Quand j'étais chez la psy de la crèche avec mon ex, on a parlé de mon précédent journal intime. J'y avais consigné dans ce journal la gifle que j'avais donné à ma fille de 2 ans, quand mon ex - la mère - était tombée sur ce journal, terrorisée, elle sollicita les services sociaux, qui me convoquèrent. Je n'y étais pas obligé, mais j'étais bien décidé à collaborer pour dissiper les malentendus, et puis, si j'avais réellement besoin d'aide, pourquoi ne pas en profiter.
On avait évoqué le fait que, si je ne l'avais pas confessé cette gifle dans mon journal, mon ex n'aurait jamais rien su, ma fille ne s'en rappelait probablement plus. Donc je m'étais en quelque sorte dénoncé tout seul. Pourquoi ? Et bien l'explication de la psy, c'était que j'avais besoin de rendre la chose réelle en l'écrivant. C'est bien possible. C'est sans doute pour ça qu'on écrit dans un journal intime. On y fait l'exhibition de ses névroses, plus ou moins fièrement, ses addictions, ses conquêtes, ses peurs, ses blessures .. En tout cas on cherche à inscrire quelque chose d'un peu concret dans ce temps qui passe et qui avale tout. Pis au final il ne restera rien de vous quand même, c'est ça qui est marrant.
Je dois être un peu toxico, car j'ai besoin de me mettre un peu la tête à l'envers chaque jour. Par défaut, l'alcool ... Quand j'en ai, de l'herbe, mais j'évite d'en avoir trop : ça me démolit un peu trop fort (l'herbe est très forte, de nos jours). Sinon, en dernier ressort, des anxiolytiques. On m'en a prescrit un gros paquet la dernière fois que j'ai vu le SAMU. J'ai mis de côté les autres drogues - comme un retraité de 38 ans - , j'en ai essayé pas mal, j'en parlerais peut-être un jour.
Ce soir, j'avais les filles, tout se passait à merveille, mais je n'avais plus d'alcool et ne pouvait pas sortir aller en chercher. J'ai pris une demi-baguette de bromazépam - ce qui est assez fort - mais finalement mon ex est rentrée avec du rouge. Quand j'ai entendu le bouchon sauter, je suis immédiatement descendu pour demander un verre, comme un chat qui entend la boîte de pâté qui s'ouvre