J'écrirai en coups de feu

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Archive du journal au 01/08/2019.

Sommaire

Les marionnettes

9 février 2015 à 23h37

Tu l'as gonflé mon ego, tu l'as palpé mon coeur... et maintenant tu y plantes des aiguilles, tu écrases ce qui reste de mon amour pour toi entre tes mains. Les derniers morceaux fendent l'air et s'émiettent ; j'avoue aussi être un des géniteurs de ce fruit, j'avoue c'est grâce à nous qu'il a poussé, chéri. Et je suis le noyau de cette machine que tu débranches sans te presser, je suis la rouille sur les chaînes de l'engrenage. S'il te plaît laisse-moi tomber sans te retourner !

Lâche-moi sans plus me promettre que je remonterai. Tu lisses mon corps du regard mais tu ne verras jamais rien au travers, tu vis à l'autre bout du monde et chaque jour tu visites un pays de mon coeur. J'ai les menottes aux poignets et une boule dans la gorge - tu mens bien. J'ai beau faire tourner cette phrase dans mon crâne, les coeurs n'ont pas d'oreille. Je n'entends rien et toi tu n'écoutes même pas. J'y crois toujours, pourtant quand je l'écris, ma gorge se serre et lorsque ton nom s'affiche à l'écran, je frissonne.

On se tient l'un et l'autre par les doigts comme des marionnettes et par pitié, je ne veux plus me sentir prisonnière. Et tu sais, on n'a rien en commun - pourtant quelque chose me lie à toi : nous. Je te prendrais dans mes bras si seulement je pouvais. Oh si seulement tu savais à quel point le soir, je pense à toi. À quel point tu me déçois, à quel point j'ai envie de couper ces fils que tu tiens.
Prashant, tu es quelqu'un de bien. Je t'aime, et tu sais c'est dur à croire car oui, tu es un oxymore.

Les mots ont fugué

22 mars 2015 à 2h06

Aujourd'hui les mots ont fugué, ils habiteront vos coeurs
Ils tiennent déjà le mien, wow petits, calmez vos ardeurs
Car je suis en verve, pendue aux lignes depuis cette nuit,
Ce soir que j'ai passé à platiner rimes et inspi

Je les laisse me titiller le bout des doigts sans rien dire
Oui, l'écriture est un poison dans mes phalanges, ou pire ;
C'est un présent de Dieu que je n'ose plus déballer,
C'est un oiseau qui sans ma plume ne pourrait pas voler

Je voudrais être Narcisse, m'amouracher de mon reflet,
Ce second moi dont je n'arrive plus à coudre les ourlets.
Donnez mon âme, rendez mon aiguille et vendez mon art
Mon coeur se déshabille, c'est une chienne qui fait le trottoir

Je me couche fendue en deux sur le papier
Des tâches noires au coeur et de l'encre sur l'épée
J'ai les mots qui choient dans les tranchées
Et mes doigts qui pillent, qui tuent à main armée

La junkie des lettres

22 mars 2015 à 15h13

"Tu n'écris plus comme avant alors non, je n'y crois pas. Un écrivain est quelqu'un qui s'intéresse à ce qui l'entoure, qui lit et qui gratte plusieurs pages chaque jour."

"Ce n'est pas un métier."

