Journal

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 01/11/2007.

Sommaire

1 Novembre 2007 à 18h40
Anniversaire
1 Novembre 2007 à 19h35
Cinéma

Anniversaire

Jeudi 1 Novembre 2007 à 18h40

David m'a offert un carnet Moleskine au Massilia. Noter des idées. Van Gogh. Picasso. Hemingway. "Il est temps de se bouger le cul et de réaliser des projets". Trop de temps passé sur Internet, même s'il est souvent de qualité. Revenir au papyrus et à la plume.
Pour mon anniversaire, David m'a offert le bouquin de Pierre Bayard, Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ?. Tempo parfait. On venait d'avoir une conversation sur la littérature contemporaine, notamment sur l'utilité et la pertinence des livres de Georges Perec (comme son roman lipogrammatique La Disparition).
Après le Massilia et l'ambiance (trop) franco-marseillaise, apéro au Bily Kun (Cheval Blanc en tchèque). Comme d'habitude, blocage sur les serveuses. David : "Les femmes se divisent en deux catégories : celles à qui on voudrait parler, mais à qui on n'ose pas parler et qui, de toutes façons, ne viennent pas nous parler ; celles à qui on ne souhaite pas parler plus que ça et qui, elles, viennent nous parler". Référence au film Le bon, la brute et le truand. David aime bien les adages commançant par "Le monde se divise en deux catégories".
Un pianiste censé jouer de la musique classique, mais qui, mises à part cinq minutes de Satie, joue en boucle la bande-son du film Le fabuleux destin d'Amélie Poulain. Belle ambiance quand même. Les gens ont l'air heureux, même si la solitude semble habiter la plupart d'entre-eux. Une fille qui écrit à une table. Un mec (moche) qui l'aborde, qui semble plus intéressé par son cul que par ses écrits, mais ceux-ci lui permettront peut-être d'atteindre celui-là... David aborde la serveuse. Malheureusement pour lui, toutes les copines d'Anne-Marie s'appellent Pascale ! Je me comprends. Beau début de soirée. L'atmosphère me plaît beaucoup. Rencontre avec un vieux Français qui attendait que quelque-chose se passe au bar. Sympa mais vite chiant. Je croise mon amie Patricia Kaas (l'homonyme de l'autre). Je ne pensais pas la voir ici. Quelle fille étrange ! Très gentille mais difficile à cerner. Deux filles assises au comptoir, vers l'entrée du bar. Les mêmes qui fumaient dehors quand on est arrivé. Très sensuelles et subtilement séductrices.
David se casse. Je dois aller au P'tit Bar mais il est encore trop tôt. Je discute un moment avec le vieux Français, puis je me casse à mon tour. Direction P'tit Bar ! Mais j'appréhende un peu. D'abord parce qu'à minuit, c'est mon anniversaire. D'habitude, je ne suis pas très à l'aise quand on me souhaite mon anniversaire dans un lieu public. Mais je ne sais pas pourquoi, pour une fois, je le sens bien. Ensuite et surtout, parce que Geneviève. Toutes les questions qui vont avec.
21h30. Geneviève arrive. De très mauvaise humeur. Évidemment, pas de bonjour. Elle vient de répéter avec son groupe, donc son ex. D'après ce que je comprends, elle a pris la décision de ne plus jouer avec lui. Je ne lui dis rien. Là encore, je le sens bien.
Bernard. Ça ne me tentait pas vraiment de le voir. Brigitte : "Il est bon, dommage qu'il n'ait pas de talent". Mais bon, promesse et pour services rendus. Comme d'habitude, excellent répertoire et Sophie au piano. Mais Bernard au chant. Pas beaucoup de monde dans la salle. Certains "artistes" partent à la fin du premier set (Paule et sa veste en cuir). Pendant le spectacle, pas un mot à Geneviève. Peu de regards. Mais elle me fait un sourire énorme. Je sens que je joue bien le coup.
Minuit. Ça y est, c'est mon anniversaire. Bougie, donc voeu : me marier avec Geneviève. Embrassades et poignées de main. Pas Geneviève. C'est encore un peu "glacé". Puis tout se débloque. Sophie me joue Ma solitude de Moustaki. Grand moment. Geneviève me souhaite quatre fois "bon anniversaire" et m'embrasse sur la joue gauche. Je discute avec elle. Je la prends dans mes bras. Jacques me chante La Manic de Georges Dor (Amélie, encore et toujours) et Le vieux couple de Reggiani (souvenir de Sophie Bisson). Tous les artistes présents me chantent une chanson. Tout le monde m'offre à boire. Tout le monde prend du plaisir. Ça se voit. Arrive la clientèle du Double Dose. Plein de monde et de participants du festival de Granby. Impros au piano. Janis Joplin. Jacques me paie une bouteille de champagne. Une autre offerte par ceux qui restent au bar.
Vérité/conséquences avec Geneviève et Brigitte. Très instructif et en même temps assez rassurant pour moi par rapport à Geneviève. Je prends ses mains. Je caresse ses cheveux, ses épaules. J'écris "je t'aime" sur son bras. Elle ne dit rien et me sourit. Moment inoubliable.
8h30 du matin. On sort du bar. Mont-Royal ou Saint-Laurent ? Direction la vieille ville et le fleuve. Main dans la main avec Geneviève. Arrivée au port. On jette nos bagues de fiançailles dans le fleuve. Je ne pensais pas qu'on le ferait. Symbole (Amélie, encore et toujours). Regrets (Amélie, encore et toujours) ? Je dors un peu sur les genous de Geneviève. Elle me caresse les cheveux. Soleil et chaleur. Calme et force du fleuve, du vent, des arbres. De Geneviève. C'est la première fois que je ressens sa force et sa sérénité. D'habitude, je ressens ses doutes et ses angoisses. "Mythique", comme dirait Marouane. Café place Jacques Cartier. Taxi. Dodo.

