Science-fiction

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 04/08/2020.

Sommaire

1.Coupable

6 décembre 2019 à 9h54

Je gère ... Bien sûr que je gère, je dirais toujours que je gère... Sauf quand je ne gérais pas, que j'ai fait un trouble anxieux généralisé, une dépression, que j'ai dû prendre des tonnes de Lexomil, du Seroplex, et surtout et toujours la ganja qui m'a accompagné la majeure partie de ma vie, et pas la meilleure, juste la moins réelle.

Aujourd'hui je suis sûr la brèche. Je gère, je me suis soigné, j'ai même "guéri" et suis devenu abstinent pendant 3 ans, mais depuis peu, la confiance revenant, je me suis remis à fumer "pour le plaisir", sauf qu'évidemment ça dérape, comme toujours. Je fume dès le lever. Personne ne le voit, personne le sait : ni mes amis, ni ma famille, ni mon amoureuse, ni mes enfants, bien sûr ... C'est pour cela que je ressens le besoin de l'écrire. Rendre ceci réel, et conscientiser, et peut-être, qui sait, orienter mon attitude.

Je matais un film l'autre jour, avec machin et Lady Gaga, A star is Born, ben c'était pas mal du tout, je pense que ça allait être joyeux mais en fait c'est très hardcore, c'est un chanteur alcoolique et bien il est tellement mal il se suicide. Voilà en résumé. Et bien le mec alcoolique, on sent que ça va pas fort quand il est bourré à 10H du matin. Et bien moi c'est pareil, je suis souvent défoncé à 10H du matin. Et pas qu'un peu, hein, je vap', c'est comme tirer des douilles, à 10h du matin je peux voir carrément trouble, être incapable de faire des choses très simples comme les courses, répondre au tel ou à la porte, et alors prendre la voiture j'en parle même pas, tout comme travailler.

J'travaille pas en ce moment, pas de boulot, c'est pour ça aussi. Là j'ai posé les enfants à l'école, je vais me défoncer et aller les chercher en fin de journée. Si je suis trop claqué j'irais les chercher en bus pour ne pas prendre de risque au volant, en plus elles aiment ça le bus, donc pourquoi pas. De toute façon les voitures c'est merdique, je vivrais bien sans voiture, mais bon, la SNCF font toujours la grève, y'a pas de grandes lignes sur les trajets que je fais, bref après 6 mois d'utilisation intense du train, la SNCF m'a fait comprendre que la voiture c'était vachement mieux ...

Autre connerie hier soir j'étais claqué, et je faisais le con avec des appareils, je prenais en photo avec mon tel des peintures que les filles avaient faites, et j'ai laissé tomber la tablette qui sert aux dessins animés, elle est tombé sur les enfants qui me collaient, elles ont pleuré, pas de bobo grave heureusement mais je me suis senti très con, genre clairement + maladroit parce qu'enfumé.

Niveau dommages, je ne parle pas de la tachycardie que je me paye au coucher. Ni de la prise de poids liée aux fringales du fumeur.

Et je redoute le retour de l'anxiété si je continue à déconner, parce que je sens bien que c'est l'hygiène de vie qui m'en protège, et là je suis en train d'abîmer ça.

Je repense à Richard, mon premier patron, qui un jour me dit en mode confessionnal "je fume du shit en cachette chez moi, je me cache de ma femme et mes enfants, j'ai honte" et je lui disais "c'est pas grave".

Non c'est pas trop grave. C'est moins grave que d'être alcoolo car y'a pas de manque physique. Quand j'arrête j'ai une petite gueule de bois d'une journée maximum. Je dors peut-être moins bien une nuit ou deux et puis ça passe.

Je gère quoi.

J'vais me calmer à nouveau. J'vais poser des règles. T'fasson, j'ai presque plus de weed, mais je gère, même si elle devient de plus en plus accessible (par le web ou en faisant pousser) j'aime bien m'arrêter.

J'vais m'arrêter, et puis j'recommencerais. C'est comme ça la vie, cyclique.

Sur ce, j'vais m'en allumer un.

2.Utilité

11 décembre 2019 à 20h53

J'ai trouvé une utilité à ce journal : révéler les cas où je fais preuve d'inconscience. En condensant ce genre de rapports, je risque de dresser un portrait particulièrement sombre de moi-même, mais j'aimerais passer au travers de cette culpabilité pour justement, assumer ces choses qui m'arrivent et / ou trouver le biais pour changer cela.