On parle comme si l'écrivain n'était bon qu'à réécrire le monde et à réveiller en nous les plus beaux fantasmes. Ceux qui écrivent ne sont que poussière, illusion ; l'écrivain donne alors naissance aux rêves mais ne les vit jamais. Ils observent et sont curieux sans jamais se contenter de rien - ils doivent être ouverts d'esprit. C'est ainsi que ma mère pense, je crois ; cela m'a rendu triste quand j'ai su qu'elle me trouvait inculte et incapable de réussir. Elle pense qu'aller en L ne me plaira pas et que je ne peux même pas m'imaginer entrer en S. Pour être sincère, j'écoute ses conseils mais elle parle de ce que j'écris sans y jeter un coup d'oeil. "Tu n'écris rien ces jours-ci. Et quand c'est de la fiction, tu ne fais aucune recherche avant ! Tu manques vraiment de culture générale". Et si c'était le cas, putain, où est le rapport avec la filière que je prendrai l'année prochaine ? Prétention ou non, je veux être écrivain et je compte m'y donner corps et âme pour y parvenir ! Maman aurait dû ne rien dire - à ce que je sache, elle n'écrit pas et ne sait donc pas ce que je ressens. Elle ne sait pas que depuis février dernier, je pleure dans mon lit le soir : je suis en manque. C'est comme si j'avais la cigarette mais pas de briquet pour l'allumer ; je n'arrive pas à écrire et c'est à partir de là que les cauchemars ont hanté mes nuits. Ma mère ne comprend pas à quel point j'ai l'impression de mourir quand je n'écris pas. Et si ce n'était pas important, je ne me serais jamais énervée sur elle - cela me rend nerveuse alors quand elle a remué le couteau dans la plaie, je n'ai pas pu m'empêcher d'être sur la défensive. Qu'est-ce qu'elle croit, que je me la joue à la vieille fille sans talent qui croit un jour qu'elle va percer ? J'écris car j'en ai besoin, c'est tout. Ce n'est pas pour aller mieux, c'est pour aller bien. J'ai seulement pris l'habitude de laisser mon esprit vagabonder au gré des phrases depuis que je suis enfant, et aujourd'hui, j'écris le sourire aux lèvres tant cela me soulage.

Je joue mon orientation cette année, mais sérieusement, écrire de la prose toute ma vie n'est pas mon objectif. C'est bien plus profond que cela, c'est mon rêve de petite fille, c'est une idée qui vient des tripes autant que du coeur. Je suis amoureuse de cette plénitude dans laquelle les mots m'enferment, j'aime ces cloisons autour de moi qui se forment ; je voudrais rester ici à écrire des millénaires encore, juste pour savoir si les auteurs rendent bien les choses vivantes pour toujours. Il y a une phrase magnifique qui dit qu'un écrivain amoureux de nous pourra nous faire vivre éternellement. L'homme que j'aime réussit à faire de moi une femme aussi accro à lui qu'à l'écriture. J'avoue avoir eu peur de faire un choix entre les deux ; et c'est en parti à cause de cela que j'ai cessé d'écrire. Le temps que je passais à relire mes vieux chapitres s'écoule aujourd'hui sur le tic-tac de nos deux voix au téléphone. Mais la nuit dernière, alors qu'il me manquait comme jamais, j'ai eu les mains qui picotent et je me suis souvenue que l'inspiration était la plus grande nyctalope que je connaisse. Alors avant que le jour ne se lève, j'ai allumé mon ordinateur et depuis je redécouvre un bonheur nouveau, une jouissance où pourtant je suis seule. Je crois me trouver à l'orée de cet apogée, de l'équilibre que je recherche depuis des années sûrement... je n'arrivais pas à profiter de ma vie en ayant un crayon à la main, mais il suffit de ne plus espérer : maintenant, j'oserai. J'écrirai sans écouter ma mère - car à l'entendre, on croirait qu'à présent, elle aimerait me voir bosser mes textes toute la journée. Elle ne sera jamais satisfaite de ce que je fais et je le réalise enfin. C'est horrible parce que j'essaie de la rendre fière, en vain.

