Itinéraire sans destination

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 15/11/2006.

Sommaire

6 Mai 2006 à 23h31
Minuit et je m'écris pour la première fois de ma vie
8 Mai 2006 à 22h04
Ma vie s'fout d'ma gueule
11 Mai 2006 à 23h33
Le P'tit Prince
17 Mai 2006 à 21h04
"J'suis dans le noir Charlie!"

Minuit et je m'écris pour la première fois de ma vie

Samedi 6 Mai 2006 à 23h31

Samedi soir... Qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui? Réponse toute simple, foutrement rien: levé tardif me laissant étourdi, un bagel en guise de repas du midi (ce que je ne ferais pas sans mes amis les bagels), temps supplémentaire au boulot en après-midi (j'avais rien de mieux, c'est certain), puis l'emmerdement abusif d'un samedi soir en solitaire...

Tout ça ça m'angoisse cette routine abrutissante. Et au lieu d'angoisser seul comme un con, j'ai décidé de m'inscrire à cette communauté, question de voir si à force d'écrire je réussirais à donner un sens à mon insignifiance. Au pire, j'aurai trouvé une façon passagère de calmer mon esprit qui rame beaucoup trop. Je sens déjà un certain effet... allez voir si je ne me fais pas des idées. Placebo ou pas, aussi bien plonger avant de paralyser.

Naviguer continuellement entre la frontière du Néant et des limbes s'avère être un voyage épuisant et angoissant (ah ça je l'ai dit...). Voilà l'épreuve que la solitude me réserve et dont même la petite bête poilue qui me sert de chat n'y peut rien. C'est peut-être pour ça qu'elle se tient toujours à cette distance, 2 ou 3 mètres, comme si j'étais un être cher atteint d'une grave pathologie infectieuse.

D'ailleurs, je suis jaloux de ma Puce (elle s'appelle Puce ma chatte, une grosse puce disons), elle qui dort encore au coin de mon lit. Je pourrais jurer qu'elle dort les poings fermés. Quelle petite insolente! M'enfin...

Pourquoi est-ce que j'ai pas fait quelques coups de fil aujourd'hui? J'aurais pu faire de quoi, jouer au carte, boire d'la bière, faire une sortie cinoche (comme d'habitude), quelque chose merde, n'importe quoi... Mais non, minuit et je suis ici en train de m'écrire pour la première fois de ma vie.

Pourquoi cette fille dont j'suis sortie avec pour une deuxième fois samedi dernier (à mon initiative) ne semble pas s'intéresser à moi? C'est pour faire comme toutes les autres (aussi peu nombreuses sont-elles), c'est ça? Elle fait très bien de ne pas me rappeler dans ce cas, elle sera pas la première. Ah! Qu'elle se le tienne pour dit! *soupir* 28 ans de soupir, il n'y a rien de nouveau sous le soleil dans mon cas.

De toute évidence, je n'ai pas l'esprit en paix ce soir. J'vais sûrement me faire tout un cinéma dans ma p'tite tête avant de trouver sommeil par épuisement cérébral.

"...No man is an island, entire of itself; every man is a piece of the continent, a part of the main. If a clod be washed away by the sea, Europe is the less, as well as if a promontory were, as well as if a manor of thy friend's or of thine own were. Any man's death diminishes me, because I am involved in mankind; and therefore never send to know for whom the bell tolls; it tolls for thee..." - John Donne (1573-1631)

Ma vie s'fout d'ma gueule

Lundi 8 Mai 2006 à 22h04

Revoir, hier, pour la millième fois, même d'un oeil et d'une oreille, le film Wicker Park (le remake de L'appartement) m'a fait réaliser que je suis définitivement devenu fleur bleu.

Bon, peut-être pas, mais ce film me trouble au point que je pourrais presque brailler à la fin. En fait, la sublime Diane Kruger me rappelle une fille qui, il y a presque un an jour pour jour, n'a même pas daigné me donner la chance de me faire valoir. De plus, elle aussi est d'origine allemande. Voilà, tout s'explique finalement, quelle tristesse...

Cette journée là, il y a un an, je crois que j'ai eu droit à mon... euh.. 4e coups de foudre de ma vie. Vous voyez, le genre où on est le seul à l'avoir? Oui oui, celui-là, j'en connais pas d'autre de toute façon. De toute évidence je n'inspire pas le coup de foudre. Une journée entière passée avec elle durant le déménagement d'un couple d'amis que l'on a en commun. Malheureusement, c'est tout ce dont j'ai eu droit.