En ce moment, j'ai une weed assez forte, venue d'Allemagne. Je fume du matin au soir, sauf les matins où j'ai un truc à faire, comme aller chez le coiffeur, amener ou récupérer les enfants. Sauf ce matin, j'étais tellement chaud que j'ai fumé au lever, à 7H du matin, avec le café. Évidemment j'étais encore défoncé quand j'ai pris la voiture vers 11H. A un moment donné, j'ai eu le soleil dans la gueule, ça a fait monter mon stress au point de la crise d'angoisse. Vu que le trajet était très court et que, quand même, j'ai plus d'assise qu'avant, la crise est passée en arrivant à l'école. Mais j'ai trouvé ça quand même con et compliqué dans le sens où je n'ai pas regretté d'avoir fumé ce matin, tout en regrettant ce qui m'est arrivé en voiture - sans parler du danger et de l'irresponsabilité que ça représente vis-à-vis des enfants.

Heureusement le pochon est bientôt vide, et aussi je pars chez ma meuf demain pour 4 ou 5 jours, donc je vais surtout picoler là bas (parce qu'on est terribles avec ça). Faudrait que je me repose, ça tombe bien, les vacances de noël arrivent.

3.Recul de noël

22 décembre 2019 à 22h00

Ma vie se passe en deux types de phases : les phases de solitude ou j'ai tendance à me défoncer seul, et les phases "sociales" ou je suis également défoncé, mais socialement (c'est à dire à l'alcool, principalement).

J'aurais beaucoup de choses à écrire là, ça va être en vrac, désolé.

D'abord, il est intéressant (dirait mon ancien psy) de constater que j'ai complètement rechuté dans la weed après 3 ans d'abstinence. En fait, dès que je me suis guéri de ma dépression et de mon trouble anxieux généralisé, j'ai pu replonger dans la dope - ce que j'ai fait plus ou moins consciemment, avec plus ou moins de contrôle. Car la dope n'était pas la cause de mes troubles, mais c'était clairement un obstacle pour ma guérison. J'ai pris quoi, 10 ans de retard ? Enfin voilà, c'est derrière. Concernant l'abstinence qui a suivi, faut dire que j'ai été longtemps protégé par les difficultés d'approvisionnement... Mais maintenant, avec mes potes hackers, ils m'en font livrer gratuitement, de la dope payée avec des bitcoins piratés. Ne vit-on pas une époque de zinzin ? Et de toute façon, j'prévois aussi mes arrières, avec une plantation cachée quelque part ... Bref, la dope déploie de nouveau ses tentacules dans ma vie.

Alors ouais, j'replonge, et pas qu'à moitié. Les préjudices sont toujours là mais quelque part, j'ai une conscience nouvelle de tout ça. Ca ne veut pas dire que je saurais m'arrêter à temps, et d'ailleurs, j'déconne déjà. Déjà, au volant, la weed, c'est pas possible quoi ... Et ce matin ma mère m'a demandé de conduire sa bagnole, j'avais fumé à 10H, j'étais pas bien, mais j'ai pris un lexo, tapé un roupillon, et ensuite j'étais opé pour 2H du bouchons sur le périph', tout en prenant la défense des grèvistes parce que Macron a une très mauvaise image.

Enfin, merde quoi, y'a pas que ça. Avec les filles, je me permet aussi d'être claqué parfois, et du coup j'ai moins de patience, je suis absent, voire je m'endors ... Voilà, je suis ce daron, toxico, qui lutte. Mais encore une fois je me console en en ayant conscience, en culpabilisant, en me disant "putain j'ai merdé" et en essayant de me rattraper ensuite. Ou en songeant à des choses genre "bon, j'suis défoncé, faut que je sois patient, elles veulent juste de l'attention, faut leur donner, même si ce n'est pas de ça que j'ai envie maintenant"

Et puis y'a ma meuf, B., c'est pareil - je lui ai même déjà volé de la weed pour ma conso de tox - elle ne s'aperçoit de rien (je fais gaffe) mais parfois j'ai les yeux vitreux et j'suis pas bien présent, voilà quoi. Enfin comme avec les filles, j'me rattrape.

J'suis pas un mauvais bougre, j'suis juste un mec qui a un problème quelque part, un truc qui se situe entre une souffrance existentielle et un terrible ennui, mais c'est plus de l'ennui, une sorte de platitude dont j'ai du mal à me contenter quand je sais qu'il suffirait que j'inhale un peu de THC pour rendre tout ça vachement plus excitant.

Enfin ! Noel est là, et on passe dans une autre phase. Pas de dope ce soir. Et ensuite je rejoins B pour des vacances, donc pas de dope pour les 15 prochains jours. Pas de souci, je serais occupé par les vacances, donc pas d'ennui ...