Maman ne réagissait pas du tout ainsi il y a quelques mois, au contraire. Elle rêvait de me voir sortir, elle disait vouloir m'emmener chez un psychologue tant l'écriture me bouffait la vie et pourtant au départ, j'étais bien. Je passais mes soirées à lire les poèmes de Bashung, les lettres de Lil Wayne et de Gustave Flaubert, avec mon bloc-notes à la main car l'envie d'écrire me prenait toujours. De l'autre côté, maman s'inquiétait de toujours me voir à la maison et c'en est devenu un complexe tant elle me le répétait : j'avais peur d'aller dehors, je me sentais de trop et la seule personne à qui j'envoyais des messages était mon futur moi. Ma petite soeur passait ses après-midis avec ses amis et croisait les miens ; elle a commencé à me faire des réflexions et à se ficher de ma gueule. Je me souviens d'une fois où elle a déchiré un de mes textes et d'une autre où elle a insinué que depuis petite, je faisais semblant d'écrire et que je pétais plus haut que mon cul. Elle sait cuisiner, chanter, elle est jolie, plus grande que moi ; je ne lui ai rien demandé mais elle m'attaque, encore et toujours, sur mon besoin d'écrire. C'était une passionnée de cuisine, je sais tout juste faire cuire des pâtes, j'aimerais apprendre mais jamais je ne lui ai dit quoi que ce soit. Je me fiche de son ressenti quant à l'écriture, ce sont ses goûts mais je suis sa soeur... Elle ne respecte pas ce que je fais et raconte à ma mère que ce que je produis n'est pas si bien que cela alors qu'elle ne sait pas lire. Franchement, elle a treize ans et peine même à lire un Petit Ours Brun (je jure qu'elle a dit ça sur le ton de la rigolade une fois, mais c'est abusé n'empêche) ; pourtant elle est là, à juger mes textes - qu'elle n'a pas le courage de lire.

Quand j'étais élève de troisième l'année passée, je suis restée cloîtrée chez moi des jours entiers - mes écouteurs, les feuilles et mon stylo étaient ma drogue. Et en junkie des lettres, je ne sortais jamais dehors sans mon quota de lignes blanches à remplir. Ma mère m'a fait comprendre que c'était invivable pour moi et mes amis : ils se sentaient délaissés car il manquait quelqu'un à notre bande. Quand ils prévoyaient de sortir, je prétextais être absente ou malade pour m'enfermer dans ma chambre avec les mots. Je ne peux toujours pas me passer de ces derniers, mais à l'époque cela m'avait rendue insomniaque tant j'y pensais. Ce sont mes protégés, mes enfants, mon refuge. Il y en a qui se roulent des feuilles pour aller mieux, moi j'écris dessus pour graver mon passage sur Terre à tout jamais. Je crois que dans le livre "Nos étoiles contraires", c'est la seule question qui a attiré mon attention. Se faire oublier un jour me donne la chair de poule... et pourtant, à quoi bon essayer de se tailler un nom quand on sait déjà qu'il le sera sur notre tombe ?

L'Ours qui vivait en Inde

22 mars 2015 à 23h14

"You look so cute baby ;
you look like a doll on every picture you take."

On voyage par la voix des gens et la sienne m'emmène encore plus loin qu'il ne l'est réellement. Ce garçon est merveilleux et même si c'est le cas, je n'ose dire à personne la romance que je vis avec lui. Tout me semble tellement beau depuis six mois ! Il ne parle même pas français, habite dans le Maharashtra en Inde et pourtant le feeling fait que l'on s'entend bien. Le mélange de nos cultures nous fait apprendre chaque jour sur la vie de l'autre ; j'ai l'impression de lier l'utile à l'agréable. Je deviens bilingue et comme il m'apprend le marāṭhī et l'hindi, le domaine de la communication commence à me plaire. Il a vingt et un an et me narre toujours la vie qu'il mène lorsque je l'appelle.

Au bout du fil, j'entends les motos et les voitures vrombir, les coqs pousser des cris et je sens presque les odeurs - c'est comme si j'étais là, lovée dans ses bras. Notre complicité s'est créée rapidement, avec une confiance qui tend à s'endurcir un peu plus chaque jour. Il s'occupe de moi comme un père, il craint de me savoir triste alors qu'on ne s'est jamais vus. Je tiens à lui autant qu'il tient à moi et c'est bien pour cela que j'ai honte de trop en parler ! Le pire, c'est qu'avant de le connaître, j'étais la première à cracher sur les relations à longue distance : "c'est des gamineries, on n'est pas amoureux, on ne ressent rien... et puis l'autre nous aime souvent pour notre image, ce n'est pas de l'amour !".

