Survivre

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 01/08/2019.

Sommaire

Ecrire

29 octobre 2014 à 17h48

Depuis combien de temps je n'ai pas écrit ? Je me le demande.

J'ai l'impression que cela fait une éternité. J’omets naturellement les feuilles épuisées et rongées d’encre utilisées dans le but d’encrer dans mon esprit des leçons interminables, ainsi que celles supposées m’amener à quelque réflexion philosophique de cadre académique.
Oui, quand j’écris ici le verbe écrire, je l’entends au sens de sentiment, et pas seulement de verbe. Ecrire pour moi, écrire pour révéler, pour libérer, pour partager, aussi. Car étrange est ce principe de journal en ligne. Moi qui croyais que cela ne me serait jamais venu à l’esprit, avec mes tendances anticonformiste et mon amour de la plume. Voilà que j’échange ma plume contre mon clavier.

Peut-être pour un très court moment, mais tant qu’à être diariste en ligne, autant permettre aux autres de lire ce que j’écris. Nous nous retrouvons donc tous ici ? Âmes maltraitées à la recherche de ce je ne sais quoi ? Serait-ce notre fontaine de jouvence, ce site web ? Je suis d’avis que l’on peut effectivement trouver un exutoire au travers de l’écriture.

Et je suis d’avis que je ne suis pas seule à penser cela. Quoi de plus frappant qu’une pensée transmise par écrit ? Bien que les mots ne pourront jamais entièrement traduire une pensée ou l’élévation d’une âme, malgré les limites du langage, chaque chose à sa finalité.
J’inaugure donc mon premier journal spécial WWW. Philosophe en herbe, penseuse avertie, croqueuse de mots et critiqueuse du monde, la finalité de ce journal subsiste en un étalage peut être exhaustif mais pas pour autant barbant, de ce à quoi peut ressembler la vie d’un être trop jeune pour sa peau.

Car sous ma carapace et sous ce que l’on observe bouillonnent mes pensées perpétuellement en effusion, qui ne s’arrêtent même pas la nuit. Petit zèbre qui ne peut se mêler aux autres animaux, il m’a fallu m’accrocher pour m’intégrer à la jungle hostile du dehors. En outre je ne consens pas toujours à ce que l’on m’impose. La vie est une lutte perpétuelle… pour la survie, cependant.

Survivre. Un bien grand mot. Celui qui résume notre condition à tous. Un animal possède son instinct pour survivre, et nous, qu’avons-nous ? Une raison suffit-elle ? Et que se passe-t-il alors quand on ne désire pas rentrer dans le moule ?

On coule. On se noie, comme un bateau en proie à la tempête. Comme l’ouragan qui déchire ses voiles et abat le grand mat. Et les cruels corbeaux alentours se jettent sur votre corps qui se meurt. Ils sont affamés, masquant leur soif de chair par une curiosité morbide, vêtus d’une apparence d’aide doucereuse. Pour mieux creuser votre charogne ensuite.

Dans un monde où il faut se battre, j’ai trop longtemps lutté sous ces eaux glaciales.

C’est avec le teint cadavérique et le corps glacé que j’ai refait surface il y a quelque mois. Comme sortie d’un coma, traumatisé, convalescente, j’ai redressé mes voiles petit à petit. Lentement et avec difficulté, il m’a fallu tisser de mes mains des voiles assez solides pour reprendre le large.

Aujourd’hui, je teste enfin mon nouveau navire et je lève l’ancre.
Aujourd’hui enfin, j’écris.

Je ne pense pas être déjà guérie. Les vagues qui frappent mon armature me font toujours mal, et je suis sans-cesse sur le qui-vive. Les nuages ne partent jamais bien longtemps, c’est toujours le calme avant la tempête.

Il reste cependant une chose que je sais. C’est que les gens blessés sont les plus dangereux, ils savent qu’ils peuvent survivre.

Majorité

29 octobre 2014 à 20h00

Dans la majorité des cas…. Ils disent tous que rien ne change.

Mais soyons honnêtes, juste cinq minutes, l’évocation même de la majorité, ça fait quelque chose.
Car qui dit majorité, dit âge adulte.

Je persiste à croire que les adultes persistent à croire que la majorité des jeunes majeurs ne sont pas majeurs dans leur tête, mais toujours adolescents.
Pauvres jeunes gens. Je ne pense pas que ce soit mon cas.

En réalité, je ne me suis jamais considérée comme une adolescente. Enfant, je l’ai été, mais dès le début de l’adolescente, je me suis plutôt sentie… Une sorte d’alien. Perdue dans un monde étranger.

Et le pire de tout, était que la question qui me revenait le plus souvent, était celle qui disait : pourquoi serait-ce moi, la plus différente de tous ?

Après ma crise, on m’a annoncé que j’étais définitivement une mémé avant l’âge. Une mémé, pas à cause des vêtements, du timbre de voix, de la carrure, mais de bien autre chose : de mon cerveau.
Je m’excuse tant d’avoir un cerveau qui pense… C’est lourd et difficile à assumer, quand on évolue dans un milieu ou l’éloge de la critique subsiste. Vous savez, ce milieu qui se nomme collège, et ou la persécution élève au rang de super héros celui qui arrivera à vous faire pleurer le plus ?

Bien entendu, on a des amis qui ne nous jugent pas, et c’est l’avantage. Comment survivre, sinon ? Mais les choses semblent se compliquer au lycée. Finalement, au vu de ce que j’ai vécu, je pense que c’est l’espoir de les voir évoluer entre la troisième et la seconde, qui est bel et bien brisé dès l’entrée au lycée, qui fait le plus mal.

Je ne suis pas de celles qui ont été persécutées, mais plutôt de celles qui se sont senties isolées, à l’écart, jamais à sa place. Le pire fut au lycée. Comment expliquer à ses amies que pourtant on aime, le fait que l’on continue à… S’ennuyer.

L’ennui. C’est le pire. Mais j’y reviendrai.

Aujourd’hui je tourne une page. Je referme un livre qui contient des souvenirs trop douloureux pour moi. Je déchire toutes ces photos, tous ces visages maigres et effrayants, je jette tous ces vêtements dans lesquels je nage, je dis au revoir à ces inconnus et je respire un grand coup.

Ma rentrée s’est bien passée, merci.
Espérons que cela dure.
Ma voile a tenu jusqu’à présent, et je tiens le mat. Tachons de ne pas chavirer.

Dans seize jours, ce sera ma majorité. Croisons les doigts, pour cette nouvelle vie qui commence, et oublions les mauvaises années.

Hypokhâgne

30 octobre 2014 à 16h56

Et puis, vient la fin. La fin d’une année médiocre et qui paraissait interminable à mes yeux. Un baccalauréat obtenu mention très bien, après environ vingt kilos de perdus. Du sang, des larmes, des cigarettes, et un diplôme. Et après ? Que se passe-t-il après ?

On dit au revoir à tous nos proches, à nos amies qui partent à la fac, tandis que, non seulement on fait le saut vers les études supérieures, mais en plus on se dirige vers une classe préparatoire. Les fameuses. Celles qui sont dites élitistes et qui vous sapent le moral. Celles qui sont connues pour mener à des dépressions et à des suicides, et je ne citerai pas le nom du lycée qui fait concurrence au mien en terme de classe préparatoire, et qui fut sujet à ce genre de choses.