Et puis en fait, c'est un cercle infernal. Chaque défonce mène a une gueule de bois le lendemain, qui se soigne avec une autre défonce ... Suffit que je traverse les 24H de récupération et je n'y penserais même plus ...

Oui mais ! Jusqu'à ce que je refoute le pied chez moi et retrouve mes réflexes, qu'on peut facilement détourner, mais sans barrière conséquente rien ne les empêcheront de s'exprimer ... Alors dois-je m'attendre à continuer à ce régime jusqu'à la fin de mes jours ? C'est quelque chose de redoutable ...

J'sais pas me conduire et c'est dommage putain. J'aimerais tellement. M'abstenir à 100% c'est vraiment lassant, et puis j'ai tendance à rebasculer ça sur la picole. Le problème vient pas du prod' ... Enfin peut-être que si ? Quelque chose me possède quand j'ai de la weed sous mon toit, c'est plus fort que moi. Et finalement - j'ai du mal à l'admettre - la seule solution c'est de tenir le produit loin de moi. Quand je voulais arrêter de fumer, je pouvais même me décider à tout bazarder aux chiottes. Je l'ai fait plein de fois ! Et j'adorais ce geste, c'était comme rompre avec une petite-amie envahissante.

Sauf que je peux pas rappeller éternellement cette petite amie pour la tej' à nouveau, y'a un truc pas logique. Je cherche une autre option ....

J'ai pensé à un coffre-fort qui s'ouvrirait disons une fois par mois. Je prendrais mon bédo pour 2 jours et stop pendant 1 mois. Ca serait bien ça ... Mais ce genre de coffre coûte une blinde. Et c'est pas hyper cheulou de lutter à ce point contre soi-même ?

Bref jsais pas. En attendant, mon rythme oscille entre cette solitude défonceman et des périodes sociales normales qui me permettent de me sevrer.

4.Back dans les bacs

27 décembre 2019 à 9h34

Une semaine "saine", sans excès, la tête sur les épaules. Pas de crises d'angoisse, pas de déprime exagérée, un léger ras-le-bol de la famille (si j'entends encore chanter "petit papa noël" par des enfants, j'ai envie de tuer), rien de dérangeant. Retour au bercail, le calme absolu : tous les voisins sont en famille, surtout le jeune couillon du dessous. Et ma voisine du RDC a tout simplement foutu le camp sans laisser d'adresse, peut-être qu'elle en avait marre de vivre avec des ados attardés (moi et celui du dessous) qui dégueulassaient tout le couloir. J'fais même des pompes et des abdos pour compenser tout le gras et l'alcool que j'ai bouffé ces derniers temps, et ce matin je me réveille avec un ventre plat pour plaire à mon amoureuse. Les filles sont toutes en joie, après cette tournée des grands ducs, le jardin d'acclimatation et ses manèges, et les jouets par milliers. J'ai installé leur tapis de route dans la salle de jeu, et elles ne pensent même plus à me réclamer des dessins animés. De plus, on peut foutre le bordel sans déranger personne, puisque tout le monde est absent.

Bref, la normalité dans toute sa banalité.

Le "problème" quand je suis à jeun, c'est que je peux me laisser aller à l'anxiété "normale" : le monde va mal, la politique corrompue, la catastrophe climatique, l'exploitation des pauvres nécéssaire à notre confort occidental, blablabla ... Mais en fait, je crois que j'arrive, désormais, à balayer ça d'un revers de main, avec une dose suffisante de cynisme. Sur la route, on mange un steak passable au Buffalo Grill, qui est bondé. Qui se soucie de quoi que ce soit ici ? Si ce que les scientifiques disent est vrai, on est vraiment une bande de gros cons. Les parents mangent leur viande, tout en espérant que le monde soit rose pour leurs enfants, c'est beau ... L'individualisme a peut-être toujours eu le dessus, les système communautaires doivent être fascistes ou motivés par un traumatisme pour fonctionner. D'ailleurs observons un jeune humain, un nourrisson comme ceux que ma soeur vient d'avoir. Ce sont des monstres d'égoïsmes qui rapporteront tout à eux même pendant de nombreuses années. Par défaut, la guerre, la paix est une chose qui s'aquiert.

5.Vide existentiel, toxicomanie et guerre coparentale

16 juin 2020 à 21h11

Bon, le titre résume l'essentiel. Je viens de laisser mes filles chez leur mère pour une semaine, et je me retrouve face à mon vide.

