C'est samedi, et qu'est-ce que j'ai fait cet après-midi faute de mieux? Travaillé, évidemment. On était deux au bureau... Non mais... qu'est-ce qu'il faisait là lui? C'est sa conjointe qui ne sera pas contente!
Moi vous dites? Moi, eh bien non, j'ai pas de conjointe, parce que c'est certain que je trouverais mieux à faire! J'en ai marre de tapper sur des boutons (bordel, c'est ce que je fais en ce moment), la tête illuminé en permanence par deux écrans, un air climatisé qui ne vaut rien (soit beaucoup trop chaud, soit beaucoup trop froid). Et tout ça pourquoi?
Ce boulot n'a jamais été une passion pour moi et j'imagine mal comment certains font pour en être passionné. Bon, il faut dire que la passion ne s'est pas arrêtée lorsqu'elle est passée par chez-nous. Non, mais quand même, cet éclairage artifiel, ces murs jaunes, cet absence de fenêtre, il y a de quoi être dingue et j'n'ai même pas encore parlé des collègues qu'on ne choisi pas.
Certes, si Dieu existe, c'est pas lui qui a inventé tout ça, sauf s'il est un petit nain dodu malicieux à lunettes. Je l'imagine en train de se frotter les mains de satisfaction...
Pour l'instant, je ne veux même pas m'imaginer ce que me réserve la semaine prochaine. Si seulement nous travaillions encore la terre...
S’il y a beaucoup de machines en Chine
Y a aussi beaucoup de machines à Lachine
J’ai vu des machines à laver à Laval
J’n’ai vu en esti des machines en Estrie
Et elles font cric-han-cric-hin-cric-hon
A’ec leurs millions de pitons et de pistons
Machines à poker dans les débits d’alcool
Machine à danser d’la Compagnie Créole
Trayeuses à cache et orgasmotron
Sont les instruments de notre soumission
Car si l’être humain a inventé les machines
C’est pour combler ses besoins à l’origine
Mais le temps a passé et à sa faveur
Les machines ont surpassé leur créateur
Aliénation
Tu penses que c’est toi qui contrôle tes bebelles
Mais ce sont elles qui tirent les ficelles
Machination
C’est la machination des machines
Qui nous font courber l’échine
Si l’homme sort de sa banlieue pastel
Et se dirige vers les gratte-ciels
S’il se tape chaque matin le trafic
Dans un nuage de gaz carbonique
S’il se résigne à travailler toute sa vie
Dans une job qu’il haït
C’est pour se payer les machines
Qu’il a vues dans les magazines
Les machines nous ont conditionnés
Pour que nous voulions en acheter
Toujours davantage, c’est leur façon
D’assurer leur reproduction
Fer à repasser, boulier de bingo
Juke-box et lave-auto
Ce sont toutes ces machines ridicules
Qui nous tiennent par les testicules
Aliénation
Tu penses que c’est toi qui contrôle tes bebelles
Mais ce sont elles qui tirent les ficelles
Machination
C’est la machination des machines
Qui nous font courber l’échine
Pour fuir le joug des machines à coudre
Je lève le coude avec Miloud
Et pour fuir celui des autres machines
J’achète de la cocaïne aux Rock Machines
Les Rock Machines qui ont abattu John
À grands coup de machine gun
Et aussi sa copine Sandrine
Qui écoutait du Smashin’ Pumpkin’
Ce n’est pas mon imagination
C’est une vraie machination
La machination des machines
Qui nous font courber l’échine
Paroles: Serge Robert (Mononc')
Musique: Anonymus
Arrangements: Serge Robert (Mononc')