Pourquoi est-ce que ça arrive ça, le désir irrésistible d'une autre personne, même inconnue? Je sais pas, peut-être pour nous faire souffrir. Ce que je sais par contre, c'est que je préfèrerais que ça n'arrive pas du tout ce genre de chose. Encore aujourd'hui ça me fout l'cafard. Comment pourrais-je me sentir autrement qu'une merde? Surtout quand le monde autour de moi s'arrange pour que je ne l'oublie pas.

Même cette fille avec qui je suis sorti une deuxième fois la semaine dernière m'a appris, bien malgré moi, ce que c'est d'être subtilement non-subtil. J'me suis jamais fait laisser en plan d'une telle manière et j'ai jamais connu un samedi soir qui soit aussi court. Vite fait, bien fait, et hop Bibi se retrouve seul au beau milieu de la métropole. C'est fini pour moi le centre-ville de Montréal.

J'dis ça, mais je rêve secrètement au jour où une femme s'intéressera finalement à moi. On a beau dire que ça n'apporte rien de bien de s'éterniser en rêve et d'oublier de vivre, mais comment vivre quand on a épuiser toutes ses maigres réserves du carburant qu'est l'amour d'une autre personne? Moi je sais pas... je sais plus...

Aujourd'hui n'a été que le prolongement d'hier, heureusement qu'il me reste le jogging pour faire le vide intérieur. J'arriverai peut-être à bien dormir cette nuit.

Ma Gueule
Éric Lapointe

Quoi ma gueule
Qu'est-ce qu'elle a ma gueule
Quelque chose qui ne va pas
Elle ne te reviens pas
Oh, je sais que tu n'as rien dit
C'est ton oeil que je prends au mot
Souvent un seul regard suffit
Pour vous planter mieux qu'un couteau

Quoi ma gueule
Qu'est-ce qu'elle a ma gueule
Si tu veux t'la payer
Viens je rends la monnaie
T'as rien dit, tu l'as déjà dit
On n'va pas y passer la nuit
Ma gueule et moi, on est d'sortie
On cherchait plutôt des amis

Quoi ma gueule
Mais qu'est-ce qu'elle a ma gueule
Quoi ma gueule
Qu'est-ce qu'elle a ma gueule

Quoi ma gueule
Qu'est-ce qu'elle a ma gueule
Oui elle a une grande gueule
Oui elle me fait la gueule
Elle s'imagine que je lui dois tout
Sans elle j'naurais jamais plané
Sans elle je n'vaudrais pas un clou
Ma gueule a bien le droit de rêver

Quoi ma gueule
Qu'est-ce qu'elle a ma gueule
De galères en galères
Elle a fait toutes mes guerres
Chaque nuit blanche, chaque jour sombre
Chaque heure saignée y est ridée
Elle ne m'a pas lâché d'une ombre
Quand j'avais mal, même qu'elle pleurait

Quoi ma gueule
Mais qu'est-ce qu'elle a ma gueule
Quoi ma gueule
Qu'est-ce qu'elle a ma gueule

Quoi ma gueule
Qu'est-ce qu'elle a ma gueule
Je m'en fout qu'elle soit belle
Au moins elle est fidèle
C'est pas comme une que je connais
Une qui me laisse crever tout seul
Mais je ne veux même pas en parler
Une qui se fout bien
De ma gueule.

Paroles: Thibault
Musique: Macabal

Le P'tit Prince

Jeudi 11 Mai 2006 à 23h33

"Et toi, c'est quoi ton histoire?"

"Mon histoire à moi c'est..."

"Mouais?"

"Mon histoire c'est... l'absence d'histoire."

*silence*



C'est comme ça que ça se passe dans ma tête avec le P'tit Prince de mon porte-crayon qui me fixe toute la journée au boulot. Pour moi, il est l'expréssion de la solitude absolue, seul sur sa boule. Mais qui a eu l'idée d'acheter ça bordel??? J'suis vraiment maître dans l'art de l'auto-torture. Les Américains en auraient beaucoup à apprendre de moi.