Il y a six mois pourtant, j'ai craqué pour sa voix ; je l'ai appelé sans vraiment savoir pourquoi, et ces trente secondes au téléphone ont changé ma vie. Ce jour-là, je suis arrivée en cours le sourire aux lèvres, un sourire débile que tout le monde a fait remarquer. Nos délires me font éclater de rire, il est trop fort quand il essaie de répéter ce que je dis en français ! Il est lui-même, il est fou, il est chiant, il m'écoute et me fait penser à un père, c'est mignon à m'en donner les larmes aux yeux parfois ; il parle tout le temps alors nos conversations ne ressemblent à rien, on se moque, on se taquine, on se parle de nos amis. Il me fait penser à un ours, cela me donne envie de l'enlacer. Et pour lui, je ressemble à une petite poupée.

Sweet bear et baby doll sont les plus beaux surnoms du monde, ahah ! Donc, je disais. Sa voix, oui sa voix. Je cours sur le globe au travers de son ton mielleux et de son petit accent indien. Il me tire hors de mon lit français et me fait visiter le monde. Et son sourire est l'un de ceux qui me fait croire en la magnificence et en la grandeur de l'univers ; il me suffit de penser à cet homme pour m'en aller loin. Il me redonne espoir, il est mon tout et quand j'ai su que certains couples réussissaient à se voir un jour, je suis heureuse. En attendant, ne soyons pas cons et profitons du moment présent sans nous poser de questions. Il y a eu plein de disputes, du doute venant des deux côtés mais l'amour reste réciproque et pour rien au monde je ne voudrais que ces petites joies me soient dérobées.

Ma chère maman, je vole

29 mars 2015 à 13h11

"Nous sommes dans le ventre de la bête et elle avortera"
Lil Wayne a dit cela dans une de ses lettres de Riker's Island et dans sa chanson Abortion aussi, je crois. Gone til November. J'ai hâte que ce livre sorte enfin, j'attends depuis un an de voir si monsieur Carter a perdu la main ou non ! Mais à en lire les paroles de ses dernières chansons, il reste toujours l'auteur aux métaphores magiques. Cela me guérit carrément de lire le texte "The woman on the picture", qui pour moi est le symbole de l'imagination même. Je pense à Bob Marley à chaque fois que j'écoute du Lil Wayne ; pourquoi les gens se souviennent-ils de leurs erreurs, de leurs statuts de drogués et des plus gros joints qu'ils ont fumés mais rarement de ce que leur art exprimait ? Je crois qu'aucun chanteur n'égale le rappeur dans Georgia Bush et personne sur Terre ne pourrait se lasser de jouer Buffalo Soldier de Bob Marley. Alors je n'ai jamais compris pourquoi passer nos journées à stalker les comptes Instagram et Twitter de célébrités en espérant parfois leur trouver des défauts nous faisait autant plaisir. Et même si je déborde parfois de méchanceté, c'est après y avoir réfléchi que j'espère arrêter de faire du mal aux gens par mes plaintes et mon ton méprisant.

Chaque jour en me levant, je me fixe l'objectif de ne juger personne sur leur apparence physique - car les gens qui me font des réflexions me soulent, je préfère ne pas rentrer dans leur jeu. Hier après-midi, j'ai essayé une robe dans une boutique où les vendeurs m'ont donné envie de vomir. En sortant de la cabine, j'ai lui ai tendu mon article en lui disant que cela ne m'avait pas plu. Et ce connard a lancé à son collègue en me jetant un coup d'œil :
- Eh, y a une gamine qui est sorti de la cabine, tu t'en occupes ?
C'était presque trop peu original de m'appeler "gamine" - on est d'accord, dans ce contexte-là, "une gamine" équivaut à "une enfant" ? Le pire est qu'il ne se foutait pas de ma gueule, il était sérieux et pensait que je n'étais qu'une petite fille. Qu'il aille se faire voir ! Je suis majeure dans un peu moins de deux ans à présent, et on me prend pour une fille de douze ans. Mes parents essaient de me réconforter en me disant que plus tard, je paraîtrai très jeune ; mais en attendant, on me marche dessus et les garçons me regardent de travers quand ils voient que je porte du rouge à lèvres ou des talons ("t'as vu la meuf ? Elle a douze ans"). Cela me fait du mal et je ne comprends pas d'où vient ce putain de préjugé, ils me collent l'étiquette d'une pré-ado alors que je complexe déjà sur ma petite taille. Quand je pense qu'il y a des filles d'un mètre soixante qui se trouvent petites... j'ai presque envie de rire tellement c'est ridicule ! Je devrais heureuse de ne pas être naine et de n'avoir aucune maladie mais j'aimerais qu'on me remarque en bien. Ils disent tous "gamine", "enfant", "naine", "ça va, tu te sens pas juste un peu trop petite ?" mais je suis loin d'avoir un caractère naïf. Ma prof de danse et beaucoup de gens qui me connaissent depuis peu croyaient que j'étais sur le point de passer mon BAC et que j'avais déjà mon code. Qui croire ?