Mon vide il est simple. Mon passé d'angoissé m'a donné quelques vilaines habitudes. Ca peut se résumer en "zone de confort" et cette zone s'est changée en prison par la toxicomanie, qui m'empêche désormais de sortir de la zone de confort. Je m'en bas un peu les couilles. J'ai l'habitude de me sentir mal par moments. Comme tout le monde en fait. Et puis il y a toujours ce moment où j'arrive à en sortir.

Cependant les dommages se situent plutôt au niveau de ma famille.

D'abord, mes filles. Je ne fréquente pas grand monde, et du coup, quand elles sont avec moi, elles non plus. Pourtant, je vois bien que quand on voit d'autres gamin.e.s, elles sont aux anges, super excitées, vivantes. Je culpabilise très clairement à outrance - car pour le reste je pense que je m'occupe très bien d'elles, et elles ont l'air épanouies, éveillées, et tout ce que tu veux, on fait plein d'activités - mais je garde l'impression de les attirer vers mon vide existentiel. Heureusement, j'espère être un peu trop prétentieux quand à mon influence sur elles.

L'autre dommage, c'est mon ex. Bon, pour le coup, je pense qu'elle est tout aussi responsable que moi - voire davatange - de la guerre qui nous oppose aujourd'hui.

Je viens vider mon sac ici, on va voir si ça va me donner un peu de recul rapport à cette sale affaire.

Bon.

On se sépare fin 2018. Avoir des jumeaux nous a tués. Je ne voulais pas spécialement d'enfants, on a fait ça précipitemment parce qu'on avait 35 ans et qu'on subissait la pression sociale. Un enfant, j'avais dit, mais le deuxième c'était le bonus de mère nature, alors que j'étais persuadé d'être stérile. Bref, le mec chanceux (quand je pense à ma soeur qui s'est battue des années pour réussir une FIV) En tout cas, j'étais pas très heureux avant, alors c'était une occase de bouleverser ma vie. J'ai été servi. En vrai, mes filles m'ont sauvé la vie. Je suis sorti de la drogue pendant 3 ans, j'ai fait une thérapie, eu un traitement antidep', tout ça a super bien fonctionné. Au revoir les crises d'angoisses que je traînait depuis mes 20 ans. C'est la fin de 15 années de trouble anxieux. Ce fut H.A.R.D.C.O.R.E mais bon sang, je suis encore (et serais sans doute toute ma vie) reconnaissant envers moi même, et mes filles, d'avoir réussi à me débarasser de ça.

Pour reparler de cette période, j'étais donc au fond du trou peu après la naissance des filles. Sans parler du fait que je n'ai pas dormi pendant 6 mois. Je ne supportais plus les cris des bébés, et à plusieurs reprises je les ai giflées. Des gifles mesurées, je ne les ai jamais blessées, mais faut bien comprendre que je pétais littéralement un cable. Je ne pouvais plus rester chez moi, ma vie entière me dégoutait et le simple fait d'être dans la maison pouvait déclencher une crise d'angoisse. Je marchais seul dans la rue le soir. Je buvais. Je suis allé direct chez le toubib, chez le psy, on m'a filé les médocs. Je n'ai jamais caché mes accès de violence à la mère des filles, et j'ai accepté d'être évalué par les services sociaux. Les services sociaux m'ont parlé, sont venus à la maison, etc.

A la fin, je faisais des progrès chez le psy, j'avais le traitement et les services sociaux n'ont pas jugé la situation inquiétante (je pensais depuis le début que c'était exagéré, elles me l'ont confirmé) Les filles grandissaient aussi, n'étaient plus des tubes digestifs braillards et collants, et bref, tout allait mieux. Sauf mon ex (qui n'était pas encore officiellement mon ex) continuait d'avoir peur et de me garder dans le collimateur. J'étais sous surveillance. Je peux comprendre. Mais mises bout à bout, elle me rendait la vie impossible. Critiques permanentes. Elles me prêtait même des pensées que je n'avais pas. Elle ne supportait pas le moindre de mes états d'âmes, que j'avais pourtant plus que jamais besoin d'évacuer, au lieu d'intérioriser. La psy des services sociaux - celle qu'on voyait en couple - prenait ma défense. Mais mon ex n'entendait plus rien, se donnait des raisons à tout ces harcèlements, s'octroyait le pouvoir majoritaire sur nos filles, m'écrasait, dans sa panique à elle.