Non, non, le mien est clean, je vous rassure. Mais il n’empêche que ce fut un saut. Depuis une falaise immense tandis que je m’agrippais à ma bouée depuis le début de l’année en essayant de me sauver de la tempête. A nouveau je ne savais ou j’y allais, et pourtant, j’étais sure de mon choix. La fac, je ne voulais pas. Je ne pouvais pas. Me fondre dans la masse d’élèves dont la moitié ne savaient pas pourquoi ils avaient choisi ladite matière, ça n’était pas pour moi. Côtoyer des professeurs sans passion et sans ambition pour leurs élèves, ni pour eux même, et qui ne valent pas mieux qu’un gramophone, non merci.

J’ai préféré aller en hypokhâgne. Un nom barbare, mais qui veut simplement dire : première année de classe préparatoire littéraire. Et pour faire quoi après, me demandez-vous ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est que j’ai choisi l’option histoire de l’art. Mais votre question est stupide, sans vouloir vous offenser.

Car qui sait ce qu’il veut, et ce vers quoi il tend ? Personne ne sait jamais ce qu’il veut. Après tout, les gens ne prennent jamais un chemin à sens unique, ils sont sans cesse en train de changer d’avis, de filière, et quand bien même ils sont déterminés, il y aura toujours un petit quelque chose qui viendra dévier leur route.

C’est donc après avoir souffert de nombreuses années qu’il me semble que je commence à peine à me trouver une place en société. Je me teste à nouveau, et je teste cette fameuse classe prépa. Si personne ne peut m’avouer si le mythe est bidon ou non, alors je le ferai. Si personne ne peut me dire si vraiment elles sont de conception élitiste, et si vraiment elles sont l’enfer, alors, je me forgerai mon avis.

Pour vous rassurer, je vous dirai que je ne suis pas encore lame de rasoir en main au bord du précipice. Je vais même plutôt bien, et le rythme de travail n’est pas encore infernal. Non, Dante, tu ne peux pas te permettre de peindre les enfers de ma LSH.
Pas encore.

Des professeurs au-dessus même de leur piédestal, il y en a. Mais pas de là à nous pousser au-delà de nos limites. Des gens qui vous parlent de manière on ne peut plus soutenue avec un vocabulaire qui semble parfois difficile à comprendre, il y en a aussi. Une classe pleine de bisounours ou tout le monde est gentil les uns avec les autres et cherche à se connaître, c’est également le cas. Mais soyons honnête : cela ne vaut-il pas mieux qu’une compétition incessante et des nerfs prêts à se rompre à tout moment ?

Je pense que cela vaut mieux. Je pense que je suis bien tombée. Je pense que je devrais continuer à penser ainsi, car si je me mets à penser autrement, alors cela voudra dire que tout dégénère.
Ce que je ne veux pas.

Les vacances touchent bientôt à leur fin, et le travail continue. S’il n’y en avait pas, je mourrais d’ennui. Oui, c’est ainsi que je relativise.

Je comprends aussi une chose : c’est que dans la vie, tout est une question d’équilibre. Tant que je travaille, je ne meurs pas d’ennui. Tant que je sors, je ne meurs pas de travail.

Reste à poser le tout sur la bonne balance.

De rage et d'acier.

30 octobre 2014 à 21h27

Sommes-nous donc tous voués à la souplesse et à la discipline ? A l’obéissance et à la rigueur ? Sommes-nous tous fait pour entrer dans le moule de la société ? Pourquoi doit-il être écrit quelque part que « tu seras un homme, mon fils » et que « tu seras une femme, ma fille » ? Pourquoi doit-il être promis que « tu iras à l’école et tu réussiras », ou que tout simplement « tu obéiras ».

Non. Pourquoi l’homme, pourquoi la femme ? Pourquoi l’étude ? Pourquoi la vie et le travail ? Pourquoi l’entente, pourquoi la mésentente ? Pourquoi les choix, et pourquoi l’indécision ?

Et pourquoi toutes ces questions ?

Après tout, elles sont vaines et vides. Inscrites dans un espace immatériel, ou tout vibre sur un clavier pour se retrouver ensuite sur la vague du HTML. Dans quelques années, tout sera oublié, effacé. Même si l’écrit subsiste, qui sera là pour représenter le fond de ma pensée ? Mes mots ?

Important, les mots, mais si personne ne les comprenait ? C’est pour cela qu’il nous faut être clairs, tous autant que nous sommes. Des mots, ce ne sont pas des lettres enfilées en brochette qui sonnent bien dans la bouche d’un homme. Des mots, c’est la transcription de ce qui est au fond de toi. C’est ton âme, ta pensée, ta raison, ta vie. C’est ta peine, ta haine, ta tristesse, tes faiblesses. C’est ton humeur, ton caractère, tes envies, tes dégouts. C’est ta rage.

C’est de la pensée matérialisée. Et cette pensée, je la délivre sur fond immatériel nommé Internet. Et je m’adresse à tous. Erudits ou non, obéissants ou indisciplinés, téméraires innocents et malheureux ignorants.

Et dans mes éclats d’âme, dans mes coups de gueule, je me demande pourquoi nous sommes tous ici, à errer. Je me dis que les plus grands sont aussi perdus que les petits. Que les adultes sont encore des enfants. Que les grands écrivains cherchent eux-mêmes des réponses, que les politiques chercheront toujours des solutions.

Ainsi nous sommes tous à la recherche de. Et il n’existe aucune certitude, car nous n’aboutissons à rien. Et si certitude il y avait, elle serait la suivante : nous sommes certains de ne jamais avoir de solutions.

Loin de moi l’idée de dire que tout est vain. Loin de moi l’idée d’un stoïcisme absolu. Espoir est père de toute chose. En outre la situation n’est pas immuable. Bien qu’elle ne paraisse toujours en mouvement, insaisissable.

Mais au fond… N’est-ce pas cela qui est bien ? Lutter pour des solutions qui permettront de figer notre trou noir un petit instant, de calmer l’orage. Arranger son pantalon avec une ceinture et recoudre une plaie à la suture ? Tout craque, tout se casse. Rien n’est éternel, mais rien n’est impossible. Et s’il nous faut brûler, crier, saigner, alors nous brûlerons, nous saignerons et nous crierons.

Parce qu’un monde vain est un monde plein d’esprits bouillonnants, plein d’idées. C’est un ventre brûlant prêt à vomir une lutte effrénée. Alors qu’un monde plein d’êtres vains est un monde perdu.

Croyez-vous que nous serions ou nous sommes aujourd’hui, si le sang et les cris n’avaient pas été ? N’est-ce pas justement parce-que les êtres ont été indisciplinés et inobéissants que le monde a pu avancer ?

Pensez-vous toujours que mes questions sont vaines ?

Il n’est plus nécessaire de se borner à forger des moules, monsieur le Forgeron est malade depuis bien longtemps. Les breuvages de monsieur l’Apothicaire n’apaisent plus personne et le géant qui contient cette Terre n’a plus d’anti vomitifs. Et le jour même où nous penserons l’avoir assommé à coup de promesses où de menaces, il restera toujours les mêmes.

