La machination de l'homme

Un journal de Journal Intime.com

Archive du journal au 15/11/2006.

Sommaire

7 Mai 2006 à 0h00
Un petit nain dodu malicieux à lunettes
9 Mai 2006 à 21h49
"You've got mail..."
17 Mai 2006 à 21h23
N'ammenez pas vous-même au travail

Un petit nain dodu malicieux à lunettes

Dimanche 7 Mai 2006 à 0h00

C'est samedi, et qu'est-ce que j'ai fait cet après-midi faute de mieux? Travaillé, évidemment. On était deux au bureau... Non mais... qu'est-ce qu'il faisait là lui? C'est sa conjointe qui ne sera pas contente!

Moi vous dites? Moi, eh bien non, j'ai pas de conjointe, parce que c'est certain que je trouverais mieux à faire! J'en ai marre de tapper sur des boutons (bordel, c'est ce que je fais en ce moment), la tête illuminé en permanence par deux écrans, un air climatisé qui ne vaut rien (soit beaucoup trop chaud, soit beaucoup trop froid). Et tout ça pourquoi?

Ce boulot n'a jamais été une passion pour moi et j'imagine mal comment certains font pour en être passionné. Bon, il faut dire que la passion ne s'est pas arrêtée lorsqu'elle est passée par chez-nous. Non, mais quand même, cet éclairage artifiel, ces murs jaunes, cet absence de fenêtre, il y a de quoi être dingue et j'n'ai même pas encore parlé des collègues qu'on ne choisi pas.

Certes, si Dieu existe, c'est pas lui qui a inventé tout ça, sauf s'il est un petit nain dodu malicieux à lunettes. Je l'imagine en train de se frotter les mains de satisfaction...

Pour l'instant, je ne veux même pas m'imaginer ce que me réserve la semaine prochaine. Si seulement nous travaillions encore la terre...

S’il y a beaucoup de machines en Chine
Y a aussi beaucoup de machines à Lachine
J’ai vu des machines à laver à Laval
J’n’ai vu en esti des machines en Estrie
Et elles font cric-han-cric-hin-cric-hon
A’ec leurs millions de pitons et de pistons
Machines à poker dans les débits d’alcool
Machine à danser d’la Compagnie Créole
Trayeuses à cache et orgasmotron
Sont les instruments de notre soumission
Car si l’être humain a inventé les machines
C’est pour combler ses besoins à l’origine
Mais le temps a passé et à sa faveur
Les machines ont surpassé leur créateur

Aliénation
Tu penses que c’est toi qui contrôle tes bebelles
Mais ce sont elles qui tirent les ficelles
Machination
C’est la machination des machines
Qui nous font courber l’échine

Si l’homme sort de sa banlieue pastel
Et se dirige vers les gratte-ciels
S’il se tape chaque matin le trafic
Dans un nuage de gaz carbonique
S’il se résigne à travailler toute sa vie
Dans une job qu’il haït
C’est pour se payer les machines
Qu’il a vues dans les magazines
Les machines nous ont conditionnés
Pour que nous voulions en acheter
Toujours davantage, c’est leur façon
D’assurer leur reproduction
Fer à repasser, boulier de bingo
Juke-box et lave-auto
Ce sont toutes ces machines ridicules
Qui nous tiennent par les testicules

Aliénation
Tu penses que c’est toi qui contrôle tes bebelles
Mais ce sont elles qui tirent les ficelles
Machination
C’est la machination des machines
Qui nous font courber l’échine

Pour fuir le joug des machines à coudre
Je lève le coude avec Miloud
Et pour fuir celui des autres machines
J’achète de la cocaïne aux Rock Machines
Les Rock Machines qui ont abattu John
À grands coup de machine gun
Et aussi sa copine Sandrine
Qui écoutait du Smashin’ Pumpkin’
Ce n’est pas mon imagination
C’est une vraie machination
La machination des machines
Qui nous font courber l’échine

Paroles: Serge Robert (Mononc')
Musique: Anonymus
Arrangements: Serge Robert (Mononc')

"You've got mail..."

Mardi 9 Mai 2006 à 21h49

Bon, je sais, il n'y a que dans les films que c'est comme ça. Peut importe, en plein travail cérébral intense, fin de projet oblige, nous reçûmes un courriel nous indiquant que les évaluations annuels auront lieu lundi et mardi prochain. Eh bien oui, l'heure de la bullshit est arrivée!

Non seulement faut-il passer par là, mais il faut aussi fournir une auto-évaluation pour jeudi. C'est ça qui est intéressant dans ce monde, tu dois t'auto-évaluer et en donner le résultat à ton "boss" de façon à ce que lui puisse bien de ramasser au jour J. Et pourquoi aurais-je pas droit à leur évaluation de ma petite personne, question de me préparer aussi? J'me rappelle très bien de l'année dernière moi.

Disons-le tout de suite, certain d'entre nous sont dans le jus (de façon plus internationale, nous en avons par-dessus la tête), alors je trouve très irrespecteux ce genre de délai, surtout que l'année dernière nous avions fait ça en juin. Et ils osent appeler ça des relations de travail!

C'était aussi la fin de l'année fiscale de la cie, alors nous avons eu droit au barratin habituel. Non mais quand est-ce vont-ils comprendre que ce ne sont pas nous qui vivions pour les corporations, mais l'inverse? Certainement pas tant que les vautours resteront rois!