Moi, je me reconstruisait de mon côté. J'ai commencé à me faire des amis - je précise en passant qu'un de nos difficultés étaient que nous débarquions en France et dans une ville où nous ne connaissions personne, notre famille était loin - et j'ai commencé à avoir une vie à moi. Ce qui devait arriver arriva, un jour j'ai eu une petite aventure avec une amie. Mon ex le découvrit en espionnant mon journal intime. Elle ne m'en parla que 6 mois plus tard. Nous en parlâmes encore à un psy. Elle décida de pardonner et de donner une dernière chance à notre couple... en apparence. L'été suivant, je tirais la sonnette d'alarme budgétaire. En effet, avec mon salaire et la pression, je n'arrivais plus à tenir le budget, et je la suppliais de m'aider en travaillant un peu, elle aussi. Un mi-temps, n'importe quoi. Finalement, elle trouva un plein-temps, et j'acceptais d'être l'homme au foyer qui s'occupait des enfants. Ca allait. Sauf que c'est elle qui s'est alors mise à avoir une nouvelle vie ailleurs. Elle démarra une nouvelle relation dans mon dos, mais avec le médecin de famille (qui s'avéra ensuite être un manipulateur). Bon, je décidai qu'il était temps de nous séparer. D'accepter ce bel échec, se séparer 2 ans après la naissance de nos jumelles, après l'acquisition de la maison de nos rêves, et tout le tintouin. Certains doivent bien connaître ça.

Mais anyway, j'ai vu là la bonne opportunité pour avancer. On se sépare. On trouve chacun un appart, je paye seul les pots cassés (énormes) et on commence une garde "classique", un peu étendue : j'ai les filles un petit 1/3 du temps. L'école se situe près de chez elle. Je paye une pension alimentaire élevée avec l'aide temporaire de mes parents, le temps que les choses se mettent en place. Ca aurait pu aller bien.

Je culpabilise un peu, j'ai l'impression de les abandonner, alors je fais des efforts. Des gardes extra par-ci, par-là. Je donne de l'argent en plus dès qu'elle me demande. Je lui lègue la voiture sans contrepartie.

De mon côté, je rencontre quelqu'un avec qui ça devient sérieux. Mon amoureuse d'aujourd'hui encore (que j'aime de ouf)

Ca aurait pu aller bien.

On est là. Mais madame est en souffrance permanente. Pas assez d'argent. Pas assez de temps. Sa maladie thyroïdienne. Son impasse professionnelle. Ca ne va juste jamais. Je fais une garde supplémentaire, pas de merci. Je prête ma voiture, elle me fait une misère dès que je veux l'emprunter (il faut que je dédommage l'essence + le temps que je lui ferais perdre en l'obligeant à aller prématurément à la pompe en ayant consommé pour l'équivalent de 3 euros) Les mesquineries sont monnaie courante. Si je demande un service - par exemple échanger une garde parce que je suis malade comme un chien, je peux aller me faire voir. Mais si je lui refuse, moi, je suis le mec à qui on ne peut rien demander, avec qui tout se monnaye. Les remarques continuent. Des comparaisons incessantes. Elle semble même me reprocher le fait que je m'entende bien avec mes parents, qui m'aident, alors qu'elle a toujours des soucis avec les siens. Bref je finis par croire qu'elle a juste des problèmes à la base - et d'ailleurs, elle les avait même avant la séparation, même avant les enfants - et que maintenant je suis devenu un receptacle de choix sur qui tout balancer. Enfin, non, ça fait longtemps que je le suis, et là ça continue.

Ajoutons-y le ton hautain et cette espèce de contenance fumiste qu'elle s'est inventée à cette période, à se déclarer soudainement soigneuse alternative, magnétiseuse miracle, naturopathe, reine mère de la bienveillance et de l'empathie, avec les mots "féminisme" et "charge mentale" galvaudés, et je me retrouve rapidement à ne plus la supporter. Je sais qu'elle va mal, qu'elle cherche des issues, mais je n'ai pas mon mot à dire, je ne me sens plus concerné et surtout, je vais devenir mauvais si je reste sous le feu de ses agressions.

Tout de même, à l'issue de houleux débats, on rédige à l'amiable une convention parentale. Mes parents me versent une pension temporaire pour nous aider, donc je mentionne le fait que cette source de revenus ne va pas durer, qu'il faut en tenir compte. Elle change d'avis toutes les semaines. D'abord, une garde classique lui convient. Puis soudainement - et alors que toute la vie des filles s'est articulée autour de son logement à elle - elle veut une garde 50/50. Et eventuellement continuer à toucher la pension. Il est très difficile de lui expliquer pourquoi ce n'est pas équitable si l'école est à 1H de voiture de chez moi. Elle refuse tout amménagement autour de ça (déménagement, changement d'école etc.) Au prix de longs et douloureux échanges, insomnies, colères, emails fleuves, menaces, insultes et j'en passe, nous obtenons un modèle de convention qui semble nous convenir. Vraiment ! Je lui demande à plusieurs reprises. C'est bon ? Quel point te gêne ? Et comme ça, ça te va ? Ok, je vais rédiger ça ! Une garde classique + 1 jour (gratuit), une pension calculée sur le barème. Elle n'a plus qu'à la signer pour qu'on l'envoie au JAF pour qu'il la valide.