Ces questionneurs. Ces êtres perdus. Ces poètes, ces junkies, ces marginaux.
Ces branleurs, ces fouteurs de merde, comme on dit.

Ils seront là, avec leurs idées. Post-1789, post-1968, ils n’auront pas oublié. Ils ne voudront plus du bleu garçon, du rose fille. Ils en auront assez de cette démagogie, de ce mercantile, de ce consumérisme.

Ils en auront assez et ils se dresseront, de chair et de sang, de cris et de larmes, afin de détruire ce barrage de l’aliénation. Ils se dresseront de rage et ils hurleront : Pour la liberté. Les plus téméraires prendront d’assaut les Grand Places, les autres audacieux jetteront scandale sur les Grands.

Qui sait, nous, petits penseurs du net, écrivains en herbe sur monjournalintime.com, peut-être nous lèverons nous aussi, armés de rage et d’acier, et peut-être graverons nous quelque part :

J’écris ton nom.

L'espoir renait des cendres.

31 octobre 2014 à 14h26

Je ne sais pas si je brûle de l’intérieur ou si je renais. Peut-être les deux vont-ils ensemble. Comme un Phoenix, vous savez ? Il faut bien passer par les cendres pour devenir encore plus beau. Eh bien, j’ai l’impression que j’ai trop longtemps gâché mon temps au fond du cendrier. Que je n’ai été qu’une sorte de fantôme pendant toute mon adolescence. Un esprit invisible qui rôdait sans but réel.

J’ai l’impression que quelque chose a bougé au fond de moi. Et j’ai envie de pleurer. Parce-que je suis rassurée. C’est elle, cette minuscule part de moi, qui est toujours vivante et qui se réveille, enfin, à nouveau. Comment je le sais ?

Parce-que je me suis remise à écrire.

Parce-que je me remets à rêver. Même si ça me fait mal, je passe des heures à imaginer, les yeux dans le vide quand on me parle, les mains cramponnées au moindre objet, je souffre et j’espère, j’ai le souffle court, je fabule… Et je vis. Est-ce que c’est cela, l’espoir ?

Et que me faut-il de plus ? Je veux l’arracher, cette part de moi, qui enfin réapparait en moi. Je veux la tirer des profondeurs et l’afficher sur mon visage, je veux la peindre en noir sur ce site, en rouge sur les murs. Je veux la faire hurler, et les faire tous trépigner.

J’existe. Bon sang, j’existe. Je suis enfin là. C’est moi.

Et peu importe qui je suis, comment je m’appelle, j’ai enfin conscience que j’ai bien trop merdé. Mais le simple fait que je recommence à tenir un journal me prouve que je guéris.

Maintenant, j’ai envie de frissonner. D’avoir peur, de trépigner, de trembler, de transpirer. J’ai envie de ressentir. Et tout cela pour l’appeler, pour l’amener à se réveiller, pour qu’elle se dresse devant moi, pour que je me reconnaisse encore plus. Pour que je m’émancipe, que je me réalise. J’ai besoin d’avoir peur.
Vous me direz, ça tombe bien, puisque c’est Halloween. Alors je l’avoue, j’ai en main une quantité extravagante de films tous frais pour la soirée de Manon, ce soir. Elle m’a demandé de passer chez elle afin que l’on mange des pizzas et que l’on tremble à n’en plus dormir.

Et ça me va.

Je ne dis pas que c’est le bonheur parfait. Je dis juste que cela m’a manqué. Que j’ai besoin de me défouler. De me lâcher. De laisser respirer ce monstre qui est en moi. De sortir le Phoenix de la salle de rééducation pour le laisser voler de ses propres ailes. J’ai toujours pensé qu’on avait tous un monstre en nous. Petit, grand, visible ou pas, il est là, il sommeille. Pour certains, il ne se réveille jamais. Pour d’autres, il est toujours présent, et pas toujours en bien. Pour d’autres encore, dans mon cas, il ne peut pas rester enfermé, et il faut le doser. Un juste équilibre très difficile à atteindre.

Mais qu’est-ce donc que ce monstre ? Un brin de folie ? Ou sommes-nous tous des Dr Jeyll ?

Ne croyez pas que je plaisante, je me suis réellement posé cette question. Je ne dis pas de conneries. Il y a réellement chez moi une part qui sommeille, que j’ai englouti, et qui refait surface. Et j’aime ça. Aujourd’hui, je veux brûler, et je veux profiter de cette effusion tant qu’elle est présente.

Ainsi donc une nuit de frousse m’attend en perspective, et je suis impatiente. Mais vous savez ce qui serait parfait ? Un être vivant de sexe opposé, qui vous entoure de ses bras quand vous tremblez.

Enfin, faut pas rêver. C’est juste Halloween, pas un conte de fées.

Relations.

31 octobre 2014 à 19h10

J’y pense trop. J’y pense trop, j’y pense trop, j’y pense trop.

Dans ma tête, ça bouillonne, ça fuse, ça ne s’arrête pas. Ça tourne en rond, dans un sens, puis dans l’autre. Et puis un cercle, ce n’est pas une infinité de points ? Si ? Alors merde, tous les points s’échappent, ils clignotent, ils me perturbent, avec leurs formes bizarres. Mais qu’est-ce que c’est ? On dirait des mots… Ou des visages. Ou alors des questions.

Si ce sont des questions, alors il y a écho. Je l’entends dans ma tête. Entre mes deux oreilles comme si j’étais une boite vide, il résonne et ne s’arrête jamais. Il est brutal. Et doux à la fois. Mais je ne suis plus sure de rien.

Peut-être est-ce un visage. Mais alors il est flou. Indéterminé. Je crois que c’est un homme. Je ne sais pas de quelle couleur sont ses yeux, ni ses cheveux, ni même sa peau. Je ne sais pas à quoi ressemble son sourire, ni quelle est la forme de ses lèvres. Est-ce qu’au moins, il sourit ? Putain, je suis si perdue ! Et pourquoi il ne veut pas se montrer, hein ? Ou est-il ?

Quand j’y pense, j’ai envie de tout fracasser par terre. Ou de me jeter contre un mur. D’y frapper la tête un millier de fois jusqu’à ce qu’il en sorte, lui. Qu’il apparaisse devant moi et qu’il me dise : je suis là. C’est comme dans le métro, ça. Comme dans le bus. Comme dans le tramway. C’est lui que tu observes, c’est tout le monde, ou personne. Et à l’intérieur, je hurle : regardez-moi, j’existe ! Et il s’en va.

Ce n’était pas lui.

Et quand alors il n’y a plus personne, que le vide et la fatigue se font ressentir, ce ne sont plus des mots, des visages, ou des questions. C’est une affirmation à laquelle je me refuse de croire :

Peut-être que finalement, tu n’existes pas.