Tout le monde me souhaite bon anniversaire. Je reçois plein de courriels, plein d'appels téléphoniques. Bizarrement, ça me fait plaisir. Extrêmement plaisir. C'est très récent. Depuis que je suis à Montréal, en fait. Surtout depuis deux ans. La distance et l'éloignement. Les nouveaux amis. Denis m'inquiète. Sa santé. J'appelle au P'tit Bar pour avoir son numéro. Je tombe sur Johanne. Le bar est déjà au courant de la soirée. Johanne m'appelle "mon amour". Ça me fait sourire. Denis est au bar. On parle ensemble dix minutes. Je ne suis pas tellement rassuré. On verra bien, mais j'ai un mauvais pressentiment quant à sa santé.

Cinéma

Jeudi 1 Novembre 2007 à 19h35

Griller une cigarette. Je me souviens du film Madame Bovary de Claude Chabrol. Attente d'une réponse positive. Stress. Demande en mariage. Allez ! Je vais voir Geneviève. Quel sourire quand elle me voit arriver ! Quelle grâce ! Comme dans le reportage de Zoé. Elle est contente de me voir. Elle m'invite au cinéma. On va voir Into the wild (Vers l'inconnu en français) de Sean Penn. Assez long mais très bon. Cinéma classique. Influencé par les films de Clint Eastwood ? Mais un peu trop d'effets avec la caméra. Hypocrisies familiales. Fuir. Refuser le modèle de la famille américaine et la société de consommation. Amour des livres. Simplicité des rapports humains. Apologie de la nature et de la liberté. Mais "c'est pas sans dangers", comme dit Renaud dans Le petit chat est mort. La nature peut tuer l'Homme. Contrairement à la nature, l'Homme ne "repousse" pas. Deux heures trente à côté de Geneviève sans faire quoi que ce soit. Mais que faire ? Compliqué...

Mon père : "Le mythe de Sisyphe, c'est la vie ; c'est l'oeuvre de Camus". Nous sommes condamnés à accomplir des tâches et à les reproduire indéfiniment, pour le seul besoin d'accomplir ces tâches. En rapport avec le concept d'absurdité de Camus ? Documentaire sur Camus à la cinémathèque. 1975. Voix de Julien Guiomar. Première partie un peu endormante. Son enfance et ses années universitaires. Influence du professeur Jean Grenier. Seconde partie plus vivante. Débat Camus/Sartre sur l'engagement communiste et la violence révolutionnaire. Guerre d'Algérie. Articles sur les "misères" de la Kabylie. Recul puis retrait de son engagement intellectuel en faveur de l'indépendance de l'Algérie. Théatre. Gérard Philippe. Serge Reggiani... Dernières années en Provence. René Char.