Il y a ce mec, là. Je l'avais remarqué dès le début de l'année. Même si je dois avouer que la première fois que je l'ai vu, je l'ai pris pour une fille. (Mais j'aime cet aspect androgyne.) Au début je ne prêtais pas vraiment attention à lui, même si j'aimais bien son style. Puis il y a eu ces histoires de manifestations... Je ne sais pas dire à quel moment j'ai commencé à m'intéresser de plus près à cet être. C'est comme si j'avais une sorte de trou noir. Il y a eu cette fois où il est venu manger avec nous, au self, parce qu'il connaît plutôt bien une de mes amies. Je pense que ça a réellement commencé là, mais j'ai l'impression de m'y être intéressée plus tôt, comme inconsciemment... Toujours est il que pendant ce repas, j'ai a peine osé le regarder, j'ai pas voulu y prêter attention, et pourtant, quand il est partit, avant nous, j'étais un peu déçue, j'aurais voulu qu'il reste un peu. A moitié inconsciemment encore, je voulais vraiment qu'il vienne avec nous, en fait. Ca c'était à la fin de la semaine du 11 octobre, le vendredi ou le jeudi, je ne sais plus. Le lundi... Je me souviens qu'il était déguisé en grand-mère pour ces manifs, et que j'ai voulu prendre mon amie en photo (celle qu'on a en commun), et comme il était avec elle à ce moment là, je lui ai timidement proposé de se mettre sur la photo également. Toute la journée j'ai cherché à l'apercevoir. Le soir après la manif en attendant l'heure du car, j'ai eu la chance de rester avec lui (ainsi que 3/4 autres amis). On s'échangeait des regards timides, c'était "marrant" et gênant à la fois. Mais j'étais contente. Quand il a fallut partir, j'étais vraiment pas bien. Le lendemain, encore des manifs. Le matin était chiant, le repas dégueulasse (d'ailleurs c'est au début de cette semaine que j'ai commencé à perdre mon appétit, par sa "faute" ? possible..), l'après midi on s'est mis en route pour manifester, a un endroit un peu plus loin que les précédents jours, mes pieds en ont fait les frais... Néanmoins l'allé était fun, je le cherchais encore, et il était tout près cette fois. Une fois là bas, je ne l'ai vu que très peu, mais au retour... Au début j'étais avec cette chère amie qu'on a en commun, puis lui il est venu avec nous, donc encore une fois j'étais contente (sachant qu'on avait environ 1h de marche). Puis mon amie a voulu ma musique, donc je lui ai prêté mon mp3, le problème étant que 1 seul de mes écouteurs marchaient.. Je lui ai gentiment dis de le garder, que je n'en avais pas besoin. Elle est donc restée avec mon mp3 et ma musique et s'est progressivement détachée de nous pour rester en retrait, ce qui fait que je suis restée seule avec ce cher garçon. J'étais contente, c'était un moment vraiment agréable. On a pas mal parlé, même si comme à mon habitude, j'avais du mal à trouver quoi dire, engager la conversation et la poursuivre... J'ai quand même aimé être avec lui à ce moment là. Le soir en attendant le car était un peu semblable à celui du lundi. Mercredi, je ne l'ai vu que très peu (voir pas du tout ? je ne sais même plus), ah si, je ne sais plus ce qu'on a fait le matin et j'ai pas du le voir vraiment mais l'aprem, n'ayant pas voulu rentrer chez moi, notre amie commune a accepter de rester avec moi. On est allé les voir au Théâtre, il a voulu venir nous parler un moment, mais notre amie commune lui a conseillé (fortement) de retourner avec les autres, car l'assistant qui leur fait les cours de théâtre l'aurait engueulé et nous avec... Dommage. Le jeudi. Ah. Sans doute la meilleure journée de la semaine. Le matin pour les manifs on est pas allés trop loin cette fois, juste descendus en ville à un carrefour crucial pour faire du blocus filtrant. Juste avant le départ, j'ai trouvé le moyen de brancher l'adaptateur (de notre amie commune, amen, on dirait qu'elle fait tout pour moi) pour brancher 2 casques à un seul mp3 sur le mp3 du garçon en question. D'ailleurs, il m'a replongée dans le métal, je n'en avais pas écouté depuis 2 ans. (Ce qui a contribué a ressortir les démons du passé, mais ça c'est