Ne plus être mal-heureuse

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 15/11/2006.

Sommaire

22 Mai 2006 à 18h20
Ici et aujourd'hui
23 Mai 2006 à 11h54
Moi...et moi
1 Juin 2006 à 21h40
Moi et mon journal
5 Juin 2006 à 12h50
Moi aujourd'hui
29 Juin 2006 à 21h24
Moi... je brade

Ici et aujourd'hui

Lundi 22 Mai 2006 à 18h20

Je suis ici sans trop savoir comment j'y suis arrivée. Pourquoi, ça je le sais. Comment... c'est autre chose. En tout cas me voilà. Présentation... 33 ans, fraîchement mariée, névrosée depuis toujours ou presque, obèse, binoclarde, froussarde et qui chante faux. La femme idéale, quoi. Ah, oui, j'oubliais : j'ai les yeux noisette. Loisir: je lis beaucoup, et je brode beaucoup aussi. Le reste du temps, je travaille, je dors, je mange (beaucoup), je ris (pas assez beaucoup), je m'occupe de mon chien. Désolante de banalité et d'insignifiante, mais c'est pourtant moi. Problème : comme beaucoup de gens, mon hérédité me pose problème; si ça se résumait à un Oedipe non digéré, ce serait facile, mais c'est plus complexe, et plus pathétique aussi. Trois années de psychothérapie n'y ont pas suffit. Alors pourquoi pas un blog ?

Moi...et moi

Mardi 23 Mai 2006 à 11h54

Je suis née il y a trente-trois ans dans une ville de province que tout le monde connaît pour ses courses automobiles et moto, pour ses rillettes aussi. Cette ville, même si j'y ai très peu vécu, est ma ville. Là se trouve toute ma famille, puisque mes parents y sont retournés il y a presque neuf ans. J'ai grandi en Région Parisienne, enfant unique jusqu'à mes dix ans, rejointe ensuite par une petite soeur. Enfance pas bien remarquable, très solitaire, d'une petite fille très tôt mal dans sa peau, maladroite et maladivement timide. J'ai grandi comme j'ai pu entre un père pétri de principes et une mère affectueuse, sans doute, mais une mère-enfant incapable de prendre des responsabiltés et surtout... une mère qui ne pouvait pas vivre, qui ne peut toujours pas vivre, sans mentir. Et me voilà à mon tour, aujourd'hui mariée, pas encore mère, à essayer de lutter contre ce dont j'ai hérité de pire: la dissimulation, la lâcheté, l'évitement, le mensonge... Très occupée, en fait, à ne pas ressembler à ceux qui m'ont mise au monde. Si ma soeur a suffisamment de caractère pour mener sa barque, il n'en est pas de même pour moi. Et j'essaie, jour après jour, d'apprendre à m'aimer, j'essaie, jour après jour, d'être ce que je voudrais être. J'essaie, jour après jour, de me pas me mépriser, d'oublier ce qui me fait honte. Un homme m'a rencontrée, il m'aime depuis 13 ans, mais j'ai au fond de moi la certitude qu'il ne me connaît pas. Je mveux changer avant qu'il ne s'apperçoive de la supercherie. Je veux être digne de lui. Et de moi. Je veux être moi pour moi, pas un morceau dévoyé de ce que mes parents sont. Je veux être un équilibre entre un père trop adulte et une mère trop enfant. Alors je me bats.

Moi et mon journal

Jeudi 1 Juin 2006 à 21h40

J'ai reçu quelques petits messages de bienvenue sur mon Forum tout neuf dont je ne sais pas encore me servir; merci beaucoup pour vos compliments et vos encouragements, c'est adorable.

Ce soir, j'avais envie d'écrire, écrire pour démêler les fils de mes idées, et aussi de ma vie. C'est curieux comme je complique tout à merveille. J'ai aujourd'hui tout pour être heureuse et je ne le suis pas; enfin, pas entièrement. Je pourrais donner plein de justifications à ça, parler de mon hérédité, parler des années qui viennent de s'écouler pleines de larmes et d'attente et de doute, mais ce serait long, si long. J'ai envie de comprendre pourquoi je suis ce que je suis, et j'ai envie de passer par un autre sentier que celui qui consiste à accuser mes parents de tous les maux.

