...pour cette raison, j'en ai commencé plusieurs.
Garder un souvenir de ses journées (pour avoir la honte lorsqu'on relit sa prose 10 ans plus tard), pleurer sur des amours perdues (dont on ne gardera aucun souvenir 10 ans après), raconter des souvenirs sans importance (si peu d'importance...) et coucher sur le papier des réflexions que l'on trouve très profondes sur le coup (et complètement débiles 1 semaine après).
Mais j'ai peu de mémoire, aussi je me fie davantage aux écrits.
Secrète de nature, je choisis de m'exprimer (comme des millions d'autres personnes) sur un lieu public.
Sans doute que l'éventualité, même faible, d'être lue par autrui me donne l'illusion d'être entendue. Et comme je ne connais pas le possible lecteur qui serait susceptible de tomber par hasard sur mes délires, peu de chances d'être jugée : le psy parfait donc. D'autant plus parfait, que je parle toute seule ^^
Je n'ai rien de bien important à dire, pas de grande déclaration fracassante à faire, je veux juste essayer de voir clair en moi, comme tout un chacun.
Et peut-être aussi, en écrivant un peu tous les jours (enfin j'espère, vue ma grande tendance à remettre au lendemain et mon autre tendance à une dispersion infinie), voir les progrès puisque je tends, comme chacun d'entre nous, vers le mieux.
Je crois que je reprends le titre d'une femme condamnée par le cancer. On lui donnait quelques mois à vivre, elle a entamé un livre qu'elle a arrêté au terme du sursis qu'on lui accordait. Ces jours supplémentaires que le médecin ne lui accordait pas étaient sa "nouvelle vie".
Pas de maladie grave (enfin que je sache) en ce qui me concerne, pas de gros problème, un travail bof ni désagréable, ni passionnant ; un fils adorable qui n'a plus besoin de moi ; un conjoint coloc.
J'ai l'impression de passer à coté de moi. Je serais peut-être agréablement surprise si je pouvais enfin me trouver au détour d'un chemin. Sans doute pour ça que j'ai entamé des études. Un peu fou à mon âge mais ça me fait du bien. Enfin ça m'en fera si je tiens le coup ^^