C’est triste, non ? Peut-être même qu’il n’a jamais existé, celui-là. Et s’il existe, alors le jour où je le rencontrerai…. Je crois que je l’insulterai.
Vous trouvez ça drôle ? Moi pas. Imaginez donc une femme de presque dix-huit ans qui ne le connait pas. Quel ennui, quelle solitude. Hormis les cours et les amis, tout est si banal ! Je ne demande pas un putain de conte de fée, ni même une type qui sent l’eau de rose, non. Juste un peu d’attention. Je veux que cette image abstraite et imparfaite de ce gars-là se matérialise pour de bon. Je veux sa peau, sa chair, son regard. Je veux son visage, ses lèvres, ses mains. Je veux savoir. Je veux savoir s’il est là pour moi.

Mais…. Peut-être que finalement, tu n’existes pas.

Je sais ce que vous pensez. Moi qui croyais lire un truc intéressant, voilà que je tombe sur le journal banal d’une gamine qui rêve du prince charmant.

Absolument pas. Je ne veux pas un prince charmant. Je ne veux même pas un copain. Quelqu’un avec qui me prendre la tête à longueur de journée, qu’il soit là ou pas, quelqu’un pour qui je me ferai un sang d’encre une fois loin de lui, et avec qui je serai bougrement timide ? Non merci.

On ne cherche pas une personne pour l’aimer. Je crois qu’on est à la recherche de l’amour lui-même. C’est pour ça que son visage est si flou dans ma tête. Parce-que ce que je cherche, ce n’est pas un homme. C’est un torrent, c’est une lame qui lacère, un fer qui laisse des marques. C’est quelque chose qui effleure, qui touche, qui brule, et qui peut être un jour s’en va.

Mais c’est quelque chose qui existe.

Et qui, en l’occurrence, se cache loin de moi.

Alors oui, je veux bien être patiente, je veux bien. D’autant que j’ai déjà expliqué les inconvénients de ce qu’on appelle un copain. Mais que fait-on quand cela vient du plus profond de soi ? Excusez-moi, mais je ne crois pas pouvoir chasser ce qui me paraît être un besoin naturel. Je ne crois pas que l’homme soit fait pour la solitude.
Et bien que je recherche plus le sentiment que la personne, ce qui est le cas de beaucoup d’entre nous sans même le savoir… Je n’ai pas d’autre choix que d’avouer, qu’il n’est pas là.

Je veux quelque chose que je ne veux pas, mais mon corps parait le réclamer sans cesse. Je n’arrive même plus à me concentrer, si bien que j’ai décidé de le mettre par écrit.

Sais-tu combien tu me perturbes, toi ? Evidemment, tu ne sais pas. Si tu savais… Si tu savais… Comment pourrais-tu savoir ? Il faudrait déjà que l’on se rencontre. Sais-tu au moins de quoi j’ai l’air ? Non. Evidemment. Je crois que je deviens folle. Je divague. Voilà que je parle seule. Bravo, tu vois ce que tu fais de moi.

Attends, ne t’approche pas, tu vas me faire mal. Ou bien tu le regretteras. Je suis dangereuse, tu sais. Je suis folle à lier. Je suis un phénix tout bébé. Je viens de renaitre mais qui sait si j’aurai une seconde chance ! Je viens de me relever, ne me brise pas. J’ai su me meurtrir seule et guérir, je n’ai pas besoin de toi. Que fais-tu ? Qui es- tu ? Pourquoi est-ce que tu me regardes ainsi ?

Hein ? Quoi ? Ne me demande surtout pas mon nom. Je refuse de te répondre. Tu ne vois pas que je suis en colère. Ou en panique. Je ne sais plus. Non. Je dois garder mon calme.

Ce n’est pas comme ça que cela devra se passer. Si jamais, je dis bien SI jamais il arrivait qu’il s’approche, qu’il apparaisse, qu’il se montre en face de moi…. Il faudrait que je prenne mes précautions. Que je prépare une phrase toute faite, pour masquer la timidité et la peur. Je suis sure qu’on a tous peur, dans le fond.

Je crois que…Finalement, je n’aurai peut-être pas besoin de réfléchir longtemps. Dans la purée que sera mon cerveau à ce moment-là, si tant est que je puisse LE reconnaître, je sais ce qu’il faudra que je lui dise.

- Je t’attendais, salopard.

Ca sonne plutôt bien non ?
En théorie, bien entendu.

Mais je vous avais prévenu que je l’insulterais.

Coïncidence ?

1 novembre 2014 à 17h23

Bonjour, bonsoir, bonne nuit.

Je ne sais plus qui je suis ni ou je vais. En fait, je suis si fatiguée que je me demande comment mes mains font pour tenir en suspension au-dessus du clavier, et pour ne pas s’écrabouiller comme deux misérables pierres jetées en un ricochet raté dans l’océan.

Comment dire ? Sinon que j’ai très peu dormi cette nuit. Ce à quoi on peut s’attendre, quand on fait une soirée Halloween. Ce n’est pas que les films me font peur, au contraire. J’ai été surprise de voir à quel point les effets spéciaux me font rire, et combien je raffole du suspense. Vraiment, je n’ai pas eu peur à la vue des films d’hier soir.

Heureusement, chers amis, que je me relis, parce-que j’oublie des mots dans mon récit, tant la fatigue me surplombe. Et il n’est que cinq heures de l’après-midi. Mais passons, sinon je ne viendrai jamais au fait.

Il y avait une personne de plus, hier soir. Voilà tout. Au moment où j’affiche publiquement sur ce journal que je suis seule, avec une soif de vie et de sentiments, voilà que quelqu’un surgit dans ma vie.

Mais je le connaissais déjà, ce type. Je l’avais longuement étudié, il y a un an. Lui aussi. Une connaissance de connaissance, il était. Il avait voulu me revoir. On avait conversé par sms.
Puis, j’avais menti. J’avais dit que j’étais occupée, finalement.

Pourquoi, avais-je peur ? N’étais-je pas prête ?
Je crois qu’à ce moment-là, je me voyais juste très mal me présenter à ce mi- inconnu, bien qu’on ait organisé de notre plein gré cette sortie.

Et hier soir, il était là. Il ne savait pas que je venais aussi. Il a été surpris, il était content.
Et changé.

Je sais que je suis du genre à hyperboler dans mes écrits, mais je ferai court. Comment parler d’une relation aussi intime ouvertement ? Je ne sais pas si je peux. Je ne suis pas fleur bleue, je ne suis pas à l’idolâtrer. Je n’aime pas ce type. Il me plait, oui, mais de là à lui donner son piédestal et sa couronne de lierre… Non merci.

Comment cela a commencé ?

Il fait un froid de canard, chez Manon. Autrement dit, on se les gèle. Sans rire, même un gars aussi costaud que D… (Ne cherchez pas, je ne donnerai pas son nom, parce-que c’est on ne peut plus inutile ici), avait froid. Couverture, deux petits canapés rapprochés, le noir de la salle et tout le monde presque endormi après ces trois films, un bras autour de mes épaules vite passé, mes pieds au chaud sous les siens….

Et l’heure d’aller se coucher. Cinq heures du matin, pour être précise. Il n’est pas fatigué. Mais tout le monde l’est. Dans cet état d’esprit, les paroles sont chères, messieurs dames. Et quand on répond « je ne suis pas fatiguée non plus », ça veut tout simplement dire : « moi aussi, je veux bien rester avec toi ».