presque une autre histoire) Nous sommes donc restés exclusivement ensemble toute cette matinée, j'étais donc une fois de plus très heureuse. Le midi, j'étais seule avec une amie pour manger et je n'aime pas quand on est que 2.. J'ai demandé a ce cher garçon si on pouvait pas se joindre à lui et les gens avec qui il mangeait, il a gentiment accepté, mais on s'est séparés après le repas. Néanmoins, aux coups de 13h, je l'ai retrouvé, juste quand je sortais de l'accueil, il sortait de son bâtiment (magnifique hasard)... Je lui ai proposé de remettre l'adaptateur et de nous remettre en musique. Evidemment, il a accepté, c'était repartis pour une aprem en musique. Nous sommes retournés à l'endroit qui était à 1h de marche. On marchait au rythme de la musique, c'était agréable. Puis pour le retour, pareil. 8h de musique dans les oreilles. Plus de 8h en sa présence en une même journée. Je me sentais vraiment bien. Même si, une fois de plus, rentrer chez moi relevait de l'épreuve. Le vendredi, on ne s'est vu que le matin, en musique encore une fois. Mais il a voulu couper la musique à un moment, ce que je comprends tout à fait, parce qu'avec la musique tu es dans ton monde et tu deviens asocial. Ce qui m'a un peu embêtée, voir fait "mal", c'est qu'une fois musique coupée, j'ai eu l'impression de disparaître à ses yeux. Il est allé voir d'autres gens, et moi j'étais comme une gueuse au milieu de tout. Comme si en dehors de la musique, je ne suis rien. D'ailleurs, a cause de cette musique c'est clair qu'on a pas pu énormément parler ces deux jours là.. Enfin bon. Je ne l'ai pas revu l'après midi, a cause des problèmes du matin (blocus qui n'a servis à rien à part faire fuir le monde - d'ailleurs à ce moment là le matin on se parlait à travers la grille puisque lui interne devait bloquer, moi demi pensionnaire était bloquée...), nous n'avons rien fait l'après midi (je veux dire, pas de manif, blocus filtrant, rien), j'étais un peu démoralisée, le midi j'ai même craqué, sous tout ce stress, cette pression venue d'on ne sait où... Je me sentais mal sans vraiment savoir pourquoi. Même si je soupçonne l'arrivée des vacances déjà, qui m'a bien déprimée puisque en ce moment, être seule me rend vraiment mal, j'ai besoin de bouger et de voir du monde.. et de le voir lui ? Sans doute aussi que je me sent mal à cause de lui. Bref, l'aprem avec des amis on est allés faire mumuse dans une ancienne cidrerie.. J'y suis d'abord allée à contre-coeur, mais il s'avère qu'on s'est en fait plutôt bien amusés, même si j'avoue que j'y ai beaucoup moins pris de part de plaisir que les autres. Quand on est revenus, je l'ai revu. Avec sa valise, près à partir... Je lui ai dis aurevoir, même s'il ne partait pas tout de suite. J'ai apprécié qu'il m'appelle "chou", mais j'avais oublié que ça ne signifiait rien (il est familier de la sorte avec un peu tout le monde, en fait). Puis je l'ai revu un peu après, sans rien lui dire de spécial, on était avec les autres. J'avais presque envie de lui sauter dessus pour pas qu'il s'en aille. Puis il est partit. Avec les autres on s'est posés en plan dans l'entrée, puis l'heure à sonné, on est rentrés tous chez nous. C'était les vacances. Je suis déprimée parce que c'est les vacances et que je me sent trop seule chez moi. Et puis à cause de lui et de mon idiotie chronique. Parce que ce mec, je ne le connais que depuis à peine une semaine, et pourtant... Je ne peux me passer de lui, le voir, l'entendre. Je deviens accro à un presque-inconnu. Et ça va surement que dans un sens. Je me sent mal parce que je voulais faire une croix sur ce genre de chose, parce que j'en ai marre de me lancer à la poursuite de l'inaccessible, parce que j'en ai marre de ce que je suis. Être dépendante de quelqu'un ça fait mal. Surtout quand on sait qu'on emprunte une voie à sens unique. J'en peut plus de tout ça. Je suis vraiment cruche. Vouloir être proche de lui.. c'est con. Mais j'ai envie d'être quelqu'un pour lui. Quelqu'un d'important. Et c'est con. Je m'engage sur un chemin semé d’embûche.