Encore une journée qui passe. Tout allait bien jusqu'à maintenant. Je voyais la vie belle. J'ai passé la journée avec Miss E, on est allé en éco puis en anglais. En passant par la BU.
Mais en rentrant à la résidence, j'ai eu l'annonce d'un incendie. Miss V-P a eu sa maison qui a brûlé hier. Et tout cela n'est pas sans me rappeler le même incendie qui a eu lieu chez mes parents il y a deux ans. Cet incendie dans lequel j'aurais pu perdre mon père. Un accident qui n'a même pas enflammé ma maison d'habitation, mais une grange appartenant à papa. Et celui ci a risqué sa vie jusqu'au dernier moment pour sauver la vie de bêtes à l'intérieur.
Alors voilà, j'avais prévu de réviser ce soir, de me concentrer sur mes partiels qui arrivent. Et pourtant tous mes anciens démons reviennent me hanter. Je me souviens sans cesse de la panique qui avait envahit mon coeur au moment de l'incendie chez mes parents. Et je ne cesse d'imaginer ce que ressent miss V suite à tout ça. Je me doute que cela ne doit pas être facile à vivre pour elle et sa famille. J'espère de tout coeur que tout va aller pour eux et en même temps je sais que ce ne sera jamais le cas. Il y aura toujours cette peur panique dans leur coeur, du moins, je l'imagine. C'est celle là que je ressent encore parfois. C'est celle là qui habite mon coeur en ce moment.
Et voilà comment une mauvaise nouvelle peut vous gâcher la meilleure journée qui soit. Mon empathie envers les autres me pousse à être démoralisé à chaque fois que quelqu'un que je connais vis un grand malheur.
Et la seule personne qui pourrait savoir ce que je ressent si je lui en parlais n'est même plus mon ami. Je me vois mal évoquer ce sujet avec lui alors que je le déteste. Il faudrait que je lui pardonne un jour, et pourtant après qu'il m'ait blessé trois fois de suite, je ne parviens pas à le souhaiter suffisamment fort pour que ce désir se réalise.
Et voilà que je me retrouve donc seule avec cette détresse en moi.
C'est un cercle vicieux qui s'ouvre puisqu'en plus de penser à l'incendie qui m'avait traumatisé, je songe aussi à Miss E et à ses conflits dans sa famille. J'espère aussi que tout va s'arranger pour elle.
Tout serait bien si tous mes espoirs étaient devenus réalités. Si c'était le cas, je serais sans doute au comble du bonheur. Et en même temps, je me doute que ce que je souhaiterais ne me concernerait jamais directement. Mais mes envies sont irréalisable. Personne ne peut accorder le bonheur à tout le monde, personne ne peut empêcher les dramatiques accidents et incidents. Personne ne peut arrêter la maladie, elle existera toujours...
C'est dans ces moments que je ressent l'envie de baisser les bras, d'arrêter d'y croire. Mais il faut continuer, faire semblant que tout va bien jusqu'à ce que ce soit le cas. Et ensuite, une nouvelle tragédie viendra prendre ces instants de joie.
Mais il faut vivre pour ces derniers : ils rendent supportable les moments tristes.
Il faut garder espoir toujours.
Il faut maintenant que je me mette au boulot. Réviser mes cours de droit. Cela pourrait m'être utile pour réussir ma première année. C'est ce que je souhaite le plus au monde depuis ma quatrième : réussir mes années de droit et aussi l'ENM pour devenir juge. Parce que je vis uniquement pour que la justice soit la maitresse du monde. Je ne supporte pas l'injustice. Et pourtant ce soir, ce rêve semble bien lointain. Pourquoi devenir ? Pourquoi vouloir la justice ? Quand je vois de pareilles injustices comme cet incendie qui prive une famille adorable et sans reproche de leur maison familiale, je me demande comment tourne le monde. Je sais bien que ce n'est qu'un accident et que personne n'est pour quelque chose dans cette affaire et pourtant cela me révolte.
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J'ai eu la visite de ma cousine tout à l'heure. Elle vient d'arriver à la résidence, elle n'est pas venue avec nous hier parce qu'elle avait pas cours aujourd'hui.
Sa visite m'a permis de penser à autre chose qu'à ma peur panique et celle commence à refluer. Je reprend le contrôle de mes émotions et de mes actes. Je la remercie et je remercie aussi mon prof de théâtre au collège, j'ai réussi à parler avec elle sans qu'elle capte que je n'allais pas vraiment bien. D'ailleurs elle avait ses propres soucis : elle a fait tomber son portable tout neuf par terre tout à l'heure et l'écran s'est fissuré. Du coup il ne fonctionne plus. Elle va aller à la boutique demain pour voir s'ils le prennent en garantie ou pas. J'espère que ce sera le cas, après tout, elle n'y est pour rien s'il est tombé. Les portables tactiles sont vraiment fragiles : celui de ma soeur a fait la même chose hier. Du coup, je remet en cause ma décision de changer le mien pour un tactile, après tout, il pourrait m'arriver la même mésaventure, d'autant que le mien tombe vraiment souvent. Ou alors j'achèterais une coque. Je sais pas encore. Et de toute façon, j'ai jusqu'à mars pour me décider.
Mon humeur c'est un peu améliorer, je peux donc me mettre à réviser le droit constitutionnel. Youpiii...