur de ma vie, malgré la chance que j’ai de vivre cette vie là.
Tout ca parce qu’on rentre dans l’hiver et que les journées passent trop vite.
Tout ca parce que je n’ai pas une âme de propriétaire.
Tout ca parce que j’ai toujours peur de l’avenir.
Ou alors parce que j’y vois clair, enfin.Lac