Et ma mère qui en rajoute toujours une couche au lieu de me respecter. Elle sait que je pleure et que ce complexe me pourrit la vie, mais après tout, sans doute qu'elle s'ennuie. "Tu as vraiment le corps d'une enfant de douze ans !" ; elle s'étonne que je sois parfois jalouse de ma petite sœur - vingt centimètres de plus que moi et treize ans au compteur - alors qu'elle ne cesse de me comparer aux autres filles à la télévision et celles de ma classe. Elle me trouve égoïste, gothique (on m'a déjà dit que j'étais hippie mais alors gothique ahhahah, mes amis ont trop ri... je ne porte aucun vêtement noir, je suis plutôt dans le vert kaki et je me maquille peu), trop peu cultivée, agressive, immature, "un danger" pour ma petite soeur et me trouve absente. C'est pour cela que j'ai décidé de quitter la maison et de vivre chez mon père, histoire qu'elle puisse y penser seule. Demain, c'est son anniversaire et j'adore le cadeau que ma soeur et moi lui avons choisi, je suis sûre qu'elle sera contente ! Mais pour au revenir au sujet, je suis, au contraire de ce qu'elle avance, celle qui a toujours été là pour elle... Je l'écoutais me parler de nos problèmes d'argent pendant des heures et j'étais très présente, elle me croyait trop jeune pour penser que je m'inquièterais ou quoi ? J'ai l'impression de m'égarer, je voulais écrire quelque chose de joyeux aujourd'hui...

On ne pourra sans doute jamais fendre les nuages des bras ; même aussi haut que la lune, les hommes n'ont su que marcher. Et vous avez l'écrivain, dont les ailes n'ont pourtant qu'une plume, qui y croit encore. J'ai seize ans depuis vendredi dernier mais l'idée de faire de l'écriture mon métier ne me quitte pas. Alors je continue à gratter en me disant que mes proses auront un jour leur place au creux d'un livre. J'y pense tous les soirs - cette nuit, j'ai rêvé rendre quelques chapitres d'un roman à un éditeur, qui se révélait être mon professeur d'arts plastiques. Quand je croise ce dernier en ville, il me demande toujours si je continue à écrire. Il a l'air heureux de voir que je ne m'abrutis pas sur les sons de Gradur et que j'ai quelque chose de vrai auquel me raccrocher quand personne n'est avec moi. Le meilleur dans tout cela, c'est qu'il a raison. Cette sensation d'invincibilité est délicieuse, je trouve ! Je déverse tout dans mes paragraphes qui semblent pourtant ne porter en eux rien que des mots. Il y a aussi une partie de moi qui y plonge, certes mon style est encore timide mais grâce à lui, je n'ai peur de rien. Ma passion a radié de mon cœur un bon nombre de gens : ce n'est qu'en écrivant un texte que j'ai oublié Adil, un garçon que j'ai aimé pendant trois ans. Il est facile d'enserrer des sentiments au milieu des peurs quand elles sont écrites noir sur blanc. Alors ma chère maman, même si j'ai encore peur de cette décision, je vole et je m'en vais chez papa dans quelques jours.