Je pense souvent à la petite fille que j'étais. Ce sont des impressions qui me reviennent, des images qui arrivent comme des flashes. Parfois je revois la cour d'un école, avec des buissons ardents dans lesquels je jouais avec ma poupée Barbie (ou Bella, je ne sais plus...). C'était la récréation et pourtant je jouais seule, absolument seule. Petite fille qui voulait qu'on la prenne pour une grande... Petite fille blonde aux lunettes rouges et aux dents en avant, habillée de bric et de broc, trop autoritaire pour être aimée des autres enfants, trop peureuse pour partager leurs jeux. Enfance de solitude et de livres... Enfance passée à essayer de grandir plus vite que les autres. Drôle de sentiment, aujourd'hui. Si j'avais su...

Moi aujourd'hui

Lundi 5 Juin 2006 à 12h50

Moi aujourd'hui, c'est une femme mariée (je l'ai déjà dit) avec un homme adorable, qui m'a fait vivre quelque années pénibles. Mais, comme dans la collection Harlequin, l'amour a triomphé (je crois) et a débouché sur un beau mariage. Oui, c'est vrai, les mariés sont ensemble depuis 13 ans, oui, c'est vrai, le mariage a été un mariage en petites pompes (11 personnes), oui, c'est vrai, ma belle-famille a refusé de venir, mais c'était une très belle journée. Depuis, deux mois ce sont écoulés. Deux mois calmes, mais deux mois où je me suis sentie glisser vers cet état que je redoute tant : le spleen. Je le redoute car je l'attends, après les années que nous venons de traverser. Des années où j'ai tenu bon, tant bien que mal, des années de solitude immense et insupportable, de solitude cachée, car je peux le dire aukourd'hui, personne ne s'est jamais vraiment douté de ce que nous traversions tout les deux. Personne n'a la moindre idée de ce que j'ai réellement vécu, une sorte de misère morale, à attendre qu'il aille mieux, à trembler à la moindre rechute, à l'attendre lors de ces interminables hospitalisations. Oh, je faisais bonne figure, je répétais que ça allais s'arranger, même s'il y avait des moments où je n'y croyais plus. Comme un animal, je me suis cachée pour souffrir. Si pourtant, il y a eu une personne; un psy. Mais un étranger. Et puis c'est allé de mieux en mieux, timidement, d'abord, puis plus franchement. Et c'est là que j'ai commencé à glisser, parce que, dans cette remontée, chaque étape que je ressentais comme une rechute me plongeais dans l'angoisse que cela recommence. Aujourd'hui je continue à faire bonne figure, mais la peur est entrée, et je ne sais pas si elle ressortira un jour.

Moi... je brade

Jeudi 29 Juin 2006 à 21h24

Echange mari tout neuf, très peu servi, contre petit chat tout câlin et ronronnant.

Je plaisante... Quoique...

Depuis quelques semaines, il est irritable, et aboie plutôt qu'il ne parle. Il a de grandes théories sur ce que je dois faire et ne pas faire, des avis tranchés, des opinions catégoriques, des maximes irrévocables. Et j'écoute (j'écoute toujours). Les journées sont courtes, avec lui, je n'ai le temps de rien, sortie du travail. Et le travail, d'ailleurs... Le travail, en ce moment, c'est de savoir que mon poste est condamné à moyenne échéance. Dans une entreprise vouée au commerce, ce qui ne rapporte pas de marge est considéré comme "improductif" (sic) et doit donc passer à la trappe. Tout doit disparaître: les comptables, les RH,... et les secrétaires (dont je suis). Nonobstant le fait que les secrétaires, si elles ne vendent pas, arrivent quand même à récupérer 50 à 60000 euros par mois, mais ça... ça ne compte pas. Les vendeurs crient haut et fort que sans nous, ça va être le bazar, les jeux sont faits. Je n'ai que deux choix: retourner dans le commercial que j'ai mis 8 longues années à quitter, ou, tout simplement, partir, abandonner les avantages que me donnent 15 ans d'ancienneté, la parfaite connaissance de ma boîte, de ses procédures et de ses habitudes. Alors, au milieu de ça, entendre des avis péremptoires d'un mari qui se dit incompris dès que je fais mine de vouloir revendiquer le droit d'avoir, moi aussi, mes soucis autres que lui... Ben là, maintenant, tout de suite, non. Voilà, quoi. Non. Marre. Donc : échange mari neuf, très peu servi, contre tourterelle amicale ou canari chanteur. Na.