Est-ce que je peux faire l'évaluation de la cie moi? Le café goûte les égoûts, la climatisation est inversée par rapport aux normes (trop chaud l'hiver et trop froid l'été), on a pas de fenêtre, il y a trop de foutus murs jaunes, on a pas de vestiaire (donc de douche), la salle de repas n'est pas agréable, il n'y a pas de salle pour travailler en groupe sans déranger les autres puisque nous n'avons pas de bureau fermé, il n'y a que de l'éclairage blanc(néon) ce qui est très dépressant avec le plafond blanc et le plancher gris pâle. Bref, l'environnement de travail est à chier et j'ai encore perdu la journée à y penser.

Bon, le méchant est sorti et demain sera un autre jour. :-D


http://www.comedy-zone.net/pictures/work/work05.htm

L'homme pressé
Noir Désir

J'suis un mannequin glacé, avec un teint de soleil
Ravalé, homme pressé, mes conneries proferées
Sont le destin du monde, et je n'ai pas le temps je file
Ma carrière est en jeu, je suis l'homme médiatique
Je suis plus que politique, et je vais vite, très vite
J'suis une comète humaine universelle

Je traverse le temps, je suis une référence
Je suis omniprésent, je devient omniscient
J'ai envahi le monde, que je ne connais pas
Peu importe j'en parle, peu importe je sais
J'ai les hommes à mes pieds, huit milliards potentiels
De crétins asservis, à part certains de mes amis
Ce qu'ils sont gais

Qui veut de moi
Et des miettes de mon cerveau
Qui veut entrer
Dans la toile de mon réseau

Militant quotidien de l'inhumanité
Des profits immédiats, des faveurs des médias
Moi je suis riche, très riche, j'fais dans l'immobilier
Je sais faire des affaires, y'en a qui peuvent payer
J'connais le tout Paris, et puis le reste aussi
Mes connaissances uniques
Et leurs femmes que je... fréquente évidemment

Les cordons de la bourse, se relâchent pour moi
Il n'y a plus de secrets, je suis le roi des rois
Explosé l'audimat, pulverisée l'audience
Et qu'est-ce que vous croyez, c'est ma voie c'est ma chance
J'adore les émissions, à la television
Pas le temps d'regarder, mais c'est moi qui les fais
On crache la nourriture, à ces yeux affamés
Vous voyez qu'ils demandent, nous les savons avides
De notre pourriture, mieux que d'la confiture
A des cochons

Qui veut de moi
Et des miettes de mon cerveau
Qui veut entrer
Dans la toile de mon réseau

Vous savez que je suis... Un homme pressé
Un homme pressé, un homme pressé
Je suis un homme pressé, un homme pressé, un homme pressé



Je suis un militant quotidien de l'inhumanité
Et puis des profits immédiats, et puis des faveurs des médias
Moi je suis riche, très riche, j'fais dans l'immobilier
Je sais faire des affaires, y'en a qui peuvent payer
Et puis je traverse le temps, je suis devenu omniprésent
Je suis une super référence, je peux toujours ram'ner ma science
Moi je vais vite, très vite, ma carrière est en jeu
Je suis l'homme médiatique, moi je suis plus que politique

Car je suis un homme pressé, un homme pressé, un homme pressé
Je suis un homme pressé, un homme pressé, un homme pressé
Je suis un militant quotidien de l'inhumanité
Et puis des profits immédiats, et puis des faveurs des médias
Moi je suis riche, très riche, j'fais dans l'immobilier
Je sais faire des affaires, y'en a qui peuvent payer

Love love love, dit-on en Amérique
Lioubov, Russie ex-soviétique
Amour, aux quatre coins de France

N'ammenez pas vous-même au travail

Mercredi 17 Mai 2006 à 21h23

J'suis resté encore trop poli. Pas capable de vider mon sac. De toute façon, ça serait totallement suicidaire de lancer autant de bêtise à son patron lors de l'évaluation annuel.

Encore cette année, j'suis bon danc c'que je fais... Mé vieux, c'est que j'en ai plein mon casque de ce que je fais! Ecnore cette année, je dis que j'aimerais faire un peu *soupir* autre chose, acquérir de nouvelles expériences. Je ne me fais plus d'illusion.

Encore cette année, il semble que je ne projette pas assez une bonne image aux collègues, que je sui trop dans ma bulle et que je donne l'impression que l'on me dérange tout le temps. Que voulez-vous, je fais un travail de matière grise intense et que je suis normalement seul à travailler sur mes projets. Il me semble que c'est assez clair que je soia tout seul dans LA ( et non pas "ma") bulle.

En fait, je crois que c'est plutôt ma vie personnelle qui affecte mon moral "all the way". C'est facile de laisser le boulot derrière soi, mais je n'arrive pas à me laisser derrière moi lorsque je suis au boulot. Alors ouais, il se forme une p'tite bulle sombre autour de moi la plupart du temps.

Peu importe, j'ai dit que je voulais saisir les occasions de formation et je veux bâtir là-dessus pour avancer à autre chose. Je ne sais toujours pas quoi, mais ça ça ne me changera pas de l'habituel. Pour le reste, we'll see.