Une première lecture difficile. Impossible de me concentrer. Incapable d'accrocher. Cela me semble ne pas avoir de sens, beaucoup de répétitions, des personnages qui vivent dans une poubelle, qui n'ont rien d'attachants et l'impression qu'il ne se passe rien... Je m'ennuie.
Pièce de théâtre, qui de prime abord m'a semblé ne pas avoir été écrite pour être lu mais pour être jouer, et encore.
Mais certains mots, certaines phrases, certaines idées ont quelques temps tournoyés dans mon esprit comme égarés mais persistants, voulant à tout prix être aimé, être compris.
Deuxième lecture. Les pages défilent l'une après l'autres et les idées prennent formes peu à peu, les mots deviennent clairs, beaux, douloureusement parfois, non plus à cause d'une quelconque difficulté de ma part à lire mais par la vérité qui en découle. Cette vérité que je n'avais jamais réussis à mettre en mots.
Le non sens de la vie. Son absurdité. Et je prend conscience alors que l'ennui, l'impression d'inaction etc... de ma première lecture n'était pas une erreur, mais la base même du texte pour exprimer ce non sens.
Ce livre n'est pas le premier que j'ai lu mais c'est le premier qui a mélangé à la fois la joie et la tristesse avec une telle puissance. La joie d'avoir compris et la tristesse de ce qui a été compris, à savoir la vacuité de notre existence, que jusque là, je pensais naïvement n'être qu'un ressentit adolescent qui me quitterait avec le temps.
Avec le recul, car cela fait de nombreuses années maintenant, je me dis que ma difficulté venait du fait que ce soit une lecture scolaire. J'ai toujours aimé lire mais j'avais tendance à, comme beaucoup, ne pas vouloir faire ce que l'on me disait de faire. Par simple esprit de contradiction. Mais c'est à l'école que l'on commence à s'ouvrir au reste, si on est ne serait ce qu'un peu curieux. Grâce à certains profs aussi, qui sont passionnés et transmettent cette passion, parfois même sans s'en rendre compte.
( en cours )