Et la petite audacieuse au fond de moi s’est sentie si bien avec son bras autour de l’épaule qui la caressait doucement, que la voilà qui sort de sa coquille. Et quand vient le moment de se dire bonne nuit, de passer dans la chambre d’à côté que Manon lui laisse à disposition, à elle et à son amie A…, cette demoiselle éperdue reste avec D…

Et ils conversent. Une heure. Deux heures peut être.
Ils ne parlent pas d’amour, ni de conquêtes. Loin de là.

Ils parlent d’enfants, de vieillesse, de vie, de mort, de mariage, de frères, de sœurs, d’origines. Ils parlent de prénoms, de caractère, de famille. Ils parlent et ils refont le monde. Et petit à petit il la prend dans ses bras.

Et moi je lutte. Encore et encore. La créature qui est dans ma tête hurle ALERTE DANGER, les lampes clignotent des couleurs que je ne connais pas, et une autre voix me dit CHUT !

Cesse de te poser des questions. Essaie.

Elle me dit d’essayer. Elle me dit que rien n’est joué. Que rien n’est déclaré. Qu’il faut un début à tout, qu’il faut laisser une chance à ce pauvre garçon. Que peut-être il m’aime bien.

Et une troisième voix surgit. Elle me dit que je ne le connais pas, qu’il est peut-être immonde. Un goujat. Le genre de garçon qui vous fait croire et vous abandonne un beau matin.

Alors elle joue un jeu. Je joue ce jeu. Celui que je connais le mieux. Je me cache, et je me dévoile. Et je maîtrise en attendant. Je sais qu’il m’apprécie. Je ne veux pas l’embrasser. Juste des câlins. Ca me suffit, j’en ai besoin.

Est-ce qu’un simple ami ferait ça ?
Je suis incapable de me faire un simple ami. Il faut que je vous en parle. A moins qu’il ne soit gai, et je parle sérieusement, mes relations avec les hommes finissent par un type incapable de placer deux phrases et timide à souhait, je lui plais, il ne me plait pas, et je brise contact. C’est ainsi que ça se passe, chez moi, avec les garçons.

Mais lui… il est précautionneux. Tout est dit. Mais implicitement. Et on se comprend.

Je suis perdue entre deux axes. J’aime ses caresses mais et si ce n’était que pour ce qu’elles sont : des caresses ? Et lui, au fond ? Comment puis-je passer la nuit avec lui, que j’ai vu simplement deux fois ? Est-ce que je me sentirais coupable ?

- Mais tu es une fille, ma pauvre, arrête de te poser autant de questions. Arrête de faire ta nunuche et vis ta vie !

Un vrai duel, je vous disais. Je lui dis que je me sens fatiguée. Je ne le quitte pas. On s’est mis au chaud sous les draps entre temps. Rien de très entreprenant, juste des câlins. En réalité, je ne veux pas partir.

Je lui dis que je fatigue.
On se tait.
Mais je réalise soudain que je ne pourrais jamais dormir ainsi, aussi agréable soit ce moment.
Je ne sais même pas ce que j’ai décidé, finalement. Dans ma tête, un écho se fait, qui répète : et après ?

Pendant la nuit, je réalise également que je me suis enfin endormie, jusqu’à ce qu’il me réveille par des chatouilles. Et comme toujours, une partie de moi qui ne dort pas et est parfaitement réveillée, comprend tout, elle qui est sur le qui-vive. Elle me dit ses peurs et ses colères, elle me dit qu’elle veut, qu’elle ne veut pas, je suis dans un trou sans fin mais je ne veux pas y croire. Je suis au-dessus du gouffre et je le réalise. Je suis aux antipodes d’un monde nouveau, je suis séparée en deux, sur le paradigme de la relation amoureuse.

Il ne peut plus dormir vers huit heures. Nous qui avons fermé les yeux vers six. Entre jeu de séduction et parfaite honnêteté, il en vient une fameuse question :
- Tu restes avec moi pour toujours ?

Aucune réponse. Un cri meurtri au fond de moi. C’est elle. Elle. C’est moi. C’est nous. C’est une part du phénix qui hurle. Est-ce de la fureur, du bonheur, de la tristesse ?
Moi, je pencherais pour la peur.

Il réitère sa question. Et je le laisse en suspens. Il me dit que ça veut dire que je réfléchis. Je me dis que je vais le briser.

JE VEUX LUI HURLER QUE JE SUIS DANGEREUSE !
Tout ce que je trouve à dire, c’est que je suis une « grande indécise de la vie ».

Je ne sais pas si j’ai fini par prendre une décision. Je suis réellement incapable de choisir, dans la vie. Voyez, je suis du genre à passer une heure dans une boutique souvenir pour repartir les mains vide. Ne riez pas, je l’ai déjà fait.

Je crois que j’ai pris ma décision au moment où je l’ai embrassé.
Alors que je m’étais juré que non.
Clichés, quand ils nous tiennent. Je pensais que l’embrasser dès la première soirée serait…. Trop facile. Mais il en mourrait d’envie.
Je ne peux pas dire que mon cœur à fait un bond de dix kilomètres, que mon ventre a laissé s’envoler une nuée de papillons, que j’en étais tremblante et chancelante, parce-que ça n’était pas le cas.

Non. Pas tant que ça, à ce moment-là.
Je me suis demandé si je n’étais pas folle. Je me suis demandé si je m’étais trompée. Je me suis sentie coupable. Mais j’ai senti quelque chose… Après. Quand il m’a laissé son numéro. Quand il m’a fait un clin d’œil au milieu de tous mes amis qui m’accompagnaient à la porte pour me dire au revoir.

Ce clin d’œil qui dit que seul lui et moi savons. Qui me supplie de lui envoyer un message dans la journée. Mon ventre s’est serré à la porte de la chambre, quelques minutes avant que je ne récupère mes affaires, quand a réclamé mes lèvres, et que j’ai ri parce-qu’il faisait deux têtes de plus que moi.

A ce moment-là, oui, j’ai vraiment apprécié les choses. Et je me suis dit à nouveau :
Essaie.
Et la voix au fond de moi s’est tue.

Dans la journée, je n’ai même pas pu travailler. Primo, je suis certaine que j’ai très peu dormi. Et deuxio, la voix qui s’était tue, elle me criait de lui écrire. Mais là n’est pas la pire des choses.
C’est qu’après coup, une pensée m’est venue en tête.

C’est que je n’ai même pas eu le courage de l’insulter, comme prévu.
Mais je pense avoir du temps devant moi.

Et du moins je l’espère.

Parce-que mon pouce vient d’appuyer sur envoyer.
Et que le SMS est parti.

Space Moutain.

2 novembre 2014 à 22h57

Dans la vie, il y a des hauts et des bas.
Et je pense que l’on sera tous d’accord sur ce point.

Comme je le disais, j’ai eu beaucoup de bas, ces derniers temps. J’ai l’habitude de comparer la vie à des montagnes russes qui ne finissent jamais. Récemment, j’ai donc eu le sentiment qu’il manquait des rails au circuit, si bien que mon chariot a du faire une chute de quelques centaines de mètres, au minimum.

