Un secret lourd à porter

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Je suis skyzophrène

19 septembre 2013 à 1h19

Haaaaaaaaaaaaaaaaa, dieu que ça fait du bien! (Et croyez moi je ne suis pourtant pas du genre à blasphémer! [bien que je ne sois pas croyant]) Mais pouvoir lâcher ce genre de choses à des personnes, beaucoup de personnes en même temps sans être obligé d'apercevoir leur regard incrédule ou même pire, leur peur au fond de leurs pupilles...
Je ne sais pas pourquoi je viens écrire en fait en fin de compte... Qu'est-ce que changera après tout d'avouer ma maladie? Peut-être est-ce simplement que j'en ai marre de ne plus avoir de relations franches, de toujours devoir me cacher, de toujours esquiver les questions. Dur de camoufler ce genre de déficience mentale sans compter la prise exhorbitante de médicaments que je dois faire passer incognito toutes les 12h! "Allez allez les ptits gars, assiègeont les neurones! GO GO GO! Gros blocus sur les synapses!!"
... Le domaine de la psychiatrie ressemble à celui de la médecine générale d'un certain point de vue: Chaque patient est unique. Ils réagissent tous différemment aux traitements. On n'est jamais à l'abri d'une erreur de diagnostic. Mais c'est encore plus valable en psychiatrie. Ne serait-ce que pour le fait qu'on ne traite pas quelque chose physique directement, on se sert du physique pour essayer de réparer l'esprit. Ce qui est bien plus délicat. Et par dessous tout... Là c'est la maladie elle même unique. Lorsque l'on a un rhume chez un sujet A et un sujet B, le remède pour guérir sera le même. Car on connait bien la maladie.
La skyzophrènie quant à elle, elle se présente sous une forme différent chez chaque patient. Par malheur, aucun des médicaments (qu'on appelle neuroleptiques) n'eurent un effet satisfaisant sur moi:
- Le risperdal, le plus connu de tous, m'abrutisait complètement, mon cerveau était comme piégé dans un nuage de coton
- le second, dont je ne me souviens plus du nom, me fessait prendre 20 à 30k, et si ça n'avait été que cela je l'aurai gardé mais non, lui aussi était incomptible.
-Et nous voici au croisement de l'année 2012-2013. Après 2mois d'hospitalisation, on me met sous abilify, le dernier neuroleptique restant.
Jusqu'ici je ne vous pas encore dévoiler tout les inconvénients. "Mais pourquoi continue t-il à prendre ces médicaments me direz vous?" Tout simplement... Parce que malgré tout les effets déplaisant, il a un SEUL effet bénéfique... Il fait taire ce qu'il y a dans ma tête.
Alors je continua de prendre l'abilify jusqu'à il y a peu, car certes, l'abilify me rendait indifférent à toutes choses mais au moins, il anéanthisait l'entité. En effet l'abilify, parmi ses nombreux effets secondaires en avait un particulier... Les medecins appellent ça " l'abrasement émotionnel". Cela signifie que mes sentiments s'émoussent, je ne ressens plus aucune passion, je me lasse de tout... Bref, en clair je suis passé d'un enfer de "trop plein" avec la skyzophrènie à un "enfer de vide" avec les médicaments... Seulement...
Ce n'est pas une vie pour un homme d'être un cadavre errant, une coquille vide, une ombre sans lumière... Mais j'ai tenu cette vie pendant 8mois. Seulement les ténèbres, ce qu'on appelle les "idées noires" finirent par apparaître chez moi. Je ne m'en rendu pas compte tout de suite mais lorsque j'avalai mes médicaments,
à chaque je me surprenais à penser "Il suffira que j'en avale plusieurs et tout sera fini..." Bref, il arrive que ce que vous devez affronter soit bien plus fort que les moyens pour le repousser.

Et alors que je m'enfonçai de plus en plus dan les ténèbres, les medecins sont alors venu me parler d'un médicament spécial... Un qu'ils ne sortent très rarement. Il me disent aussi que ce médoc fera taire ce qu'il a dans ma tête. Ils me disent qu'en plus de ça, tout les effets secondaires (trouble de la vison, difficulté de concentration, perte de mémoire, perte de motivation) étaient moindres chez celui. Je lui demande si je retrouverai ma "capacité à ressentir". Ils me répondent que oui, il n'y aura absolument plus de problème. Pas dupe, ne croyant pas au médicament miracle, je lui demande pourquoi il ont toujours dit qu'il avait 3neruroleptiques et non 4.
Ils me répondent alors en toute franchise: Ce médicament a UN gros effet secondaire. Ils me disent que dans les années 1950-60, ce médicament fut retirer du commerce car beaucoup de patients mourraient. Mais aujourd'hui, grâce à une surveillance sévère (une prise de sang par semaine), on devrait être capable de devancer la faucheuse. Pas une seule fois ils me dirent quelle était le % de survie. Mais le choix était clair:
Soit je mettais fin à mes jours, que tout cela finisse enfin... Soit, je tentai ma chance avec ce médicament. Après tout dans les 2 cas, si ça ne marche pas, je mourrai... Je n'hésita pas une seconde.

Voilà. L'histoire d'un être qui en ayant perdu la raison, a perdu l'amour de sa vie. Mais ça, c'est une autre histoire...