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Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 11/10/2018.

Sommaire

écriture libre - 1

13 janvier 2016 à 11h46

depuis que je ne suis plus soumise à l’urgence d’écrire, j’en ai perdu l’habitude. alors je me suis dit qu’il fallait peut-être se forcer un peu, instaurer de nouveau la rigueur, la discipline. histoire de se dire "c’est cool, j’ai essayé" avant de ne plus en avoir la possibilité, faute de temps. car ce salaud file à toute allure, et de toute évidence, personne n’a jamais pu le rattraper. (c’est qu’il ne faudrait pas le gaspiller, voilà tout, bougre d’andouille). n’empêche que ça me tiraille pas mal, cette affaire, j’ai l’impression que déjà mon visage s’affaisse. mais c’est des conneries, c’est dans la tête. c’est la peur de tuer les souvenirs qui me mène ici, pour être honnête. j’ai besoin de cristalliser les instants de joie et tous les autres, parce que si jamais je parviens à devenir vieille un jour, ça me fera plaisir, d’avoir de la lecture. je suis sarcastique, (c’est mal?) j’ai pas d’autre moyen de me consoler de la désolation j’crois. alors je m’emplis de courage en attendant la ferveur, la vraie. je m’exerce, voilà c’est tout.

écriture libre - 2

14 janvier 2016 à 14h21

c'est mouillé dehors. c'est pareil à la maison : des problèmes de plomberie, c'est bouché alors ça fuit de partout c'est une horreur. ça dégouline par dessus les plinthes du couloir qui mène à ma chambre, il faut raser le mur de gauche pour y parvenir. hier c'était le défilé des plombiers. et puis oh coucou véolia qui peut rien faire pour nous aider. bon ok patience. je m'en tape, tant que je peux prendre ma douche le matin (ça fuit pas le matin). je vais pas expliquer, ça intéresse personne. en revanche ces quelques lignes me soulagent. merci aux forces réorganisatrices de l'écriture. rien à voir avec l'analyse qui, d'ailleurs, aurait tendance à me dévitaliser. ici je retrouve un semblant d'autonomie mentale. non pas que je sois dépendante de l'analyse, mais ça fait un moment (putain) que j'y vais, que j'en repars. c'est routinier j'en ai marre des fois de voir sa gueule alors je lui pose tout un tas de questions auxquelles elle n'a aucunement l'intention de répondre ça avorterait le processus j'pense. je fais juste ça pour l'énerver (un peu) et parce que j'ai besoin d'une accélération de temps en temps. sentir que je peux maîtriser, MENER LA DANSE. la mettre un chouilla mal à l'aise. ouuuuh c'est pas bien ça c'est pas intelligent du coup je m'en vais avant d'effacer.

écriture libre - 3

18 janvier 2016 à 17h42

samedi réveil migraine atroce, je me brosse les dents du fond et je vomis les deux cafés que je venais d'avaler. je végète une heure sur le canapé mais y a trop de pimprenelles qui piaillent à la télé, ma tête menace d'exploser. je me cachetonne et vais me recoucher à 15h au milieu des deux chats tout doux tout ensommeillés. portable qui vibre, un sms de mon amoureux fait office de réveil. l'état de mon corps s'est amélioré de façon miraculeuse, merci l'ibuprofène que je maudis et vénère simultanément.

j'attends l'amoureux en question, un peu comateuse. il est tout engourdi quand il arrive et quand on s'enlace, je sens que son corps est tout mou tout chaud sous son gros manteau. le soir il ne reste pas mais le lendemain il revient encore plus moelleux que la veille. on s'amuse, on se vanne, on rit, on roule dans mes couvertures. il tarde un peu à me le dire, mais j'apprends qu'il a dormi chez une pote. elle a une importance capitale dans mon monde mental, cette fille, puisqu'elle a été une amie proche de mon ex (je hais cette dénomination mais comment dire autrement?), et qu'elle a été, elle aussi, "sous l'emprise" de ce gringalet torturé.

au nouvel an, elle peine à m'adresser la parole alors qu'elle en crève d'envie, d'après ce que me rapporte mon amoureux. la discussion que j'attendais tant ne s'est donc pas faite, nous en sommes toujours au point mort. alors quand il m'annonce qu'il a passé la dernière partie de sa nuit avec elle (sachant qu'ils ont déjà tenté de coucher ensemble, mais ça n'est qu'anecdotique puisque ça a foiré) je me mets à ressentir un truc ignoble, vraiment pas cool : il me dit que je suis jalouse. ok ouais pas faux. c'est même pire : j'enrage. ça me fout les boules qu'il ait l'opportunité de passer du temps avec elle alors que moi, je n'ai toujours pas pu lui décrocher un seul mot. c'est même pas l'éventuelle proximité de leurs corps qui me dérange. c'est le monde à l'envers, non?!

après ça, j'arrive pas à me calmer, je lui dis pleins de saloperies pour le punir un peu mais ça l'excite, ce petit con. s'ensuit une baise un peu monotone parce que j'ai la mâchoire toujours aussi serrée par la colère et qu'il est fatigué ; on jouit quand même. il reste manger à la maison mais il doit faire vite pour pas louper son train. c'est difficile à décrire, mais la dernière heure passée ensemble à discuter de trucs merdiques (organiser son avenir, tout ça), à manger vite sans se parler, sans même se regarder, ça m'a laissé sur une insupportable et abstraite inquiétude. dans la chambre, avant de s'en aller, il m'embrasse, il me dit que c'était une après-midi étrange mais qu'il est tout de même content de l'avoir passée avec moi. je vois que son regard a changé et qu'il y a plus de gêne que de tendresse. quelques minutes après son départ, je trouve le bracelet en cuir que je lui ai offert il y a quelques mois dans la salle de bain. ça n'a rien de rationnel, mais ça m'a compressé les tripes.