Joli titre pour une présentation.
Sauf quand on n'a rien à dire.
Bonjour,
Je m'appelle Alaska Nichols (mais c'est écrit au dessus, pour ceux qui suivent). Je viens ici déblatérer ma vie comme les milliers de personnes égoïstes que l'on nomme diaristes. Je plaisante. J'écris parce que ça me fait du bien... A ce qu'on dit.
Il y a quelques temps, j'avais un journal sur ce site. J'ai écris quelques trucs sur ma vie non-passionnante à souhaits, puis je me suis lassée. J'ai fait une classe préparatoire, et étrangement, je suis parvenue à écrire dans mon journal manuscrit pendant plus d'un an. C'est un exploit. (Difficile de mener ses projets à bout, vous l'aurez remarquer).
Enfin, si je suis ici, c'est parce que mon inconscient m'a dit que je mettrai plus de coeur à l'ouvrage si je suis lue par d'autres personnes.
Donc ravie de vous rencontrer.
Mais je suis aussi là pour booster mon envie d'écrire, et pour arriver au bout de mes autres projets, du genre me pardonner à moi même en m'excusant auprès de mon ancienne moi, la "moi du passé", ou terminer toutes ces fictions que j'ai commencées et dont j'ai promis une fin aux lecteurs. Ou encore finir la trame de mon livre pour enfin passer à la phase écriture.
Oui. Je suis du genre à m'embarrasser de projets inachevés, et à me coller des baignes par la suite en espérant avancer un peu mieux.
Perfectionniste, moi ? Mais voyons...
Je me fous pas mal de ce que penseront les gens qui vont me lire. Très sérieusement, je risque d'être crue, méchante, critique, drôle (ça m'arrive), auto-destructrice, choquante, pointilleuse et essoufflante. Donc je vous préviens d'avance, si vous me lisez, accrochez vous.
Il y a quelques mois, j'ai fait une IMV.
Pour ceux qui ne savent pas, c'est une "intoxication médicamenteuse volontaire". Un suicide, quoi. Appelez ça comme vous voudrez, pour moi, ce n'était rien d'autre qu'un appel au secours.
(Bien sur que le début de ce journal coïncide avec ça, soyons logiques).
J'étais dans une mauvaise passe.
Une de plus.
J'ai vingt ans. Putain, elle est jeune ! Vous direz. Et oui. Mais j'en ai connu des choses dans ma vie.
A vrai dire, j'en ai bavé. A la fois à cause de moi, mais aussi parce qu'on vit dans un monde cruel et sans bornes. Du moins, c'est ce que j'en pense. Donc oui, c'est lâche, mais sachez qu'il est aussi très courageux de vouloir se tuer. Et je n'ai pas voulu mourrir. Je voulais juste dormir.
C'est venu comme un automatisme. J'ai toujours été cette personne attirée par l'étrange, le bizarre, le non conventionnel... J'aime être au bord des choses, voir le monde à ma manière, avoir raison et avoir tort. J'aime être têtue.
Sauf que je l'ai été beaucoup trop.
Et ça m'a mené trop loin, une fois de plus.
Mais passons... ce coup-ci, j'étais vraiment dans un état second. C'est vrai, quand on y réfléchit, "la vie est pleine de belles choses" (enfin, "pleine", je n'irai pas jusque là), et je ne pense pas tenter une nouvelle fois une connerie pareille. Mais quand même. J'étais fatiguée, énervée, bien rongée par tout ce qui me tombée sur le dos en même temps et... Follement amoureuse.
D'un amour impossible.
Si si, ça existe.
Alors j'ai voulu dormir. Longtemps.
Ca faisait un moment que je me shootais au Lexomil, Xanax, et autres drogues nommées Marijuana & co, pour ne pas les nommer. (je sais, c'est pas joli joli).
Je voulais dormir pour oublier mes problèmes. Je sais que je ne suis pas la seule. Mais dormir pas trop longtemps. Je voulais juste effacer ce poids qui broyait ma poitrine chaque jour, celui de la douleur.
Non, pardon. Celui de la Douleur.
C'est mieux avec un grand D.
Bref, le fait est que j'ai fini aux urgences. J'y ai passé la nuit, une perfusion dans le bras.
Ils m'ont raté en plus, et deux semaines après, j'avais encore une grosse trace jaune au niveau du coude droit. Quel beau souvenir. (c'est de l'ironie).
Mais vous savez quoi ?
En quelques sortes, j'ai réussi mon coup. Parce que j'ai réellement ôté ce poids de ma poitrine, ce jour là.
ATTENTION, je ne dis pas que vous devez faire de même. NE FAITES JAMAIS CA. C'est absolument irréfléchi, impulsif, et regrettable. Les conséquences sont indénombrables et les remords... ils pèseront aussi sur vous pendant des années après coup.
Ce que je veux dire, c'est que tout s'est résolu par la suite. Après maintes discussions, certes, et je traite encore certaines conséquences, mais grâce (ou à cause) de ça, j'ai pu retomber sur mes pattes.
Oui oui, je suis ce genre de personne qui a besoin de se frapper méchamment la tête contre le mur pour comprendre que ce n'était pas la bonne direction.
J'ai compris que j'avais aimé un homme qu'il n'aurait pas fallu aimer.
Oui, ça existe.
J'ai compris qu'il y avait des gens qui seraient toujours là pour moi, quoi qu'il arrive, et même si c'est difficile à y croire.
J'ai compris qu'il fallait s'accrocher dans la vie, même si beaucoup de fois, elle nous traine dans la boue jusqu'à ce qu'on ne puisse plus respirer.
J'ai aussi compris que j'avais encore du chemin à faire.
Que c'était trop con de partir sans avoir montré au monde de quoi je suis capable.
Après ma première crise, vers mes seize ans, j'avais aussi ressenti ce genre de choses.
Mais aujourd'hui c'est différent. Je suis une adulte (les adultes aussi, font des erreurs, d'accord ?) et ma route commence à peine à se tracer.
Il me reste des choses à vivre, à écrire, à hurler, à pleurer, des choses à rire.
Donc je ne vais pas m'arrêter de courir tout de suite.
Je vais m'époumoner, ensanglanter mes pieds nus sur ce chemin de pierres saillantes.
Je sais qu'on meurt tous à la fin, de toutes façons.
Mais avant de crever, je veux faire quelque chose de ma vie.
On va partir en quête de ce quelque chose.
Vous pouvez m'accompagner, si vous avez envie.
.....
Je crois que finalement, j'en avais, des choses à dire.