Mais à la dernière seconde - et à l'issue, sans doute, d'une autre dispute qui n'avait sans doute rien à voir - ça allait mal avec son toubib à ce moment là, il l'avait frappée, il était alcoolique, et je soupçonne que la jalousie face à mon propre épanouissement amoureux ait mis son grain de sable là dedans, d'autant plus qu'elle avait besoin d'aide et que je ne pouvais pas lui apporter mon soutien à cause de la situation conflictuelle - elle a décidé de refuser de signer la convention à la dernière seconde, et de prendre une avocate pour m'attaquer unilatéralement devant le JAF.

OK quoi.

Elle utilise son avocate comme une justicière des femmes et transforme sa cause en cause féministe, même si concrètement je ne vois pas le rapport. Mais les menaces fusent, comme par exemple le fait que la juge soit une femme signifie pour elle que je vais me faire saquer. J'avoue avoir encore du mal à comprendre sa logique, à part qu'elle a la haine et souhaite me piétiner.

Le plus hilarant dans cette histoire, c'est que le projet demandé par elle et son avocate est sensiblement identique au projet de convention que nous nous apprêtions à signer, à un détail près : ma garde du mercredi après midi est décalée au jeudi une semaine sur deux, pour faire la jonction avec le week-end. Ce que j'ai accepté par ailleurs sans avoir besoin de passer devant le JAF (ce qui n'arrivera que l'année prochaine)

Donc quel était l'intérêt de refuser la convention amiable pour porter ça devant les tribunaux, si ce n'est prendre la main et se montrer dominante ? Je ne vois pas.

Et le pire : c'est que j'ai moi même consulté un avocat pour qu'il calcule justement le montant de la pension, et ce montant est divisé par 2 par rapport à ce qu'on avait calculé sur la convention amiable refusé. Donc tout ce qu'elle risque de gagner, c'est la réduction officielle de sa pension.

Alors que jusqu'ici je ne lui ai jamais refusé d'aide financière hors pension, il est du coup devenu dangeureux pour moi de lui en donner, car (m'expliqua l'avocat) cela peut passer devant le juge pour le fait que j'ai des revenus plus elevés, et risque de me condamner à payer davantage que mes revenus, très variables (autoentrepreneur / artiste) peuvent me le permettre.

Dès lors, j'ai récupéré la voiture, car ça devenait trop dangeureux. J'en étais au point où je devais payer ses propres PV, et en plus, l'école maternelle attribuée se situait à 1H de chez moi (et 10 min à pieds de chez elle), donc j'en avais besoin. C'est passé encore une fois pour une maltraitance.

J'en ai fait, des insomnies, à cause de cette conne.

Donc je n'avais plus qu'une option : laisser faire cette procédure judiciaire, qui de toute façon a le mérite d'être impartiale, contrairement à cette folle.

Ainsi s'installa une distance de sécurité entre nous, aux allures d'hiver nucléaire.

Elle a quand même réussi à placer un formidable coup de pute. Illegal et malsain au possible, et dans la pire situation possible.

Lorsque le COVID approchait, nous avons discuté sur ce que nous allions faire. Elle me dit vouloir partir dans les pyrénées chez des gens que je ne connaissais pas, soi-disant des parents d'élèves qui lui proposaient une maison isolée, et qui se contenteront de lui déposer des courses devant la porte sans avoir de contact. Je précise que nous, nous sommes en Bretagne.
Je lui dit calmement que je ne trouve pas que c'est une bonne idée de traverser toute la France en période de confinement, que ça signifierait aussi que je ne pourrais plus voir mes filles pendant une durée totalement indeterminée, c'était juste terrifiant et ça ne servait que son propre intérêt : celui de ne pas subir le confinement dans son appartement un peu nul (il y avait d'autres raisons cachées, mais pour l'heure je l'ignorais). Cependant pour l'appartement je pouvais comprendre, alors je me suis dévoué pour prendre les filles à 50/50, voire en majorité. Qu'elle parte au vert, elle, si c'est nécéssaire, et je m'occupe des enfants. Je propose diverses solutions. Mais les pyrénées, je ne suis pas d'accord, c'est trop extrême.