Sans exagérer, « je reviens de loin ».
M’a dit ma mère hier soir les larmes aux yeux.

Si seulement elle savait. Maman, j’ai un petit copain. A dix-huit ans moins douze jours.
Il était temps.
Je n’ai jamais eu de réelle relation. Un garçon en sixième que j’embrassais à peine, mon meilleur ami en quatrième que jamais je n’ai embrassé… Et D… Depuis hier.

C’est très étrange, comme sentiment. Disons que je fais un essai. Et ça passe ou ça casse.
Il s’agit de ce que j’avais dit hier, de la petite voix au fond de moi, qui me murmurait d’essayer.

Parfois, elle peut avoir raison, tout comme elle peut aussi être de très mauvais conseil.
Prions pour que ce conseil la soit bon.

Je le reverrai Jeudi, si tout va bien. Il me dit que je lui manque.
Et moi je ne me sens plus seule.

Voyez-vous, je suis une victime de l’ennui.
Heureusement, depuis qu’on est en hypokhâgne, rare sont les occasions de s’ennuyer.
Mais au fond de moi il y a un trou. Ou plutôt un gouffre.
Que tantôt je comble par l’amour de mes proches, tantôt par le travail acharné, tantôt par des obsessions qui me détruisent.

Et j’ai l’impression que depuis que je reçois ses messages, je ressens moins cette solitude.
Je suis loin de l’aimer. Je sais depuis longtemps que c’est un bien grand mot.
Etant fidèle à tout ce que je dis, je ne prononcerai pas cela en face de lui si je ne le pensais pas. Ce qui est d’ailleurs le cas. J’espère que tout n’ira pas trop vite pour lui, car je sais combien je suis imprévisible et le fait est que JE NE VEUX BLESSER PERSONNE.

Ce type est un garçon, un homme, certes, mais il reste un être humain avec un cœur.
Il a des sentiments, et je suis loin d’être de celles qui prennent et abandonnent.
Un mec n’est pas une cartouche d’encre que l’on met à sec avant d’en changer. C’est un stylo plume en or, de ceux que l’on remplit d’amour et que l’on transmet de génération en génération.

Quand je parlais de hauts et de bas, je voulais dire que je suis dans une période de ma vie si étrange que j’ai du mal à y croire, à me rendre compte que tout ça est réel. Je suis en haut du grand huit dont les rails sont bien présents, mais j’ai l’impression que même au sommet il y a des nuances.

J’ai passé une journée superbe… Mais que d’émotions. La surprise pour les dix-huit ans de ma meilleure amie l’ont fait pleurer, on fait pleurer sa mère, on fait pleurer sa tante, on fait pleurer sa mamie, m’ont fait pleurer… Après le champagne, nous avons donc fait appel à la boite de mouchoirs qui a siégé un bon moment au centre de la table.

Sur ce point-là, par contre, il n’y a aucun doute : ma meilleure amie, je l’aime.
Je serai catégorique, et je n’expliquerai pas ça ce soir, car il me faudrait trois pages de plus, et je vous perdrais en route.

Ce que je voulais juste dire, avant d’aller me coucher… C’est que cette période de ma vie me parait si fraîche, si nouvelle, si loufoque, si inattendue que j’y crois à peine. J’ai peur de me réveiller le matin et de réaliser que tout cela est un rêve : la majorité qui approche, l’hypokhâgne et mes nouveaux amis, un petit copain, mes kilos si durement récupérés…

Tout ce que je vis en ce moment le parait relever de l’irréel.
Le pire, c’est que je ne sais JAMAIS à quoi m’attendre, de quoi demain sera fait.
C’est comme si un grand Esprit tenait le livre de ma vie à la main, et qu’après avoir brûlé quelques dizaines de pages, il décidait de changer de stylo, de couleur, et d’étayer un peu tout ça.

Mais ça me fait sourire.
Parce-que c’est positif.
Lui me manque quand même un peu, j’aimerais le revoir. Pas pour lui sauter dessus, mais parce que c’est agréable, d’être avec lui. Quand à ma meilleure amie, je ne crains de pouvoir la voir que lors de mon anniversaire.
Je maudis l’hypokhâgne qui m’empêche de voir tous ceux que j’aime, en monopolisant mon emploi du temps, mais en même temps je l’adore pour me sauver de cet ennui qui me ronge.

Ce qu’il me faudrait faire ?
Offrir une pelle à mes proches pour qu’ils creusent chacun un petit trou dans cet emploi du temps de ministre.

Mais honnêtement, je doute que ce soit un expédient efficace.

Sans titre.

3 novembre 2014 à 23h27

A tous ceux qui se demandent à quoi ressemble une classe préparatoire, je répondrai… C’est le grand bordel. Honnêtement, j’ai l’impression d’être passée à la moulinette après chaque journée de cours, et pourtant, j’aime bien ce traitement.

Je suppose que c’est parce-que je m’accroche et que j’en suis fière. En réalité, je suppose que c’est surtout parce-que je m’attends toujours au pire, que j’arrive à avancer. Rassurez-vous, c’est loin d’être l’enfer.

C’est vrai que si je me mettais à vous raconter ma rentrée, vous ne penseriez pas la même chose, mais… Je vous assure que je survis aisément, pour le moment.
Ne dites rien.
Vous tenez vraiment à ce que je vous en parle, alors, de cette rentrée ?

Très bien, si vous insistez.

Je savais ce qui m’attendait. Un devoir que l’on devait me rendre, et un contrôle d’Anglais. Rien de bien méchant, surtout quand on pense qu’en plus on va revoir ses nouveaux amis, et surtout si l’on s’entend bien avec eux.
Et ce fut le cas. Salutations dans le couloir, grand sourire et prises de nouvelles, on entendait de partout les lèvres qui forment ce bruit si distingué quand elles se joignent pour « faire la bise ». Et tout le monde allait bien, tout le monde avait passé de bonnes vacances, tout le monde n’avait pas assez travaillé, et tout le monde avait peur pour le DS d’histoire de l’art de mercredi.

Ce que personne n’avait pas prévu, c’est que Cyndie s’en aille. Encore un désistement en LSH… Si je compte, elles sont… 3, désormais, à être parties depuis le début. Mais ça m’a vraiment fait drôle. Cette fille était ouverte et si exubérante. Elle est devenue écarlate en nous faisant au revoir de la main et est partie précipitamment avec une petite voix brisée.
Elle se spécialise en Espagnol. On ne la reverra plus. C’est dommage, parce-que je l’aimais bien, et j’avoue ne pas y avoir cru, quand elle l’a annoncé.

Pensez-vous que c’est parce-qu’on est traités comme des chiens ? Allons, sérieusement, je sais ce que ça donne, la surcharge de travail. Le burn out, j’ai connu, et je peux vous assurer qu’on en est loin pour le moment. Et puis cette fameuse pression, sachez qu’il n’y a que vous qui puissiez-vous la mettre. Un brin de perfectionnisme et vous flambez comme l’huile sur le feu.

En outre, je ne crois pas non plus avoir prévu un sept en littérature. Bien sûr, un carton en prépa, ça paraissait évident. Mais que ce carton soit sous la moyenne de classe, qui est un point plus haut, avouons que c’est un peu dommage.

