Eve

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 11/10/2018.

Sommaire

Quatre étoiles

16 septembre 2013 à 7h36

De retour chez moi après 8 jours de vacances et 2 jours de galère, et j'ai l'impression de vivre dans un hôtel 4 étoile spécialement fait pour moi.
Ce matin, j'écoute du Billie, je bois un café, je me remets au travail avec un immense plaisir, et je me dis que j'aime ma vie, que j'ai une chance telle d'avoir cette vie, que c'est presque indécent.
Merci ma vie

Retour du démon

16 septembre 2013 à 20h07

Tout d’un coup, c’est revenu, ce vieux démon, cette chose qui me prend au ventre et qui ne veut plus me lâcher.
Ça a commencé par une question : c’était quand la dernière fois ? et ça faisait comment déjà ? Je n’ai pas su répondre et j’ai eu peur.
Ça a continué avec cet homme aperçu quelques instants, visage de marin aux yeux bleus, et j’ai ressenti cette onde de choc d’un coup, sans prévenir. C’était violent. Il m’a fallu respirer un bon coup pour que ça passe.
Ça ne s’arrête plus. La machine est lancée. Aujourd’hui, un homme avec une belle gueule a réussi, sans même le vouloir, à rallumer l’étincelle qui ne veut plus s’éteindre.
Je l’ai dit aujourd’hui : je suis en colère, à cause de ce qu’ils arrivent à faire sans même me regarder, sans même savoir que j’existe.
Et je suis en joie, à cause du délice que me procure cette torture. A cause de la liberté que cela me donne. A cause de ces images qui défilent dans ma tête. A cause de mon cœur qui bat plus vite.
J’aime séduire, j’aime désirer, parce que j’aime jouer, et que j’aime les hommes. Séduire c’est jouer à être ce que l’on a envie d’être.
Je veux le beurre et l’argent du beurre, je veux l’amour de mon homme et le désir des autres hommes.
Mais j’ai si peur de perdre cet amour. Et j’ai si peur de ne plus avoir ce désir et de m’éteindre de l’intérieur.
Depuis des années, cela me suit. Me poursuit. Me rattrape. Me laisse tranquille. Puis revient.
Et là c’est revenu.

Belle branche de bonheur

16 septembre 2013 à 23h09

Il est mon sourire du matin, dans les moments ou je n'ai pas du tout envie de sourire (je hais me réveiller)
Il est mon rayon de soleil le soir quand je vais le retrouver. Le moment précis ou il me voit et ou il se précipite vers moi en poussant des cris de joie est une pépite dorée à chaque fois.
Il est mon sucre fondant quand il me couvre la joue de baisers en me tenant la tête avec ses petites mains.
Il est mon éclat de rire quand on joue à se cacher et à se trouver et qu'il trouve ca formidablement amusant.
Il est ma bulle de tendresse quand il pose sa tête sur moi juste avant de dormir, dans un magnifique geste d'abandon.
Il est ma belle branche de bonheur.
Je ne soupçonnais pas une telle immensité de joie, une telle immensité de légèreté, une telle immensité d'amour.
Mon fils.

Je déteste Pierre Richard

16 septembre 2013 à 23h11

Je déteste. Je déteste tellement cette partie de moi que le simple fait d’écrire là-dessus, le simple fait d’en parler me met en rogne.
Les casseroles brulées, les CB perdues, les voitures éraflées, la cuisine ratée, la vaisselle cassée, les flacons pas fermés, tous ces oublis, ces maladresses, ces ratages.
Ils font partie de ma vie depuis des années, ils sont ma part de Sabine Paturel, ma part de Pierre Richard, et je déteste cette part là.
Depuis des années, j’essaie de faire en sorte que cela ne soit plus moi, plus moi du tout, et même si j’arrive à faire illusion, un peu, finalement je suis rattrapée par ça. Et je déteste ça.

Et chaque jour il me parle des cafés trop remplis, des plats mal lavés, de la litière pas changée, des ciseaux mal rangés, des verres mal placés dans le lave-vaisselle, et je le déteste pour ca.
Je n’arrive pas à savoir ce que je déteste le plus, qu’il me renvoie à cette part de moi, ou qu’il me prenne pour une employée de maison. Je ne sais pas choisir lequel des deux me met le plus en colère.

J’ai tenté de lui en parler. Il a d’abord arrêté la TV, puis l’a rallumée au bout de 4 phrases, puis je suis sortie de la pièce pour venir écrire. Même si je déteste cette part de moi, il faut que ca sorte. Il faut que ca change aussi. Il faut que plusieurs choses changent. Mais chaque chose en son temps.

52 minutes

16 septembre 2013 à 23h12

Se rendre compte qu'à 20h02 on est en pyjama.
Trouver super fun d'aller au cinéma.
Chercher des choses intéressantes à raconter à une amie qui demande des nouvelles.
Vouloir se coucher le plus tôt possible et appeler ca des "grasses matinées à l'envers" pour que ca aie l'air cool.
Tous les soirs, regarder 52 minutes de série dans le bain. Tous les soirs.
Il va falloir sérieusement agir.
Et vite.

Lac Baïkal

16 septembre 2013 à 23h50

J’ai des bouffées. Bouffées d’envies et bouffées d’angoisses.

D’un coup, j’ai des envies de cases africaines, de lac Baïkal sous la neige, de coupures de courant. J’ai envie d’un monde sans lave-vaisselle et sans Blackberry.
D’un coup je nous vois dans une maison que je n’ai pas vraiment voulue, obligée de courir derrière un train de vie dont je ne voulais pas, courir derrière le temps et l’argent, propriétaire malgré moi.

J’ai envie d’ailleurs, fort, violemment.

J’ai envie d’alternatif, de différence, j’ai envie de sortir du cadre, d’emmener mon fils et mon homme et d’aller voir ailleurs si on y est. Voir si la douceur de vivre existe ailleurs.

J’ai envie de désobéissance, même petite, même minuscule, pour dire que j’existe, que nous existons, que nous c’est pas pareil. Comme depuis toujours finalement.
J’ai envie de pied de nez au destin, j’ai envie de coup de théâtre, d’échappée belle, de coulée verte.

J’ai envie de courir le monde pour ne jamais avoir à choisir un point de chute. Je ne veux pas choisir de vie, je veux les vivre toutes. Je crève de savoir que le lac Baïkal existe et que je n’y suis pas en ce moment.

Je veux emmener mes amours voir le lac Baïkal.

Tout cela malgré la douceur de ma vie, malgré la chance que j’ai de vivre cette vie là.
Tout ca parce qu’on rentre dans l’hiver et que les journées passent trop vite.
Tout ca parce que je n’ai pas une âme de propriétaire.
Tout ca parce que j’ai toujours peur de l’avenir.

Ou alors parce que j’y vois clair, enfin.Lac