C'est alors qu'elle ne répondait plus à mes messages. Je me suis dit, bon, elle se fait une raison, elle va répondre plus tard. Toujours sans réponse, le soir, la veille du lockdown, je lui demande juste si ça va, elle répond juste "oui". Je trouve ça bizarre, mais je ne vois pas quoi faire de plus ...

Le lendemain je me réveille avec son message, elle me raconte qu'ils sont partis dans la nuit, volontairement sans me dire. Mes filles sont donc sur la route, avec des inconnus, dans une france contaminée et confinée, sans ma permission, contre mon gré, et je ne sais pas où ils vont ni quand je les reverrais. Mon droit de garde est bafoué. J'ai peur pour mes filles. Et surtout qu'est ce que ça présage ? Qu'elle a tout les droits sur nos enfants ? C'est extrêmement grave. J'écris ces lignes, cela me fait remonter une colère effroyable.

Afin d'essayer de savoir l'identité de leur conducteur / hôte potentiel, j'appelle d'autres parents d'élèves, suis obligé d'étaler cela sur la place publique. Bizarrement, personne ne voit. J'ai au téléphone sa famille, qui me répondent, comme des boloss, "ah oui, elle a son caractère celle-là ..." Face au scandale que je suis en train de remuer, elle finit - au bout de 2 jours - par me donner la fameuse identité : ce n'est pas du tout un parent d'élève, mais un amant qu'elle a rencontré sur internet. Sachant que son précédent mec était un manipulateur, je suis loin d'être rassuré. Evidemment je ne peux rien dire, c'est sa vie privée, mais pourquoi avoir fait du mystère si ce n'est pour me maintenir dans l'inquiétude et la soumission ?

Heureusement que je la considère trop perdue et stupide pour penser qu'elle est réellement perverse, mais on n'en est plus très loin.

Elle me dégoûte à l'infini malgré tout.

Finalement, pour elles, ça se passera correctement. Le mec ne les a apparemment pas maltraitées, sa résidence dans les pyrénées était somptueuse, on va dire que tant mieux, au moins elles auront passé un confinement au vert, effectivement bien mieux que dans nos appartements. Mais puis-je effacer son acte dictatorial et violent ? Comment effacer la privation de mes filles par sa faute pendant 1 mois et demi ? Je loupe leur anniversaire et passe le mien seul.

A l'issue de cela, elle m'impose 3 semaines de garde aussi car elle décide de prolonger son confinement dans les pyrénées. Bref, je subis, je subis son rythme.

Il n'est quand même pas compliqué de comprendre pourquoi je n'ai absolument plus aucune confiance en cette personne et ai décidé de laisser aller le merdier judiciaire en qui j'ai davantage confiance que cette femme aux comportements erratiques - merdier judiciaire evidemment délayé à l'extrême, le tribunal des affaires familiales avait deéjà des délais de fou (8 mois) on peut y ajouter 10 nouveaux mois.

Face à ce perte de confiance en le système judiciaire, nous avons quand même accepté de rententer l'amiable.

A ces fins, j'ai proposé qu'on parle déjà des problèmes de communication, ce qui nous empêche de collaborer jusqu'ici. J'ai proposé qu'on mentionne les obstacles à la communication qu'on ressent chacun de notre côté. Elle trouvait que c'était une bonne idée, ça partait pas trop mal. Sauf que ...

... elle a fini par remplir le tableau de toutes les misères du monde qu'elle porte sur ses épaules, et on retourne un peu à la case départ. C'est devenu non seulement totalement illisible, mais insoluble car sous forme d'un bloc compact dans lequel on ne peut rien déplacer sans partir des circonvolutions qui confinent à l'absurde.

Du recul. Du recul, frère. Ok, on peut amalgamer beaucoup de chose. On voit qu'elle ne lit pas ce que je mets moi, elle est juste en mode vidage de sac. C'est pas grave. Elle est comme ça. Je n'apprends rien de plus - sa vie est un enfer sur terre, de toute façon. Ah oui, je n'ai pas précisé qu'elle se définit aujourd'hui, suite à ses divers passages auprès de gourous shamanes osthéopsychopathes, comme une personne hypersensible HPI neuroathypique. Oui, oui, rien que ça. Alors qu'en apparence, on dirait juste une meuf un peu agressive qui veut dominer, comme pas mal de gens. Enfin, contrairement à d'autre gens, elle essaie de dominer avec une banière "bienveillance", donc c'est un peu plus tordu.
Mais possible qu'elle ait de vrais problèmes psychologiques, ouais, à commencer par celui de synthétiser et communiquer de manière intelligible. Elle est incapable de faire un choix sans revenir dessus la semaine d'après, ce qui rend toute organisation, tout planning, tout convention, fragile comme du crystal. Hyper confortable et rassurant, n'est-ce pas. Si elle est consciente de son problème, pourquoi ne pas m'octroyer le droit de mesurer les bons et les mauvais choix ? Parce qu'une épaisse couche d'orgueil et d'agressivité enrobe le tout. Au final, moi j'ai l'impression d'avoir en face de moi une personne allergiques aux solutions, car même les siennes, elle revient toujours dessus.