Mais on en rit. Justin en a ri. Et moi aussi. On en rit parce qu’on a toujours été des têtes de classe, et que soudain nous avons des notes catastrophiques. Tout repère est tombé comme lors d’une avalanche : le système de notation n’est effectivement pas le même DU TOUT que celui du lycée.
Mais on reste optimiste… N’est-ce pas ce qu’on appelle une marge de progression ?

Enfin, après cinq heures de cours en une matinée seulement, je crois que nous n’avions pas non plus prévu de terminer la journée avec, en plus du contrôle d’anglais, un contrôle surprise d’espagnol. Quel plaisir d’analyser dans une langue étrangère un texte, en sachant que jamais on n’a encore rédigé de TELLE FACON en ESPAGNOL.

Demandez-moi n’importe quoi en Anglais, señorita, mais pas en Espagnol, lo siento.

Enfin, ma journée s’est terminée à dix-huit heures. J’ai dû acheter trois livres pour la nouvelle bibliographie de Français, en vue du prochain DS.

Je suis rentrée tard.

Puis j’ai pensé à D. En me demandant si l’amour ça menait bien à ça.
Et en me disant qu’heureusement, je n’étais pas amoureuse.

Parce-que ce soir, j’ai dû essuyer les larmes de Maman.

Eternité

10 novembre 2014 à 23h42

Je t’aime pour l’éternité. Non, c’est faux.
Je suis désolée, mais même si j’aime passer du temps avec D… Je maintiens qu’il n’est pas l’Homme de ma vie. Cependant, demain est un jour férié, et je vais le voir. Je pense que cela me détendra, avant le DS D’histoire. Avant la troisième guerre mondiale que s’apprête à vivre ma LSH. Si vous les entendiez parler, vous verriez que je n’exagère en rien. On dirait qu’ils ont réellement lu l’apocalypse, livre nouveau, lequel décrit leur descente douloureuse dans l’enfer des cités grecques archaïques.

Le fait est que j’ai besoin de me détendre avant. Ayant travaillé…. En grande quantité pour ne pas dire en trop grande quantité ce week end, je pense profiter de ma matinée, demain, pour bachoter, avant de le voir l’après-midi.
Ce qui me fait rire, c’est que Maman est dans le coup, mais pas Papa. Le pauvre ne se doute pas qu’il y a un autre Homme derrière l’histoire.
Une double vie… J’avoue que le principe est alléchant. C’est rocambolesque, ça vous remue le cœur et vous plante la pointe de son épée dans l’estomac, ce genre de chose. Ça vous colle un sourire sur les lèvres quand vous rentrez comme si de rien n’était.

Je ne suis pas du genre à faire des cachoteries… Mais si ma relation n’est pas sérieuse, je ne vois pas pourquoi j’en parlerais à mes parents. Et surtout à mon père.
Mais passons.

Le DS d’histoire de l’art a été une catastrophe, et je me suis sentie si bête quand j’ai dû reformuler cinq fois (sans exagérer !) ma problématique, et quand je n’arrivais pas à placer une phrase intelligible, que j’étais extenuée à la fin des cinq heures. Je prie pour que la note reste aux alentours de sept, comme celle de Lettres, pour ne pas que je tombe trop bas.

Une minute. En réalité, non, je ne prie pas. Je ne suis pas littéralement à genoux à évoquer je ne sais quel grand Dieu dans l’espoir qu’il me donne une note ne relevant pas de la barbarie.
Disons plutôt que j’espère échapper à une certaine médiocrité.
Mais je ne peux m’en prendre qu’à moi. C’est ma faute, après tout, si je n’ai pas été capable de bien cerner mes idées dans un enchaînement compréhensible et cohérent pour la prof. On verra ce qu’il en est. Mais ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai lu la copie d’une autre élève en Français, et vu le genre d’erreur que j’avais pu faire.

Je ne pourrai donc me corriger que Mercredi. Nouvel essai. Nouvelle prise de tête, de bec, de plume, mais qui ne durera que quatre heures, cependant. Est-ce une bonne chose ? Je ne sais pas.

Il est une autre chose que j’ai réalisé, outre le fait que Vendredi, je serai majeure. C’est que cela fait à peine une semaine que l’on est rentrés. J’ai réellement l’impression que cela fait plus. Pas parce que l’on s’ennuie en cours, bien au contraire. Mais parce qu’on travaille, et là est toute la différence.
Voyez-vous, sous mes deux feuilles de vocabulaire d’espagnol, mes sept livres à lire en Français, ma future kholle d’histoire de l’art, ma cinquantaine de mots d’anglais, mon trio d’analyses littéraires à faire… J’avais l’impression que cela faisait une éternité que je n’étais pas venue me plaindre ici.

Voilà qui est fait.
Non, sérieusement, je me plains, mais en réalité, je suis heureuse.
Parce que je ne m’ennuie pas.
Tant que je ne m’ennuie pas, je survis.

Et CA, je ne dois pas l’oublier.

Body and Soul.

6 octobre 2015 à 18h46

Je m'aperçois que le temps passe, quand je vois que la dernière fois que j'ai écrit, c'était il y a un an.
Novembre 2014, pour être exacte.
Incroyable, combien j'ai envie, besoin d'écrire ce soir. C'est arrivé sans prévenir, comme quand ton téléphone te glisse des mains, quand tu te lèves, que tes yeux sont aveugles tant tu es fatigué.
Peut être que ça veut dire que je guéris, que je vais mieux, que j'ai tourné la page et oublié toutes ces choses qui se sont accumulées dans ma vie ces derniers temps.

Ca pourrait être une explication.
Mais je n'y crois absolument pas.
Je pense que je me cherche, encore, encore, et toujours. Je pense que je ne me trouverai jamais.
A vrai dire, je pense qu'il y a quelqu'un, caché bien au fond de moi, qui hurle pour sortir, et qui cogne contre les gongs que j'ai accrochés à mon coeur.
Cette chose, elle est enfermée et parfois elle sort, elle se libère de sa cage.
Elle est mauvaise, mais je l'aime tant. C'est moi, cette chose.

C'est cette fille que j'ai enterré, deux ans auparavant, alors que je faisais l'impasse sur ma propre existence. Je vivais alors tel un mort-vivant. Autrement dit, je ne vivais pas, j'errais.
Aujourd'hui, c'est l'opposé. J'ai conscience de sa présence.
Je sais qu'elle existe, elle qui parait parfois.
Comment aurais-je pu vivre aussi bien la semaine du bac sans elle ? J'étais dans un tel état d'épanouissement.. c'était un "détachement" sans drogues, ni douces, ni dures, sans aucun subterfuge. Un détachement spirituel. Je me sentais bien, je me sentais moi. Pas de mensonges, pas de façade, j'avais ôté ce masque de clown.

Aujourd'hui, je la cherche. Je ne la cache pas, je ne l'efface pas, je veux juste la trouver.
C'est comme si elle s'était volontairement réfugiée dans l'abime de mon coeur, une nouvelle fois.