Non, je n'ai pas l'esprit en paix. J'ai peur... J'ai peur de ne pas être capable de rencontrer une femme... J'ai peur de perdre le combat face à ma gêne... J'ai peur de ne pas être à la hauteur d'aucune femme... J'ai peur de ne pas avoir l'occasion de fonder une famille... J'ai peur de mourir seul... J'ai peur de ne jamais connaître la passion, de quelque nature que ce soit... J'ai peur que la néant m'enveloppe... J'ai peur de perdre pour de bon la motivation de vivre... J'ai peur de moi-même...

Bref, j'angoisse et ça me paralyse. Mais à part de ça, tout va bien. *sic*

How Soon Is Now?
The Smiths

I am the son
And the heir
Of a shyness that is criminally vulgar
I am the son and heir
Of nothing in particular

You shut your mouth
How can you say
I go about things the wrong way?
I am human and I need to be loved
Just like everybody else does

I am the son
And the heir
Of a shyness that is criminally vulgar
I am the son and heir
Of nothing in particular

You shut your mouth
How can you say
I go about things the wrong way?
I am human and I need to be loved
Just like everybody else does

There's a club if you'd like to go
You could meet somebody who really loves you
So you go and you stand on your own
And you leave on your own
And you go home and you cry
And you want to die

When you say it's gonna happen "now"
Well when exactly do you mean?
See I've already waited too long
And all my hope is gone

You shut your mouth
How can you say
I go about things the wrong way?
I am human and I need to be loved
Just like everybody else does

"J'suis dans le noir Charlie!"

Mercredi 17 Mai 2006 à 21h04

J'voulais attendre à une journée "différente" avant d'écrire de nouveau... À ce rythme, je n'écrirai jamais!

À chaque espoir déçu, le fardeau du vide de ma vie semble prendre du poids. J'ai cru, jadis, que j'avais atteint le fond. Erreur mon cher Watson, le fond, il n'y en a jamais eu... Le fond, c'est le néant! Il est partout celui là. À noter comme agent numéro 1 de la Solitude.

J'ai repensé aujourd'hui encore à ce film "Scent Of A Woman", dont une réplique revient me hanter, comme bien d'autres, mais cette fois-ci aucunement par procuration. Je me vois là, à la place du Lieutenant Colonel Frank Slade, en train de crier "I'm in the dark here!". Rien à voir avec sa cécité.

Être dans le noir, c'est quand tu ne sais plus qui tu es, d'où tu viens, où tu vas, quoi faire. C'est quand tu ne goûte ni le doux, ni l'amertume. C'est quand le soleil ne te réchauffe plus. C'est quand le printemps n'a plus de sens pour toi. C'est quand tu quittes le bureau jour après jour et qu'une fois rendu derrière le volant, le moteur fraîchement démarré, tu te rends compte, déclanchant une crise d'angoisse, que tu n'as pas la moindre idée quelle est ta destination, car tu n'en a pas de vrai chez-soi.

Être dans le noir, c'est ne jamais avoir la paix d'esprit.

Putain c'que j'me déprime moi-même. Heureusement que je ne m'exige pas de me la jouer et de prétendre que tout va bien. Je n'ai plus l'énergie de le faire, et je crois que ça se réflète dans les réactions de mon entourage.

C'est fou c'que j'me rends compte que c'est tout à fait vrai que l'on a pas le droit d'être malheureux, déprimé, triste, peu importe. Les gens trouvent toujours le moyen de te rendre coupable de l'être, alors tu apprends à te fabriquer un masque. Mais comme toute chose, un jour ce masque s'use. J'suis épuisé...

J'emmerde le regard réprobateur de mes parents, j'emmerde ceux qui font semblant de ne pas me voir, je m'emmerde moi-même pour être un pauvre minable.

Là j'ai juste le goût de tout casser ou de pleurer comme un veau, mais malheureusement... il y a longtemps que je n'ai plus de larme.

Roads
Portishead

Ohh, can't anybody see
We've got a war to fight
Never found our way
Regardless of what they say

How can it feel, this wrong
From this moment
How can it feel, this wrong

Storm.. in the morning light
I feel
No more can I say
Frozen to myself

I got nobody on my side
And surely that ain't right
And surely that ain't right

Ohh, can't anybody see
We've got a war to fight
Never found our way
Regardless of what they say

How can it feel, this wrong
From this moment
How can it feel, this wrong

How can it feel, this wrong
From this moment
How can it feel, this wrong

Ohh, can't anybody see
We've got a war to fight
Never found our way
Regardless of what they say

How can it feel, this wrong
From this moment
How can it feel, this wrong