Sa principale stratégie lors d'une discussion, c'est de faire du bruit. Si je veux évoquer un problème, elle va en soulever 50 et tout sera noyé, le dit problème sera enseveli et plus rien ne sera possible.

Merde, je regarde donc son tableau. Ca me déprime profondémment. On n'y arrivera pas. On va dépendre de médiateurs toute notre vie. J'ai peur parfois qu'elle rencontre un nouveau gourou et décide d'enlever les enfants pour aller les élever avec lui, parce qu'elle aura décidé que je suis un tyran, parce que j'aurais raccroché alors qu'elle m'ensevelit sous ses hecto-tonnes de raisonnements foireux sans queue ni tête.

Ironique quand on sait que c'est elle qui a refusé l'amiable à la dernière seconde pour m'attaquer unilatéralement en justice, qu'elle a littéralement kidnappé les enfants contre mon gré ... Ca reste moi le tyran.

On n'y arrivera pas.

Mais c'est lancé, je laisse une micro chance. Avec ces quelques règles :

- Je ne dois pas m'enerver. C'est mon point faible. Si ça ne me convient pas, si elle me provoque (ce qu'elle sait très bien, car sa meilleure défense, c'est l'agression), il faut que je prenne de la distance. Que je me frotte le menton en disant "hm hm, je vais y réfléchir" et m'enfuie discrètement dès que je peux, au lieu de vouloir rétorquer, ou couper court à la discussion.

- Je la laisse donc parler, vider son sac etc. Je prends la distance avec ça. Elle va me dire à quel point sa vie est un enfer, à quel point je suis une ordure de ne pas donner l'argent que je n'ai pas, de ne pas garder les enfants quand ça l'arrange. Mais je ne vais ne pas répondre, ne pas réagir, juste écouter en hochant la tête. Oui, ça va demander pas mal d'énergie, donc je vais essayer de faire un périmètre pour ça.

- Si elle veut entamer un dialogue (au dela du monologue), y aller méthodiquement. De quoi parlons-nous, pouvons-nous nous focaliser sur un point en priorité ? Par exemple, nos problème de communication, avant de prendre 1 par 1 les 3250 points de doléances que tu as rapporté ? Ah oui, alors donc, tu es une menteuse, c'est avéré, donc primo, comment je fais pour te croire ? Comment je sais que tu ne vas pas m'attaquer en justice à la première vexation, ou kidnapper les enfants ? Ca n'aide pas, pour l'amiable. Ah, et tu pourrais aussi décidé de refuser à la dernière seconde, comme la dernière fois, et on aura passé toutes ces nuits blanches pour rien ?

Bref, oui, je crois que moi en tout cas, j'aurais besoin d'une sacré update sur le relationnel avant toute chose.

Ensuite, ces 3250 points se résument facilement en 2 lignes, en fait, tu veux : plus de temps, et plus d'argent. Ah oui. C'est mon rêve aussi. Moi je veux bien prendre davantage les enfants, mais j'ai déjà pas de gros salaire, ça sera encore réduit, donc il faudra annuler la pension, pour compenser le fait que je vais dépenser beaucoup plus (en essence, en bouffe, en fringues). Je rêverais de chier des billets verts mais je n'ai pas encore ce don. Aussi, pour rendre les choses juste, il faudrait les changer d'école, déménager, enfin, faire ces choses que tu ne veux pas faire.

Donc heu ...je sais pas pourquoi, je sens que ça ne va pas être aussi simple que ça ! Peut-être qu'on va attendre que le JAF tranche, dans 4 ou 5 ans, alors que nos situations n'auront plus rien à voir.

Ca me déprime.

Donc là, j'ai posé mes filles, j'ai regardé ce tableau, j'aurais pas dû, mais j'ai du mal à penser à autre chose .

Alors j'ai tapé une douille, mangé une demi-baguette de lexomil, bu deux bières, et j'attends.

Ca devrait passer. Ca passe toujours.