Alors que faire ?
Je considère que ce retour à ce "journal intime virtuel" est mon seul moyen de venir la chercher. De la retrouver, ou peut être de la faire apparaitre, de temps en temps, si jamais elle n'ose pas se montrer.
Ou bien est-ce simplement le fait de vivre seule dans un petit appartement qui me fait cet effet ?

Peut être. Mais j'opte plutôt pour la première solution.
Si quelque chose ne vient pas, il ne faut pas attendre que la chose vienne d'elle même. Elle ne viendra pas.
Il faut que j'aille la chercher, il faut que je fasse tout ce qui est en mon possible pour la libérer. Lui dire qu'il n'y a plus rien à craindre. Que désormais je ne suis pas son ennemie, et que je la protégerai même contre ces monstres autour de moi. Et puis qui sait... Le monde est peut être gentil ?

Tu sais, j'ai un corps, je suis une belle façade. Je serai le gardien, et toi tu pourras ôter ton masque, je resterai toujours l'entité physique, solide et puissante, qui te protégera. Je ne te ferai plus de mal.
Et quand tu n'iras pas bien, je te jouerai de la musique. Cette musique si belle, si forte, qu'elle transposera sur toi son énergie. Tu deviendras belle, puissante.... A moins que tu ne le sois déjà. Dans ce cas là, cela ne ravivera que l'énergie que tu possèdes déjà, pour te rendre invincible.

Le paradigme de la beauté humaine, l'alliance impossible entre corps et esprit matérialisée en code HTML.
But apparemment impossible à atteindre, mais dont les expériences prouvent l'existence.
Je sais que je peux y arriver. Je ne cherche pas l'élévation de mon âme, je veux juste me retrouver, enfin.

En particulier, je voudrais la retrouver, l'effleurer, lui sourire, et lui dire :
-"Comme tu m'as manqué".

Tic, tac, tic, tac...

23 octobre 2015 à 11h35

Aujourd'hui mes grands parents sont à la maison, et j'ai du mal à rentrer dans mon jean.

Vous vous en foutez, n'est-ce pas ? Et bien, si c'est le cas, vous pouvez fermer cette page. J'écris pour moi, et non pour vous, donc peu m'importe.
Je pensais que c'était l'antidépresseur, alors ma psychiatre me l'a changé il y a trois jours. Bien sur, il faut que ça fasse effet, que je "dégonfle" un peu, comme on dit. Mais c'est mon corps. Comment ne pas se sentir coupable, dans ce cas la ?

C'est fou comme c'est important pour moi, le corps.
C'est la seule chose que les autres voient. Quand on marche dans la rue. C'est la seule image que l'on renvoie. Tu peux être qui tu veux, à l'intérieur, beaucoup de personnes ne le verront jamais. Non. Ils se contenteront toujours de juger, d'observer méticuleusement ta façade, et d'en déduire des choses.
Subjectivement et catégoriquement.

Donc, comme je le disais, je n'ai pas l'impression que le fait de changer de médicament peut subitement me faire perdre tout le poids que j'ai chopé en un mois.
Et pour ça, je me sens très, très mal.
J'ai passé mon mois d'Aout à faire du sport, à me sentir bien, et à m'épanouir en quelque chose... Pour finalement reprendre du poids (ou alors des formes, puisque je suis condamnée à ne pas avoir de balance) à la reprise des cours.
Khâgne, je t'emmerde.

Et maintenant, alors que je ne peux pas stopper mon cerveau qui s'active délibérément dans sa cage, je vais devoir le supporter toute la journée, me rabâcher toutes les raisons pour lesquelles j'ai "un peu" grossi.
Et tout ça parce que je suis l'impatience née.

Je ne sais pas pourquoi j'ai ce rapport là avec le temps. Je ne sais pas ce qui cloche chez moi.
Je ne sais pas si c'est normal, ou c'est la surefficiencité qui fait cela. Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne saurai jamais, et j'ai parfois l'impression que je cherche à expliquer l'inexplicable.
C'est comme si le temps était palpable.
Comme si je le sentais autour de moi, s'agiter, et presser une force légère mais puissante sur tous les objets environnants. Une pression, une pression, des pulsations. Il marche, il court, il galope. Et j'essaie de l'attraper.
J'essaie de l'apprivoiser.
Mais je n'y arrive pas. C'est une bête sauvage, tout comme moi.
Nous sommes incompatibles. C'est le plus grand problème de l'homme.
Et j'ai peur. J'ai peur de ne pas avoir le temps.

Je n'ai pas peur de mourir.
Mais j'ai peur de ne pas avoir fait ce que je voulais, avant de mourir.
Nuance.

J'ai peur de passer ma vie à me poser trop de questions et, à cause de ça, de manger mon temps, sans l'apprivoiser. Ma psy m'a dit de foncer, de bosser à fond cette année, et de voir ce qu'il en résultait. Mais je suis incapable de fixer mon cerveau sur ce seul objectif, trop de questions m'assaillent. Elle me dit que je profiterai après, mais peut réprimer ses propres besoins ?
Je ne suis pas un animal en cage, j'ai besoin de m'épanouir dans tout ce que je fais. J'ai besoin de m'épanouir dans le travail, mais le temps, lui, m'en empêche. Toujours pressée, j'y prends moins de plaisir, je bâcle, ou je n'ose même pas commencer par peur de manquer de temps.

Absurde, non ?
Je suis d'accord.

Alors le compromis, ce serait quoi ?
Pose les choses. Essaie. C'est en pensant que tu n'as pas le temps, que tu perds ce temps là. Tu sais qu'il voltige autour de toi, qu'il s'échappe sans cesse, alors accorde toi à son rythme, et profite du peu de temps que tu as l'impression d'avoir. Qui sait, peut être que finalement, il s'allongera un peu ?
Accepte ta condition, adapte toi à sa forme, et les choses iront mieux.

Très bien, je peux essayer. Mais une autre chose à faire serait... arrêter de paniquer.
Je suis un métronome déréglé qui va beaucoup trop vite. Mon coeur se détraque au moindre souci et les angoisses m'assaillent. Je veux souvent rester dans mon lit, maintenant que les vacances sont là, effrayée par la tonne de travail qui m'attend, par tout ce qu'on attend de moi, par mes propres projets.
Je panique. Je pleure. Et l'aiguille ralentit. Elle est on ne peut plus lente. Je craque, tout explose dans ma tête, je m'endors. Je grignote, je mange, je grossis ?
En tout cas, il y a altération de temps. Je le sens, c'est tout.

Il court, et moi je déprime.
Je devrais courir avec lui.
Et parfois, parfois je m'accorde avec lui, et tout va bien.
Je suis un métronome déréglé, je suis un wagon sur des montagnes russes.
On m'a enlevé mes piles il y a longtemps, et pourtant je tourne encore. Qui sait quand je m'arrêterai. Qui sait quand les rails disparaitront.

Ils ont peut être déjà disparu. J'ai déjà plongé il y a bien longtemps.
Si je roule, si je fonctionne encore, c'est que j'ai l'énergie requise.
Après tout, je n'ai peut être pas le temps, mais j'ai la volonté.
On dit que tout est possible, je devrais peut être essayer.

Mettre les choses à plat, puisque mon coeur l'est déjà, et tout recommencer.